Club des cordeliers

groupe politique dont les membres sont « les cordeliers » appelés ainsi parce qu'il se réunissait dans l'ancien couvent des Cordeliers
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Le Club des cordeliers ou société des Amis des droits de l’homme et du citoyen est une société politique fondée le et sise dans l’ancien réfectoire du couvent des Cordeliers de Paris.

Club des Cordeliers
Image illustrative de l’article Club des cordeliers
Situation
Création
Dissolution
Siège Couvent des Cordeliers, Paris, Drapeau de la France France
Organisation
Membres principaux Georges Danton
Pierre-François-Joseph Robert
Jacques Hébert
Organisations affiliées La Montagne
Le couvent des Cordeliers.

Origine du nom « cordeliers »

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Le nom cordeliers était le surnom des moines franciscains, qui, habillés de manière très simple, portaient une simple corde en guise de ceinture. Par une curieuse ironie (seulement ?) du sort, les franciscains avaient été, au Moyen Âge, un ordre rival des dominicains, que l'on appelait au Moyen Age les jacobins, en raison de leur installation dans l'hospice de Saint-Jacques-le-Majeur de Paris. Un deuxième couvent parisien fondé par les dominicains donnera son nom au Club des jacobins, club révolutionnaire rival du Club des cordeliers.

Histoire du Club des cordeliers

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Le club se pose en véritable surveillant de l’assemblée et porte un regard critique sur celle-ci. Le club se propose également d’aider les indigents : contrairement aux jacobins, l’entrée y est libre. On entre au club sans avoir à verser de cotisation : un drapeau tendu à la sortie se charge de recueillir les dons.

La carte de membre du Club des cordeliers représentait un œil ouvert : « l’œil de la vigilance révolutionnaire grand ouvert ».

Plus proches des classes populaires que le Club des jacobins, ses membres prirent une part très active aux mouvements insurrectionnels qui se produisirent sous l’Assemblée constituante, l’Assemblée législative et la Convention nationale. Il exprime les aspirations de la population ouvrière des faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marceau.

Véritable groupement de combat, il entretient l’agitation démocratique, surveillant les aristocrates, contrôlant les administrations, agissant par des enquêtes, des souscriptions, des pétitions, des manifestations et si besoin des émeutes.

Le , le Club des cordeliers est expulsé du couvent des Cordeliers qu’il occupait jusqu’alors, et s’installe dans les murs de l'ancien hôtel de Genlis, dans une salle appelée jusqu'alors « musée de Paris » : située au niveau du 16-18 de la rue Dauphine ; cet endroit servait depuis 1782 à des réunions littéraires et scientifiques pour la « Société apollinienne » fondée par Antoine Court de Gébelin et rejoint par Cailhava ; une loge franc-maçonne s'y réunissait depuis 1787[1].

Ce sont les cordeliers qui, dès le , demandèrent la déchéance de Louis XVI après sa fuite et son arrestation à Varennes. C’est le Club des cordeliers qui organisa la manifestation du Champ-de-Mars, le . Le soir du massacre, il est fermé autoritairement par la municipalité de Paris, qui place deux canons devant son entrée. Il rejeta la Constitution de 1791.

Momentanément vaincus (le Club est fermé et le parti démocrate liquidé), les cordeliers retrouvent vite leur influence. Ils jouent un rôle très actif dans l’organisation de l’insurrection du , qui amène la chute de la royauté en France. Ils peuvent par la suite exiger l’établissement de la Terreur et son renforcement par une vaste épuration des administrations. C’est de nouveau le Club des cordeliers qui le fomente une insurrection qui amène la chute des girondins à la Convention nationale.

Affiliations

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Des sociétés patriotiques sont créés partout en France : parmi eux, un grand nombre prennent modèle sur le Club des cordeliers et demandent leur affiliation, propageant ainsi les idées de ce club.

La fin du Club

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Le cloître et le Club des Cordeliers en 1793.

Après la chute des girondins, le club se divisa entre indulgents (les dantonistes) et exagérés (les hébertistes, auteurs de la loi des suspects et partisans d’une dictature de la Commune - à ne pas confondre avec les « enragés » de Jacques Roux, exclus des Cordeliers le 30 juin 1793[2]). Les hébertistes joueront un rôle prépondérant et deviendront après avoir contribué à éliminer les Enragés du jeu politique, les porte-parole des revendications sociales les plus avancées. Devant les exigences toujours plus grandes du Club et son attitude menaçante, le Comité de salut public prend les devants en faisant arrêter les principaux dirigeants des exagérés dans la nuit du 13 au . Traduits devant le Tribunal révolutionnaire, ils sont guillotinés le  ; Marat avait été assassiné par Charlotte Corday le . Les principaux guides des indulgents, quant à eux, sont arrêtés fin mars, et jugés du 2 au en compagnie d'autres personnalités compromises dans la liquidation de la compagnie des Indes orientales. Ils sont exécutés le  ; le , le dénouement de l'affaire de la conspiration du Luxembourg voit des exagérés (Chaumette, Gobel, Françoise Hébert) et des Indulgents (Lucile Desmoulins, Arthur Dillon) exécutés ensemble.

Vaincu par le Club des jacobins, le Club des cordeliers devint une dépendance de celui-ci, mais subsista plus longtemps que lui, n’étant fermé que le 20 Pluviose III (8. Février 1795)[3] .

Membres célèbres

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Bibliographie

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  • Jacques Guilhaumou et Raymonde Monnier, « Les Cordeliers et la République de 1793 », dans Michel Vovelle (dir.), Révolution et République : l'exception française, Paris, Kimé, , 699 p. (ISBN 2-908212-70-6), p. 200-212.
  • Jacques Guilhaumou, « Paris-Marseille en 1793 : formation, diffusion et réception des idées politiques. Étude sur le mouvement cordelier », dans Paris et la Révolution : actes du colloque de Paris I, 14-16 avril 1989, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire moderne » (no 22), , XI-391 p. (présentation en ligne), p. 293-304.
  • (en) Rachel Hammersley, The English Republican tradition and eighteenth-century France : Between the ancients and the moderns, Manchester, Manchester University Press, coll. « Press Studies in Early Modern European History », , XI-239 p. (ISBN 978-0-7190-7932-0), « The Cordeliers Club and the democratisation of English republican ideas », p. 185-197.
  • 1910 - Albert Mathiez, Le club des Cordeliers pendant la crise de Varennes et le massacre du Champ-de-Mars, volume premier, Paris, Honoré Champion, (BNF 34027566, lire sur Wikisource, lire en ligne). 
  • (en) Morris Slavin, The Hébertistes to the Guillotine : Anatomy of a « Conspiracy » in Revolutionary France, Baton Rouge / Londres, Louisiana State University Press, , XVII-280 p. (ISBN 0-8071-1838-9, présentation en ligne).

Notes et références

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