« Léon Blum » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Aucun résumé des modifications
Horowitz (discuter | contributions)
m Pas le bon Louis Bodin
(936 versions intermédiaires par plus de 100 utilisateurs sont masquées)
Ligne 1 :
{{Voir homonymes|Blum}}
{{Infobox Personnalité politique
| charte = Chef de gouvernement
| nom = Léon Blum
| image =Léon_Blum_Meurisse_b_1927.jpg
| légende = Léon Blum, au congrès socialiste de 1927.
 
| fonction1 = [[Président du Conseil (France)|Vice-président du Conseil des ministres <br /> français]]
| à partir du fonction1 = {{date|26|juillet|1948-}}
| jusqu'au fonction1 = {{date|5|septembre|1948}}<br /><small>({{durée|26|7|1948|5|9|1948}})</small>
| président de la république 1 = [[Vincent Auriol]]
| gouvernement 1 = [[Gouvernement André Marie|André Marie]]
| fonction2 = [[Gouvernement Léon Blum (3)|Président du Gouvernement provisoire de la République française]]<br /><small>et [[Liste des ministres français des Affaires étrangères|Affaires étrangères]]</small>
| à partir du fonction2 = {{date|16|décembre|1946}}
| jusqu'au fonction2
= {{date|16|janvier|1947}}<br /><small>({{durée|16|12|1946|16|1|1947}})</small>
| président 2 = [[Vincent Auriol]] <small> (président de l'Assemblée)</small>
| premier ministre 2 =
| gouvernement 2 = [[gouvernement Léon Blum (3)|Blum III]]
| législature 2 = [[Élections législatives françaises de novembre 1946|{{Ire}}]] <small>([[Quatrième République (France)|{{IVe}} République]])</small>
| coalition 2 =
| groupe parlementaire 2 =
| prédécesseur 2 = [[Georges Bidault]]
| successeur 2 = [[Paul Ramadier]] <small>''(président du Conseil)''</small>
| fonction3 = [[Président du Conseil (France)|Président du Conseil des ministres]]
| à partir du fonction3 = {{date|13|mars|1938-}}
| jusqu'au fonction3 = {{date|10|avril|1938}}<br /><small>({{durée|13|3|1938|10|4|1938}})</small>
| président 3 = [[Albert Lebrun]]
| gouvernement 3 = [[Gouvernement Léon Blum (2)|Blum II]]
| législature 3 = [[Composition de l'Assemblée nationale française par législature#1936-1940 : Chambre du Front populaire|{{XVIe}}]]
| coalition 3 = [[Front populaire (France)|Front populaire]] <br /><small>([[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]], [[Parti républicain, radical et radical-socialiste|RRRS]], [[Parti communiste français|PCF]], [[Divers gauche|DVG]])</small>
| prédécesseur 3 = [[Camille Chautemps]]
| successeur 3 = [[Édouard Daladier]]
| fonction4 = [[Liste des ministres français des Finances|Ministre du Trésor]]
| à partir du fonction4 = {{date|13|mars|1938-}}
| jusqu'au fonction4 = {{date|10|avril|1938}}<br /><small>({{durée|13|3|1938|10|4|1938}})</small>
| président 4 = [[Albert Lebrun]]
| gouvernement 4 = [[Gouvernement Léon Blum (2)|Blum II]]
| prédécesseur 4 = [[Paul Marchandeau]]
| successeur 4 = [[Paul Marchandeau]]
| fonction5 = [[Président du Conseil (France)|Vice-président du Conseil des ministres]]
| à partir du fonction5 = {{date|29|juin|1937}}
| jusqu'au fonction5 = {{date|18|janvier|1938}}<br /><small>({{durée|29|6|1937|18|1|1938}})</small>
| président de la république 5 = [[Albert Lebrun]]
| gouvernement 5 = [[Gouvernement Camille Chautemps (1)|Chautemps I]]
| fonction6 = [[Président du Conseil (France)|Président du Conseil des ministres]]
| à partir du fonction6 = {{date|4|juin|1936}}
| jusqu'au fonction6 = {{date|29|juin|1937}}<br /><small>({{durée|4|6|1936|29|6|1937}})</small>
| président 6 = [[Albert Lebrun]]
| gouvernement 6 = [[gouvernement Léon Blum (1)|Blum I]]
| législature 6 = [[Composition de l'Assemblée nationale française par législature#1936-1940 : Chambre du Front populaire|{{XVIe}}]]
| coalition 6 = [[Front populaire (France)|Front populaire]] <br /><small>([[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]], [[Parti républicain, radical et radical-socialiste|RRRS]], [[Parti communiste français|PCF]], [[Divers gauche|DVG]])</small>
| prédécesseur 6 = [[Albert Sarraut]]
| successeur 6 = [[Camille Chautemps]]
| nom de naissance =
| date de naissance = {{Date de naissance|9|avril|1872}}
| lieu de naissance = [[Paris]] ([[France]])
| date de décès = {{Date de décès|30|mars|1950|9|avril|1872|âge=oui}}
| lieu de décès = [[Jouy-en-Josas]] (France)
| nature du décès =
| sépulture =
| nationalité = [[France|Française]]
| parti = [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]]
| père =
| mère =
| fratrie =
| conjoint = Lise Bloch <br /> <small>(1896-1931 †)</small> <br /> Thérèse Pereyra <br /> <small>(1932-1938 †)</small> <br /> [[Jeanne Blum|Jeanne Levilliers-Humbert]] <br /> <small>(1943-1950)</small>
| enfants = Robert Blum
| entourage =
| université =
| profession = [[Écrivain]]<br />[[Haut fonctionnaire en France|Haut fonctionnaire]]
| religion = [[Juifs|Juif]] [[Agnostisme|agnostique]]
| résidence =
| signature =
| emblème =
| liste =
}}
 
'''Léon André Blum''' [leɔ̃ ɑ̃dʁe blum], né le {{date|9|avril|1872}} à [[Paris]], dans le [[2e arrondissement de Paris|{{2e}} arrondissement]], et mort le {{date|30|mars|1950}}, à [[Jouy-en-Josas]], est un [[homme d'État]] [[France|français]] et une figure du [[socialisme]].
 
Blum fut l'un des dirigeants de la [[Section française de l'Internationale ouvrière]] (SFIO), et [[Président du Conseil (France)|président du Conseil des ministres]], c'est-à-dire chef du [[Liste des chefs du gouvernement français|gouvernement français]], à deux reprises, de [[1936]] à [[1937]], puis de [[1938|mars]] à [[1938|avril 1938]].
 
Il a marqué l'histoire politique française pour avoir refusé l'adhésion à la [[Internationale communiste|Troisième Internationale]] [[communisme|communiste]] en [[1920]], et pour avoir été le président du Conseil des ministres du [[Front populaire (France)|Front populaire]] en [[1936]]. Il ne peut aider militairement les [[Seconde République espagnole|républicains]] [[Espagne|espagnols]] à cause des Radicaux qui annoncent qu'ils feraient tomber le gouvernement pour empêcher cette livraison d'armes ou cette intervention directe (pendant la [[guerre d'Espagne|guerre civile en Espagne]]), ce qui a entraîné le retrait du soutien des communistes au Front Populaire (qui était composé à la base du [[Parti communiste français|Parti communiste]], de la SFIO, des [[Parti radical-socialiste Camille Pelletan|radicaux]] et de [[Divers gauche]]). En juin 1937, Léon Blum démissionne une première fois du poste de président du Conseil. Il retrouve ses fonctions de chef du gouvernement, brièvement, du 13 mars au 10 avril 1938. Lors de l'[[Occupation de la France par l'Allemagne|occupation de la France]] par les [[Wehrmacht|armées du Troisième Reich]], il est emprisonné par le [[régime de Vichy]], traduit en justice lors d'une parodie de procès, puis déporté à [[Buchenwald]].
 
Chef du [[Gouvernement provisoire de la République française]] de décembre 1946 à janvier 1947, son cabinet sera chargé de mettre sur les rails les institutions de la [[Quatrième République (France)|{{IVe}} République]].
 
Ses réformes auront représenté de grandes avancées sociales ([[congés payés]], femmes au gouvernement, [[réduction du temps de travail]], etc.), et il est considéré, encore aujourd'hui, comme l'une des grandes figures du [[Histoire du socialisme en France|socialisme français]].
 
== Naissance, études et progression politique ==
 
Les parents de Léon Blum se sont mariés dans le [[1er arrondissement de Paris|{{1er}} arrondissement de Paris]] le 4 mars 1869<ref name=":0">[[Registres paroissiaux et d'état civil à Paris|Registre d'état civil du {{1er}} arrondissement de Paris]], mariages, année 1869, [[Archives de Paris]].</ref>. Son père, Abraham Blum, né à [[Westhoffen]] en [[Alsace]] le 22 juillet 1831, tient un commerce prospère de rubans et de soieries. Sa mère, Adèle Marie Alice Picart, est née à Paris, dans [[Anciens arrondissements de Paris|l'ancien {{6e}} arrondissement]], le 7 novembre 1841.
Léon André Blum<ref>Le patronyme ''Blum'' vient de l'[[allemand]] ''Blume'' : « fleur ». Nom porté par des [[Juifs]] originaires d'[[Allemagne]] ou d'[[Alsace]]. Sa valeur symbolique est évidente. On émet parfois l'hypothèse d'un autre symbole : le nom d'origine serait dans ce cas ''Bluma'', doublon de l'[[espagnol]] ''paloma'' : « colombe ». De nombreux noms de familles sont formés à partir de Blum(e), notamment Blumenfeld (« champ de fleurs ») ou Blumenstein (« rocher fleuri »). On trouve aussi des variantes du patronyme avec la même signification : Blume, Bluem (Sources : [http://www.geneanet.org/nom-de-famille/blum Généanet.org/onomastique]).</ref> est né le 9 avril 1872 au 243 [[Rue Saint-Denis (Paris)|rue Saint-Denis]] dans le [[2e arrondissement de Paris|{{2e}} arrondissement]] de Paris<ref>Extrait du [[Registres paroissiaux et d'état civil à Paris|registre d'état civil du {{2e}} arrondissement de Paris]] (1872) : ''Du onze avril mil huit cent soixante douze, à midi. Acte de naissance de André Léon, du sexe masculin, né avant hier matin à onze heures, rue Saint-Denis 243, à nous présenté ; fils de Abraham Blum, négociant, âgé de quarante et un ans, et de Adèle Marie Alice Picart, son épouse, âgée de trente ans, domiciliés susdite maison. Le tout en présence de Ernest Wormus, négociant, âgé de trente quatre ans, demeurant rue Saint-Denis 243 ; et de Célestin Lévy, négociant, âgé de quarante et un ans, demeurant même maison. Sur la déclaration faite à Nous, adjoint au maire, officier de l'état civil par le père présent qui a signé avec les témoins et Nous après lecture. Signé : Célestin Lévy, Wormus, A. Blum, Roger-Dhostel.'' ([[Archives de Paris]]).</ref>. Élève de différentes pensions (pensions Roux, [[rue d'Aboukir]] ; Pignerol, puis Kahn, [[rue des Francs-Bourgeois]]), des lycées [[Lycée Charlemagne|Charlemagne]] puis [[Lycée Henri-IV|Henri-IV]], où il rencontre l'écrivain [[André Gide]]<ref name="Colton">{{Ouvrage |auteur=Joël Colton |titre=Léon Blum |année=1967 |éditeur=Éditions Arthème Fayard}}</ref>, il publie ses premiers poèmes à l'âge de 17 ans dans un journal créé avec celui-ci. Bachelier en 1889, année où il obtient le second prix au [[concours général]] de philosophie, il est admis en juillet 1890 à l'[[École normale supérieure (Paris)|École normale supérieure]] — {{23e}} sur 25 — où il est influencé par [[Lucien Herr]]. Mais il se désintéresse des cours et est exclu de l'ENS à la fin de sa première année, ayant échoué à l'examen de la licence (un échec entraînait alors l'exclusion de l'École). Il hésite alors entre le [[droit]] et la [[littérature]] et entreprend finalement les deux à l'[[université de Paris]], en visant une carrière de fonctionnaire. Il fut licencié en lettres en 1891 et en [[droit]] en 1894<ref name="Bodin, Touchard">{{Ouvrage |auteur=Louis Bodin, Jean Touchard |titre=Front Populaire, 1936 |année=1972 |éditeur=Librairie Armand Colin}}</ref>.
 
Léon Blum est reçu à sa deuxième présentation du concours du [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]]<ref name="Colton"/> à l'âge de 23 ans et nommé [[Conseil d'État (France)#Les membres du Conseil d'État|auditeur]] au Conseil d'État en décembre 1895<ref name="Bodin, Touchard"/>. Il y fait une brillante carrière de près de 25 ans, seulement interrompue par ses fonctions de chef de cabinet de [[Marcel Sembat]], [[ministre]] socialiste des [[Travaux publics]] en 1914 dans le Cabinet [[René Viviani|Viviani]]. Il a été [[commissaire du gouvernement (France)|commissaire du gouvernement]] dans des [[Grands arrêts du Conseil d'État (France)|affaires célèbres]] jugées par le Conseil, comme l'arrêt « Granits porphyroïdes des Vosges » de 1912, « Époux Lemonnier » de 1918 ou encore « Compagnie générale française des tramways » de 1910, qui ont contribué à forger la jurisprudence administrative.
 
=== Ses rapports avec la religion ===
 
Agnostique, il respectait la [[Judaïsme|religion juive]] de sa mère, il se sentait juif et français, et, par la suite, s'engagea dans beaucoup de mouvements [[sionisme|sionistes]] après la guerre. Pour une grande partie de la population juive, Blum était un homme politique comme les autres. En revanche, une autre partie de cette population voyait d'un mauvais œil son accession au pouvoir et craignait notamment une poussée de l'[[antisémitisme]].
 
Blum souffrit très tôt de l'antisémitisme. Il en était déjà victime en tant que [[critique littéraire]]. Mais l'antisémitisme le frappa de plus belle dès le moment où il fut élu à la Chambre et où ses discours au [[Parlement]] commencèrent à remporter un immense succès. Il fut ainsi la cible de nombreuses attaques dans les [[Journal|quotidiens]] d'[[extrême droite]]. Par exemple, [[Léon Daudet]] se déchaîne contre cet « hybride ethnique et hermaphrodite » dans ''L'[[Action française]]'' du 2 septembre 1933.
 
=== Blum, critique littéraire ===
 
Léon Blum, au début du {{S-|XX}}, écrivit des critiques de livres et pièces de théâtre. Ses chroniques données à la ''[[La Revue blanche|Revue Blanche]]'' où il collabore à partir de 1892<ref name="Greilsammer">{{Ouvrage |auteur=Ilan Greilsammer |titre=Blum |année=1996 |éditeur=Flammarion}}</ref>, établissent sa réputation dans le milieu littéraire parisien. Le metteur en scène et professeur [[Jean-Laurent Cochet]] estime, pour sa part, qu'il est « le critique le plus intelligent de son époque ». Il côtoie les auteurs de l'époque ([[Anna de Noailles]], par exemple) et fait partie de la vie parisienne (se battant même en duel en 1912 pour une critique avec [[Pierre Veber]], l'auteur de ''Une Loge pour Faust'' et ce duel fut filmé). Il se prononce pour la liberté amoureuse avant le mariage dans son ouvrage ''Du mariage'' (1907).
 
Voici, en exemple, la critique du ''[[Le Veilleur de nuit (pièce de théâtre)|Veilleur de nuit]]'' de [[Sacha Guitry]], par Léon Blum en 1911 (date de création de la pièce) :
:« ''Le Veilleur de nuit'' est une des meilleures comédies de Sacha Guitry. Elle a de la gaîté, de l'esprit, de l'exubérance, de l'émotion, de l'ironie. Beaucoup d'intelligence. Elle a la désinvolture et l'audacieuse assurance de la jeunesse. Il y a du comique, et même du bouffon, et une facilité soudaine à envisager les choses sous leur aspect sérieux et quasi mélancolique. Sacha Guitry a de l'aplomb, mais il n'a pas de toupet. Il n'est jamais effrayé, jamais arrêté par les sujets qu'il aborde, par les types qu'il entrevoit, par les mots qui lui viennent à l'esprit. Et cette liberté n'est jamais affectée ni cynique ; même si on a pu évoquer à son propos le grand nom d'[[Henry Becque]]. [[René Benjamin]] a très joliment dit de lui qu'il était notre [[Molière]]. »
 
=== Son entrée en politique ===
[[Fichier:Léon Blum by Vallotton.jpg|thumb|left|upright|Léon Blum vu par [[Félix Vallotton]], portrait paru dans ''[[La Revue blanche]]'', 1900.]]
Léon Blum se lance réellement en politique durant l'[[affaire Dreyfus]] de 1894 à 1906, y jouant un rôle actif dans la coordination des « intellectuels », ce qui provoqua sa rupture avec [[Maurice Barrès]], qu'il considérait jusqu'alors comme son maître en [[littérature]] et surtout, sa rencontre avec [[Jean Jaurès]] en 1897. Dès lors, son action militante à la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] commence vraiment. C'est en compagnie de Jaurès qu'il participe à la fondation de ''[[L'Humanité]]'' en 1904.
 
Si Jaurès laisse à Blum un grand héritage idéologique, ce n'est pas tant la mort de celui-ci que le début de la [[Première Guerre mondiale]] qui pousse Léon Blum à entrer en politique. C'est en effet en août 1914 qu'il devient chef de cabinet du socialiste Marcel Sembat dans le cadre de l'Union Sacrée, après avoir été réformé pour cause de myopie. Le conseiller d'État y apprend le quotidien de l'action gouvernementale. Il quitte le cabinet avec la démission de Sembat en décembre 1916 et retourne travailler au Conseil d'État.
 
Blum ne cessa pas de soutenir l'[[effort de guerre]] et la politique de l'[[Union sacrée (mouvement)|Union sacrée]]. Et même si le parti socialiste français était divisé sur la question de la guerre, Blum restait convaincu qu'il s'agissait de la bonne option. Toutefois, en s'opposant aux pacifistes, il ne s'identifiait pas pour autant à l'aile droite du parti.
 
== Le dirigeant socialiste ==
=== Les élections législatives de 1919 ===
 
Ce n'est qu'un peu avant les [[Élections législatives françaises de 1919|élections législatives de 1919]] que Léon Blum accède au cercle dirigeant de la SFIO. Lors du congrès d'avril 1919, Blum tente de préserver les acquis démocratiques et républicains de [[Jean Jaurès|Jaurès]] et d'insuffler aux [[Socialisme|socialistes]] une approche progressive de la révolution dans les domaines sociaux, économiques et politiques<ref>{{Ouvrage |auteur=Philippe Bauchard |titre=Léon Blum, Le pouvoir pour quoi faire |année=1976 |éditeur=Librairie Arthaud}}</ref>. C'est grâce à lui que le parti socialiste conserve une apparence d'unité lors de ces élections. La droite l'emporta néanmoins. Blum est élu pour la première fois [[député]] de la [[Seine (département)|Seine]] ; il démissionne alors du Conseil d'État. Il devient ensuite secrétaire, puis président du groupe parlementaire socialiste. Député de la Seine de 1919 à 1928 - dans la circonscription Charonne - Père Lachaise de Paris<ref>{{Lien web| url=http://jeanclaudeperez.net/2010/12/leon-blum-depute-de-laude-de-1929-a-1940 |titre=Léon Blum, député de l'Aude de 1929 à 1940| site= Jean-Claude Perez, Confidences publiques| consulté le=30 décembre 2010}}</ref> - et de l'[[Aude (département)|Aude]] de 1929 à 1940, circonscription de [[Narbonne]].
 
=== La scission du congrès de Tours ===
 
{{Article détaillé|Congrès de Tours (SFIO)}}
Lors du congrès de Tours de 1920, Blum refusa de suivre la majorité en faveur de l'adhésion à la [[Internationale communiste|Troisième Internationale]]. Il prononça à cette occasion un discours resté célèbre, qu'il conclut ainsi :
 
{{Citation bloc|Nous sommes convaincus, jusqu’au fond de nous-mêmes, que, pendant que vous irez courir l’aventure, il faut que quelqu’un reste garder la vieille maison. [...] Dans cette heure qui, pour nous tous, est une heure d’anxiété tragique, n’ajoutons pas encore cela à notre douleur et à nos craintes. Sachons nous abstenir des mots qui blessent, qui déchirent, des actes qui lèsent, de tout ce qui serait déchirement fratricide. Je vous dis cela parce que c’est sans doute la dernière fois que je m’adresse à beaucoup d’entre vous et parce qu’il faut pourtant que cela soit dit. Les uns et les autres, même séparés, restons des socialistes ; malgré tout, restons des frères qu’aura séparés une querelle cruelle, mais une querelle de famille, et qu’un foyer commun pourra encore réunir<ref>Compte rendu sténographique du {{18e}} congrès national du Parti socialiste SFIO tenu à Tours, les 25, 26, 27, 28, 29 et 30 décembre 1920, publié en 1921 et republié en brochure à plusieurs reprises par la SFIO. In la Revue ''L'OURS'' [http://www.lours.org/default.asp?pid=516 « Pour la vieille maison »]</ref>.}}
Blum montre une réelle divergence vis-à-vis des idées de [[Vladimir Ilitch Lénine|Lénine]], de [[Joseph Staline|Staline]] et du [[Bolcheviks|bolchevisme]]. Selon des propos relatés par [[Jean Lacouture]] dans la biographie consacrée à Léon Blum, celui-ci aurait dit : {{Citation|Le bolchevisme s'est détaché du socialisme comme certaines hérésies se sont détachées de religions pour former des religions nouvelles […] C'est parce que le bolchevisme a confondu la prise du pouvoir avec la Révolution, le moyen avec la fin, qu'il oriente toute sa tactique vers cette conquête du pouvoir, sans tenir compte ni du moment, ni des circonstances, ni des conséquences, qu'aujourd'hui encore toute la volonté du gouvernement des Soviets est tendue vers la conservation du pouvoir politique absolu, bien qu'il se sache hors d'état d'en tirer la transformation sociale.}} Blum se montre alors favorable aux idées de [[Rosa Luxemburg]] qui critiquait le système bolchevique du fait de son absence d'institutions démocratiques.
 
=== Avant le Front populaire ===
[[File:Discours de Léon Blum au Congrès socialiste, 1932, 2.jpg|thumb|upright=1.5|Discours de Léon Blum au Congrès socialiste<br>(photographie de presse / agence Meurisse, 1932, Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], département Estampes et photographie).]]
Après l'épisode du congrès de Tours, Blum n'exclut pas des ententes préélectorales avec les [[Parti radical de gauche|radicaux]], la SFIO soutenant d'ailleurs en 1924 le gouvernement radical d'[[Édouard Herriot]] sans y participer<ref>{{Ouvrage |auteur=Éric Agrikociansky |titre=Les partis politiques en France au {{s-|XX|e}} |année=2000 |éditeur=Librairie Armand Colin}}</ref>. La SFIO connut des fortunes électorales variables durant les années 1920, mais ne pâtit pas de la division avec le [[Parti communiste français|Parti communiste]]. Blum est cependant battu aux élections législatives de 1928 dans le département de la Seine par [[Jacques Duclos]] et il doit attendre une élection partielle en 1929, à [[Narbonne]], pour retrouver le Parlement grâce à l'appel de la fédération de l'Aude dirigée par [[Eugène Montel]].
 
Au début des [[années 1930]], la France entra dans la [[crise économique]]. C'est aussi à ce moment, après la défaite de la [[droite (politique)|droite parlementaire]] en 1932, que l'[[extrême droite]] prit un nouvel essor. Celle-ci était constituée d'organisations diverses, formées au début des années 1920, qui avaient de nombreux points communs, comme la dénonciation du [[régime parlementaire]]<ref>{{Ouvrage |auteur=Serge Wolikow |titre=Le Front populaire en France |année=1996 |éditeur=Éditions Complexe}}</ref>.
 
Parmi les socialistes, deux grandes tendances se dessinaient sur le plan international pour lutter contre le [[fascisme]]. D'une part une frange plus à droite, incarnée par les Britanniques, les Scandinaves, les Tchèques et les Polonais qui voulaient adapter le [[socialisme]] aux [[Classe sociale|classes moyennes]] ; et d'autre part une tendance de [[Gauche (politique)|gauche]] incarnée par l'[[Italie]], la [[Suisse]], la France et la [[Belgique]] qui proposait « une tactique révolutionnaire de lutte prolétarienne pour la conquête du pouvoir […] ». Blum préconisait aussi d'insister sur les intérêts communs des classes moyennes avec les [[classe ouvrière|classes ouvrières]].
 
Début [[juin]] 1934, des contacts se nouèrent entre la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] et le [[Parti communiste français|PCF]], les négociations avancèrent vite grâce à des concessions mutuelles (le PCF étant poussé dans certains cas par l'IC). Pour la première fois depuis la scission de Tours, ils sont liés par un engagement politique mutuel. L'accord conclu le 27 juillet n'avait pas de finalité électorale directe, mais était orienté vers l'action. Durant les [[élection cantonale française|élections cantonales]] d'octobre 1934, le désistement réciproque accepté pour la première fois fit progresser les deux partis alors que les radicaux régressaient.
 
En 1935, notamment au moment de la signature de l'alliance franco-soviétique, les tensions entre les tenants d'une guerre [[antifascisme|antifasciste]] et ceux qui attachaient une importance primordiale à la [[paix]] s'intensifièrent encore.
 
== L'homme d’État ==
=== Le Front populaire ===
 
{{Article détaillé|Front populaire (France)}}
[[File:Léon-Blum-micro1936.jpg|thumb|upright=1.5|Léon Blum (photographie de presse / agence Meurisse, 1936, Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], département Estampes et photographie).]]
C'est le dirigeant communiste [[Maurice Thorez]] qui, par des articles dans ''[[L'Humanité]]'', appela à la formation d'un large « [[Front populaire (France)|Front populaire]] » (citant Eugen Fried, représentant de l'IC en France), après que l'ancien leader communiste et futur collaborationniste [[Jacques Doriot]] l'eut lui aussi proposé deux années auparavant (le projet avait alors été rejeté par Moscou et Doriot exclu du PCF). Thorez présenta d'ailleurs son projet quelques semaines plus tard devant la [[Chambre des députés]]. Il proposa aussi d'associer à ce Front populaire les [[parti radical|radicaux]], qui étaient à l'époque liés à la droite et le parti le mieux représenté à la [[Chambre des députés|Chambre]].
 
Les accords du Front populaire permirent la victoire aux [[Élections législatives françaises de 1936|élections législatives françaises d'avril/mai 1936]] et débouchèrent sur le premier gouvernement à dominante socialiste de la [[Troisième République (France)|{{IIIe}} République]]. Blum devint [[Président du Conseil (France)|président du Conseil]] à partir du mois de juin. Il «ne se chargeait d'aucune responsabilité particulière pour se consacrer tout entier à la direction du gouvernement». Le [[gouvernement]] était alors composé seulement de socialistes et de radicaux, les communistes le soutenant de l'extérieur. Ce gouvernement de Front populaire fut aussi le premier à comprendre des femmes, alors qu'à cette époque elles n'avaient pas encore en France le droit de voter.
 
Les raisons de la victoire du Front populaire sont multiples : crise économique, montée d'[[Adolf Hitler]] (p.e. [[Remilitarisation de la Rhénanie]] le 7 mars 1936), scandales financiers, instabilité du gouvernement de la [[Élections législatives françaises de 1932|législature de 1932]], existence des [[ligue d'extrême droite|ligues d'extrême droite]], armées et de plus en plus nombreuses, [[Crise du 6 février 1934|émeutes du 6 février 1934]]. Tous ces éléments ont participé à son émergence.
 
Les résultats donnant le Front populaire vainqueur aux élections donnèrent beaucoup d'espoir au sein du [[prolétariat]], qui déclencha une grève générale spontanée. Le socialiste [[Marceau Pivert]] (1895-1958) exhorta Blum à prendre le pouvoir immédiatement, en se basant sur cette mobilisation populaire et sans attendre la passation de pouvoir officielle. Mais Blum préféra attendre et présente son premier gouvernement à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] le 6 juin 1936<ref>http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/Leon_Blum.asp</ref>.
Ces grèves obligèrent néanmoins le [[patronat]] à négocier avec les salariés et leurs syndicats, et à accorder des congés payés et une baisse du temps de travail.
Les [[Accords Matignon (1936)|accords Matignon]] étaient signés dans la nuit du 7 au 8 juin 1936.
 
[[File:Rassemblement-populaire-14-juillet-1936.jpg|thumb|upright=1.5|left|Manifestation du Rassemblement populaire, 14 juillet 1936. Dans la tribune, de gauche à droite : Thérèse Blum, Léon Blum, [[Maurice Thorez]], [[Roger Salengro]], [[Maurice Viollette]], [[Pierre Cot]].]]
Dans la [[guerre d'Espagne]], Léon Blum fut empêché d'intervenir ouvertement par l'opposition des radicaux et du Royaume-Uni, principal allié de la France, sans oublier l'activisme de l'extrême droite et d'une partie de la droite. Il dut choisir, contre l'avis des communistes, la [[non-intervention (guerre d'Espagne)|non-intervention]]. Il y eut cependant une aide clandestine, organisée par [[Pierre Cot]] et [[Jules Moch]]. On peut noter que les rapports avec l'[[Italie]] furent beaucoup plus difficiles qu'avec l'[[Allemagne]] (→[[Relations entre la France et l'Italie]]).
 
Sur le plan intérieur, le gouvernement Blum parvint à résoudre la crise sociale. Mais dès l'été 1936, il dut faire face à diverses difficultés, parmi lesquelles la [[Dévaluations du franc français|dévaluation du franc français]] à cause de la situation monétaire et la politique financière en général, qui transformèrent l'inquiétude de la droite en opposition résolue.
 
Les calomnies de l'[[extrême droite]] visaient toutes les personnalités du Front populaire. Elles eurent notamment pour conséquence le suicide du [[Ministère de l'Intérieur (France)|ministre de l'Intérieur]] [[Roger Salengro]], proche ami de Léon Blum. L'arrivée de Blum au pouvoir s'accompagna également d'une vague d'[[antisémitisme]] d'une très grande ampleur. Il fut haï et injurié comme rarement ce fut le cas dans une vie politique française, pourtant de tous temps agitée. [[Charles Maurras]] écrit dans ''L'Action française'' du 15 mai 1936 : « C'est en tant que juif qu'il faut voir, concevoir, entendre, combattre et abattre le Blum. Ce dernier verbe paraîtra un peu fort de café : je me hâte d'ajouter qu'il ne faudra abattre physiquement Blum que le jour où sa politique nous aura amené la guerre impie qu'il rêve contre nos compagnons d'armes italiens. Ce jour-là, il est vrai, il ne faudra pas le manquer. » Et [[Pierre Gaxotte]] dans ''Candide'' du 7 avril 1938 : « Il [Blum] incarne tout ce qui nous révulse le sang et nous donne la chair de poule. Il est le mal, il est la mort. »
 
Dans la [[presse en France|presse française]] se formèrent deux camps bien distincts, d'une part les partisans du Front populaire (''[[L'Humanité]]'', ''[[Le Populaire]]'', ''[[L'Œuvre (journal)|L'Œuvre]]'', ''[[Vendredi (hebdomadaire)|Vendredi]]'', ''[[Marianne (journal 1932-1940)|Marianne]]'', etc.), d'autre part les opposants (''[[Action française|L'Action française]]'', ''[[L'Écho de Paris]]'', ''[[L'Ami du peuple (1928)|L'Ami du peuple]]'', ''[[Le Jour (France)|Le Jour]]'', ''[[Candide (journal)|Candide]]'', ''[[Gringoire]]'', ''[[Je suis partout]]'', etc.). Entre ces deux positions, très peu de journaux ou d'hebdomadaires jouèrent la carte de la neutralité. La presse allant dans le sens du [[Front populaire (France)|Front populaire]] était largement plus faible que la presse d'opposition, et l'une comme l'autre contribuèrent à l'échec du [[gouvernement]] de [[Front populaire (France)|Front populaire]]. C'est dans la presse étrangère, notamment anglo-saxonne, que parurent les analyses les plus objectives.
 
Blum remit sa démission en juin 1937 et fut remplacé par un gouvernement radical. En mars 1938, il forma son deuxième gouvernement avec la participation de [[Pierre Mendès France]] comme [[sous-secrétaire d'État]] au Trésor, mais il fut renversé 3 semaines plus tard par le [[Sénat (France)|Sénat]]. La défaite définitive du Front populaire eut lieu en septembre-décembre 1938 avec l'arrivée au pouvoir d'[[Édouard Daladier]].
 
Le bilan du Front populaire est mitigé, mais cette brève expérience permit tout de même un nombre important d'avancées dans de nombreux domaines, en particulier dans le domaine social : [[congés payés]] (obtenus à la suite de grèves, mais ils figuraient déjà dans la profession de foi de [[Jean-Baptiste Lebas]], futur ministre du Travail<ref>''Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français'', éditions de l'Atelier, article « Lebas (Jean-Baptiste) ».</ref>), [[semaine de quarante heures]], établissement des conventions collectives, prolongement de la [[École|scolarité]] à 14 ans, etc. La relance des dépenses d'armement, priorité absolue devant les dépenses sociales, est également à mettre à son crédit. Le 25 septembre 1936, Blum signe avec Londres et Washington un accord monétaire plaçant la valeur du franc entre 43 et 49 milligrammes d'or contre 65,5 milligrammes précédemment<ref>{{ouvrage|titre=La Prodigieuse histoire de la Bourse|lien titre=La Prodigieuse Histoire de la Bourse|prénom1=Alfred|nom1=Colling|lien auteur1=Alfred Colling|lieu=Paris|éditeur=Société d'éditions économiques et financières|année=1949|passage=385}}</ref>.
 
=== Blum face à la conférence de Munich ===
 
Lors de la signature des [[accords de Munich]] (fin septembre 1938), Léon Blum n'exerçait aucune fonction gouvernementale. Il était président du groupe [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] à la [[Chambre des députés]] et principal éditorialiste du journal ''[[Le Populaire]]''.
Son attitude a longtemps été controversée : il est tantôt qualifié de munichois, tantôt (le plus souvent) d'antimunichois. Il apparaît aujourd'hui comme acquis qu'étant intimement opposé aux accords, il a cédé à l'ivresse générale qui s'est alors emparée de l'opinion publique ainsi que de la grande majorité de la classe politique. Dans son propre parti l'ancienne tendance de [[Marceau Pivert]], bien que désormais démissionnaire, dispose d'une influence réelle et Blum n'ose pas l'affronter directement les militants. Il approuve les Accords le jour de leur signature ainsi que dans les quelques jours suivants. Néanmoins, quelques semaines après, il se ravise et il montre une fermeté croissante envers les gouvernements facistes et dans l'effort pour le réarmement de la France, au prix de la division de son propre parti<ref name="Greilsammer"/>.
 
Citations :
 
* 8 septembre : avant la signature, pendant les négociations : « il n'est pas possible que la souveraineté et l'indépendance de la Tchécoslovaquie lui soient maintenant arrachées lambeau par lambeau. […] Ce qui est en cause, c'est le sort de l'Europe, le sort de la liberté en Europe, Grande-Bretagne et France comprises<ref name="Lacouture">cité dans Jean Lacouture, ''Léon Blum'', édition du Seuil, 1977</ref> »
* 20 septembre, à l'approche de la conférence : « la guerre est probablement écartée. Mais […] je n'en puis éprouver de joie et me sens partagé entre un sentiment de lâche soulagement et de honte<ref name="Lacouture"/> »
* 29 septembre, jour de la réunion de la conférence : « on commettrait une grave erreur si on contrariait en quoi que ce soit cet espoir et cette joie, car ils sont en eux-mêmes une puissance de paix et une chance de paix »''<ref name="Greilsammer_in">cité dans Ilan Greilsammer, ''Blum'', Flammarion, 1996</ref> ; le {{1er}} octobre, lendemain de la signature, il fait part de son « sentiment de délivrance<ref name="Greilsammer_in"/> »
* le 5 octobre (5 jours après la signature des accords), dans un éditorial, et à l'encontre de l'opinion dominante : « je demande un effort de surarmement plus intense et plus hâtif<ref name="Greilsammer_in"/> »
 
=== La Seconde Guerre mondiale ===
{{Article détaillé|Procès de Riom}}
[[File:Léon Blum reading.jpg|thumb|Léon Blum, avant 1945 (collection Harris & Ewing, [[Bibliothèque du Congrès]]).]]
 
Blum condamna l'attitude du PCF face au [[pacte germano-soviétique]], attitude qui provoqua le départ d'un certain nombre de communistes qui se tournèrent vers la SFIO, avec l'aval de Léon Blum, mais contre l'avis d'autres socialistes. Léon Blum se mit aussi à dos une partie des socialistes en particulier [[Paul Faure]] à cause de ses positions non pacifistes.
 
Lors du vote des pleins pouvoirs au [[Philippe Pétain|maréchal Pétain]] (10 juillet 1940), Léon Blum fit partie des [[Vote des pleins pouvoirs à Philippe Pétain le 10 juillet 1940|quatre-vingts parlementaires]] de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] qui votèrent contre, mais il ne prit pas la parole<ref>in J. Lacouture, L. Blum, {{p.|458}}</ref>. La peur de Laval, Mers-el-Kébir et le pacifisme peuvent en partie expliquer que la quasi-totalité des 569 élus présents aient voté les pleins pouvoirs, mais Léon Blum est extrêmement affecté de la désaffection de nombre de siens : {{Citation|[...] D'un autre côté, Léon Blum ne pouvait qu'être frappé par le fait que des centristes, chrétiens ou conservateurs, aient résisté et voté contre le projet Laval}}<ref>in Ilan Greilsammer, Blum - Grandes Biographies - Flammarion.</ref>.
 
La Cour suprême de justice fut instituée par Pétain en juillet 1940 pour rechercher les responsables politiques de la guerre. Un grand nombre d'hommes politiques furent condamnés. Blum s'en indigna. Réfugié à [[Colomiers]] chez son ami [[Eugène Montel]], il y reçoit une invitation à partir aux États-Unis de [[Franklin Delano Roosevelt|Roosevelt]], y rencontre de nombreux socialistes ([[Jules Moch]], [[Vincent Auriol]], [[Daniel Mayer]]…), y entend l'[[Appel du 18 juin]] mais il y est arrêté le 15 septembre 1940, interné au [[château de Chazeron]], puis à [[Ménétrol|Bourassol]]. Ces lieux de détention devinrent le lieu de ralliement des socialistes résistants, comme [[Jean Pierre-Bloch]], [[Félix Gouin]] son avocat ou [[André Philip]]. L'ancien chef de gouvernement se tint consciencieusement au courant de la situation et exhorta ses camarades à résister.
 
Il fut traduit devant la [[Procès de Riom|cour de Riom]] mais sa défense, et celle de [[Édouard Daladier|Daladier]], fut si efficace et si courageuse que le procès fut suspendu ''sine die''. Au-delà de Blum ou Daladier, ce sont les présidents du Conseil et les membres du [[Front populaire (France)|Front populaire]] qui étaient visés. Vichy leur reprochait notamment d'être responsables de la défaite en ayant empêché le réarmement de la France par la mise en place de réformes sociales. Blum démontra avec brio que le réarmement ne fut jamais aussi intense que sous le Front populaire, au contraire des gouvernements l'ayant précédé, dont un qui avait eu pour ministre de la guerre le maréchal Pétain.
 
Blum fut transféré au [[fort du Portalet]], puis transféré par les Allemands à [[Buchenwald#Prisonniers_de_haut_rang|Buchenwald]] le 31 mars 1943, hors de l'enceinte du camp, avec d'autres personnalités politiques, notamment [[Georges Mandel]]. Ses conditions de détention étaient plus acceptables que celles du camp voisin, et il put épouser [[Jeanne Blum|Jeanne]], qui l'avait rejoint volontairement<ref>{{Ouvrage|langue = |auteur1 = Léon Blum|titre = Le Dernier Mois|lieu = |éditeur = Arléa|année = 2004|pages totales = 96|isbn = 978-2869596528|lire en ligne = http://centenaire.parti-socialiste.fr/article.php3%3Fid_article=350.html|passage = }}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue = |titre = Quand Léon Blum était un otage de marque|url = http://passouline.blog.lemonde.fr/2009/04/29/quand-leon-blum-etait-un-otage-de-marque/|site = La République des Livres|date = 29 avril 2009|consulté le = 5 février 2015|auteur = Pierre Assouline}}</ref>. Son frère [[René Blum]], fondateur du [[Opéra de Monte-Carlo|Ballet de l'Opéra]] à [[Monte-Carlo]], est mort à [[Auschwitz]].
 
Durant sa détention, il entretint une importante correspondance et commença à écrire un ouvrage de réflexions qu'il termina en décembre 1944 et qui fut publié après la guerre sous le titre ''[[À l'échelle humaine]]''.
 
=== L'après-guerre ===
 
Le 24 avril 1945, Léon Blum et sa femme sont emmenés dans un convoi de plus de 130 prisonniers et le 28 avril 1945, ils se retrouvèrent dans un hôtel à [[Villabassa|Niederdorf]] en [[Tyrol|Tyrol du Sud]], où, le 30 avril, ils aperçurent les premiers soldats américains<ref>[http://www.georg-elser-arbeitskreis.de/texts/niederdorf.htm Peter Koblank: ''Die Befreiung der Sonder- und Sippenhäftlinge in Südtirol''. (fr.: La Libération des Prisonniers… en Tyrol du Sud)]</ref>.
 
Refusant un poste de ministre proposé par [[Charles de Gaulle|de Gaulle]], il reprit ses articles quotidiens dans le journal ''[[Le Populaire]]''.
 
Il fut chef de la délégation française, puis président de la conférence constitutive de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]], après avoir négocié l'annulation des dettes de guerre de la France auprès des [[États-Unis]] : les [[accord Blum-Byrnes|accords Blum-Byrnes]] de mai 1946 autorisèrent par la même occasion la diffusion des films américains dans les salles de [[cinéma]] françaises, introduisant une composante de l’''[[American way of life]]'' dans la [[culture de masse]] à la française.
 
Après l'élection, le {{date|11|novembre|1946|en France}}, d'une nouvelle [[Assemblée nationale (Quatrième République)|assemblée nationale]], son [[Présidents de l'Assemblée nationale française et chambres assimilées|président]], [[Vincent Auriol]], qui exerce en fait les fonctions de [[Chef d'État|chef de l'État]], sollicite Léon Blum le 12 décembre pour diriger le dernier [[Gouvernement provisoire de la République française]], du {{date|16|décembre|1946|en France}} au {{date|16|janvier|1947|en France}} (c'est le gouvernement dit « [[Gouvernement Léon Blum (3)|de la Saint-Sylvestre]] », premier gouvernement uniquement composé de socialistes). Pendant cette période de transition Blum fait progresser les négociations avec les travaillistes anglais pour aboutir au [[traité de Dunkerque|traité d'alliance franco-britannique]] de Dunkerque du 4 mars 1947, première pierre d'une stratégie européenne de défense.
 
Il se retira ensuite dans sa [[Maison de Léon et Jeanne Blum|maison de Jouy-en-Josas]] près de [[Versailles]] où il mourut le 30 mars 1950 d'un infarctus à l'âge de 77 ans. Il resta directeur politique du ''Populaire'' jusqu'à sa mort. Il dénonça notamment le danger que constituait selon lui le [[Rassemblement du peuple français|RPF]] pour le régime parlementaire.
 
=== Un constant avocat de la cause sioniste ===
 
Léon Blum a été, tout au long de sa vie politique, notamment avec son ami et collaborateur [[André Blumel]], un sympathisant actif du sionisme, n'y voyant « aucun heurt possible dans sa triple qualité de Socialiste, de Français et de Juif »<ref>La formule est de Roland Schwob, dans un article consacré à « Léon Blum, un Juif », paru dans le ''Bulletin de nos Communautés'', bulletin ancêtre de ''[[Tribune juive (France)|Tribune juive]]'' [http://judaisme.sdv.fr/perso/lblum/bljuif.htm article] .</ref>. Léon Blum lui-même a prononcé ce vibrant acte de foi : « Juif français, né en France d’une longue suite d’aïeux français, ne parlant que la langue de mon pays, nourri principalement de sa culture, m’étant refusé à le quitter à l’heure même où j’y courais le plus de dangers, je participe cependant à l’effort admirable miraculeusement transporté du plan du rêve au plan de la réalité historique, qui assure désormais une patrie digne, également libre à tous les Juifs qui n’ont pas eu comme moi la bonne fortune de la trouver dans leur pays natal […]. Je m’en suis toujours senti fier et j’en suis plus que jamais solidaire<ref name="Landau">Cf. article « Léon Blum » de [[Lazare Landau]] (1993) [http://judaisme.sdv.fr/perso/blum.htm (lire en ligne)]</ref>. »
 
Dès 1919, il intervient pour infléchir la position diplomatique française sur le "Foyer National Juif" autorisé en Palestine par les autorités anglaises<ref name="Landau"/>. En 1928, en coopération avec de grands dirigeants inspirés comme Arthur Rubinstein et Edouard Bernstein, il a créé le "Comité Socialiste pour la Palestine"<ref name="Landau"/>. En 1929, il entre à l'Agence Juive pour la Palestine, comme représentant de la Gauche non-sioniste<ref>« Non sioniste » est un vocable qui distingue les juifs partisans du sionisme qui n'avaient pas fait le choix du « retour » en Palestine, mais travaillaient au sein des structures institutionnelles de leur nation d'appartenance (la France et la Gauche française dans le cas de Léon Blum).</ref> et exalte, devant le congrès de Zurich de cette organisation, l'esprit de peuple juif<ref>source R. Schwob, cité ci-dessus</ref>. En hommage à sa contribution à la cause sioniste, un [[kibboutz]] de Galilée fondé en 1943, est baptisé « Kfar Blum » (le village de Blum)<ref>Décision qui a reçu l'accord de Léon Blum lui-même. {{Lien web|url=http://judaisme.sdv.fr/perso/blum.htm|titre=Léon Blum|auteur=[[Lazare Landau]]|site=Site du Judaïsme d'Alsace et de Lorraine|consulté le=30 décembre 2010}}.</ref>. Dès avant la Seconde Guerre mondiale, il avait exprimé sa fierté {{citation|en tant que Français, socialiste et Juif}} que son nom soit associé à ce kibboutz<ref>François Heilbronn, « Pourquoi pas au Panthéon », dans ''[[L'Arche (revue)|L'Arche]]'', {{n°|659}}, avril 2016, {{page|103}}.</ref>.
 
Après 1945, il est, dans ses fonctions politiques et gouvernementales, un artisan actif de la reconnaissance d'Israël sur le plan international. Proche de [[Chaim Weizmann]]<ref>Cf. notamment cet article publié par l'Union des Étudiants Juifs de France, [http://www.uejf.org/tohubohu/archives/numero3/dossier/sommesaimes.html « Sionisme et socialisme : nous nous sommes tant aimés »].</ref>, premier président d'Israël, il participe à la construction de l'étroite alliance diplomatique, économique, militaire et technologique qui unit la France de la {{IVe}} République et l'État israélien.
 
== ''À'' propos de ==
 
=== Léon Blum sur le colonialisme et le racisme ===
Léon Blum déclare lors d'un débat sur le budget des Colonies à la Chambre des députés le 29 juillet 1925 :
 
''« Nous admettons qu’il peut y avoir non seulement un droit, mais un devoir de ce qu’on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indu, d’attirer à elles les races qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de civilisation. »'' <ref>Débat sur le budget des Colonies à la Chambre des députés, 9 juillet 1925, J.O., Débats parlementaires, Assemblée, Session Ordinaire (30 juin-12 juillet 1925), p. 848</ref>
 
=== Léon Blum et l'inceste ===
''« Je n’ai jamais discerné ce que l’inceste a de proprement repoussant, et sans rechercher pour quelles raisons l’inceste, toléré ou prescrit dans certaines sociétés, est tenu pour un crime dans la nôtre, je note simplement qu’il est naturel et fréquent d’aimer d’amour son frère ou sa sœur. Mais, si cela est naturel, je conviens que ce n’est point nécessaire. »'' <ref>''Du Mariage'' (1937), 31e éd., p. 82</ref>
 
=== Léon Blum et la pédophilie ===
''« Les jeunes filles, je veux qu’elles cèdent franchement à l’instinct, qu’elles aillent au bout de leurs désirs, qu’elles se donnent quand il leur en vient l’envie, mais je hais […] que la crainte tienne lieu de chasteté. »'' <ref>Pour être socialiste, Éditions Jannik, 1982, p. 12</ref>
 
== Décorations ==
* {{Déco CLH}} : 1909<ref>[http://www.culture.gouv.fr/LH/LH100/PG/FRDAFAN84_O19800035v0008943.htm Base Leonore]</ref>
 
== Vie privée ==
 
Après la mort de sa première compagne [[Lise Bloch]]<ref name=":0" />, épousée en 1896, décédée en 1931 dont il a eu un enfant, Robert (1902-1975), Léon Blum se marie à celle qui sera sa deuxième femme, Thérèse née Pereyra en 1932. Elle meurt en 1938. Léon Blum vit alors dès 1940, avec [[Jeanne Blum|Jeanne Reichenbach]], qu'il épouse en 1943 à [[Buchenwald]]<ref>"Je vous promets de revenir : 1940-1945, le dernier combat de Léon Blum" de Dominique Missika, éditions Robert Laffont, Paris, avril 2009 ; 324 pages + cahier photographique de 8 pages.</ref>.
 
== Sources ==
Les papiers personnels de Léon Blum sont conservés aux [[Archives nationales (France)|Archives nationales]] sous la cote 570AP<ref>[https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/pog/consultationPogN3.action?nopId=c614y16dwbp--l2dlkpo3x20v&pogId=FRAN_POG_06&search= Voir la notice dans la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales]</ref>.
 
== Œuvres de Léon Blum ==
* ''Nouvelles conversations de [[Johann Wolfgang von Goethe|Goethe]] avec [[Johann Peter Eckermann|Eckermann]]'', [[1901 en littérature|1901]]
* ''[[Du mariage]]'', [[1907 en littérature|1907]] (évoqué par [[André Gide]] dans ''Corydon'')
* ''[[Stendhal]] et le beylisme'', [[1914 en littérature|1914]]
* ''Bolchévisme et socialisme'', Librairie populaire, 1927.
* ''Contre Apion'', de Flavius Josèphe, texte établi et annoté par Théodore Reinach et traduit par Léon Blum, Paris, Les Belles Lettres, 1930.
* ''Souvenirs sur l'Affaire'', Paris, Gallimard, coll. "Folio Histoire", [[1935 en littérature|1935]].{{ISBN|2070327523}}
* ''La Réforme gouvernementale'', [[1936 en littérature|1936]].
* ''Pour être socialiste''.
* ''[[À l'échelle humaine]]'', [[1945 en littérature|1945]], Paris, Gallimard; éd. poche, Paris, Gallimard, 1971, coll. "Idées".
* ''L'Histoire jugera'', Montréal, Éditions de l'Arbre, 1943.
* ''Le Dernier mois'', Diderot, 1946.
* ''Révolution socialiste ou révolution directoriale ?'', Spartacus, 1947.
* ''Discours politiques'', 1997.
 
== Hommages ==
[[Image:Leon Blum memorial in kibbutz kfar blum, Israel.jpg|thumb|right|upright=1.2|right|Mémorial à Léon Blum au kibboutz Kfar Blum]]
* Il existe depuis [[1957]] une [[place Léon-Blum]] dans le [[11e arrondissement de Paris|{{11e}} arrondissement]] de [[Paris]].
* Il existe plusieurs « {{page h'|lycée Léon-Blum}} ».
* Le [[viaduc Léon-Blum]] à [[Poitiers]], ouvrage d'art mis en service en [[2014]].
* Le [[kibboutz]] [[Kfar Blum]] en [[Israël]]
 
== Blum dans la fiction ==
=== Littérature ===
* ''Une amitié espagnole'', Ilan Greilsammer, Grasset, 2010
 
=== Cinéma ===
* 1993 : ''[[Pétain (film)|Pétain]]'' par [[Georges Montant]]
 
=== Télévision ===
* 2014 : ''Blum, Pétain, duel sous l'Occupation'', documentaire de Julia Bracher et Hugo Hayat
* 2012 : ''[[Clemenceau (téléfilm)|Clemenceau]]'' par [[Philippe Duclos]]
* 2008 : ''[[L'Affaire Salengro]]'' par [[Yves Boisset]] avec [[Daniel Mesguich]]
* 2001 : ''[[Thérèse et Léon]]'' de [[Claude Goretta]], par [[Claude Rich]]
* 1997 : ''[[Le Dernier Été (téléfilm)|Le Dernier Été]]'' par [[Victor Garrivier]]
* 1995 : ''[[L'affaire Dreyfus]]'' par Daniel Mesguich
* 1992 : ''[[L'affaire Salengro (1992)]]'' par [[Denys de La Patellière]] avec [[Jean-Claude Dreyfus]] et [[Henri Virlogeux]]
* 1986 : ''[[Léon Blum à l'échelle humaine]]'' par [[Alain Mottet]] et [[Pierre Mottet]]
* 1980 : ''[[Jean Jaurès : vie et mort d'un socialiste]]'' par [[Bernard Lécuyer]]
* 1980 : ''[[1947 : La première crise de la IVe République]]'' par [[Roland Monod]]
* 1979-1980 : ''[[Les dossiers de l'écran]]'' par Alain Mottet et [[Michel Vitold]]
* 1978 : ''[[Derniers témoins]]'' par Henri Virlogeux
 
== Notes ==
{{Références|colonnes=2}}
 
== Bibliographie ==
=== Biographies ===
* Didier Bazy, ''Je suis...Léon Blum'', préface d'Antoine Malamoud, {{coll|[[Je suis (collection)|Je suis]]}}, Jacques André éditeur, Lyon, 2013, 86{{nb p.}} {{ISBN|978-2-7570-0255-1}}.
* {{Article|langue= fr|auteur1=|prénom1= Serge |nom1= Berstein|lien auteur1= Serge Berstein|titre= Léon Blum, un intellectuel en politique|périodique=Histoire@Politique|numéro= 5 |mois= |année= 2008|lieu= |éditeur= Presses de Sciences Po|issn= |lire en ligne= http://www.cairn.info/revue-histoire-politique-2008-2-page-8.htm|pages= }}.
* {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Serge|nom1=Berstein|lien auteur1=Serge Berstein|titre=Léon Blum|sous-titre=|lien titre= |lieu=Paris |éditeur=Fayard |année=2006|pages totales=835|isbn=2-213-63042-9|lire en ligne=|présentation en ligne=http://cdlm.revues.org/4753|consulté le=|plume=}}, {{lire en ligne|lien=http://www.histoire-politique.fr/index.php?numero=02&rub=comptes-rendus&item=2|texte=présentation en ligne}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Joël|nom1=Colton|lien auteur1=Serge Berstein|titre=Léon Blum|éditeur=Fayard|collection=Marabout Université|lieu=Paris|année=1967}}.
* Georges Ferré, ''Blum, un Parisien dans les vignes'', Éd. Loubatières, 2002 {{isbn|978-2862663647}}
* {{ouvrage|langue=fr|prénom1= Ilan|nom1= Greilsammer|lien auteur1= |titre=Léon Blum|sous-titre=|lien titre= |lieu=Paris |éditeur=Flammarion |collection= Grandes biographies Flammarion |année=1996|pages totales=611|isbn= 2-08-067026-3|lire en ligne=|présentation en ligne=|consulté le=|plume=}}.
* {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1= Lacouture|lien auteur1=Jean Lacouture|titre=Léon Blum|sous-titre=|lien titre= |lieu=Paris |éditeur=Seuil|année=1977|pages totales=595|isbn=2-02-004706-3|lire en ligne=|présentation en ligne=|consulté le=|plume=}}.<br>Réédition revue et abrégée en format de poche : {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1= Lacouture|lien auteur1=Jean Lacouture|titre=Léon Blum|sous-titre=|lien titre= |lieu=Paris |éditeur=Seuil|collection=Points. Histoire|numéro dans collection=42|année=1979|pages totales=616|isbn= 2-02-005350-0|lire en ligne=|présentation en ligne=|consulté le=|plume=}}.
* [[Benoît Yvert]] (dir.), ''Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007)'', Paris, Perrin, 2007 {{isbn|978-2-262-02687-5}}.
 
=== La politique de Léon Blum ===
* Philippe Bauchard, ''Léon Blum, Le pouvoir pour quoi faire'', Paris, Arthaud, 1976.
* [[André Donneur]], « Léon Blum et les leaders austromarxistes de l’internationale », dans Liliane Perrein (éd.), ''Léon Blum, socialiste européen'', Bruxelles, Complexe, 1995 {{isbn|978-2870275764}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1= |prénom1= Robert|nom1= Frank| lien auteur1=Robert Frank (historien)|titre= Le Prix du réarmement français (1935-1939)|sous-titre= |lieu= Paris|éditeur= Publications de la Sorbonne|collection= Série France {{s mini-|XIX|e}}-{{s-|XX|e}}s|numéro dans collection=13|année= 1982|année première édition= 1978|pages totales= 382|isbn=2-85944-050-X|présentation en ligne=}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1= |prénom1=Jean-Michel|nom1=Gaillard| lien auteur1=Jean-Michel Gaillard|titre=Les 40 jours de Blum|sous-titre=les vrais débuts du Front populaire, 27 avril-5 juin 1936|lieu= Paris|éditeur= Perrin|année= 2001|pages totales= 316|isbn= 2-262-01731-X|présentation en ligne=}}.
* [[Jules Moch]], ''Rencontres avec Léon Blum'', Paris, Plon, 1970.
* [[Jules Moch]], ''Le Front populaire, grande espérance'', Paris, Perrin, 1971.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1= |prénom1=Pierre|nom1= Renouvin| lien auteur1=Pierre Renouvin| directeur1=|auteur2= |prénom2= René |nom2= Rémond| lien auteur2=René Rémond| directeur2=René Rémond|titre= Léon Blum, chef de gouvernement (1936-1937)|sous-titre= colloque de la Fondation nationale des sciences politiques, Paris, 26-27 mars 1965|lieu= Paris|éditeur= Presses de la Fondation nationale des sciences politiques|collection= Références |numéro dans collection=3|année= 1981|année première édition= 1967, Armand Colin|pages totales= 439|isbn=2-7246-0454-7 |présentation en ligne=http://www.pressesdesciencespo.fr/fr/livre/?GCOI=27246100916110}}, {{lire en ligne|lien=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1965_num_20_6_421329|texte=présentation en ligne}}.
* {{Article|langue= fr|auteur1=|prénom1= Nicolas |nom1= Roussellier|lien auteur1= |titre= La culture économique de Léon Blum |sous-titre= entre libéralisme juridique et socialisme|périodique=Histoire@Politique|numéro= 16|mois= |année= 2012|lieu= |éditeur= Presses de Sciences Po|issn= |lire en ligne= http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HP_016_0111|pages= }}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1= |prénom1= Danielle |nom1= Tartakowsky| lien auteur1= Danielle Tartakowsky| titre= Le Front populaire| sous-titre=la vie est à nous |lieu= Paris|éditeur= Gallimard|collection= Découvertes Gallimard : histoire|numéro dans collection= 275|année= 2004|année première édition= 1996|pages totales= 144|isbn=978-2-07-053330-5|présentation en ligne=}}.
* [[Michel Winock]] (dir.), ''Les Années trente. De la crise à la guerre'', Paris, Le Seuil, coll. « Points », 1990 {{isbn|9782020113892}}.
* Gilbert Ziebura, ''Léon Blum et le Parti socialiste'', Paris, Presses de Sciences Po, 1967.
 
=== Le Front Populaire ===
 
* [[Louis Bodin]], [[Jean Touchard]], ''Front Populaire, 1936'', Paris, Armand Colin, 1961
* Guy Bourdé, ''La Défaite du Front Populaire'', Paris, Maspero, coll. « Bibliothèque socialiste », 1977
* [[Jean-Paul Brunet]], ''Histoire du Front populaire (1934-1938)'', Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? » , 1991 {{isbn|978-2130442882}}
* [[Jean-Pierre Rioux]], ''Révolutionnaires du Front populaire'', Paris, UGE, coll. « 10-18 », 1973
* [[Serge Wolikow]], ''Le Front populaire en France'', Bruxelles, Éditions Complexe, coll. « Questions au {{s-|XX|e}} », 1999 {{isbn|978-2870276280}}
 
=== Autres ===
 
* Éric Agrikoliansky, ''Les Partis politiques en France au {{s-|20|e}}'', Paris, Armand Colin, coll. « Synthèse », 2000 {{isbn|978-2200250300}}
* [[Pierre Birnbaum]]
**''Un mythe politique : « La République juive » de Léon Blum à Pierre Mendès France'', Paris, Fayard, coll. « Grandes études historiques », 1988 {{isbn|978-2213021065}}
**''Léon Blum. Un portrait'', Paris, le Seuil, 2016 {{isbn|978-2-02-117426-7}}
* [[Damon Mayaffre]], ''Le Poids des mots. Le discours de gauche et de droite dans l'entre-deux-guerres. Maurice Thorez, Léon Blum, Pierre-André Flandin et André Tardieu (1928-1939)'', Paris, Honoré Champion, 2000, {{p.|166-219}} et {{p.|483-544}} {{isbn|978-2745302670}}
* [[René Rémond]], ''La République souveraine'', Paris, Fayard, 2002 {{isbn|978-2213602042}}
* [[Olivier Wieviorka]], ''Les Orphelins de la République'', Paris, Le Seuil, 2001 {{isbn|978-2020340366}}
* Julia Bracher, ''Riom 1942 - Le procès'', Paris, Omnibus, 2012 {{isbn|978-2258091412}}
* Julia Bracher, ''Léon Blum face à Vichy, ''Paris, Omnibus, coll. « Bibliomnibus », 2014 {{isbn|978-2258109469}}
 
=== Articles connexes ===
{{Autres projets|commons=Category:Léon Blum|wikisource=Léon Blum|wikiquote=Léon Blum}}
* [[Histoire de la gauche française de 1919 à 1939]]
* [[Front populaire (France)|Front populaire]]
Ligne 337 ⟶ 443 :
* [[Pacifisme en France dans l'entre-deux-guerres]]
* [[François Bloch-Lainé]]
 
=== Liens externes ===
* {{autorité}}
* [http://www.cercle-leon-blum.org Cercle Léon-Blum]
* [http://www.ina.fr/recherche/recherche?search=leon+blum&vue=Video Archives vidéos et audios sur Léon Blum] à l'[[Institut national de l'audiovisuel]].
* [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/pog/consultationPogN3.action?nopId=p-3nkkvjkt3-1hqyvcmv2ot4u&pogId=FRAN_POG_06&search= Notice du fonds de la Société des amis de Léon Blum] conservé aux [[Archives nationales (France)|Archives nationales]] sous la cote 55 AS.
 
{{Clr}}
 
== Chronologies ==
 
{{Début dynastie}}
{{Insérer dynastie|
|nom=[[Président du Conseil (France)|Président du Conseil des ministres]]
|avant=[[Albert Sarraut]]
|après=[[Camille Chautemps]]
|période= 4 juin 1936 - 21 juin 1937
}}
{{Insérer dynastie|
|nom=[[Président du Conseil (France)|Président du Conseil des ministres]]
|avant=[[Camille Chautemps]]
|après=[[Édouard Daladier]]|période= 13 mars 1938 - 8 avril 1938
}}
{{Insérer dynastie|icone=Flag of France.svg
|nom=[[Gouvernement provisoire de la République française|Chef du Gouvernement provisoire de la République française]]
|avant=[[Georges Bidault]]
|après=[[Vincent Auriol]]<br /><small>(Président de la République)</small><br />
[[Paul Ramadier]]<br /><small>(Président du Conseil des ministres)</small>
|période=1946-1947}}
{{Insérer dynastie|icone=Coat of arms of Andorra.svg
|nom=[[Cosuzeraineté d'Andorre|Coprince d'Andorre]]<br />''avec [[Ramon Iglesias y Navarri]] ''
|avant=[[Georges Bidault]]
|après=[[Vincent Auriol]]
|période=1946-1947}}
{{Insérer dynastie|couleur1=#ffffff|couleur2=lightyellow|couleur3=#ffffff
| avant = [[Georges Bidault]]
| nom = [[Liste des ministres français des Affaires étrangères|Ministre français des Affaires étrangères]]
| période = 16 décembre 1946 - 16 janvier 1947
| après = [[Georges Bidault]]
}}
{{Fin dynastie}}
 
{{Palette|Ministres français des Affaires étrangères|Gouvernement Léon Blum III|Gouvernement Blum II|Gouvernement Chautemps 3,4|Gouvernement Blum I}}
{{Portail|droit français|judaïsme|politique française|Seconde Guerre mondiale}}
 
{{DEFAULTSORT:Blum, Leon}}
[[Catégorie:Ministre de la Troisième République]]
[[Catégorie:Ministre de la Quatrième République]]
[[Catégorie:Président du Conseil de la Troisième République]]
[[Catégorie:Chef du Gouvernement provisoire de la République française]]
[[Catégorie:Front populaire]]
[[Catégorie:Ministre français des Affaires étrangères]]
[[Catégorie:Député de la Seine (Troisième République)]]
[[Catégorie:Personnalité de la Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen]]
[[Catégorie:Personnalité de la Section française de l'Internationale ouvrière]]
[[Catégorie:Membre du Conseil d'État français]]
[[Catégorie:Lauréat du concours général]]
[[Catégorie:Élève de l'École normale supérieure (rue d'Ulm)]]
[[Catégorie:Déporté de la Seconde Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Naissance en avril 1872]]
[[Catégorie:Naissance dans le 2e arrondissement de Paris]]
[[Catégorie:Décès en mars 1950]]
[[Catégorie:Décès à 77 ans]]
[[Catégorie:Décès à Jouy-en-Josas]]
[[Catégorie:Dreyfusard]]
[[Catégorie:Élève du lycée Henri-IV]]
[[Catégorie:Collaborateur de L'Humanité]]
[[Catégorie:Député de l'Aude (Troisième République)]]
[[Catégorie:Élève du lycée Charlemagne]]
[[Catégorie:Chevalier de la Légion d'honneur]]
[[Catégorie:La Revue blanche]]
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/wiki/Léon_Blum ».