Achille-Nicolas Isnard

Achille-Nicolas Isnard (Paris, 1748 - Lyon, [1]) est un économiste et un ingénieur des Ponts et Chaussées français. Il est connu pour sa ferme désapprobation de la théorie physiocratique[2] et pour ses premières contributions à l'économie mathématique[3].

Achille-Nicolas Isnard
Biographie
Naissance
Décès
(à 54 ans)
Lyon
Nationalité
Formation
Activités

Biographie

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Jeunesse et études

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Achille-Nicolas Isnard est né à Paris[4]. Il étudie d'abord les mathématiques, le dessin de cartes et la fortification[5], avant de fréquenter l'École des ponts et chaussées, de 1767 à 1773.

Parcours professionnel

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En 1775, il commence sa carrière d'assistant ingénieur à Arbois[6]. Il est ensuite ingénieur à Évreux, au Havre (de 1791 à 1794) et à Carcassonne. Plus tard, il est employé comme ingénieur aux Ponts et Chaussées de Paris[7].

En 1781, à 33 ans, Isnard publie anonymement son Traité des richesses, en deux volumes chez l'éditeur londonien François Grasset. Plus tard, en 1801, il publia ses Considérations théoriques sur les caisses d'amortissement de dette publique , sous son propre nom à Paris. La première considération est dirigée contre la théorie du produit net et de la taxe unique de François Quesnay ; Isnard ne mentionne pas Adam Smith, bien que partageant généralement l'opinion de ce dernier sur l'origine de la richesse, les effets de la protection, l'accumulation d'or et d'argent[8].

En tant qu’ingénieur, Isnard a fréquemment recours à des symboles mathématiques, même s’il n’avançait pas plus loin que des équations du premier degré et des problèmes simples de la règle de trois. Ceci lui vaut néanmoins d’être mentionné par Stanley Jevons dans sa Theory of Political Economy (1871)[9],[8].

 
Traité des richesses, 1781 (BEIC, biblioteca digitale)

Critique de la physiocratie

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Isnard a critiqué la théorie physiocratique, car il affirmait que le secteur agricole était le seul secteur productif de l'économie. Il faisait valoir que François Quesnay, dans son Tableau économique de 1758, avait déjà montré que le secteur agricole et le secteur manufacturier généraient des revenus. Dans la vie réelle, la productivité d'un secteur dépend de son produit excédentaire[2] Isnard (1781; xv) a soutenu que : « Les valeurs des différents produits déterminent les portions de la richesse totale allouées aux différents producteurs ; ces portions changent en fonction des valeurs des objets que chaque producteur doit acquérir pour la production[10]. »

Science de l'homme

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Dans son Traité des richesses de 1781, Isnard propose une science de l'homme. Selon Robert Fox : « Dans ce traité, Isnard définissait la « science de l'homme » comme une sorte de mécanique basée sur la décomposition rationnelle et la recomposition d'intérêts individuels. Le territoire pouvait également être décomposé et recomposé. La création des départements au début de la Révolution fut Rien d'autre que le résultat d'une décomposition de l'ancien système de régions et de son remplacement dans un processus de recomposition rationalisée. Les ingénieurs ont toutefois appliqué cette méthode principalement aux dispositifs techniques, ainsi qu'au processus de production qu'ils ont perçu comme une combinaison. des mouvements de travailleurs donnant naissance à des opérations techniques[7]. »

Publications

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Références

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  1. « Acte de décès no 1247 (vue 109/236) d'Achille Nicolas Isnard du registre des décès de la commune de Lyon, Division du Midi (1 vendémiaire an XI (23/09/1802) - 6è jour complémentaire an XI (23/09/1803)), cote du registre : 2E106 », sur Archives municipales de Lyon, (consulté le ) - Note. L'acte a été rédigé le sept ventôse an onze (26 février 1803) et il est mort hier matin. On mentionne qu'il était âgé de 54 ans et qu'il est originaire de Paris.
  2. a et b Heinz D. Kurz, Neri Salvadori. Classical Economics and Modern Theory : Studies in Long-Period Analysis. 2005, p. 45
  3. Richard Van Den Berg. At the Origins of Mathematical Economics: The Economics of A.N. Isnard (1748-1803). Routledge, 19 dec. 2005.
  4. Selon les sources les plus probables. Certaines mentionnent Carcassonne et la date de sa naissance s’avère tout aussi élusive. Voir (en) Richard Van Den Berg, At the Origins of Mathematical Economics : The Economics of A.N. Isnard (1748-1803), New York, Routledge, , 480 p. (ISBN 978-1-13440-148-2, lire en ligne), p. 34.
  5. Van Den Berg (2005, 9)
  6. Van Den Berg (2005, 11)
  7. a et b (en) Robert Fox, Technological Change : Methods and Themes in the History of Technology, 2012, p. 44
  8. a et b Castelot, E. (1896) 'Achille Nicolas Isnard', Palgrave's Dictionary of Political Economy. London, vol.2:460.
  9. Stanley Jevons, Theory of Political Economy. 2nd ed. 1879, appendix i. p. 301.
  10. (en) Heinz D. Kurz, Neri Salvadori, Classical Economics and Modern Theory : Studies in Long-Period Analysis, 2005, p. 45.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Gérard Leterc (préf. Gérard Hurpin), Des pionniers pour un monde meilleur : la route et les hommes en Seine-Maritime au XVIIIe siècle, Elbeuf, , 314 p. (ISBN 2-9505203-0-8), p. 242-243

Liens externes

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