Grande étape alpestre, avec 2 grands cols du Tour de France à escalader : le col de la Croix-de-Fer et le col du Galibier (par le Télégraphe). L'étape s'achève par une arrivée au sommet à la station des Deux Alpes.
Cette étape disputée sous la pluie est le théâtre de la prise de pouvoir de Marco Pantani et d'une terrible défaillance du favori de la course Jan Ullrich.
Dans le col de la Croix-de-Fer, Marco Pantani glisse sur la route mouillée et chute sans gravité. Il réintègre facilement le peloton, qui est composé d'encore une quarantaine de coureurs au sommet.
Dans la descente vers la vallée de la Maurienne, Thierry Bourguignon attaque et entraîne avec lui Maximilian Sciandri, Peter Farazijn, Marcos Serrano, Rodolfo Massi et Christophe Rinero. Ces trois derniers coureurs, meilleurs grimpeurs que leurs compagnons d'échappée, se retrouvent seuls en tête au passage du col du Télégraphe avec 2 min 50 s d'avance sur le groupe Maillot jaune.
Marcos Serrano est lâché dès les premières pentes vers le col du Galibier, tandis que Laurent Jalabert est en difficulté dans le groupe des favoris. Quelques kilomètres plus loin, Rodolfo Massi lâche prise à son tour, et Christophe Rinero se retrouve donc seul en tête.
À 5,5 km du col du Galibier, le Tour bascule avec une attaque légendaire de Marco Pantani, dont l'image est restée célèbre. Luc Leblanc est le seul à pouvoir s'accrocher dans un premier temps puis il est rapidement décroché. Les coureurs encore en tête sont avalés par le Pirate. Derrière, Jan Ullrich ne peut rien faire, il voit Fernando Escartín partir en contre sans pouvoir réagir.
Dans la descente, Marco Pantani est rejoint par Christophe Rinero, Rodolfo Massi et Fernando Escartín. Derrière, Bobby Julich rate un virage mais repart sans problèmes. Le calvaire continue pour Jan Ullrich qui est victime d'une crevaison et qui perd beaucoup de temps avec cet incident.
Dès le début de l'ascension vers les Deux Alpes, Marco Pantani se retrouve seul en tête et file vers la victoire d'étape. Les dégâts continuent pour Jan Ullrich, irrémédiablement décroché du groupe Julich : rejoint par ses équipiers Bjarne Riis et Udo Bölts, il parvient à peine à suivre leur rythme.
Devant, Christophe Rinero est lâché par Rodolfo Massi et Fernando Escartín tandis que Bobby Julich accélère et se retrouve seul.
Marco Pantani continue de creuser les écarts dans les derniers kilomètres et remporte cette étape de légende. Les écarts sont énormes sur la ligne : Bobby Julich perd 5 min 43 s, Michael Boogerd 5 min 48 s, Luc Leblanc 6 min 46 s, Jan Ullrich 8 min 57 s et Laurent Jalabert 15 min 33 s.
Avec cette étape de montagne, les leaders du classement n'ont pas marqués beaucoup de points. Vainqueur notamment du premier sprint intermédiaires, le maillot vert est toujours porté par l'Allemand Erik Zabel (Deutsche Telekom). Il porte son total à 272 points. Il devance toujours le Tchèque Jan Svorada (Mapei-Bricobi) mais avec maintenant 102 points et le coéquipier de ce dernier le Belge Tom Steels, qui ne marque pas de point, de 109 unités.
Classement du meilleur grimpeur
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Deuxième de l'étape et avec 112 points marqués de plus ce jour (plus gros nombre de points marqués de la journée) et un total de 307, le leader du classement de la montagne l'Italien Rodolfo Massi (Casino) conserve le maillot blanc à points rouges de leader et augmente sensiblement son avance sur ses poursuivants. Avec 93 points de plus, le Français Christophe Rinero (Cofidis-Le Crédit par Téléphone) remonte à la seconde place de ce classement, avec 118 unités de retard. Alberto Elli ne marque pas de points ce jour et redescend à la troisième place, alors que le vainqueur de l'étape et nouveau leader du classement général Marco Pantani (Mercatone Uno-Bianchi) fait son entrée dans le top 5 (4e avec 136 points).
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Malgré sa défaillance et sa chute au quatrième rang du classement général, l'Allemand Jan Ullrich (Deutsche Telekom) conserve la tête du classement du meilleur jeune. Il voit cependant le Français Christophe Rinero (Cofidis-Le Crédit par Téléphone) revenir à la deuxième à seulement seize secondes. L'Italien Giuseppe Di Grande (Mapei-Bricobi) conserve sa troisième place alors que l'Américain Kevin Livingston (Cofidis-Le Crédit par Téléphone) perd près de 10 minutes sur le leader et sa place dans le top 5 de ce classement spécifique.
Grâce notamment aux bonnes de place de Christophe Rinero et Bobby Julich (4e et 5e), l'équipe française Cofidis-Le Crédit par Téléphone conserve la tête du classement et augmente son avance sur tous ses poursuivants. Elle devance maintenant l'équipe espagnole Banesto de plus d'une demi-heure d'avance. L'équipe Casino complète le podium mais à plus de 38 minutes des leaders.
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