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Numa Sadoul

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Numa Sadoul
Numa Sadoul
Numa Sadoul sur le tournage de Nuit de veille, en 2010.
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Numa Sadoul, né le (77 ans) à Brazzaville (Congo), est un écrivain, comédien, metteur en scène et spécialiste de la bande dessinée français.

Numa Sadoul naît le à Brazzaville, au Congo, où son père, Numa Sadoul, est gouverneur de la France d'Outre-Mer. Il vit 19 ans en Afrique (Congo, Gabon, Djibouti) et à Madagascar, avant de se fixer à Cagnes-sur-mer en 1966, lorsque son père prend sa retraite. Il étudie les lettres à l'université de Nice jusqu'à soutenir un mémoire en 1971 titré "Archétypes et concordance dans la bande dessinée moderne" et suit aussi des cours de théâtre. Depuis cette époque, il n’a plus quitté la Côte d’Azur[1].

Ainsi la critique de théâtre Renée Saurel écrit à son propos dans la revue Les temps modernes : « Numa Sadoul n'appartient à la négritude que par l'enfance, le cœur, le sens de la justice[2]. » Son enfance à Madagascar lui vaudra d’être invité d’honneur au salon SO BD 2021 à Paris qui présente un focus sur la littérature dessinée malgache[3]. Avoir grandi en Afrique lui inspire en 1973 ces lignes dans un article à propos du personnage Corto Maltese et son créateur Hugo Pratt : « Dans une telle œuvre, on respire la brousse et la savane, les déserts riches de magie, les côtes où vivent des gens sans masque, on entend le rythme d'une existence à l'antipode de nos mesquineries européennes. […] En avons-nous remué des souvenirs communs, brûlants, Hugo et moi, frères d'Afrique, nostalgiques d'une jeunesse extraordinaire[4]. »

Son grand-oncle Jacques Sadoul, avant de finir sa vie comme maire de Sainte-Maxime (dans le Var), s'est rallié à la révolution communiste en Russie, dont il est devenu un participant et un commentateur important. Il est l'un des rares étrangers titulaires du grade de colonel des cosaques et d'instructeur de l'armée soviétique.

Mais Numa Sadoul n’a pas de lien de parenté avec l'historien du cinéma Georges Sadoul, ni avec l'autre Jacques Sadoul, éditeur de la collection J'ai Lu.

Si le succès du livre Tintin et moi, entretiens avec Hergé le fait connaître du grand public à partir de 1975, la vie artistique de Numa Sadoul se partage depuis plus de cinquante ans entre deux mondes artistiques : scènes (il écrit, met en scène, joue, pour l'opéra, et le théâtre...) et autres écritures (presse, livres d'entretiens avec des auteurs de bande dessinée, romans), avec de longues périodes où il délaisse l’une de ces pratiques au profit de l'autre.

En 2024, il continue à donner des cours de théâtre à Nice et à Saint Paul de Vence, à animer la troupe "Les Enfants Terribles"[1] et à publier (dont les Entretiens avec Riad Sattouf à paraitre en 2024)[1],[5].

Il dévoile en 2024 son appartenance à la franc-maconnerie. [1]

Littérature (hors bandes dessinées)

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Écrivain, auteur dramatique et homme de presse, les apprentissages de Numa Sadoul ont eu lieu très tôt en Afrique et à Madagascar.

Il apprend à lire à trois ans avec Tintin au Congo et Tintin en Amérique[1], à écrire à quatre, et rédige ses premiers poèmes et contes à l’âge de neuf ans. Ses poèmes et nouvelles commencent à paraître lorsqu'il a 16 ans dans le journal de son lycée à Tananarive, puis dans des revues spécialisées en poésie, la première étant Points et Contrepoints, en France, en 1964.

Depuis les années 1970 jusqu'aux années 2000, il continue à publier des poèmes dans différentes revues, telles que : Caractères, Harangue, Métamorphoses, Poésie d’Ici, ainsi que des nouvelles dans Le Canard Sauvage, Circus, Les Cahiers de la bande dessinée, Fiction, Fluide glacial, La Demi-Lune, Métal hurlant, Le Phacochère, Actuel et Lunatique.

Paraissent notamment Le Marcheur d'étoiles (nouvelle de fantasy parue dans Lunatique no 63 à la fin des années 1960), Justice est fête (conte illustré par Gotlib, dans Bazar no 1, repris dans Fluide Glacial no 11), Sous le signe du Cancer (nouvelle publiée dans Fiction no 377), de courtes nouvelles dans Fluide glacial nos 8, 9, 14, 21, 130, Néon rouge (extrait d'un poème fantastique dans Métal hurlant no 36 bis, spécial "Fin du monde" en 1978).

Durant les années 1960, certains de ses poèmes sont diffusés sur les ondes de France Culture et France Inter.

En 1970, il publie son premier livre, Oratorio, un recueil de pièces de théâtre, à l’enseigne de Pierre-Jean Oswald — à l’époque, principal éditeur de théâtre en France. Depuis lors, plus de trente de ses ouvrages paraissent, qui relèvent de différents genres littéraires : romans, récits, théâtre, poésie, essais, entretiens autour de la BD.

Entre 1973 et 1981, il devient éditeur et dirige des collections aux éditions Glénat, où il crée et anime notamment la collection de romans populaires Train d’Enfer qui, durant cette période, publie huit romans de jeunes auteurs.

Un projet de livre en collaboration avec Georges Brassens, avec une analyse de toutes ses chansons, ne verra pas le jour en raison de la disparition du chanteur[6].

Numa Sadoul est membre de la SGDL (Société des Gens de Lettres), de la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques), de la SACEM (Société des Auteurs Compositeurs et Éditeurs Musicaux). Certains de ses ouvrages et articles sont traduits en plusieurs langues : allemand, anglais, chinois, espagnol, italien, japonais, néerlandais, portugais...

Bande dessinée

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À l’âge de trois ans, Numa Sadoul apprend à lire dans les albums de Tintin que sa mère lui montre chaque soir pour l’endormir[1].

Sa passion pour la bande dessinée se concrétise tout d’abord par une maîtrise de lettres sur ce sujet à l’Université de Nice en 1971, avec un mémoire intitulé Archétypes et concordances dans la bande dessinée moderne[7]. Dans le cadre de ce travail, il envoie en 1970 un questionnaire aux plus grands maitres franco-belges de l'époque: Hergé, Roba, Peyo, Fred, Franquin, Vandersteen, Goscinny, Uderzo...[1] Il collabore vite à la revue Schtroumpf, première version des Cahiers de la Bande Dessinée[8]et interview une première fois en 1971 à la foire du livre de Nice Hergé, ce qui l’amènera à lui proposer 5 mois plus tard de réaliser un livre d'entretiens.

En parallèle avec ses premiers livres d’entretiens s’ensuivent de multiples collaborations aux principaux organes de presse français et européens, du plus petit fanzine amateur au quotidien Le Monde, jusqu’à la fin des années 1980. Pour Les Cahiers de la Bande Dénissée Il réalise de nombreuses interviews d’auteurs — entre autres, dans le numéro 22, un entretien détonnant avec René Goscinny où le scénariste et créateur de Pilote s’insurge d’être traité par ses détracteurs de raciste et nationaliste[9].

En 1989, Il collabore à nouveau au magazine en prenant la suite de Thierry Groensteen en tant que rédacteur en chef, pour une nouvelle formule[10] — celle-ci ne dure que six numéros, en raison de désaccords avec l'éditeur, Jacques Glénat. En 2017, il participe enfin au relancement de ce magazine par Vincent Bernière, avec une rubrique régulière où il partage depuis sa collection de dédicaces de grands de la BD et raconte les anecdotes qui s’y rattachent[11].

Il est également le rédacteur en chef du trimestriel Le Canard Sauvage édité par Jacques Glénat dont sept numéros paraissent de 1973 à 1974.

En 1989, au festival d’Angoulême, il est commissaire général de l'exposition « André Franquin, Les Rêves monstres ».

En 2015, il est membre du jury au même festival d’Angoulême.

Depuis 1973, il publie de nombreux recueils d’entretiens avec les plus grands noms de la BD et du dessin humoristique.

En 1971, il est le premier à être reçu pour quatre jours d’entretiens par le maitre fondateur de la bande dessinée franco-belge Hergé — Numa Sadoul n'a alors que 24 ans. Fanny Rodwell, la veuve d'Hergé, raconte plus tard : « Hergé était un homme secret, pudique, il se livrait donc peu, jusqu’au jour où il m’annonça, avec une certaine excitation, qu’il allait donner une longue interview à quelqu’un qui, pour la première fois, avait le don de le mettre en confiance et de le faire s’exprimer plus profondément que d’ordinaire. Il en paraissait étonné et heureux. Le jeune homme qui réussissait cet exploit s’appelait Numa Sadoul. »[12]. Ce dernier, qui avait répondu à l'invitation d'Hergé de lui rendre visite dans ses bureaux de Bruxelles à la suite de leur première rencontre à Nice venait de lui proposer, sans l'avoir prémédité, le principe d'un livre d'entretiens. Hergé, flatté, avait immédiatement accepté[6], et les entretiens commencèrent sur le champ. "Mon culot a surement plu à Hergé", s'amusera Numa Sadoul[13].Mais Tintin et moi, ne parait chez Casterman qu’en 1975, en raison des réticences des éditeurs - il s'agit du premier ouvrage de ce genre - et du perfectionnisme d’Hergé qui procède à de nombreuses réécritures.

Tintin et moi , qui connaitrait plusieurs rééditions augmentées, est désormais utilisé comme livre de référence par les biographes d’Hergé et les analystes de son œuvre. Le livre donne lieu à un film du même titre réalisé par Anders Østergaard en 2003, incluant des extraits des enregistrements audios de 1971.

Numa Sadoul reviendra en 2024 sur cette expérience dans l'ouvrage collectif de Renaud Nattiez Demain Tintin? Entretiens avec "7 fils de Titin" où sont intérrogés Albert Algoud, Jean-Marie Apostolides, Pierre Assouline , Philippe Goddin , Jacques Langlois, Benoit Peeters, et Numa Sadoul[1].

La bande dessinée vient alors d'atteindre au début des années 70 la maturité nécessaire pour qu'on lui consacre enfin ce genre d'ouvrage. Numa Sadoul initie ainsi une nouvelle pratique, plaçant la barre haut pour ceux: Benoit Peeters, Thierry Groensteen et tous les francophones- qui s'y essayeront par la suite[13]. Numa Sadoul peaufinera d'entretiens en entretiens sa méthode, notamment en interrogeant Franquin: « J’ai une façon très insidieuse d’insister, de revenir en arrière. Quand je sens qu’il ne veut pas parler ou qu’il élude, je lui dis que nous y reviendrons et, là, je recommence à pilonner, et il finit toujours par cracher le morceau. La méthode de la police judiciaire ! »[5]

Un autre livre d’entretiens et d’analyses consacré à l'auteur Gotlib sort en premier des presses chez Albin Michel en 1973, bien qu’il ait été entrepris postérieurement au livre avec Hergé. Le ton y est familier et le tutoiement de rigueur.

S'ensuivent d'autres livres d'entretiens avec d'autres grands auteurs de bande dessinée francophone : Franquin, Giraud/Moebius, Tardi, Uderzo, Vuillemin, Mordillo… Certains donnant lieu à des rééditions enrichies d'extraits inédits des entretiens originaux (Tintin et moi, Entretiens avec Gotlib) ou de nouveaux entretiens (Entretiens avec Uderzo).

Le trop modeste Franquin sera bien plus difficile à convaincre qu'Hergé: il faudra plus de 10 ans d'efforts à Numa Sadoul, et la complicité des proches du dessinateur, pour amener le créateur de Gaston Lagaffe et du Marsupilami, à se confier devant son magnétophone pour le livre "Et Franquin créa Lagaffe"[12].

Cas unique: Mister Moebius et Docteur Gir parait en 1976 et fait l’objet de deux rééditions augmentées en 1989 et 2015. Cette ultime version de l'ouvrage, Docteur Moebius et Mister Gir, entretiens avec Jean Giraud, proche de Numa Sadoul, parait trois ans après la disparition de l'auteur de BD, et rassemble près de quarante ans d’entretiens, qui embrassent — jusqu’aux derniers jours — toute la vie et l’œuvre du dessinateur de Blueberry et cofondateur de Métal hurlant, figure majeure de la bande dessinée et de l'illustration, du XXe siècle.

Le recueil Dessinateurs de presse : entretiens avec Cabu, Charb, Kroll, Luz, Pétillon, Siné, Willem et Wolinski est initié en 2006 mais ne paraît qu’en 2014, accueilli froidement par beaucoup des intéressés, notamment en raison des conflits entre Siné et ses anciens confrères de Charlie Hebdo[14]. Après l’attentat du 7 janvier 2015 contre la rédaction de l’hebdomadaire, au cours duquel trois de ces dessinateurs sont assassinés, le livre retrouve une triste actualité et doit être plusieurs fois réimprimé.

Entre 1982 et 1984, et s'appuyant sur son expérience de metteur en scène d'opéra, Numa Sadoul adapte la Tétralogie de l'anneau du Nibelung de Richard Wagner[15] à la bande dessinée, en qualité de scénariste, avec la dessinatrice France Renoncé. L'album est préfacé par Wolfgang Wagner, descendant du compositeur et directeur du Festival de Bayreuth. En 2016, dans le cadre d'un séminaire à l'université Paris-Sorbonne consacré aux interactions entre musiques et arts plastiques, l'universitaire Anne-Sophie Tronconi écrit : Dans Comment lire la bande dessinée, Frédéric Pomier pose cette question : « La bande dessinée se lit-elle ou se regarde-t-elle ? » En ce qui concerne la bande dessinée, L’Anneau du Nibelung de Numa Sadoul et France Renoncé, en raison du scénario lyrique, de la composition et de l’éclat chromatique des planches, non seulement elle se lit et se regarde, mais il semblerait qu’en plus, elle puisse s’écouter[16].

Numa Sadoul écrit également quelques autres scénarios de bande dessinée, notamment Petite Annie au pays des songes dessiné par Olivier Lefevre, dont un épisode de six pages parait dans Pilote mensuel no 65 bis () et le second, de huit pages, dans Circus no 65 (). La série devait être reprise avec Paul Cuvelier, qui n'en dessina que des esquisses. Une planche préparatoire de ce 3e épisode inachevé est publiée dans le livre de Philippe Goddin, Paul Cuvelier, les chemins du merveilleux, paru en 2006[17].

Numa Sadoul rencontre Edmond Baudoin au début des années 1970 et lui suggère de faire de la bande dessinée. L’Intéressé répond qu'il n'aime pas « faire des bulles de mots au milieu des dessins ». Mais en s'y essayant, Baudoin découvre ainsi le plaisir d'écrire. Cette rencontre donne lieu en 1972 à l'une des toutes premières BD de Baudoin sur un scénario de Numa Sadoul : Histoire de bébé François, projet resté inachevé[18].

L'auteur Jacques Martin, rencontré en 1971 lors des entretiens avec Hergé, donne les traits de Numa Sadoul au personnage Numa Sadulus dans les épisodes L'Enfant grec (1980) et La Chute d'Icare des aventures d'Alix[19]. Numa Sadulus réapparait 35 ans plus tard dans l'épisode Les Démons de Sparte (2015) d'Alix Senator, série dérivée par Thierry Démarez et Valérie Mangin, qui se déroule plusieurs décennies après les aventures d'Alix : le physique du personnage a logiquement suivi l'évolution de celui son modèle[20].

Numa Sadoul annonce en 2023 un livre d'entretiens à paraitre en 2024 avec Riad Sattouf, à l'initiative de ce dernier[5]. Le dessinateur avait raconté dans son œuvre autobiographique "L'Arabe du futur" (tome 6) l'importance déterminante qu'avait eu la lecture des "Entretiens avec Moebius" par Numa Sadoul dans sa décision de devenir auteur professionnel de bande dessinée[21].

La vocation théâtrale de Numa Sadoul se manifeste dès l’âge de trois ans, à Djibouti, en assistant à des spectacles de l’Alliance française en tournée africaine, et en commençant à interpréter de courtes pièces à l’école primaire. Par la suite, il ne cesse de pratiquer en amateur jusqu’au bac. Apprenti comédien au CDN d’Aix-en-Provence, il participe en 1968 à la tournée des « Pièces chinoises » montées par Patrice Chéreau avec sa Compagnie du théâtre de Sartrouville, et devient comédien et metteur en scène professionnel, ainsi que directeur de troupe la même année.

Créé en 1968 par sa compagnie Orbe-Recherche Théâtrale (ORT), Oratorio concentrationnaire — qualifié de pièce du théâtre de l’incantation, où le comédien n’incarne pas de personnage et où le mot est utilisé comme véhicule d’une idée et comme sonorité — est joué en 1970 dans plusieurs villes européennes[22]. Selon la critique théâtrale des temps modernes, Renée Saurel : "L'ORT ayant voulu, en 1969, tenter avec ce texte une expérience dans les foyers ruraux de Normandie, se la vit interdire par les édiles de Rouen qui la qualifièrent de « recherche subversive et dangereuse ». En voilà au moins qui croient au pouvoir révolutionnaire du théâtre !"[2]

La pièce est publiée par l'éditeur de théâtre Pierre Jean Oswald avec dans le même volume Le Sang des feuilles mortes qui inspire à Renée Saurel ces lignes: "C'est une œuvre à la fois ouverte sur une réalité atroce et refermée sur elle-même, intérieure, quasi-onirique (...) On voit mal quels arguments les directeurs pourraient invoquer pour ne pas monter cette belle pièce. À moins que ce cri d'horreur, de colère, lancé par un Blanc non-pourri ne soit de ceux que l'on préfère ne pas entendre ?"[2]

Numa Sadoul met en scène et/ou interprète ensuite une vingtaine de pièces (de Jean Genet à Shakespeare[23], ou des œuvres dont il est l’auteur[24]). À partir de 1990, il ajoute à sa palette une fonction de pédagogue pour des jeunes de 7 à 25 ans, des handicapés et des prisonniers. Tout en continuant ces activités éducatives, il anime depuis 1999 la troupe des Enfants Terribles qui fait vivre à de jeunes apprentis comédiens une expérience de tournées professionnelles pour présenter des pièces d’Anouilh[25], Wilde, Marivaux, Aristophane ou Giraudoux[26],[27].

Avant qu'il ne devienne metteur en scène, l'intérêt de Numa Sadoul pour l'opéra se manifeste tout d'abord par des activités éducatives et critiques.

C'est ainsi que, dès l'âge de 17 ans, en 1964 et 1965, il anime « Wagner tel qu’il fut », une série de trente émissions à la Radio nationale de Madagascar, puis, de 1967 à 1968, une série de conférences-auditions sur Wagner aux universités de Nice et d’Aix-en-Provence[28].

À partir de 1973, il signe des articles en tant que correspondant de quotidiens étrangers — Madagascar Matin, Le Journal d’Yverdon —, puis, en tant que chroniqueur titulaire, et jusqu’en 1985, aux journaux Humanisme, Circus, Le Nouvel Hebdo de Nice. De 1975 à 1979, il devient membre du comité de rédaction de la revue Opéra International, le seul magazine d’opéra en France, devenu ensuite Opéra Magazine.

À partir de la fin des années 1970, il franchit une nouvelle étape avec la mise en scène des œuvres de Wagner (Parsifal, à l'Opéra de Lyon et à l'Opéra du Rhin, 1977, Lohengrin, à l'Opéra du Nord, 1980), de Strauss (Salomé, à l'Opéra de Lyon, 1978), de Berlioz (La Damnation de Faust, à l'Opéra de Lyon et à l'Opéra du Rhin, 1978 — comme assistant de Louis Erlo), de Landowski (Le Fou, à l'Opéra du Rhin et à l'Opéra de Lyon, 1979), de Tchaïkovski (Eugène Onéguine, à l'Opéra du Nord, 1983, spectacle intégralement filmé par France 3), de Humperdinck (Hänsel und Gretel, à l'Opéra du Rhin, 1990), de Monteverdi (L'incoronazione di Poppea, à l'Opéra de Marseille, 1993), de Gluck (Orphée et Eurydice, à l'Opéra de Toulon, 2007), et de Hahn et Guitry (Ô mon bel inconnu, comédie musicale à l'Opéra de Nantes, 2000).

Après avoir adapté Wagner en bande dessinée[29], il invite les personnages d'Hergé sur scène : en 2000 et 2001, il monte une production à l'Opéra National de Bordeaux d'après ses personnages (Tintin, Milou et Le Récital de… Bianca Castafiore) qui allie le 9ème art avec le 4e art et le 6e[30],[31],[32].

Dans son livre 40 ans à l'opéra - Égo-dictionnaire de l'art lyrique, dictionnaire de l'opéra écrit sous un angle biographique[33], il indique que ses auteurs de prédilection et mises en scène préférées restent : Wagner, avec Parsifal (aux opéras de Lyon et du Rhin, 1977) et Lohengrin (à l’Opéra du Nord, Lille, 1980) ; Mozart, avec Don Giovanni (à l'Opéra de Metz, 2009) et La Flûte enchantée (à l'Opéra de Nantes, 1995, l'Opéra de Nice, 2016, et l'Opéra de Marseille, 2019) ; et Puccini, avec Turandot (à l'Opéra de Marseille, 1983 et 1990) et Madame Butterfly[34],[35],[36](à l'Opéra de Marseille, 2002, 2007 et 2016, l'Opéra de Bordeaux, 2003 et 2011, l'Opéra de Toulon, 2004 et 2012, et l'Opéra de Metz, 2005).

Publications

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  • Oratorio et Le Sang des feuilles mortes, Pierre-Jean Oswald, Collection « Théâtre en France », 1970
  • Bianca Castafiore, Le Récital, magazine des Amis de Hergé no 42,
  • Archétypes et concordances dans la BD moderne, Chez l’Auteur, 1971.
  • Gotlib, Albin Michel, Collection "Graffiti", 1974
  • Mister Moebius et Docteur Gir, Albin Michel, Collection "Graffiti", 1976
  • Histoire de la bande dessinée en France et en Belgique (ouvrage collectif), Glénat, 1979. Réédition refondue, 1984
  • Les Papagalli, bouffons, Glénat, 1992

Récits, romans

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  • Mémoires d'Adam François San Hurcelo Lumneri, pornographe, L'Or du Temps/Régine Deforges, 1971 - ouvrage interdit dès parution. Nouvelle édition en préparation. Extrait in Anthologie de la fessée et de la flagellation, La Musardine, 1998
  • Une soirée gagnée, in collectif Lieux d'écrits, Fondation Royaumont, 1987
  • Carnaval des vampires (pseudonyme Frank Henry), Collection « Gore » no 107, Éditions Vaugirard, 1990
  • La Chatte de la vieille dame (illustrations d’Alfred), Ciel Éther, 1995

Dictionnaire

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40 ans à l'opéra - Égo-dictionnaire de l'art lyrique, Éditions Dumane (20251 Pietraserena), , 710 p.

  • Tintin et moi, Entretiens avec Hergé, Casterman, 1975 ; Rééditions, 1983, 1989, 2000 et 2004 — En poche chez « Champs », Flammarion, 2003[37]
  • Portraits à la plume et au pinceau, Glénat, 1977
  • Et Franquin créa la gaffe, Distri BD/Schlirf, 1986
  • Entretiens avec Moebius, Casterman, 1991 (réédition augmentée de l'ouvrage de 1976). Prix Max et Moritz de la meilleure publication de littérature secondaire 1993)
  • Le Livre d'or de Mordillo, Glénat, 1999
  • Tardi, Niffle-Cohen, collection « Profession », 2000
  • Vuillemin, Niffle-Cohen, collection « Profession », 2000
  • Astérix et compagnie : entretiens avec Uderzo, Hachette, 2001
  • Les Dessinateurs de presse : entretiens avec Cabu, Charb, Kroll, Luz, Pétillon, Siné, Willem et Wolinski, Glénat, 2014
  • Docteur Moebius et Mister Gir : entretiens avec Jean Giraud, Casterman, 2015. (nouvelle édition augmentée de l'ouvrage de 1976)
  • Entretiens avec Gotlib, Dargaud, 2018
  • Uderzo l'irréductible : entretiens avec Albert Uderzo, Hachette, 2018
  • Et Franquin créa la gaffe : entretiens avec André Franquin, Glénat, 2022 (réédition avec une nouvelle iconographie de l'ouvrage de 1986, épuisé)[38].
  • Franquin et moi , entretiens autour de Et Franquin créa Lagaffe en collaboration avec Christelle Pissavy-Yvernaut, à paraitre en septembre 2024 aux éditions Glénat.
  • L’Arabe du futur et moi - Entretiens avec Riad Sattouf, à paraitre en 2024 aux éditions du Futur.

Bandes dessinées

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  • La Tétralogie de l'Anneau du Nibelung, d'après Richard Wagner, dessins de France Renoncé, Dargaud, collection « Histoires Fantastiques »
    • L'or du Rhin, 1982[39]
    • La Walkyrie, 1982 Médaille d'or de la Ville de Nice au Festival du livre 1982, Grand prix de la Ville de Paris 1982.[40]
    • Siegfried, 1984[41]
    • Le Crépuscule des dieux, 1984[42]

Théâtre (auteur, acteur et metteur en scène)

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Opéra (mises en scène)

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Filmographie

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Notes et références

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  1. a b c d e f g et h Renaud Nattiez et Olivier Roche, Demain Tintin ? entretiens avec 7 fils de Tintin Albert Algoud, Jean-Marie Apostolidès, Pierre Assouline, Philippe Goddin, Jacques Langlois, Benoît Peeters, Numa Sadoul, 1000 Sabords, (ISBN 978-2-494744-12-7)
  2. a b et c Renée Saurel, « Sang et or, de l'Afrique à la Bretagne », Les temps modernes,‎ .
  3. « Le Salon de la BD à Paris - SoBD 2020 » (consulté le ).
  4. Numa Sadoul, « À propos de Corto Maltese », Phénix,‎ mars 1973 (n° 29), p. 15 à 17.
  5. a b et c Sylvain Cormier, « Celui à qui Franquin a dit oui », Le Devoir,‎ , p. 8
  6. a et b Patrick Simonin, « Numa SADOUL : "La vérité sur Hergé et Franquin" », sur TV5 Monde, .
  7. sous la direction de Thierry Groensteen ; dessins de Lewis Trondheim, Le bouquin de la bande dessinée (ISBN 978-2-221-24706-8 et 2-221-24706-X, OCLC 1231994485, lire en ligne)
  8. Les Cahiers de la bande dessinée#Schtroumpf - Les Cahiers de la bande dessinée, des monographies de référence (1970-1983)
  9. Guillaume, Marie-Ange. et Botella, Anne-Elisabeth., René Goscinny : biographie, Actes sud, (ISBN 2-7427-1472-3 et 978-2-7427-1472-8, OCLC 38122605, lire en ligne)
  10. Claude Moliterni, Philippe Mellot, Laurent Turpin [et autres], BDguide : encyclopédie de la bande dessinée internationale, Omnibus, (ISBN 2-258-05944-5 et 978-2-258-05944-3, OCLC 401779979, lire en ligne)
  11. « La nouvelle métamorphose des Cahiers de la BD », sur ActuaBD (consulté le ).
  12. a et b « « Tintin et Moi » sur France 5 », sur ActuaBD (consulté le ).
  13. a et b Jean-Dominique Leduc, « Rencontres au sommet », Le journal de Montréal,‎ , p. 89
  14. « Numa sadoul, du fanzinat aux grands entretiens », sur citebd.org (consulté le ).
  15. « Wagner en BD par Numa Sadoul et Florence Renoncé- Comixitrip », sur Comixtrip (consulté le ).
  16. « SEMINAIRE DOCTORAL ET POST-DOCTORAL INTERUNIVERSITAIRE MUSIQUE ET ARTS PLASTIQUESINTERACTIONS », sur iremus.cnrs.fr, .
  17. Goddin, Philippe, 1944- ..., "Corentin" et les chemins du merveilleux : Paul Cuvelier et la bande dessinée, Éditions du Lombard (ISBN 2-8036-0473-6 et 978-2-8036-0473-9, OCLC 461962281, lire en ligne)
  18. Thierry Groensteen (collectif), Baudoin. Dessiner la vie, Mosquito, (ISBN 978-2-352-83926-2)
  19. « L'hommage de Numa Sadoul - Alix Mag', actualité sur l'oeuvre de l'univers créé par Jacques Martin, le père d' Alix, Lefranc, Jhen, Orion et Loïs. », sur alixmag.canalblog.com, (consulté le ).
  20. « Alix Senator : encyclopédie », sur alixsenator.com (consulté le ).
  21. Riad Sattouf, Une jeunesse au Moyen-Orient, 1994-2011, Allary éditions, coll. « L'Arabe du futur », (ISBN 978-2-37073-424-2)
  22. Article de Jean Olivier dans Combat 7262 du 26 février 1970
  23. Critique d'Othello par Christiane Saloducci dans Nice Matin du 14/3/1997
  24. Critique du sang des feuilles mortes par Christine Bloch dans le Journal du 19/6/1982
  25. Guy, « Je me souviens d'Anouilh », sur Un Soir Ou Un Autre.
  26. Interview dans Nice Matin du 30 05 2014
  27. Critique d'Ondine dans le Progrès de Lyon du 10/02/2015
  28. Sadoul, Numa, (1947- ...), 40 ans à l'opéra : égo-dictionnaire de l'art lyrique (ISBN 978-2-915943-16-0 et 2-915943-16-8, OCLC 1026501321, lire en ligne)
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  43. Le Progrès de Lyon, 19 septembre 1979
  44. Une féérie tragique et pourtant drôle au Théâtre de Ménilmontant
  45. "Legs (Le)", de Marivaux par Claude Kraif, Revue Spectacle 09-07-2019
  46. Marivaux, Numa, et Les enfants terribles
  47. Profitons de l’été pour jouer au festivalier !

Documentation

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  • Numa Sadoul (int. par Jean-Marc Vidal), « Magnetic Numa », BoDoï, no 35,‎ , p. 7-9.

Lien externe

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