Château de Vauvenargues

château fort français

Le château de Vauvenargues est un château-bastide-mas provençal du XVIIIe siècle, avec enceinte fortifiée du XVIe siècle, et domaine, de la commune de Vauvenargues (au pied de la montagne Sainte-Victoire, à 15 km à l'est d'Aix-en-Provence) en Provence, dans les Bouches-du-Rhône en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Château de Vauvenargues
Image illustrative de l’article Château de Vauvenargues
Type Château-bastide-mas provençal
Début construction XVIIe siècle
Fin construction XVIIIe siècle
Propriétaire initial Comtes du comté de Provence
Destination initiale Seigneurie
Propriétaire actuel Héritiers de Pablo Picasso
Destination actuelle Propriété privée
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1929)[1]
Coordonnées 43° 33′ 14,18″ nord, 5° 36′ 13,78″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Provence
Département
Bouches-du-Rhône
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Localité Vauvenargues
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Château de Vauvenargues
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Château de Vauvenargues
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Château de Vauvenargues

Il fut une des résidences privées du peintre Pablo Picasso (1881-1973) de 1958 à sa disparition en 1973, où l'artiste est inhumé. Le château est inscrit avec son décor intérieur aux monuments historiques depuis le [2].

Histoire

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Le château de Vauvenargues avec, en arrière-plan, la montagne Sainte-Victoire.

Une forteresse médiévale est édifiée au XIIIe siècle sur l'emplacement d'un ancien castrum-motte castrale de l'Empire romain, au pied du versant nord de la montagne Sainte-Victoire[3]. Ce château et sa seigneurie dépend des comtes du comté de Provence, qui le cède en 1257 à l’archidiocèse d'Aix-en-Provence et Arles du cardinal Guillaume Vicedomino de Vicedominis. L’archevêque d'Aix Georges-Olivier de Pannard cède le lieu en 1473 au Roi René, qui le lègue à son tour en 1474 à son médecin personnel, Pierre de Robin de Graveson (seigneur de Venelles, Collonges[Lequel ?], Vauvenargues, et Graveson)[4].

Le domaine, par le mariage en 1548 de François de Clapiers (seigneur de Vauvenargues[5]) avec Marguerite de Séguirand, appartient pendant deux siècles et demi aux héritiers de la famille de Clapiers. La forteresse d'origine est transformée entre 1643 et 1667 en château actuel, par le procureur général et premier consul d'Aix Henri de Clapiers.

Le roi Louis XV érige la seigneurie de Vauvenargues en marquisat vers 1722[6], pour remercier le consul d'Aix Joseph de Clapiers de son grand dévouement pendant la peste de Marseille de 1720, qui décime les populations (avec entre autres pour héritier notoire l'écrivain moraliste des Lumières, ami de Voltaire Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues du Siècle des Lumières du XVIIIe siècle).

Après la Révolution française, le troisième marquis de Vauvenargues vend le château en 1790 à la famille du cardinal Joachim-Jean-Xavier d'Isoard et des comtes d'Isoard de Vauvenargues (proches de Lucien Bonaparte, frère de l'Empereur Napoléon Ier). Le château est revendu en 1943 par les héritiers des précédents. Dépouillé de son riche mobilier, il est revendu à plusieurs propriétaires successifs, dont une colonie de vacances de l'Association pour la gestion des œuvres sociales de la Marine, puis vendu en 1954 à la Société agricole du domaine de Vauvenargues[7].

Pablo Picasso

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Pablo Picasso en 1962.

Alors qu'il vit dans sa villa La Californie de Cannes sur la Côte d'Azur, avec vue panoramique sur la baie de Cannes, Pablo Picasso (considéré comme le fondateur du cubisme avec Georges Braque) a un coup de cœur pour ce château de Vauvenargues, qu'il achète en septembre 1958, avec 1 110 hectares de la montagne Sainte-Victoire (tout le versant nord) voisin de hauts lieux d'inspirations de la vie et œuvres de la route Cézanne de Paul Cézanne[8],[9]

Picasso est très influencé par l'œuvre artistique locale de Cézanne, qu'il considère comme son maître[10], et par son cubisme cézannien[11] entre autres du cabanon de Cézanne des carrières de Bibémus voisin. Il cite à son ami Brassaï « Il était notre père à tous »[12],[13], et « J'habite chez Cézanne »[13]. Lorsque Picasso téléphone à son marchand d'art Daniel-Henry Kahnweiler en lui disant « J'ai acheté la Sainte-Victoire de Cézanne. », celui-ci lui demande laquelle, pensant à un tableau, « L’originale » lui répond Picasso.

Kahnweiler, citant la collection du peintre (tableaux de Cézanne, Renoir, Degas, Le Nain, etc.) disait : « Pour la première fois, il y des choses accrochées au mur depuis qu'il est à Vauvenargues » , et répondant à F. Crémieux qui lui demandait pourquoi le peintre avait acheté cette grande maison il répondit: « Toujours pour la même raison : pour la remplir. - Et il va y arriver cette fois ? - Elle est énorme mais il y arrivera aussi (...), pas toutes les toiles, peut-être. Il parlait, lui, de peindre les murs, non à même les murs, mais au moyen de toiles marouflées : "Je vais faire des Piero Della Francesa...".»

Lieu comparé parfois au site royal de l'Escurial des rois d'Espagne près de Madrid, il y installe entre 1959 et 1962, son atelier d'artiste, avec sa muse des lieux et dernière épouse Jacqueline Picasso[14], et son importante collection d'art personnelle (des Cézanne, Matisse, Degas, Miró, Modigliani, Vuillard...). Les paysages de la Sainte Victoire lui inspire des souvenirs nostalgiques des paysages de son Espagne andalouse natale, qui lui inspire une série d'œuvres peintes à Vauvenargues aux couleurs dominantes rouges, jaunes, et verts.

En 1961 il s'installe dans son mas Notre-Dame-de-Vie de Mougins près de Cannes. À sa mort en 1973, il est inhumé devant le grand escalier du château, où il repose au côté de sa dernière épouse[6].

Le château, meublé et décoré par l'artiste, appartient depuis à Catherine Hutin-Blay (fille de Jacqueline, héritière de Picasso) et n'est pas ouvert à la visite, sauf circonstances particulières.

Bibliographie

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  • Dans L’arène de Picasso – Château de Vauvenargues
  • Librairie Hachette et société d'études et de publications économiques, Merveilles des châteaux de Provence, Paris, Collection Réalités Hachette, , 324 p.
    Préface du Duc de Castries vice-président de l'Association des Vieilles maisons françaises : Basse Provence : Vauvenargues, Un des plus nobles esprits du XVIIIe siècle..., pages 90 à 91
  • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p. (ISBN 978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)
    Vauvenargues, p. 1203
  • Daniel-Henry Kahnweiler et Francis Crémieux, Mes galeries et mes peintres - Entretiens (Gallimard, 1961, rééd. 1998, p.128)

Notes et références

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Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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