Ivry Gitlis

violoniste israélien

Ivry Gitlis (en hébreu : עברי גיטליס) est un violoniste franco-israélien[1], né le à Haïfa (alors en Palestine mandataire) et mort le à Paris.

Ivry Gitlis
Ivry Gitlis (2013)
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Ambassadeur de bonne volonté de l'UNESCO
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Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Itzhak Ivry GitlisVoir et modifier les données sur Wikidata
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Maître
Genre artistique

Il était ambassadeur honoraire de l'Unesco (1990).

Biographie

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Originaires de Kamenets-Podolski, aujourd’hui en Ukraine, les parents d’Ivry Gitlis se rencontrent lors de leur départ pour la Palestine mandataire, où il naît à Haïfa en 1922[2].

Un grand-père chantre de synagogue, un père modeste artisan puis meunier, pas de pression familiale sur ce fils unique : c’est le jeune Ivry qui réclame un violon à l’âge de quatre ans. Son entourage se cotise pour lui offrir l’instrument et les premières leçons. Les progrès sont fulgurants. Il donne son premier concert à sept ans[3].

Ses dons musicaux sont vite remarqués par l’influent Bronislaw Huberman (fondateur de l’orchestre de Palestine) qui encourage l’enfant prodige à travailler en Europe. Ce sera le départ pour Paris, tout d’abord, avec l’expérience en demi-teinte du Conservatoire avec Jules Boucherit, puis à Londres où il travaille avec Carl Flesch, enfin, il reçoit aussi un enseignement particulier avec des géants du violon (Jacques Thibaud et Georges Enesco, tous deux élèves de Martin-Pierre Marsick).

À Londres, à l'approche de la guerre, période agitée pour le jeune violoniste, il connaît ses premiers succès devant l’armée britannique tout en se portant volontaire pour travailler dans une usine de munitions[4]. Après la guerre, il fait ses débuts avec l’orchestre philharmonique de Londres et enregistre pour la BBC radio.

Puis, au début des années 1950, c’est la découverte des États-Unis et la rencontre avec Jascha Heifetz et le grand pédagogue Théodore Paskus.

En 1955, il rentre dans « l’écurie » du plus grand imprésario de l’époque, Sol Hurok, qui fera d’Ivry un symbole, le premier violoniste israélien à aller jouer en URSS. Parallèlement, plusieurs tournées ont lieu à travers les États-Unis avec des chefs comme Eugene Ormandy et George Szell. Viennent ensuite les premiers enregistrements pour relayer les concerts. Ses interprétations des grands concertos du XXe siècle, comme Alban Berg, Igor Stravinsky, Jean Sibelius, Béla Bartók, sont saluées par les plus hautes récompenses en France comme aux États-Unis.

Dans les années 1960, c’est le retour à Paris, où Gitlis réside le plus régulièrement entre deux tournées. Il devient un des interprètes les plus demandés de la scène classique internationale et donne des concerts avec les plus grands orchestres. Ses disques d’anthologie, des grandes œuvres de virtuosité du répertoire, sont des succès populaires.

Ses apparitions sur les chaînes de télévision sont nombreuses, et il contribue ainsi largement à populariser la musique classique auprès du grand public. En 1974, il accompagne au violon Barbara à son piano dans « Une petite cantate », et qu'il a invitée pour son émission « Top à… » des Maritie et Gilbert Carpentier. Il joue notamment la gavotte de la Partita pour violon seul no 3 de Bach. C’est ainsi qu’en 1981, il tient avec bonheur le rôle de René Vivien, clochard violoniste, dans l’épisode Maigret et l’homme tout seul de la série Les Enquêtes du commissaire Maigret avec Jean Richard (première diffusion le ).

Mais sa célébrité médiatique n’empêche pas les compositeurs contemporains les plus exigeants, tels Bruno Maderna, René Leibowitz et Iannis Xenakis, d’écrire pour lui. À la même époque, il crée et anime le festival de musique de Vence, qui devient le symbole d’une nouvelle manière, plus libre, de diffuser la musique classique. Il tentera d’autres expériences du même type en collaboration, notamment, avec la pianiste Martha Argerich.

Il apparaît avec Yoko Ono et le groupe The Dirty Mac, formé de John Lennon, Eric Clapton, Keith Richards et Mitch Mitchell dans The Rock and Roll Circus, concert filmé des Rolling Stones en 1968. Il apparaît également dans L’Histoire d’Adèle H. de François Truffaut et dans Sansa, un film de Siegfried sorti en 2003, dans lequel il interprète un violoniste passionné et participe ainsi à la bande originale du film. Il est également l’interprète du concerto pour violon composé par Vladimir Cosma pour La Septième Cible de Claude Pinoteau.

 
Tombe d'Ivry Gitlis au cimetière du Père-Lachaise (division 91).

En 2008, il devient parrain de l’association « inspiration(s) », dont le but est de rendre la musique classique accessible à tous.

En 2009, un documentaire écrit par Sandra Joxe et Christian Labrande, réalisé par Sandra Joxe et produit par Classifilms/ARTE/INA lui est consacré : Ivry Gitlis, le violon sans frontières, diffusé le sur Arte.

En 2013, il parraine le concert Canto è Soffio[5] donné au profit du Fonds de recherche en santé respiratoire[6] et de la Fondation du souffle[7].

Ivry Gitlis a eu une première fille, Raphaëlle, avec la comédienne France Lambiotte, puis trois enfants avec la comédienne Sabine Glaser dont deux (David et John) sont membres du groupe de rock français Enhancer.

L'école maternelle et élémentaire de Villiers-au-Bouin qu’il a inaugurée en personne porte son nom[8].

Ivry Gitlis meurt le à Paris à l'âge de 98 ans[9]. Il est inhumé au sein du cimetière du Père-Lachaise (division 91) dans la même ville et une plaque commémorative est apposée sur l'immeuble dans lequel il a vécu dans le 6e arrondissement[10].

Publication et ouvrages

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  • L'Âme et la Corde, Ivry Gitlis, Robert Laffont, 1980 ; 2e éd. Buchet/Chastel, 2013, (ISBN 978-2-283-02514-7)
  • Entretien avec Ivry Gitlis. Nicole Coppey, Revue musicale suisse juillet/août 2008 [PDF]
  • Ivry Gitlis - L’homme du violon, Philippe Clément, 2011, (ISBN 978-2-7466-3516-6)
  • Jean-Michel Molkhou, Les grands violonistes du XXe siècle (Buchet-Chastel)
  • L'amitié entre Ivry Gitlis et Léo Ferré est évoquée dans le livre de Dominique Lacout consacré à Léo Ferré (Sévigny/Hachette, 1991)

Filmographie

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Cinéma

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Télévision

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  • De l'autre côté de la nuit (1974), de Dirk Sanders
  • Une mère russe (1981), de Michel Mitrani
  • Dernier Amour (1982), de Christian Alba
  • Maigret et l'homme tout seul (1982) de Jean-Paul Sassy

Notes et références

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  1. « Ivry Gitlis, virtuose sans frontière », sur RFI, (consulté le )
  2. Gitlis, L’âme et la corde, éd. Robert Laffont, 1980, p. 28.
  3. Gitlis, op. cit.
  4. Ivry Gitlis, Le violon sans frontières, entretiens, prod. : Classifilms, 2008.
  5. http://www.canto-e-soffio.fr/
  6. http://www.recherche-respiratoire.fr
  7. « Accueil - Fondation du Souffle », sur Fondation du Souffle (consulté le ).
  8. « École Primaire Ivry Gitlis », sur education.gouv.fr (consulté le )
  9. Clément Buzalka et Guillaume Decalf, « Ivry Gitlis, la liberté au bout de l’archer », sur France Musique, (consulté le )
  10. « Délibération sur l’apposition d’une plaque commémorative en hommage à Ivry Gitlis au 11 rue Bernard Palissy – EELV Paris 6 » (consulté le )

Liens externes

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