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« Sébastien (martyr) » : différence entre les versions

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Version du 29 juillet 2014 à 19:50

Saint Sébastien par le Pérugin, v. 1500, musée du Louvre
Saint Sébastien, par Le Sodoma (1525) Huile sur canevas, 206 x 154 cm, Galleria Palatina, Florence
Saint Sébastien par Marco Palmezzano, Budapest
Saint Sébastien par Pierre Paul Rubens (1604), huile sur toile, 120 x 100 cm, Anvers
Le Martyre de Saint-Sébastien (Eugène Delacroix)

Sébastien est un saint martyr romain, qui a été tué lors des persécutions de Dioclétien au début du IVe siècle. Il est souvent représenté dans les arts, attaché à un poteau, le corps transpercé de flèches. Il est fêté le 20 janvier en Occident et le 18 décembre en Orient.

Hagiographie

Il existe très peu de détails historiques de la vie de saint Sébastien qui est évoquée pour la première fois par Ambroise de Milan (mort en 397), évêque de Milan, dans un sermon (no XX - Ps. 118). Il y dit que Sébastien serait originaire de Milan, et montre qu'il était déjà vénéré au IVe siècle.

D'après les Actes de saint Sébastien[1], et dans La Légende dorée de Jacques de Voragine, rédigée vers 1265, il serait un Gaulois NarbonnaisNarbonne, une église lui est dédiée, construite sur le lieu présumé de sa maison natale). En tout cas, c'est à Milan qu'il fut élevé dans la foi chrétienne.

À Rome, il devint centurion et fut pris en affection par les empereurs Dioclétien et Maximien Hercule qui le nommèrent capitaine de la garde prétorienne, ignorant qu'il était chrétien. La tradition rapporte que Sébastien encouragea dans leur foi et au glorieux martyre deux prisonniers chrétiens, les frères Marc et Marcellin, alors que leur famille les implorait de renoncer au Christ. En rendant miraculeusement la parole à une femme, Zoé, il convertit aussitôt 77 personnes présentes.

En l'apprenant, Dioclétien reprocha à Sébastien sa traîtrise et donna à ses soldats l'ordre de l'exécuter en le transperçant de flèches. « Et les archers le frappèrent jusqu'à ce qu'il soit recouvert de flèches comme un hérisson est couvert d'épines »[2]. Selon la légende, les archers, qui avaient beaucoup d'estime pour leur chef, auraient évité de viser le cœur, si bien que Sébastien ne succomba pas à ses blessures. Soigné par une jeune veuve nommée Irène, rapidement rétabli, il se rendit auprès de l'empereur pour lui reprocher sa cruauté à l'égard des chrétiens. Dioclétien le fit alors rouer de coups jusqu'à la mort et ordonna que son corps soit jeté dans les égouts de Rome (Cloaca Maxima). Guidés par une vision de Sainte Lucine, les chrétiens purent cependant retrouver son corps et l'ensevelirent auprès des ossements des apôtres Pierre et Paul.

Selon certaines sources, son corps aurait été transporté de Rome à Soissons, en l’abbaye Saint-Médard. Ses ossements furent ensuite disséminés à la cathédrale Saint-Protais-et-Gervais, à Hartennes, Serches, Cœuvres (1793) ; Saponay, Montigny-Lengrain (1857), Margival (1792). Pour d'autres, son corps est toujours au Vatican, transféré en 826 des catacombes près de la basilique qui lui est dédiée à Rome, sur la via Appia. La basilique Saint-Sébastien-hors-les-Murs est visitée depuis 1552 par les pèlerins du Tour des sept églises. En tout cas, ses reliques sont disséminées dans des églises catholiques de tous les continents.

Saint Sébastien est le patron des archers. Il est aussi invoqué depuis plusieurs siècles pour lutter contre la peste. Dès lors, il est protecteur contre les épidémies en général. Il est le troisième saint patron de Rome, avec Pierre et Paul.

Patronage

Saint Sébastien, église de Fresnay-en-Retz, France

Protecteur contre la peste, Sébastien est parfois compté dans les quatorze saints auxiliaires (intercesseurs). La connexion du martyre par « sagittation » (frappé de flèches) avec la peste n'est pas due au hasard. Dans la mythologie gréco-romaine, Apollon, le dieu-archer, est protecteur de la peste. Cette dévotion tient aussi d'un miracle qui se serait produit à Pavie au Ve siècle. La ville était alors ravagée par une violente épidémie de peste, qui cessa dès qu'on eut érigé un autel en l'honneur du saint dans l’église Saint-Pierre-aux-Liens. Les chroniques de Paul Diacre relatent que la ville de Rome fut sauvée d'une épidémie de peste dévastatrice vers 680, grâce à l'intercession du saint.

Saint Sébastien, comme saint Georges, est un de ces saints militaires martyrs des premières églises chrétiennes, dont le culte débuta au IVe siècle et culmina à la fin du Moyen Âge, aux XIVe et XVe siècles. Les détails de leur martyre sont révélateurs de l'attitude des chrétiens de l'époque. Un tel saint était Athleta Christi (champion du Christ) et un « gardien du Paradis ».

Saint Sébastien est le patron de plusieurs villes dans le monde, dont Bratislava capitale de la Slovaquie, Qormi à Malte, et Caserta, Avella, Mistretta et Assolo, en Italie. Il est même le troisième saint patron de Rome après saint Pierre et saint Paul. Il patronne également la ville de Palma de Majorque et bien sûr de Saint-Sébastien (Donostia-San Sebastián) en Espagne où, encore à notre époque, le 20 janvier est l'occasion de festivités et de célébrations : c'est la Tamborrada (voir le texte de la marche de Saint-Sébastien).

Saint Sébastien est aussi le patron de Rio de Janeiro au Brésil dont le site a été découvert le 1er janvier et qui a été fondée le 20 janvier 1502, et qui s'appelait à l'origine São Sebastião de Rio de Janeiro. Les cultes afro-brésiliens, syncrétisme de religions chrétiennes et vaudou, associent saint Sébastien à Ogoun, en particulier dans l’État de Bahia ou à Oxossi. De la même manière, il est associé à Grand Bois dans le vaudou haïtien.

Selon les pays, saint Sébastien est aussi considéré comme le saint patron des soldats en général et des fantassins (armée de terre) en particulier, des gardes suisses, des conquistadores, mais aussi des athlètes et des archers en particulier, ainsi que des officiers de police.

Représentations

Beaux Arts

Saint Sébastien fut d’abord représenté sous les traits d’un homme d’âge mûr jusqu'au XVe siècle :

  • Mosaïque de la basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf (Ravenne, Italie), datée entre 527 et 565. Elle représente un cortège de 26 martyrs, dirigé par saint Martin et incluant saint Sébastien. Les martyrs sont représentés en style byzantin, dépourvus de toute individualité, et tous dotés d’une expression identique.
  • Fresque du Ve siècle à la crypte Sainte-Cécile, catacombe de Calliste à Rome. Il y figure parmi plusieurs personnages en toge.
  • Mosaïque de l’église Saint-Pierre-aux-Liens à Rome, 682. Sébastien y est barbu, vêtu d'une armure d’or sur une tunique brodée, et tient à la main une couronne gemmée.

Le martyre par sagittation (ou ses rappels par des éléments tels les archers et les flèches) ne commence à apparaître que vers l’an 1000, mais s’imposera progressivement jusqu’à faire oublier qu’il est mort sous des coups de bâton[3]. En tant que protecteur de la peste (croyance popularisée par la Légende dorée) et patron des soldats, Sébastien a naturellement occupé une place très importante dans l’esprit populaire médiéval. Ainsi, il a été parmi les saints les plus souvent représentés par les artistes des périodes suivant la Peste Noire: du gothique tardif et de la Renaissance[4].

  • Peinture de Benozzo Gozzoli, Scènes de la vie de saint Augustin, 1465, église San Agostino à San Gimignano. Sébastien y abrite les habitants de la ville sous son manteau déployé, soutenu par des anges, contre les flèches de la peste lancées du haut du ciel par Jésus. Le rapprochement s'impose ici avec la Vierge de Miséricorde.
  • Fresque attribuée à Pietro Cavallini, XIIIe siècle, abside de l’église San Giorgio in Velabre à Rome. Sébastien y apparaît en soldat romain d’âge mûr, il porte une cuirasse, un pilum, une épée et un bouclier.
Saint Sébastien de Guido Reni, v. 1615, musées du Capitole

Ensuite, dès le XIIIe siècle, apparaît un second type juvénile, qui triomphe au XVe siècle[5]. En Occident, les artistes se plaisent à détailler ce beau jeune saint presque nu, opportunité rare que n’offraient que les représentations du Christ. C’est le retour de l’Apollon de l’Antiquité grecque…

Et aussi, Titien, Le Sodoma, Pollaiuolo, Gerrit van Honthorst, Luca Signorelli, El Greco puis plus tard, Honoré Daumier, Gustave Moreau, Féron, John Singer Sargent, Keith Haring et Louise Bourgeois ont tous peint leur vision du martyre par flèches de saint Sébastien.

Saint Sebastien soigné par sainte Irène, Georges de La Tour vers 1645

Au XVIIe siècle principalement, on peint une autre scène, déjà présente dans quelques prédelles du XVe siècle[6], celle où saint Sébastien est soigné par sainte Irène.

Elle fut aussi peinte par Trophime Bigot (quatre fois), Jusepe de Ribera, Hendrick ter Brugghen entre autres. Cela peut avoir été une tentative délibérée de l’Église de sortir de l’unique représentation de nu qui suscite parfois aux pieuses fidèles des pensées inappropriées[7]. Les artistes du baroque l’ont habituellement traitée comme une scène nocturne de clair-obscur, illuminée par une seule bougie, une torche ou une lanterne, dans le style en vogue dans la première moitié du XVIIe siècle.

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Littérature

Photographie et cinéma

Culture contemporaine anglo-saxonne

Saint Sébastien percé de flèches apparaît dans plusieurs œuvres :

  • En 1943, dans le film Vaudou (I walked with a Zombie), réalisé par Jacques Tourneur, saint Sébastien est représenté dans le jardin des Hollands, et c'est également le nom de l'île fictive dans les Caraïbes où se déroule la scène.
  • En 1976, une petite statue très intrigante du saint apparait plusieurs fois dans le film Carrie au Bal du Diable de Brian De Palma inspiré du roman de Stephen King.
  • En 1984, Philip Glass inclut un court morceau intitulé Saint Sebastian dans la BO qu'il compose pour le film biographique Mishima.
  • En 1989, dans la bande dessinée britannique V pour Vendetta, V conserve la peinture de saint Sébastien de Antonio et Piero del Pollaiuolo dans sa galerie personnelle. En 2006, dans le film qui s'en inspire, V pour Vendetta c'est une de celles peintes par Andrea Mantegna qui a été choisie.
  • En 1991, le clip de Losing My Religion par R.E.M. mêle l'image du saint à des représentations symboliques d'autres religions.
  • Dans la série d'animation les Simpson :
    • en 1991, dans l'épisode Séparés par l'amour (Bart's Friend Falls in Love) de la saison 3, après que Milhouse et Samantha Stanky aient été découverts enlacés, par le père de cette dernière, elle est transférée de l'École élémentaire de Springfield à l'école "Saint Sebastian's School for Wicked Girls".
    • en 2005, dans l'épisode Le Père, le Fils et le Saint d'esprit (Father, Son and Holy Guest-Star) de la saison 16, une version très libre du martyre de saint Sébastien est racontée dans un livre La Vie des saints en bande dessinée lu par Bart Simpson en cachette pendant un cours de catéchisme.
  • En 1993, le chanteur Devin Townsend incarne cette figure sur la pochette de l'album Sex & Religion de Steve Vai.
  • En 1994, dans le film Blown Away avec Tommy Lee Jones, l'image de saint Sébastien apparaît plusieurs fois, à travers des symboles (flèches) ou une statue.
  • En 1994, dans le clip de Zombie des Cranberries, la chanteuse Dolores O'Riordan, est accolée à un arbre, entourée de petits archers, dans une scène clairement inspirée par le martyre de saint Sébastien.
  • En 1996, dans l'album Murder Ballads de Nick Cave and the Bad Seeds, la chanson O'Malley's Bar fait une brève référence à saint Sébastien.
  • En 1996, dans le film canadien Les Feluettes (Lilies), on assiste à la répétition d'une pièce de théâtre rejouant le martyre du saint qui tient une place prépondérante dans le scénario, les thèmes et l'iconographie.

Musique

  • En 2012, le chanteur français Lescop évoque Saint-Sébastien dans les paroles de sa chanson "Tokyo, La Nuit".

Saint Sébastien et la communauté LGBT

Saint Sébastien a une importance spécifique pour la communauté LGBT[8], au sein de laquelle nombre de catholiques homosexuels le revendiquent comme saint patron et intercesseur[réf. nécessaire]. Devenu une icône gay[réf. nécessaire], son prénom, Sébastien, est utilisé par plusieurs écrivains à différentes époques comme référence oblique ou même ouverte à l'homosexualité[9]. Son rôle de recours lors des épidémies de peste a parfois été étendu[Quand ?] à l'épidémie du SIDA.

Notes et références

  1. Acta S. Sebastiani Martyris, in J.-P. Migne, Patrologiae Cursus Completus Accurante (Paris 1845), XVII, 1021-58. Relation hagiographique datant du Ve siècle, également attribuée (à tort ?) à Ambroise de Milan par Jean Bolland au XVIIe siècle
  2. Legenda Aurea.
  3. Catholic Encyclopedia 1908 et Barker, 94-95
  4. Boeckl, Christine M.; Images of plague and pestilence: iconography and iconology, p. 76-80, Truman State University, 2000, ISBN 0-943549-85-X, 9780943549859 Google books
  5. Barker, Shiela, The Making of a Plague Saint, Ch. 4 (p. 114-117 especially) in Piety and plague: from Byzantium to the Baroque, Ed. Franco Mormando, Thomas Worcester Truman State University, 2007,ISBN 1-931112-73-8, 9781931112734, Google books
  6. Boeckl, p. 77
  7. Barker, 117
  8. Ce que Louis Réau note dans Iconographie de l'art chrétien (Paris, PUF, 3 vol. en 6 tomes, 1958-59) : « le patronage compromettant et inavouable des sodomites ou homosexuels, séduits par sa nudité d'éphèbe apollinien, glorifié par le Sodoma ».
  9. Karim Ressouni-Demigneux, Dictionnaire des cultures Gaies et Lesbiennes, sous la direction de Didier Eribon, Éditions Larousse, 2003, ISBN 2035051649

Bibliographie

Liens

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Articles connexes

Liens externes