Périglaciaire (étymologiquement "près des glaciers") est un mot qui caractérisait initialement les régions avoisinantes des régions recouvertes de glaciers, et soumises pour cette raison à un climat froid avec gel hivernal long et important et dégel estival. La notion a ultérieurement été élargie pour désigner tous les processus géomorphologiques associés aux alternances de gel et de dégel de l'eau dans les sols, les formations superficielles et les roches. Les régions périglaciaires n'ont donc pas nécessairement été englacées. Bien que principalement associées au pergélisol, les dynamiques périglaciaires peuvent également se développer en contexte de gel saisonnier. Le mot périglaciaire a une signification différente de celle d'un mot voisin ayant la même origine étymologique : paraglaciaire.

Extension maximale des calottes glaciaires du Nord de l'Europe au cours du Vistulien et de son équivalent alpin le Würmien. Les zones périglaciaires s'étendent alors en France et en Europe centrale qui se couvrent de toundras périglaciaires.

Régions concernées

modifier

Modelés associés aux environnements périglaciaires

modifier
 
La falaise de Trez Rouz dans l'anse de Camaret est taillée dans des dépôts de versant périglaciaires. Le head est caractérisé par des éléments grossiers enrobés dans une matrice argilo-sableuse ocre qui favorise la solifluxion des dépôts[2].
 
Sols structurés périglaciaires sur l'Île Devon, dans l'archipel arctique canadien.

Les dynamiques périglaciaires regroupent des processus variés : cryoturbation, solifluxion, cryoreptation, gélifraction. Ces processus ont pour conséquence le développement de modelés caractéristiques :

  • Les sols structurés sont des formes géométriques, telles que des cercles de pierres, des sols polygonaux, des roses de pierres, des sols striés. Ils nécessitent un gonflement cryogénique différentiel.
  • Les coulées de solifluxion se développent sur les versants. Ces coulées périglaciaires appelées heads sont des dépôts de pente caractérisés par la présence de lobes et l'absence de cicatrice d'arrachement.
  • Les champs de blocs (ou felsenmeer) sont des espaces couverts par de larges blocs anguleux.
  • Les glaciers rocheux sont des masses de débris rocheux mélangés à de la glace. Ils se comportent comme un fluide en se déplaçant de quelques centimètres à quelques mètres par an. Ils remanient principalement des éboulis ou des moraines.

Autres exemples de modelés périglaciaires :

Notes et références

modifier
  1. Yves Lacoste, De la géopolitique aux paysages, Armand Colin, , p. 205.
  2. Au cours de l'interglaciaire actuel, l'Holocène, le réchauffement climatique et la fonte des inlandsis continentaux entraînent un relèvement progressif du niveau de la mer jusqu'au niveau présent il y a environ 2 000 ans. Lors de cette transgression marine, les vagues érodent les coulées périglaciaires qui avaient fossilisé les versants : elles déblayent très facilement la matrice non consolidée et laissent les éléments grossiers (les gélifracts) au pied des falaises. Le polissage par le sable et les petits cailloux marins émousse ces éléments en galets et blocs arrondis. Les galets sont généralement roulés par la mer, par le ressac ou le déferlement des vagues et parfois transportés sur de grandes distances pour venir s'accumuler à la base des versants, des ressauts topographiques ou des appointements (flèche littorale). Les blocs restent généralement au pied des falaises ou sur le littoral rocheux. Ainsi, ce n'est pas l'érosion marine qui a fourni ce grand nombre de matériaux de dimensions variées, mais l'érosion périglaciaire. Cf (en) André Guilcher, Jean-Claude Bodéré, Bernard Hallegouët, « Coastal evolution in western, southestern and northern Brittany as a regional test of impact of sea level rise », Journal of Coastal Research, no 9,‎ , p. 67-90

Voir aussi

modifier