Gyula Krúdy

écrivain et journaliste hongrois

Gyula Krúdy (né le à Nyíregyháza – mort le à Budapest) est un journaliste et l'un des plus importants écrivains de la littérature hongroise moderne.

Gyula Krúdy
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 54 ans)
BudapestVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Krúdy GyulaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Zsuzsa Krúdy (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Vue de la sépulture.
Bas-relief représentant Gyula Krúdy sur le mur de sa maison natale.

Biographie

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L'enfant

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Krúdy naît en 1878 « en fin d'automne »[1]. Il est le premier enfant de Gyula Krúdy, un avocat fils d'avocat, d'une famille de la petite noblesse originaire du comitat de Nógrád[2], et de Julianna Csákányi, domestique de famille paysanne. La différence sociale forcera le couple à ne régulariser son union qu'en 1895 après la naissance de leur septième enfant. La famille habite « dans une longue maison sonore au toit de chaume et aux petites fenêtres dont il ne reste plus trace aujourd'hui dans la rue de Nagykálló ». « Dans mes souvenirs, mon enfance s'est déroulée à mon goût. Je parcourais avec de vieux braconniers les bras morts de la Tisza, les marécages, les roselières, les champs de maïs, le sable tendre du Nyírség[3]... ». Cette enfance à la fois heureuse et à part (puisqu'il gardera le statut d'enfant naturel jusqu'à ses 17 ans) inspirera plus tard le roman N.N.[4].

Le lycéen

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« Afin de m'éduquer plus strictement, mon père me confia d'abord aux pères de la Société de Jésus à Szatmár, puis aux prêtres piaristes de Podolin (comitat du Szepes), et je n'oublierai jamais ces années-là, de même que jusqu'à la fin de leur vie, la plupart des gens se souviennent avec plus d'émotion de leur enfance que des temps qui l'ont suivie ». En 1887, son père l'envoie en effet au lycée catholique de Szatmár, tenu par les jésuites, puis un an plus tard, devant son peu de réussite, à celui de Podolin, ville germanophone de haute Hongrie (actuelle Slovaquie), où il passe trois ans qui l'attacheront à cette région, très présente dans ses œuvres. En 1891, son père le fait revenir à Nyíregyháza, au lycée évangélique (luthérien) de la ville, où le jeune homme, très mûr pour son âge, se lance déjà dans le journalisme avec d'autres élèves.

En 1892, il crée ainsi un "bureau de presse" qui fournit les quotidiens de Budapest en articles sur l'actualité locale. C'est aussi l'année où il publie sa première nouvelle dans l'un des quotidiens de la ville: Miért ölte meg Kain Ábelt? (Pourquoi Caïn a-t-il tué Abel ?). L'envie d'être écrivain lui serait venue en lisant Eugène Onéguine de Pouchkine : « Il a un but dans la vie, il sera poète, journaliste. Il sera Alexandre Pouchkine, - et tout cela cette nuit-là, alors qu'il lisait les lignes entrechoquées du poète russe, le front brûlant et le cœur débordant »[5].

Le journaliste et l'écrivain

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Il passe son baccalauréat en et devient ensuite journaliste, travaillant d'abord à Debrecen, puis à Nagyvárad (auj. Oradea, Roumanie). À l'aube de ses vingt ans, il publie son premier recueil de nouvelles : Üres a fészek és egyéb történetek (Le nid est vide et autres histoires). Il prend part à la rédaction de la plupart de grands journaux et de magazines littéraires de son époque, dont le Nyugat. Sa série Szindbád et le roman ''La Diligence rouge (A vörös postakocsi) ont un écho national et remportent grand succès auprès du public.

En 1899, il se marie avec Bella Spiegler (de son nom d'écrivain Satanella), institutrice et journaliste occasionnelle. Plus tard, il la quitte pour Zsuzsa Rózsa. Son parcours est un événement particulier au sein de la littérature hongroise du XXe siècle.

Gyula Krúdy a écrit plus de 86 romans, des milliers de nouvelles et des milliers d'articles de journaux qui n'ont pas encore été tous recensés[6].

Hommages

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Selon Imre Kertész, le hongrois est la « langue de Gyula Krúdy »[7].

Traductions françaises

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  • A vörös postakocsi (1913)
    La Diligence rouge, traduit par Joëlle Dufeuilly, Belval, Éditions Circé, 2014 (ISBN 978-2-84242-249-3)
  • Bukfenc (1918)
    Pirouette, traduit par François Gachot, Paris, Édition Souffles, coll. « Europe centrale », 1989 (ISBN 2-87658-030-6)
  • Napraforgó (1918)
    Héliotrope, traduit par Anne-Christine Folinais, Paris, L'Harmattan, coll. « Domaine danubien », 2004 (ISBN 2-7475-5458-9)
  • Az útitárs (1919)
    Le Compagnon de voyage, traduit par François Gachot, Paris, Albin Michel, coll. « Les grandes traductions », 1991 (ISBN 2-226-05315-8) ; réédition, Genève, Éditions La Baconnière, coll. « Ibolya Virag », 2018 (ISBN 978-2-940431-85-4)
  • Asszonyságok díja (1920)
    Le Prix des dames, traduit par Ibolya Virag et Jean-Pierre Thibaudat, Paris, Albin Michel, coll. « Les grandes traductions. Domaine Europe centrale », 1992 (ISBN 2-226-06068-5)
  • N.N. (1922)
    N.N., traduit par Ibolya Virag, Paris, L'Harmattan, coll. « Domaines danubiens » no 1, 1985 (BNF 34778262) ; réédition, Paris, I. Virag, coll. « Parallèle » no 1, 1996 (ISBN 2-911581-01-6) ; réédition, Genève, Éditions La Baconnière, coll. « Ibolya Virag », 2013 (ISBN 978-2-940431-18-2)
  • Hét bagoly (1922)
    Les Sept hiboux, traduit par Gabrielle Watrin, Genève, Éditions des Syrtes, 2015 (ISBN 978-2-940523-27-6)
  • A tiszaeszlári Solymosi Eszter (1931)
    L'Affaire Eszter Solymosi, traduit par Catherine Fay, Paris, Albin Michel, coll. « Les grandes traductions », 2013 (ISBN 978-2-226-24826-8)
  • Kleofásné kakasa (?)
    Le Coq de Madame Cléophas, traduit par Guillaume Métayer et Paul-Victor Desarbres. Préface d'András Kányádi, Strasbourg, Circé, 2013 (ISBN 978-2-84242-349-0)
  • Francia Kastély (1912)
    Le Château Français, traduit par François Giraud, Paris, Cambourakis, 2019 (ISBN 978-2-36624-455-7)

Recueils de nouvelles

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  • Aranykézutcai szép napok (1916)
    Les Beaux Jours de la rue de la Main d'Or, traduit par Natália et Charles Zaremba, Paris, In fine, coll. « Domaine hongrois », 1997 (ISBN 2-84046-045-9) ; réédition, Paris, Cambourakis, 2008 (ISBN 978-2-916589-14-5) ; réédition, Paris, Cambourakis, coll. « Cambourakis poche », 2018 (ISBN 978-2-36624-379-6)
  • Őszi versenyek (1922)
    Courses d'automne, traduit par Ibolya Virag et Jean-Pierre Thibaudat, Toulouse, Ombres, coll. « Petite bibliothèque Ombres » no 17, 1993 (ISBN 2-905964-74-X)
  • Szindbád-történetek (1911-1935)
    Sindbad ou la nostalgie, traduit par Juliette Clancier, Arles, Actes Sud, coll. « Collection UNESCO d'œuvres représentatives. Série européenne », 1988 (ISBN 2-86869-224-9) ; nouvelle édition augmentée, traduit par Juliette Clancier, Ibolya Virag et François Gachot, Genève, Éditions La Baconnière, coll. « Ibolya Virag », 2015 (ISBN 978-2-94043-139-7)

Nouvelles

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  • Le Flûtiste de Pest, traduit par Ibolya Virag, Le Monde, 1982
  • La Maison à la tête de dragon, traduit par Ibolya Virag, Les Nouvelles littéraires, 1986
  • La Balle du violoncelliste, traduit par Ibolya Virag, La Main de Singe, 1988

Notes et références

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  1. Les citations mentionnées ici sont extraites de la très courte autobiographie rédigée par Krúdy, que l'on peut lire sur le site de la Krúdy Gyula (Digitális) Alapítvány.
  2. La famille Krúdy était noble depuis au moins le XVIIe siècle. L'arrière-grand-père de l'écrivain, János Krúdy, était gouverneur militaire du Nógrád de 1832 à 1846. Son fils Gyula s'installa à Debrecen comme avocat où il épousa Mária Radics. Leur fils Gyula, père de l'écrivain, continua la migration en allant s'installer à Nyíregyháza. Cette branche de la famille (depuis János) était catholique, les autres branches et la famille d'origine étant évangéliques (luthériennes). Voir Magyarország családai d'Imre Nagy, volume H-K, pp. 471 et 472.
  3. Prononcer Gnirchég, pays plat situé autour de Nyíregyháza dont une partie se trouve aujourd'hui du côté roumain de la frontière. Le célèbre poète Endre Ady, contemporain de Krúdy, était originaire de ce même petit pays.
  4. Un article sur "N.N."[1]
  5. Extrait du Vörös postakocsi (La diligence rouge). Cité par Béla Katona, dans Az élő Krúdy (Krúdy vivant), Nyíregyháza, 2003, p.17.
  6. Selon Kalligram Könyv- és Lapkiadó qui a entrepris l'édition des œuvres complètes de Krúdy en 2005. Sa bibliographie est consultable (en hongrois) sur le site de la Krúdy Gyula digitális Alapítvány.
  7. Imre Kertész (Entretien avec Clara Boyer), « Il doit y avoir de l’Éros, il doit y avoir de l’humour dans l’art. », Lignes, 2017, p23 à 34.

Liens externes

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