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Gadzarts

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Gadzarts, autrefois souvent orthographié « Gadz'Arts », est le surnom des élèves ou anciens élèves d'Arts et Métiers ParisTech, qui était appelée « École nationale supérieure d'Arts et Métiers » ou « ENSAM ». Il s'agit d'une contraction de « Gars des Arts » (« Les Arts » ou « les Arts et Métiers » étant le diminutif donné à l'École).


Vie étudiante à Arts et Métiers ParisTech

CER de Cluny, Nuit de gala

Voir détails à propos de la société des ingénieurs Arts et Métiers et de l'école :

L’AMJE, Arts et Métiers Junior Études

L’AMJE[S 1] a été créée en 1999. Cette association propose des prestations variées en rapport avec les multiples domaines de compétence de l’école. Labellisée Junior-Entreprise en seulement trois ans par la Confédération Nationale des Junior-Entreprises, elle est parmi les Junior-Entreprises qui ont progressé le plus vite.

La CNJE lui décerne ensuite le label « Dynamisme » en 2004, puis l’année suivante, le très prisé « label ingénieur 2005 ». L'AMJE a réitéré la performance pour le « label ingénieur 2010 ».

Ses 90 membres permanents travaillent en étroite collaboration avec les 3 000 adhérents des 8 AMJE (Lille, Aix, Bordeaux, Chalons, Angers, Cluny, Metz, Paris), réparties sur tout le territoire. Une fédération leur permet de répondre plus précisément aux exigences des entreprises clientes.

L’Union des élèves d’Arts et Métiers ParisTech

L’Union des élèves Arts et Métiers ParisTech compte 3 300 membres[S 2]. Siégeant à Paris, son rôle est de fédérer les associations des unions d’élèves des différents centres[N 1] et de gérer les activités des élèves de 3e année à Paris.

Toutes les manifestations et évènements organisés sont le fruit de l’investissement et de la participation des élèves-ingénieurs de tous les centres. Elle organise des Grands Galas, desévènements sportifs et des actions humanitaires. D’un point de vue professionnel, la commission Relations industrielles (RI) organise chaque année le Forum Arts et Métiers ParisTech, orienté vers la recherche d’emploi, de formation de 3e cycle ou de stages pour les élèves-ingénieurs. Pour sa 28e édition, cette manifestation a accueilli 5 000étudiants et 154 exposants en 2008. Le dernier forum s'est déroulé les 23 et 24 mars 2013 au parc floral de Paris.

Certaines manifestations sont communes à tous les centres Arts et Métiers, d’autres sont spécifiques à chacun.

L'action humanitaire

Les gadzarts ont créé une association spécifique de l'union des élèves. Gasole[S 3] pour « Gadzarts solidaires » démontre que la fraternité ne s’applique pas seulement au sein de l’École et sort de ses frontières. Gasole conduit des actions sociales ou humanitaires internationales ou locales dans les huit centres Arts et Métiers ParisTech. De même, l'association En Quête du Monde, créée par des gadzarts, installe des pompes Valdès en Afrique.

Voici quelques exemples d'actions menées : soutien aux associations caritatives nationales (Téléthon, Restos du coeur, Sol En Si…), aide de proximité avec le soutien scolaire, aide aux personnes handicapées.

Les bals

L’abbaye de Cluny pendant le Grand Gala

Chaque année, les élèves de chaque CER organisent un Grand Bal, ou gala, qui est l'un des plus grands évènements qu'ils organisent. Ces bals se déroulent le plus souvent dans l’enceinte même de l’école ou encore dans une salle louée pour l’occasion. Les élèves du centre prennent totalement en charge l’organisation, y compris la confection des décors, l'installation des bars et autres éléments de la soirée. Le succès du gala prouve ainsi la cohésion et les capacités d’organisation des promotions. Certains centres réutilisent une partie des décors d’une année sur l’autre, tandis que d’autres repartent chaque année sur des bases nouvelles, en illustrant un thème particulier.

Les bals marquent traditionnellement l’intégration d’une nouvelle promotion – souvent en décembre –, ou certaines dates particulières de l’année. Plusieurs de ces galas ont une réputation nationale et font partie de plus grandes manifestations étudiantes du genre.

À Paris, le Grand Gala National des Arts & Métiers rassemble chaque année plusieurs milliers de personnes et fait partie des plus prestigieux galas français. Les précédentes éditions se sont déroulées à l’hôtel Intercontinental Paris Le Grand (2009-2008), l’opéra Garnier, à l’opéra Bastille, au Carrousel du Louvre, à la tour Eiffel, au château de Versailles

À Aix-en-Provence, les élèves organisent trois Galas par an dans l'école. Le bal du Bapt’s suit la cérémonie du baptême des nouveaux gadzarts en décembre ; ensuite, le bal de la 508, qui célébrait à l’origine la mi-parcours de la formation des élèves à l’école ; enfin, le bal des 100 Jours (100 jours avant la remise des diplômes) accueille au mois de mai plus de 5 000 personnes.

À Angers, deux Galas sont organisés. La Nuit de la Sainte Cécile suit la cérémonie du baptême des nouveaux gadzarts en décembre, et le Gala de la Délivrance correspond à la fin de l’année scolaire de la deuxième année.

À Bordeaux, le Gala des Fignos accueille chaque année quelque 3 000 personnes pour fêter la création de la nouvelle promotion de gadzarts.

À Châlons-en-Champagne, les élèves organisent deux galas chaque année. Le Grand Gala des Fignos[S 4], qui se tient le premier weekend de décembre. Il réunit chaque année quelque 3 000 personnes pour fêter le baptême de la nouvelle promotion de gadzarts (et plus de 5 000 en 2006 à l’occasion du bicentenaire du centre). Le second gala, la Nuit des Arts[S 5], se tient courant mai et rassemble près de 1 000 étudiants.

À Cluny, le Grand Gala de Cluny accueille chaque année au mois de mai dans le cadre prestigieux du centre quelque 4 000 personnes. Ce qui le qualifie de troisième plus grand gala de France, derrière celui de l’École polytechnique (France) et le bal des 100 jours des Arts & Métiers d'Aix-en-Provence.

À Lille, la Nuit des Fignos est le gala de baptême de la nouvelle promotion et réunit, en novembre, environ 3 000 personnes. Il se déroule dans l’école même.

À Metz, le Grand Gala de Prestige[1] rassemble chaque année quelques 2000 invités, dont les élèves et anciens élèves de l’école, à l’occasion du baptême des élèves de première année.

Évènements sportifs de l'Union athlétique intergadzarique

L’année universitaire à Arts et Métiers ParisTech est marquée par la rencontre sportive intercentre nommée les UAI acronyme du nom de l’association de sport de l’école : l’Union athlétique intergadzarique. Cette rencontre sportive se déroule chaque année dans un des centres différent de Arts et Métiers ParisTech et est l’occasion d’une grande fête estudiantine agrémentée de performances sportives.

Chaque année, environ 1 000 étudiants des centres Arts et Métiers ParisTech de France se regroupent pour se disputer le challenge Bernade, qui récompense le centre ayant eu les meilleurs résultats. Cette manifestation sportive est organisée par l’Association d’Élèves du centre où se déroule la manifestation avec l’aide de la Société des ingénieurs Arts et Métiers et de l’Union des élèves, elle a pour but de perpétuer une tradition sportive à l’ENSAM et se déroule traditionnellement à l’occasion du pont de l’Ascension.

Historiquement l’UAI date de 1888 avec la création d’un regroupement de jeunes sportifs sur Paris dont certains gadzarts. Le premier club officiel est créé 4 ans plus tard : son premier nom est l’Union athlétique indépendante. Le terme « indépendante » est abandonné au profit de « 1erarrondissement » puis plus tard de « internationale ». Les gadzarts créent un nouveau club quelque temps plus tard, le « Gadz’art Club » et finalement, la fusion a lieu entre les deux associations en 1912[S 6].

En 1914, André Allègre, défenseur de football membre de l’UAI, est également sélectionné pour jouer un match sous le maillot de l’équipe de France contre l’équipe de Hongrie et la France va perdre 5 buts à 1.

La première rencontre inter-centre a lieu en 1952 avec les élèves de Paris opposés à des sélections des sportifs des autres centres. Finalement, en 1974, la première rencontre avec tous les élèves des centres a lieu à Cluny.

Évènements culturels

Festival de BD des Arts et Métiers de Cluny

Chaque année depuis 1999, le centre des Arts et Métiers de Cluny organise un festival de bande dessinée. Ce festival à généralement lieu au mois de mai et la grande galerie de l’abbaye de Cluny accueille la majorité des animations. Les élèves de l'école organisent bénévolement ce festival qui rassemble chaque année une vingtaine de dessinateurs. Le parrain ou la marraine du festival en dessine l'affiche, qui représente toujours sous une forme quelconque le « Zapointe », surnom donné au principal clocher subsistant de l'abbaye.

Grand Bastringue

Le Grand Bastringue est un festival annuel de reggae à vocation humanitaire. Organisé par les élèves des Arts et Métiers du centre de Cluny depuis 2007, il rassemble chaque année de plus en plus de visiteurs. Les élèves reversent tous les fonds récoltés lors de la manifestation à une association caritative.

Traditions

Coutumes et chants

Haie d'honneur gadzarts

La communauté gadzarts revendique fièrement ses traditions basées sur les valeurs d'entraide et de fraternité ainsi que sur la mémoire orale de nombreuses anecdotes et de nombreux chants liés à l'histoire de l'école créée par François Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld-Liancourt[2],[3].

  • Le principal chant des gadzarts est l'Hymne gadzarts, composé au XIXe siècle, et plus particulièrement son couplet à la Fraternité[4].
  • Les élèves portent dans les Écoles une blouse (une « Biaude » en Argad'z) traditionnellement grise en première et deuxième année, puis blanche en dernière année, qu'ils personnalisent individuellement. Les blouses de première année sont généralement assez sobres. Celles de deuxième et troisième années sont souvent le support de motifs et dessins colorés assez recherchés.
  • Devenus gadzarts, les élèves se voient attribuer un surnom, le surn's (dont la signature graphique s'appelle la bucque), qu'ils conserveront par la suite dans leurs relations avec les autres élèves ou anciens élèves.
  • Chaque élève est le parrain (dit « Ancien ») d'un élève de la promotion suivante. Cette suite de parrainages fait l'objet de relations durables qui perdurent dans le temps bien au-delà de la scolarité. Elle est appelée « famille ».
  • Une règle de savoir-vivre veut que le tutoiement soit de rigueur entre tous les gadzarts.

Uniforme

Les gadzarts possèdent un uniforme (un « Zag » en Argad'z). Cet uniforme est la survivance du très lointain passé militaire de l'école qui, par ordonnance du roi Louis XVI, avait été établie comme « École d’application militaire en faveur de cent enfants de soldats invalides ». Le port de l'uniforme est resté obligatoire dans l'école devenue civile tant que le régime de l'internat a été appliqué, donc jusqu'en 1963. La photo de promo Angers 1910 montre quelques élèves portant l'uniforme de l'époque, alors porté en permanence.

Aujourd'hui facultatif, mais porté par la plupart des élèves dans les occasions traditionnelles, , cet uniforme correspond aussi à l'esprit de solidarité et d'égalité entre tous les gadzarts : quelle que soit l'origine sociale de l'élève, il a droit à un habit identique à celui de son camarade d'origine plus fortunée. L'uniforme actuel est de couleur bleu marine et, très proche de l'uniforme des officiers de la Marine Française, il arbore le grade d'Enseigne de vaisseau de 2eclasse de la Royale[5].

Modèle:Message galerie

Argot

Les Gadzarts utilisent un argot particulier, l'Argad'z, mélange d'argot et de vocabulaire militaire tel que « la chimerie » qui désigne la salle où étaient enfermés les élèves récalcitrants à l'époque napoléonienne.

Les mots sont également souvent raccourcis et enrichis d'une finale en « S » ou « Z » ; ou d'un préfixe en « Za ». Le vocabulaire gadzarts est très varié. Par exemple, « zadoigt » signifie gant, « babasse » signifie machine.

L'écriture se fait généralement en lettres gothiques (le « Zagoth ») pour les grandes occasions.

Devise

La devise des Gadzarts est Fraternité comme le montrent les paroles de l'hymne des Gadzarts dans le « couplet à la Fraternité » : Fraternité c'est là notre devise, c'est la devise de tous les vrais Gadzarts.

Promotions

Les promotions sont désignées par le nom du centre d'où vient la promotion et l'année d'intégration à l'école dont on retire le chiffre des centaines. Par exemple, les élèves ayant intégré l'école en 1997 à Cluny forment la promotion Cluny 197 ou Cl197 ; ceux de 2002 entrés à Châlons forment la promotion Ch202.

Centre Abréviation
Aix-en-Provence Ai ou KIN
Angers An
Bordeaux Bo
Châlons-en-Champagne (ex Châlons-sur-Marne) Ch
Cluny Cl
Karlsruhe Ka
Lille Li
Metz Me
Paris Pa

Depuis la fin des années 1940, il n'y a plus de promotions au centre de Paris. Certaines promotions se choisissent également un nom d'association différent de leur désignation habituelle. Enfin, tous centres confondus, les promotions sont également baptisées par la société des anciens élèves du nom d'un gadzarts célèbre. Par exemple, les promotions 1982 ont pour nom de baptême Louis Delage.

Période de transmission des valeurs

Lors de leur arrivée à l’école, les élèves de première année vivent une période d’intégration nommée « PTV » (période de transmission des valeurs). Elle débute, avant même la rentrée, dans chaque grande ville, par la réception des élèves et de leurs parents par les gadzarts locaux, de toutes promotions.

Au-delà de la transmission d'une certaine mémoire orale, de chants, de l'argot, de l'histoire et des mythes de l'école, la PTV vise avant tout, selon les gadzarts, à créer du lien social, qui durera toute leur vie. Cette période, orchestrée par les élèves de deuxième année, vise à unifier chaque promotion autour de valeurs de solidarité, d'amitié et de convivialité qui se perpétuent dans leur communauté depuis plus de deux siècles. Les gadzarts revendiquent que ces traditions permettent aux élèves-ingénieurs de développer des valeurs humanistes, telles que la fraternité, la solidarité, l’entraide, le respect d’autrui, l’engagement au service du bien commun[6].

Au cours de cette PTV, les étudiants de 1re année auront encore l'occasion de rencontrer des anciens élèves dans leur milieu personnel et/ou professionnel. Après la cérémonie du baptême qui symbolise l'entrée du nouveau dans la communauté gadzarts, le dispositif de parrainage par la promotion entrée à l'école 25 ans plus tôt et de grand-parrainage par celle entrée 50 ans plus tôt renforce ce lien intergénérationnel très fort.

En résumé, cette période permet de créer une cohésion dans une promotion d'élèves venant d'horizons différents et n'est sans doute pas étrangère au succès de la société des ingénieurs Arts et Métiers.

Cependant, cette pratique est souvent perçue comme un bizutage psychologique et moral des élèves de deuxième année sur les élèves de première année, notamment en raison du secret qui l’entoure. Celui-ci n'est maintenu, selon les gadzarts, que pour préserver l'effet de surprise auprès des nouveaux arrivants. En 1997, Claude Allègre, ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie, ordonne la fermeture des deux centres de Lille et de Cluny, en raison de plaintes à l’encontre des traditions dans ces centres[7]. Ces mesures se heurtent à l’opposition de la société des anciens et de l’association des élèves. Les 23 et 24 octobre les gadzarts manifestent devant l’[hôtel Matignon]]. Cette même année, Ségolène Royal, ministre déléguée à l’enseignement scolaire, fait voter un texte de loi qui interdit les bizutages (texte intégré dans le Code pénal).

À partir de 2003, des exercices de communication et des changements ont été opérés au sujet de cette période, afin de changer l’image négative qu’elle peut colporter auprès du grand public. Un système de contrôle et d'évolution des modalités et des activités de la PTV a été mis en place, rassemblant l'administration de l'école, les anciens élèves et les étudiants. Il garantit le respect des lois et la liberté totale pour les élèves entrant de participer ou pas. Toutefois, les critiques et accusations de bizutage perdurent[N 2].

Anecdotes

La musique des gadzarts vers 1910.
  • Il existe toute une série de blagues récurrentes sur les gadzarts, la plupart basées sur le modèle suivant :
Un ingénieur des Mines, un polytechnicien et un gadzarts doivent construire un pont.
L'ingénieur des Mines construit un pont : celui-ci s'écroule, il ne sait pas pourquoi.
Le polytechnicien construit un pont : celui-ci s'écroule, mais il sait pourquoi.
Le gadzarts construit un pont : celui-ci tient, il ne sait pas pourquoi, mais il tient !
Cette blague remonterait à l'exploit de Félix Moreaux (Chalons 1843) qui, alors qu'il n'était qu'ingénieur débutant, réussit à imposer sa maquette du viaduc de Nézèrunce en étant en compétition face à beaucoup plus expérimentés que lui. Elle a été par la suite confortée par le grand nombre de ponts et d'ouvrages d'art réalisés avec succès par des gadzarts.
  • Les traditions et le folklore gadzarique ont influencé de nombreux autres groupes d'étudiants, on peut en retrouver des traces dans les ENIs, les blouses de l'UTBM ou de l'ENIT.

Notes et références

Notes

  1. Il y a une association dans chaque centre, par exemple à Châlons-en-Champagne
  2. « Malgré l'interdiction, le bizutage a toujours droit de cité chez les étudiants », sur France Info, (consulté le ) : « Dans leurs mains, des tracts appelant à la vigilance à l'égard des pratiques de bizutage -appelé "usinage" ou "période de transmission des traditions" à l'ENSAM. Ces militants, ce sont des professeurs et des syndicalistes inquiets de la recrudescence du bizutage depuis un an au sein de l'école. »
  3. En 1967, ils ne trouvèrent pas de salle pour l'organiser et l'année d'après, les événements de mai-juin 1968 lui portèrent un rude coup, dont il ne s'est pas relevé.

Références

Liens vers les sites Internet Arts et Métiers
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Source

Articles connexes

Liens externes