Robert Fossier

historien et universitaire français (1927–2012)

Robert Fossier, né le au Vésinet (Seine-et-Oise) et mort le à Meudon (Hauts-de-Seine), est un enseignant-chercheur et historien français.

Archiviste paléographe et professeur émérite des universités, titulaire de 1972 à 1993 d'une chaire d'histoire médiévale de l'Université Panthéon-Sorbonne, il est spécialiste de l'histoire du Moyen Âge occidental.

Biographie

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Famille et études

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Son père militaire, ancien combattant de la Grande Guerre, était hostile aux accords de Munich[1]. Sa mère, professeur de piano, encourage son goût pour l'histoire et le roman[1]. Il fait ses études secondaires à Paris, au lycée Janson-de-Sailly, puis au lycée Henri-IV où, lauréat du concours général en géographie, il entre en classe préparatoire[2]. Il est admis seizième sur vingt à l'École nationale des chartes à l'issue du concours d'entrée de 1945[3]. Il y obtient le diplôme d'archiviste paléographe en 1949 après avoir soutenu une thèse d'établissement intitulée La vie économique de l'abbaye de Clairvaux, des origines à la fin de la guerre de Cent ans (1115-1471)[4].

Carrière universitaire

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Robert Fossier commence sa carrière comme conservateur à la bibliothèque historique de Paris (1949-1953). En 1953, il est reçu à l'agrégation d'histoire[5] et enseigne par la suite au lycée de Fontainebleau (1953-1955) et au lycée Carnot de Paris (1955-1957)[6].

Il rejoint ensuite la Sorbonne en tant qu'assistant en 1957, puis l'université Nancy-II en 1961 en tant que chargé de cours[6]. Le , il obtient un doctorat en histoire avec une thèse intitulée La terre et les hommes en Picardie jusqu’à la fin du XIIIe siècle[7]. En 1970, il est nommé professeur des universités à l'université Nancy-II[8]. Il remplace Robert-Henri Bautier pour son cours d'histoire économique et sociale à l'École des chartes pour l'année 1970-1971, et assure ensuite ce cours en continu jusqu'en 1993[9].

Il est nommé professeur à l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne à compter du [10], et succède à Édouard Perroy[11] sur une chaire de professeur titulaire en histoire du Moyen Âge dans cette même université le [12]. Il dirige à plusieurs reprises le département d'histoire (en 1974[13] et en 1979[14]). Il est professeur émérite à partir du [15].

Membre de la Société de l'École des chartes, il en est le vice-président en 1989-1990[16], puis le président en 1990-1991[17], ainsi qu'en 2000. Il meurt le à Meudon.

Robert Fossier a légué sa bibliothèque de recherche à l'université Polytechnique Hauts-de-France[18]. Elle est à présent librement consultable dans une salle portant son nom à la bibliothèque universitaire, sur le site du Mont Houy[19].

Apport à l'histoire du Moyen Âge

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Comptant parmi les héritiers spirituels de Marc Bloch et de l’École des Annales (dans ses développements économiques et sociaux plutôt que religieux et culturels), Robert Fossier a travaillé presque exclusivement sur les sociétés rurales de l'Europe du Nord-Ouest de Charlemagne à la guerre de Cent ans.

En 1968, il publie sa thèse de doctorat intitulée : La Terre et les hommes en Picardie jusqu’à la fin du XIIIe siècle. L'Académie des inscriptions et belles-lettres lui décerne le prix Gobert en 1970 pour cet ouvrage.

À partir des années 1970, il concentre ses recherches et ses publications sur la paysannerie et la féodalité entre les XIe et XIIIe siècles.

Il crée le concept d'encellulement, en élargissant l'incastellamento de Pierre Toubert. Selon Robert Fossier, le regroupement villageois dans le nord du royaume de France, ne serait pas dû au seul incastellamento, mais plutôt à l'initiative seigneuriale en général, la seigneurie banale en particulier.

Dans son dernier livre, Ces gens du Moyen Age, Robert Fossier souligne l'aspect de la société médiévale qui nous est le plus familier, l'aristocratie, et il porte son attention sur les gens dont on parle le moins, ceux qui vivent autour de leur seigneur. Il constate « Je suis persuadé que l'homme médiéval, c'est nous »[20].

Distinctions

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Décoration

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Publications

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Références

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  1. a et b Catinchi 2012
  2. Philippe-Jean Catinchi, « Robert Fossier, historien majeur du Moyen Age », in Le Monde, 31 mai 2012.
  3. « Chronique de l'École des chartes et des archivistes-paléographes », Bibliothèque de l'École des chartes, no 106 (1),‎ , p. 176 (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Chronique de l'École des chartes et des archivistes-paléographes », Bibliothèque de l'École des chartes, no 108,‎ , p. 200 (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Chronique de l’École des chartes et des archivistes-paléographes », Bibliothèque de l'École des chartes, no 122,‎ , p. 355 (lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b Schmitt 2012, p. 622
  7. « Chronique. Enseignement supérieur », Bibliothèque de l'École des chartes, no 127 (2),‎ , p. 531 (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Chronique. Enseignement supérieur », Bibliothèque de l'École des chartes, no 128 (2),‎ , p. 538 (lire en ligne, consulté le ).
  9. Schmitt 2012, p. 623
  10. « Chronique. Enseignement supérieur », Bibliothèque de l'École des chartes, no 129 (2),‎ , p. 536 (lire en ligne, consulté le ).
  11. Robert Delort, « Robert Fossier », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, no 24,‎ , p. 1-3 (DOI 10.4000/crm.12890).
  12. « Chronique. Enseignement supérieur », Bibliothèque de l'École des chartes, no 130 (2),‎ , p. 689 (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Chronique. Enseignement supérieur », Bibliothèque de l'École des chartes, no 132 (2),‎ , p. 407 (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Chronique. Enseignement supérieur », Bibliothèque de l'École des chartes, no 137 (2),‎ , p. 368 (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Chronique. Enseignement supérieur », Bibliothèque de l'École des chartes, no 153 (2),‎ , p. 614 (lire en ligne, consulté le ).
  16. « Chronique. Société de l'École des chartes », Bibliothèque de l'École des chartes, no 147,‎ , p. 695 (lire en ligne, consulté le ).
  17. « Chronique. Société de l'École des chartes », Bibliothèque de l'École des chartes, no 148 (2),‎ , p. 530 (lire en ligne, consulté le ).
  18. Annonce du legs sur le site de l'université de Valenciennes
  19. Annonce de l'inauguration sur le site de l'université de Valenciennes
  20. « L'homme sans âge du Moyen Âge », sur Le Figaro Culture, (consulté le )
  21. « Palmarès des prix et récompenses décernés en 1970 », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, no 114 (4),‎ , p. 615 (lire en ligne, consulté le ).
  22. « Chronique. Centre national de la recherche scientifique », Bibliothèque de l'École des chartes, no 131 (2),‎ , p. 705 (lire en ligne, consulté le ).
  23. « Prix académiques et littéraires », Bibliothèque de l'École des chartes, no 129 (2),‎ , p. 540 (lire en ligne, consulté le ).
  24. « Prix académiques et littéraires », Bibliothèque de l'École des chartes, no 132 (2),‎ , p. 410 (lire en ligne, consulté le ).
  25. « Prix académiques et littéraires », Bibliothèque de l'École des chartes, no 143 (2),‎ , p. 498 (lire en ligne, consulté le ).
  26. « Décorations », Bibliothèque de l'École des chartes, no 129 (2),‎ , p. 542 (lire en ligne, consulté le ).

Annexes

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Bibliographie

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  • Philippe-Jean Catinchi, « Robert Fossier, historien majeur du Moyen Âge », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • Robert Delort, « Robert Fossier », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, no 24,‎ , p. 1–3 (ISSN 2115-6360, lire en ligne).
  • Jean-Claude Schmitt, « Robert Fossier (1927-2012) », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 170, no 2,‎ , p. 621–625 (lire en ligne).
  • Laurent Feller et Catherine Verna, « Un homme et des paysages. Hommage à Robert Fossier (1927-2012) », Histoire & Sociétés rurales, vol. 39, no 1,‎ , p. 7-16 (lire en ligne).
  • (pt) Armando Luís de Carvalho Homem, « Robert Fossier, historien majeur du Moyen Âge », Revista de História da Sociedade e da Cultura, no 13,‎ , p. 481-484 (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

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Liens externes

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