Aller au contenu

« Mer Caspienne » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Philippe rogez (discuter | contributions)
m Ajout rapide de {{portail}} : + lacs et cours d'eau ; avec BandeauxPortails
RSVartanian (discuter | contributions)
mAucun résumé des modifications
 
(257 versions intermédiaires par plus de 100 utilisateurs sont masquées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{redirect confusion|Caspienne|Capsien{{!}}Capsienne}}
{{Infobox Lac
{{Infobox Lac
| nom = Mer Caspienne
| nom = Mer Caspienne
| image = Satellite image of the Caucasus-Caspian Region.jpg
| image = CaspianSea.A2004274.0955.500m.jpg
| légende = Mer Caspienne vue de l'espace, image satellite de la NASA.
| légende = Caspienne vue de l'espace image satellite de la NASA.
| pays = {{Azerbaïdjan}}<br />{{Iran}}<br />{{Kazakhstan}}<br />{{Russie}}<br />{{Turkménistan}}
| pays = {{Azerbaïdjan}}<br />{{Iran}}<br />{{Kazakhstan}}<br />{{Russie}}<br />{{Turkménistan}}
| type = [[Endoréique]], Salée, Permanent, Naturel
| type = [[Endoréique]], Salée, Permanent, Naturel
| origine = Naturel
| origine = Naturel
| latitude = 40
| latitude = 40
| longitude = 51
| longitude = 51
| superficie = 371000
| superficie = 371000
| superficie notes = <small> (Superficie en 1995)</small>
| superficie notes = <small> Superficie en 1995</small>
| superficie maximale =
| superficie maximale
| superficie maximale notes=
| superficie maximale notes=
| superficie minimale =
| superficie minimale
| superficie minimale notes=
| superficie minimale notes=
| longueur = 1030
| longueur = 1030
| longueur notes =
| longueur notes
| largeur = 435
| largeur = 435
| largeur notes =
| largeur notes
| altitude = -28
| altitude = -28
| altitude notes =
| altitude notes
| profondeur =
| profondeur
| profondeur notes =
| profondeur notes
| profondeur maximale = 1025
| profondeur maximale = 1025
| profondeur maximale notes=
| profondeur maximale notes=
| profondeur moyenne = 184
| profondeur moyenne =
| profondeur moyenne notes =
| profondeur moyenne notes =
| volume = 78200000
| volume =
| volume notes =
| volume notes
| bassin = 3 626 000
| bassin = 3 626 000
| bassin notes =
| bassin notes
| alimentation = [[Volga]]
| alimentation = [[Volga]]
| émissaire = [[Évaporation]]
| émissaire = [[Évaporation]]
| durée de rétention = 250 ans
| durée de rétention = 250 ans
| nombre d'îles = Nombreuses
| nombre d'îles = Nombreuses
| îles principales =
| îles principales
| peuplement piscicole =
| peuplement piscicole
| peuplement avifaune =
| peuplement avifaune
| commentaire =
| commentaire
| géolocalisation = Asie
| géolocalisation
| alternative =
| image2 =
| légende2 =
| alternative2 =
}}
}}


La '''mer Caspienne''' est une vaste étendue d'eau située en [[Asie]] occidentale, principalement alimentée par la [[Volga]], issue de la fermeture d’une mer océanique ancienne, [[Paratéthys|l'océan ou mer Paratéthys]]. Bien qu'il s'agisse, d'un point de vue strictement juridique, d'un [[lac]]<ref>[http://www.ridi.org/adi/199910a1.htm Le statut juridique de la mer Caspienne : Mer ou lac ?] La mer Caspienne est considérée d'un point de vue juridique comme un lac et non une mer.</ref>, on la qualifie couramment de plus grande [[mer fermée]] du monde. Elle est bordée au nord et à l’est par les [[steppe]]s de l’[[Asie centrale]], à l’ouest et au sud par des chaînes issues de l’[[Orogenèse alpine|orogénèse himalayo-alpine]] : respectivement [[Caucase]] et [[Elbourz]]. Les pays riverains sont (dans le sens des aiguilles d'une montre) : le [[Kazakhstan]] au nord-est, le [[Turkménistan]] au sud-est, l’[[Iran]] au sud, l’[[Azerbaïdjan]] au sud-ouest, et la [[Russie]] au nord-ouest (avec le [[Daghestan]], la [[Kalmoukie]] et l’[[oblast d'Astrakhan]]). Son niveau varie selon les années, mais de 1995 à 2017 il diminue rapidement ({{unité|-6,72|cm/an}} en moyenne, soit {{unité|-1,5|m}} en {{nombre|20|ans}}) principalement à cause d'une [[évaporation]] accrue par le [[réchauffement climatique]], et cette tendance devrait se poursuivre<ref name=evapoNiveau2017>J.L Chen, T Pekker C.R. Wilson, B. D. Tapley, A. G. Kostianoy, J.-F. Cretaux & E. S. Safarov (2017) [http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/2017GL073958/pdf Long-term Caspian Sea level change] | Geophys. Res. Lett. | 44, 6993-7001 | doi:10.1002/2017GL07395.</ref>.
La '''mer Caspienne''' est une [[mer fermée]] ou un [[lac endoréique|lac endoréique salé]] d'[[Asie]] issu de la fermeture d'une mer océanique ancienne, [[Paratéthys|l'océan ou mer Paratéthys]].


== Dénominations ==
Elle est bordée par la [[Russie]] (avec le [[Daguestan]], la [[Kalmoukie]] et l'[[oblast d'Astrakhan]]), l'[[Azerbaïdjan]], le [[Turkménistan]], l'[[Iran]] et le [[Kazakhstan]], avec les [[steppe]]s de l'[[Asie centrale]] au nord et à l'est. Dans l'Antiquité, elle était appelée l’''océan [[Hyrcanie]]n'' ; elle porta aussi le nom de ''mer Khvalissian'' (lié aux Khvali, les habitants du [[Khwarezm]]) ou de ''Bahr el-[[Qazvin]]'' selon des sources arabes. Le mot ''caspienne'' vient de Qazvin, une ville d'[[Iran]]. En Iran, elle s'appelle mer [[Khazars|Khazar]] (''Daryā-ye Khazar'') et parfois mer [[Mazandaran]] (''Daryā-ye Mazandaran'', du nom d'une région qui la borde).
Caspien est emprunté au [[latin]] ''{{langue|la|caspianus}}'', dérivé du [[latin]] ''{{langue|la|caspius}}''.


Son nom vient du peuple des Kassites des monts Zagros, nom dérivant d'une racine [[hourrite]] ''kas'' signifiant « montagne » dont dérive aussi le nom de [[Caucase]].
Son nom vient du peuple des , racine [[hourrite]] ''kas'' signifiant « » dont aussi [[Caucase]].


Dans l’[[Antiquité]], elle était aussi appelée '''mer Hyrcanienne''' (en latin : {{langue|la|mare Hyrcanum}}<ref>Entrée {{lien web|titre=Hyrcania|url=http://www.lexilogos.com/latin/gaffiot.php?q=hyrcania|format=php}}, dans {{ouvrage|prénom=Félix|nom=Gaffiot|lien auteur=Félix Gaffiot|titre=[[Gaffiot|Dictionnaire illustré latin-français]]|lieu=[[Paris]]|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]]|date=1934 [{{1re}} éd.]|réimpression={{date|1994}}|format=[[In-octavo|in-8{{o}}]] ({{unité|25.5 x 17|cm}})|pages totales=1702-{{XVIII}}|bnf=32138560m|consulté le=3 octobre 2015}}, {{p.|762}}.</ref>) d'après la région riveraine d'[[Hyrcanie]].
== Caractéristiques hydrographiques et géologiques ==
La mer Caspienne est, avec une superficie de {{unité|371000|[[Kilomètre carré|km{{exp|2}}]]}}, la plus grande des masses d'eau enclavées du monde (elle est plus vaste que l'Allemagne). Sa longueur maximale est de {{unité|1030|km}} dans l'axe nord-sud, et sa largeur maximale est de {{unité|435|km}} est-ouest. Ses caractéristiques en font un phénomène hydrologique unique, qui transcende à bien des égards les classifications habituelles. L'expression « [[mer fermée]] », qu'on lui applique couramment (ainsi qu'à la [[mer d'Aral]]), est probablement la plus à même de mettre en évidence ses singularités, tant vis-à-vis des [[Mer|mers ouvertes]] que des [[Lac|lacs classiques]].


Au [[Moyen Âge]], elle fut aussi appelée '''mer Hvalissienne'''<ref>{{ouvrage|langue=fr|prénom=Richard|nom=Bulan|champ libre=Mémoire de master 2 en étude médiévale réalisé sous la direction de Benoît Joudiou et Doumergue|titre=Relations économiques et dominations territoriales en Mer Noire, du {{s-|IX}} à l'invasion mongole|lieu=[[Toulouse]]|éditeur=Département d'[[histoire]], d'[[histoire de l'art]] et d'[[archéologie]] de l'[[Université Toulouse - Jean Jaurès|université de Toulouse {{II}} - Le Mirail]]|date={{date|septembre 2012}}|lire en ligne=http://www.doyoubuzz.com/var/f/Uc/hb/UchbI68wBNjuRxYkX2f09CaJlOyvS_erE5zgiqFV3HAmK-1WQ7.pdf|format=pdf|consulté le=3 octobre 2015}}, {{p.|30}}.</ref> ou ''Choresmienne'' (lié aux Hvalis, les habitants du [[Khwarezm|Choresm]]).
Si on la compare à d'autres [[mers intérieures]] ou [[Mer épicontinentale|épicontinentales]], elle est cinq fois plus grande que la [[Manche (mer)|Manche]] ({{unité|75000|km|2}}), deux fois et demi plus grande que [[Mer Adriatique|l'Adriatique]] ({{unité|160000|km|2}}), deux fois plus grande que la mer Égée ({{unité|180000|km|2}})<ref>http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/%C3%89g%C3%A9e/117718</ref> et presque aussi grande que la [[mer Noire]] ({{unité|411000|km|2}}). Si on la compare aux grands [[Lac endoréique|lacs endoréiques]], elle est quatre-vingt-quatre fois plus grande que le [[Grand Lac Salé]] ({{unité|4400|km|2}}), quarante fois plus grande que le [[lac Eyre]] ({{unité|9900|km|2}}), vingt fois plus grande que le [[lac Balkhach]] ({{unité|18200|km|2}}) et seize fois plus grande que le [[lac Baïkal]] ({{unité|23500|km|2}}).


Dans les sources arabes, elle se nomme la ''Bahr el-[[Qazvin]]'' d'après la ville [[iran]]ienne [[Qazvin]].
Ses dimensions et sa [[salinité]] font qu'on la dénomme toujours « mer », mais ses statuts scientifique et surtout juridique prêtent à débat. Objet des convoitises des pays riverains, qui souhaitent, selon leurs intérêts, qu'elle soit considérée comme un gigantesque [[lac salé]] ou comme une [[mer intérieure]] (la répartition des eaux territoriales et des richesses sous-marines ne se faisant pas de la même façon), elle n'a actuellement pas le statut officiel de [[mer]], mais bien de [[lac]], ce qui n'est pas sans poser de problèmes (tant d'un point de vue juridique que scientifique).


En [[Iran]], elle s’appelle aussi mer [[Khazars|Khazare]] (''Daryā-ye Khazar'')<ref>{{article|langue=fr|prénom=Mireille|nom=Ferreira|titre=Les Khazars, peuple de la steppe|périodique=Téhéran : mensuel culturel iranien en langue française|numéro=49|date=septembre 2009|lire en ligne=http://www.teheran.ir/spip.php?article1081#gsc.tab=0|format=php|consulté le=4 octobre 2015}}.</ref> et parfois mer de [[Mazandaran]] (''Daryā-ye Mazandaran''), d'après la région iranienne qui la borde.
D'un point de vue géologique, hydrographique et historique, la mer Caspienne est une mer résiduelle de [[Paratéthys|l'océan ou mer Paratéthys]]. C'est la plus grande [[mer fermée]] du monde. Elle a la même origine que la [[mer Noire]] et la [[mer d'Aral]]. Durant le [[Pliocène]] l'ancienne [[Paratéthys]] se subdivisa en plusieurs mers intérieures qui finirent par ne plus être reliées les unes aux autres. Ce fut notamment le cas de la [[mer de Pannonie]], une mer intérieure qui occupait l'actuelle [[plaine pannonienne]]. La plupart de ces mers fermées disparurent à la fin du [[Pléistocène]]. À présent seules la [[mer Noire]], la mer Caspienne et la [[mer d'Aral]] subsistent. Elles gardent les caractéristiques scientifiques de base de la mer océanique dont elles sont issues, modifiées au fil des siècles, pour les deux dernières, par leur enclavement et leur alimentation constante en [[eau douce]].


Chez les peuples turciques comme les Azéris, les Turkmènes, et les Turcs, la mer Caspienne est désignée par le nom Khazar/Hazar :
La salinité de la mer Caspienne est d'environ 12 psu, soit le tiers de la salinité de la plupart des mers ou océans (38 psu en [[Méditerranée]], 35 psu dans l'[[Atlantique]]). La salinité varie de 10 psu au niveau de l'embouchure de la [[Volga]], à 350 psu dans la [[Kara-Bogaz-Gol|baie de Kara-Bogaz]] où l'eau ne se mélange pratiquement pas avec celle du reste de la mer.
* en turkmène : ''Hazar deňizi'' ;
* en azéri : ''Xəzər dənizi'' ;
* en turc moderne : ''Hazar denizi''.


Par extension, certains géographes emploient ''caspienne'' {{incise|avec un ''[[C (lettre)|c]]'' [[Bas-de-casse|minuscule]]}} comme adjectif pour désigner une mer fermée<ref>{{CNRTL|caspien}} (consulté le 3 octobre 2015).</ref>.
La mer Caspienne est située à {{unité|27.6|mètres}} en dessous du niveau des océans<ref name=mnm>Collectif, Dictionnaire illustré des merveilles naturelles du monde (1982) Reader's Digest</ref>.


Il existe aussi une [[Liste de races chevalines|race chevaline]] {{"|[[Caspien (cheval)|caspienne]]}}<ref name="Edwards">{{harvsp|Edwards|2006|p=258-259}}.</ref>{{,}}<ref name="Hendricks112">{{harvsp|Hendricks|Dent|2007|p=112}}.</ref>.
== Niveau de la mer Caspienne ==
La mer Caspienne s'est isolée de l'ancienne [[Paratéthys]] il y a environ 5,5 millions d'années, à cause d'un [[soulèvement tectonique]] et d'une diminution du niveau des océans. Lors de périodes climatiques chaudes et arides, la mer a pu s'assécher en partie, déposant des sédiments comme la [[halite]], qui furent recouverts par des dépôts éoliens. La mer se serait ensuite remplie de nouveau lorsque le climat et l'eau douce des fleuves environnants l'ont permis.


== Géographie ==
Le niveau de la mer Caspienne fluctue au cours du temps, selon l'[[évaporation]], mais surtout en fonction du débit de la Volga, son principal tributaire, lequel dépend de l'abondance des [[précipitations]] sur l'ensemble de son [[bassin versant]].
=== Villes et côtes ===
Le niveau de la mer est descendu et monté de nombreuses fois au cours des siècles. Certains historiens prétendent qu'au [[Moyen Âge]], une montée des eaux provoqua l'immersion des villes côtières de [[Khazarie]], comme celle d'[[Itil]].
[[Image:View of night Baku, 2010.jpg|vignette|gauche|[[Bakou]], capitale de l'[[Azerbaïdjan]], est la ville la plus importante de la mer Caspienne.]]
La mer Caspienne a un [[littoral]] d'environ {{unité|6000|km}} ({{unité|7000|km}} avec les îles). La longueur du littoral dans chacun des États riverains est la suivante<ref name="da" /> :
* [[république du Kazakhstan]] : {{unité|2320|km}} (sans les îles) ;
* [[république du Turkménistan]] : {{unité|1200|km}} ;
* [[république d'Azerbaïdjan]] : {{unité|955|km}} (sans les îles) ;
* [[république islamique d'Iran]] : {{unité|724|km}} ;
* [[fédération de Russie]] : {{unité|695|km}}.


[[Image:View_of_Baku,_2004_(2).jpg|vignette|Vue sur la mer Caspienne à Bakou.]]
Plus récemment, la mer Caspienne a vu son niveau baisser de {{unité|3|mètres}} de 1929 à 1977, puis remonter de {{unité|3|mètres}} (ou 1,5 m selon le rapport Dobris<ref>Rapport "évaluation DOBRIS" ; [[Agence européenne pour l'environnement]], [[1994]]</ref>) de 1977 à 1995. Depuis une vingtaine d'années, le niveau de la mer a provoqué l'immersion d'une grande partie du littoral iranien. Les experts sont partagés sur les causes de cette montée.
Les principales villes au bord de la mer Caspienne sont :
* [[Astrakhan]], embouchure de la Volga sur la mer Caspienne ;
* [[Bakou]], capitale de l'[[Azerbaïdjan]] et plus importante ville de la Caspienne ;
* [[Babol]], province de [[Mazandaran]], [[Iran]] ;
* [[Sari (Iran)|Sari]], capitale de la province de Mazandaran, [[Iran]] ;
* [[Türkmenbaşy (Turkménistan)|Türkmenbaşy]] (précédemment Krasnovodsk), [[Turkménistan]] ;
* [[Hazar]] sur la [[péninsule de Cheleken]] au [[Turkménistan]] ;
* [[Atyraou]], [[Kazakhstan]] ;
* [[Aktaou]] (précédemment Chevtchenko), Kazakhstan ;
* [[Itil]], ancienne ville [[Khazars|khazare]].

=== Projets ===
Plusieurs projets de canaux sont en discussion :
* en 2016, des discussions sont ouvertes afin de réaliser le [[Canal Eurasie]], rejoignant la Caspienne à la [[Mer d'Azov]]<ref>[http://www.la-croix.com/Archives/2007-06-11/Un-canal-vers-la-mer-Noire.-_NP_-2007-06-11-293468 « Un canal vers la mer Noire »], La Croix, 11 juin 2007.</ref> ; le [[canal Don-Volga]] permet toutefois déjà de relier la mer Caspienne à la mer Noire, mais il est trop étroit et un canal plus au sud serait plus court<ref>{{lien web|url=https://investforesight.com/eurasia-canal-a-megaproject-to-be-revived/|site=investforesight.com|titre=Eurasia Canal: a megaproject to be revived|date=20 août 2018|consulté le=3 décembre 2020|langue=en|auteur=Roman Mamchits}}</ref> ;
* parallèlement, fait l'objet de pourparlers un projet de canal entre la Caspienne et le [[golfe Persique]]{{refsou}}.

== Caractéristiques hydrographiques et géologiques ==
=== Superficie et profondeur ===
La mer Caspienne est, avec une superficie de {{unité|371000|[[Kilomètre carré|km{{2}}]]}}, la plus grande des masses d’eau enclavées du monde<ref name=da/>{{,}}<ref>Universalis, [https://www.universalis.fr/encyclopedie/mer-caspienne/ CASPIENNE MER]</ref>{{,}}<ref>[[CIA]].gov, {{Lien brisé|url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/photo_gallery/rs/photo_gallery_B1_rs_7.html |titre=Photo gallery}}</ref>{{,}}<ref>[[Encyclopedia Britannica]], [https://www.britannica.com/place/Caspian-Sea Caspian Sea]</ref>{{,}}<ref>Visible Earth, [[NASA]], [https://visibleearth.nasa.gov/images/70736/caspian-se Caspian Sea]</ref>{{,}}<ref name="NYT">Newy York Times, [https://www.nytimes.com/2018/08/12/world/europe/caspian-sea-russia-iran.html Russia and 4 Other Nations Settle Decades-long Dispute Over Caspian Sea]</ref>{{,}}<ref group=Note>Elle est plus vaste que l’[[Allemagne]].</ref>. Sa longueur maximale est de {{unité|1030|km}} dans l’axe nord-sud, sa largeur maximale est de {{unité|435|km}} est-ouest. Ses caractéristiques en font un phénomène [[Hydrologie|hydrologique]] unique, qui transcende à bien des égards les classifications habituelles. L’expression « [[mer fermée]] », qu’on lui applique couramment (ainsi qu’à la [[mer d'Aral]]), est probablement la plus à même de mettre en évidence ses singularités, tant vis-à-vis des [[Mer|mers ouvertes]] que des [[Lac|lacs classiques]].

Si on la compare aux mers [[Mer épicontinentale|épicontinentales]] européennes, elle est cinq fois plus grande que la [[Manche (mer)|Manche]] ({{unité|75000|km|2}}), deux fois et demie plus grande que [[Mer Adriatique|l’Adriatique]] ({{unité|160000|km|2}}), deux fois plus grande que la [[mer Égée]] ({{unité|180000|km|2}})<ref>{{lien web|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/%C3%89g%C3%A9e/117718|titre=Mer Égée|éditeur=Éditions Larousse|date=|site=larousse.fr|consulté le=3 septembre 2016}}.</ref> et presque aussi grande que la [[mer Noire]] ({{unité|411000|km|2}}). Si on la compare aux grands [[Lac endoréique|lacs endoréiques]], elle est quatre-vingt-quatre fois plus grande que le [[Grand Lac Salé]] ({{unité|4400|km|2}}), quarante fois plus grande que le [[lac Eyre]] ({{unité|9900|km|2}}) et vingt fois plus grande que le [[lac Balkhach]] ({{unité|18200|km|2}}).

La profondeur maximale de la mer Caspienne est de {{unité|1025 m}}, et sa profondeur moyenne de {{unité|211 m}}.

=== Géologie ===
D’un point de vue géologique, hydrographique et historique, la mer Caspienne est une mer résiduelle de [[Paratéthys|l’océan ou mer Paratéthys]]. C’est la plus grande [[mer fermée]] du monde. Elle a la même origine que la [[mer Noire]] et la [[mer d'Aral]]. Durant le [[Pliocène]], l’ancienne [[Paratéthys]] se subdivisa en plusieurs mers intérieures qui finirent par ne plus être reliées les unes aux autres. Ce fut notamment le cas de la [[mer de Pannonie]], une mer intérieure qui occupait l’actuelle [[plaine pannonienne]]. La plupart de ces mers fermées disparurent à la fin du [[Pléistocène]]. À présent, seules la [[mer Noire]], la mer Caspienne et la [[mer d'Aral]] subsistent. Elles gardent les caractéristiques géologiques, hydrologiques et même, sur certains points, biologiques de base de la mer océanique dont elles sont issues, modifiées au fil des millions d’années, pour les deux dernières, par leur enclavement et leur alimentation constante en [[eau douce]], tandis que la première au contraire a reçu récemment (il y a {{nombre|7000|ans}}) d’importants apports d’eau salée méditerranéenne.

=== Salinité ===
La salinité de la mer Caspienne est d'environ {{unité|12|grammes}} de sel par litre d’eau, soit le tiers de la [[salinité]] de la plupart des mers ou océans ({{unité|38|grammes}} de sel par litre en [[Méditerranée]], 35 dans l'[[Atlantique]]). La salinité varie de {{unité|10|grammes}} au niveau de l’embouchure de la [[Volga]], à {{unité|350|grammes}} dans l’immense bassin naturel de concentration de [[Kara-Bogaz-Gol]] dont l’eau ne cesse de s’évaporer, remplacée au fur et à mesure à travers l’étroite passe qui la relie à la Caspienne.

=== Niveau de la mer Caspienne ===
La mer Caspienne se situe {{unité|27.6|mètres}} en dessous du niveau des océans<ref name=mnm>Collectif, Dictionnaire illustré des merveilles naturelles du monde (1982) Reader's Digest</ref>.

Elle s’isole de l’ancienne [[Paratéthys]] il y a environ {{nombre|5.5|millions}} d'années, en raison du [[soulèvement tectonique]] du [[Caucase]] et de la baisse du niveau des océans ([[régression marine]]). Lors de périodes climatiques chaudes et arides, la Caspienne a pu s’assécher en partie, déposant des [[Sédimentation marine|sédiments]] comme la [[halite]], qui furent recouverts par des dépôts éoliens. La mer se serait ensuite remplie de nouveau lorsque le climat et l’eau douce des fleuves environnants l’ont permis. Le niveau de la mer Caspienne fluctue au cours du temps, selon le climat, donc l’[[évaporation]], et selon le débit de la [[Volga]], son principal tributaire, lequel dépend de l’abondance des [[précipitations]] sur l’ensemble de son très étendu [[bassin versant]]. Le niveau de la mer est descendu et monté de nombreuses fois au cours des siècles : par exemple, les sources de l’[[Antiquité]] la décrivent plus étendue au nord qu’aujourd’hui, et reliée à la [[mer d'Aral]] par un chenal aujourd’hui à sec à travers l’actuel [[Turkmenistan]] ; celles du [[Moyen Âge]] décrivent une montée des eaux provoquant l’inondation des villes côtières de [[Khazarie]], comme celle d’[[Itil]].

Le niveau de la mer Caspienne oscille saisonnièrement et annuellement, mais il a baissé de {{unité|3|mètres}} de [[1929]] à [[1977]] pour ensuite remonter de {{unité|3|mètres}} (ou {{unité|1.5|m}} selon le rapport Dobris<ref>Rapport "évaluation DOBRIS" ; [[Agence européenne pour l'environnement]], [[1994]].</ref>) de [[1977]] à [[1995]] pour à nouveau diminuer<ref name="evapoNiveau2017"/>. Le littoral iranien est ainsi un [[écotone]] particulièrement mouvant. Les causes de ces variations ne sont pas encore complètement comprises, mais elle pourrait être liée au phénomène [[ENSO]]<ref>Arpe, K., L. Bengtsson, G. S. Golitsyn, I. I. Mokhov, V. A. Semenov, and P. V. Sporyshev (2000), Connection between Caspian Sea level variability and ENSO, Geophys. Res. Lett. , 27 , 2693 – 2696, doi:10.1029/1999GL002374.</ref> ; des perturbations nord-atlantiques plus fréquentes modifient la [[pluviométrie]] en Russie, en lien avec les cycles de l’[[oscillation nord-atlantique]]. Dans ce contexte, une tendance continue à la baisse de niveau, une [[salinisation]] avec [[eutrophisation]] sont attendues<ref name="evapoNiveau2017"/>.


Ces phénomènes font de la Caspienne un lieu intéressant d'étude des causes et effets du [[changement climatique]] qui affecte l'ensemble du globe<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.caspage.citg.tudelft.nl/project.html|titre=Welcome to the Caspian Sea Level Project Site<!-- Bot generated title -->|date=|site=caspage.citg.tudelft.nl|consulté le=3 septembre 2016}}.</ref>.
L'abondance de ces précipitations ayant provoqué cette montée des eaux pourrait être liée à la fréquence des perturbations nord-atlantiques qui parviennent à l'intérieur de la Russie, laquelle dépend à son tour des cycles de l'[[oscillation nord-atlantique]].


Les prélèvements d'eau liés à l'activité humaine sont également une cause importante de la diminution du niveau de l'eau. Pour les années 2021, 2022 et 2023, le niveau de la mer diminue d'environ {{unité|23|cm}} par an<ref>{{lien web|url=https://www.theguardian.com/environment/2023/nov/20/the-shrinking-sea-why-the-caspian-is-under-threat-a-photo-essay|site=theguardian.com|titre=The shrinking sea: why the Caspian is under threat – a photo essay |langue=en|auteur=Christian Sinibaldi|date=20 novembre 2023}}.</ref>.
Le niveau de la mer Caspienne est, dans tous les cas, lié aux conditions atmosphériques qui règnent en amont, à des milliers de kilomètres au nord et à l'ouest de là. Ces facteurs en font un lieu idéal pour étudier les causes et les effets du changement climatique qui affecte l'ensemble du globe<ref>[http://www.caspage.citg.tudelft.nl/project.html Welcome to the Caspian Sea Level Project Site<!-- Bot generated title -->]</ref>.


== Hydrographie : vents, courants et marées ==
== Hydrographie : vents, courants et marées ==
[[Image:Caspian Sea Kazakhstan Mangistau.jpg|vignette|Mer Caspienne près d'[[Aktau]], dans la région de [[Oblys de Manguistaou|Manguistaou]], [[Kazakhstan]].]]
[[Image:Caspian Sea Kazakhstan Mangistau.jpg|vignette|Mer Caspienne près d'[[Aktau]], dans la région de [[Oblys de Manguistaou|Manguistaou]], [[Kazakhstan]].]]
Les fleuves [[Volga]], [[Oural (fleuve)|Oural]], [[Koura (fleuve)|Koura]] et [[Emba (fleuve)|Emba]] se jettent dans la mer Caspienne. La Volga assure à elle seule 80 % des apports en eau douce de la mer Caspienne. Une grande partie de l'Europe de l’Est, drainée par la Volga, appartient au bassin versant de la Caspienne.
Les fleuves [[Volga]], [[Oural (fleuve)|Oural]], [[Koura (fleuve)|Koura]] et [[Emba (fleuve)|Emba]] se jettent dans la mer Caspienne. La Volga assure à elle seule 80 % des apports en eau douce de la mer Caspienne. Une grande partie de l'Europe de l’Est, drainée par la Volga, appartient au bassin versant de la Caspienne.


Les précipitations atmosphériques, qui dépendent des reliefs côtiers, sont distribuées inégalement sur les littoraux de la Caspienne. La moyenne annuelle des précipitations est de 100 mm pour l'ensemble des côtes, réparties de la manière suivante<ref name="da">http://www.dayakasbl.com/?pnum=29&pt=Mer</ref>:
Les précipitations atmosphériques, qui dépendent des reliefs côtiers, sont distribuées inégalement sur les littoraux de la Caspienne. La moyenne annuelle des précipitations est de 100mm pour l'ensemble des côtes, réparties de la manière suivante<ref name="da">http://www.dayakasbl.com/?pnum=29&pt=Mer</ref>:
* {{unité|300|mm}} dans le nord ;
* environ 300–{{unité|400|mm}} à {{unité|600|mm}} à l'ouest ;
* {{unité|1600|mm}} dans le sud-ouest ;
* {{unité|90|mm}} dans la partie orientale de la Caspienne ;
* environ {{unité|200|mm}} pour la péninsule d'Absheron.


À l'instar de la [[Mer Baltique|Baltique]], de la [[mer Noire]] et de nombreuses mers resserrées ou de faible étendue, la Caspienne n'a pas de [[marée]]s véritablement appréciables<ref>{{lien web|url=http://www.cosmovisions.com/CTmarees.htm|titre=Les Marées|auteur=Serge Jodra|date=2004|site=cosmovisions.com|consulté le=3 septembre 2016}}.</ref>. Elle conserve cependant une dynamique continue en surface, avec des vagues et des courants. Pendant les deux tiers de l'année (250 jours), des vents forts et modérés s'apparentant parfois à des ouragans (35–{{unité|40|m/s}}) peuvent soulever des vagues de 8 à {{unité|10|mètres}} de haut, ayant 100 à {{unité|150|mètres}} de longueur. De violentes vagues peuvent être observées dans le secteur central de la Caspienne, dans la péninsule d'[[Abşeron (péninsule)|Absheron]] et la ville Mahagegala. La période allant de mai à août est considérée comme la période la plus calme de l'année.
* 300 mm dans le nord
* Environ 300-400 mm à 600 mm à l'ouest
* 1600 mm dans le sud-ouest
* 90 mm dans la partie orientale de la Caspienne
* Environ 200 mm pour la péninsule d'Absheron.


Les eaux de la Caspienne sont en mouvement continuel cyclonique, c'est-à-dire qu'elles suivent une rotation antihoraire. L'essentiel des courants est, comme pour les vagues, influencé par le vent. Une grande partie des courants, qui partent du Nord et descendent vers le sud, sont impulsés par le débit de la Volga. Les écarts de température entre le nord et le sud de la Caspienne causent des écarts de densité qui alimentent les flux de surface dans les secteurs centre et le sud de la mer, et causent des [[Tourbillon (physique)|tourbillons cycloniques]].
À l'instar de la [[Mer Baltique|Baltique]], de la [[mer Noire]] et de nombreuses mers resserrées ou de faible étendue, la Caspienne n'a pas de [[marée]]s véritablement appréciables<ref>http://www.cosmovisions.com/CTmarees.htm</ref>. Elle conserve cependant une dynamique continue en surface, avec des vagues et des courants. Pendant les deux tiers de l'année (250 jours), des vents forts et modérés s'apparentant parfois à des ouragans (35-40 m/s) peuvent soulever des vagues de 8 à 10 mètres de haut, ayant 100 à 150 mètres de longueur. De violentes vagues peuvent être observées dans le secteur central de la Caspienne, dans la péninsule d'[[Abşeron (péninsule)|Absheron]] et la ville Mahagegala. La période allant de mai à août est considérée comme la période la plus calme de l'année.


La vitesse moyenne des courants dans la mer Caspienne est de 15 à {{unité|20|cm/s}}. Cette valeur peut atteindre {{unité|100|cm/s}} entre les champs de pétrole de l'île [[Chilov]] et Neft Dashlary.
Les eaux de la Caspienne sont en mouvement continuel, suivant la rotation antihoraire d'un cyclone. L'essentiel des courants est, comme pour les vagues, influencé par le vent. Une grande partie des courants, qui partent du Nord et descendent vers le sud, sont impulsés par le débit de la Volga. Les écarts de température entre le nord et le sud de la Caspienne causent des écarts de densité qui alimentent les flux de surface dans les secteurs centre et le sud de la mer, et causent des [[Cyclone|tourbillons cycloniques]].


== Aspects environnementaux ==
La vitesse moyenne des courants dans la mer Caspienne est de 15 à 20 cm/s. Cette valeur peut atteindre 100 cm/s entre les champs de pétrole de Chilov Island et Neft Dashlary.
=== Climat ===

== Climat ==
La mer Caspienne offre aux pays riverains de l'ouest et du sud une influence maritime très appréciable, de type méditerranéenne, très proche à bien des égards de celle de la [[mer Noire]], diffusée par les vents puissants qui balayent la région, et régulée par les chaînes de montagnes voisines.
La mer Caspienne offre aux pays riverains de l'ouest et du sud une influence maritime très appréciable, de type méditerranéenne, très proche à bien des égards de celle de la [[mer Noire]], diffusée par les vents puissants qui balayent la région, et régulée par les chaînes de montagnes voisines.


Alors que le climat de l'[[Iran]] est principalement [[aride]] ou [[semi-aride]], la plaine côtière iranienne de la Caspienne fait exception avec un [[climat subtropical]] : les températures y tombent rarement en dessous de 0 °C en hiver et le climat reste humide toute l’année.
Alors que le climat de l'[[Iran]] est principalement [[aride]] ou [[semi-aride]], la plaine côtière iranienne de la Caspienne fait exception avec un [[climat ]] : les températures y tombent rarement en dessous de 0°C en hiver et le climat reste humide toute l’année.


En [[Azerbaïdjan]], le climat n'est tempéré que le long du littoral caspien, le reste du pays connaissant des situations et des températures plus extrêmes. Le climat est subtropical et [[semi-aride]] dans les parties centrales, orientales, et dans le sud-est du pays. Et il est continental dans l'ouest et froid dans les montagnes azerbaïdjanaises.
En [[Azerbaïdjan]], le climat n'est tempéré que le long du littoral caspien, le reste du pays connaissant des situations et des températures plus extrêmes. Le climat est subtropical et [[semi-aride]] dans les parties centrales, orientales, et dans le sud-est du pays. Et il est continental dans l'ouest et froid dans les montagnes azerbaïdjanaises.


En Russie, le [[Daghestan]] méridional bénéficie d'un [[climat méditerranéen]] similaire à celui des côtes de l'Azerbaïdjan. Les pluies présentent un maximum d'automne le long des côtes de la mer Caspienne.
En Russie, le [[Daghestan]] méridional bénéficie d'un [[climat ]] similaire à celui des côtes de . Les pluies présentent un maximum d'automne le long des côtes de la mer Caspienne.


À l'est en revanche, contrairement au [[Lenkoran]] azerbaïdjanais, au [[Daghestan]] méridional et aux rivages iraniens, le littoral turkmnène apparaît comme un milieu hostile du fait des vents défavorables, qui limitent l'influence de la Caspienne : il est faiblement peuplé, et sa principale ville est le port de [[Türkmenbaşy]] (ancienne [[Krasnovodsk]]), qui fut fondé dans le cadre de la conquête tsariste à la fin du {{s-|XIX|e}}.
À l'est en revanche, contrairement au [[Lenkoran]] azerbaïdjanais, au [[Daghestan]] méridional et aux rivages iraniens, le littoral apparaît comme un milieu hostile du fait des vents défavorables, qui limitent l'influence de la Caspienne : il est faiblement peuplé, et sa principale ville est le port de [[Türkmenbaşy]] (ancienne [[Krasnovodsk]]), qui fut fondé dans le cadre de la conquête tsariste à la fin du {{s-|XIX|e}}.


Le climat de la mer Caspienne n'est pas homogène. La grande différence entre le [[climat méditerranéen]] de France et de l'est de la Caspienne est d'ordre thermique. {{citation|Les hivers sont beaucoup plus froids à l'est de la Caspienne, et même dans le sud azerbaïdjanais vers 40° de latitude. Il y a environ trois mois de jours de gel par an à Yalta, et un manteau neigeux continu de deux mois, janvier et février. Les vagues d'air froid continental, voire arctique, glissent facilement l'hiver jusqu'à la mer Caspienne à 40° de latitude. L'effet d'abri au sud de la [[Monts Taurus|Chaîne Taurique]] et du Caucase occidental donnent naissance à des températures moins basses à latitudes égales au bord de la mer Noire.<ref>Douguedroit Annick, Zimina R.P. Le climat méditerranéen en France et en U.R.S.S. In: Méditerranée, Troisième série, Tome 61, 2-3-1987. Alpes - Caucase. Alpes du sud • Caucase oriental • Crimée. À la mémoire de l'académicien I.P. Gerasimov. pp. 75-84. Lien url : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/medit_0025-8296_1987_num_61_2_2473</ref>.}}
Le climat de la mer Caspienne n'est pas homogène. entre le [[climat méditerranéen]] de France et de de la Caspienne d'ordre thermique. l'est de la Caspienne, et même dans le sud azerbaïdjanais vers 40° de latitude. Il y a environ trois mois de jours de gel par an à Yalta, et un manteau neigeux continu de deux mois, janvier et février. Les vagues d'air froid continental, voire arctique, glissent facilement l'hiver jusqu'à la mer Caspienne à 40° de latitude. L'effet d'abri au sud de la [[Monts Taurus|Chaîne Taurique]] et du Caucase occidental donnent naissance à des températures moins basses à latitudes égales au bord de la mer Noire<ref>Annick R.P. Le climat méditerranéen en France et en U.R.S.S. : Méditerranée, Troisième série, Tome 61, 2-3-1987. Alpes - Caucase. Alpes du sud • Caucase oriental • Crimée. À la mémoire de l'académicien I.P. . 75-84. Lien url : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/medit_0025-8296_1987_num_61_2_2473</ref>.


== Faune ==
== Faune ==
[[Image:Neogobius caspius.jpg|thumb|Le Gobie de la Caspienne (''[[Neogobius caspius]]'') est un des nombreux poissons [[endémisme|endémiques]] de la mer Caspienne.]]
[[Image:Neogobius caspius.jpg|thumb|Le Gobie de la Caspienne (''[[Neogobius caspius]]'') est un des nombreux poissons [[endémisme|endémiques]] de mer .]]
La Caspienne est une mer très poissonneuse. On y trouve des [[Sterlet|sterlets]], des [[saumons]], et surtout des [[Esturgeon|esturgeons]] ([[Grand esturgeon|grands esturgeons]]), qui fournissent du [[caviar]]. « La pêche fait vivre toute une population de pêcheurs, notamment aux environs d'[[Astrakhan]], où l'on fabrique du caviar renommé. »<ref name="co">http://www.cosmovisions.com/MerCaspienne.htm</ref> Depuis quelques années, la surpêche menacerait la population des esturgeons.
La Caspienne est très poissonneuse. On y trouve des [[]], des [[]], et surtout des [[|esturgeons]] ([[Grand esturgeon|grands esturgeons]]), qui fournissent du [[caviar]]. « La pêche fait vivre toute une population de pêcheurs, notamment aux environs d'[[Astrakhan]], où l'on fabrique du caviar renommé »<ref name="co">http://www.cosmovisions.com/MerCaspienne.htm</ref> Depuis années, la surpêche la des esturgeons.


Le fait que la mer Caspienne soit une mer résiduelle fermée issue d'un très ancien océan, en fait à la fois un musée maritime à ciel ouvert et un écosystème fermé autonome et complexe. « On a notamment compté dans les eaux de la Caspienne une cinquantaine d'espèces de poissons endémiques qu'on ne rencontre pas dans les autres mers. Les coquillages sont peu nombreux à cause de la faible salinité des eaux. Il y a aussi des phoques. »<ref name="co" />
Le fait que la mer Caspienne soit une mer résiduelle fermée issue d'un très ancien océan en fait à la fois un musée maritime à ciel ouvert et un écosystème fermé autonome et complexe. « On a notamment compté dans les eaux de la Caspienne une cinquantaine d'espèces de poissons endémiques qu'on ne rencontre pas dans les autres mers. Les coquillages sont peu nombreux à cause de la faible salinité des eaux. Il y a aussi des phoques »<ref name="co" />


Le [[phoque de la Caspienne]] est une espèce [[endémisme|endémique]] de la mer Caspienne. Parmi les oiseaux, on peut rencontrer le [[goéland pontique]] et la [[Sterna caspia|sterne caspienne]].
Le [[phoque de la Caspienne]] est une espèce [[endémisme|endémique]] de la mer Caspienne. Parmi les oiseaux, on peut rencontrer le [[goéland pontique]] et la [[Sterna caspia|sterne caspienne]].


== Autres ressources ==
== ==
{{...}}

=== Autres ressources ===
Les profondeurs de la mer recèlent encore d'importantes ressources [[pétrole|pétrolières]].
Les profondeurs de la mer recèlent encore d'importantes ressources [[pétrole|pétrolières]].


Les littoraux de la Caspienne permettent l'existence d'un [[tourisme balnéaire]] pour tous les pays riverains. Ils offrent un front de mer à [[Bakou]], la plus importante ville du Caucase. Les longues plages de sable du [[Turkménistan]] ou du Nord de l'[[Iran]] sont traditionnellement très appréciées par les touristes étrangers et des locaux. En Iran, la capitale est beaucoup plus près de la Caspienne que de l'[[océan Indien]], et les plages de Babol Sar ont été longtemps fréquentées par la bonne société de [[Téhéran]]. Aujourd'hui, les habitants se regroupent à [[Chaloos|Chalus]] et [[Ramsar (Iran)|Ramsar]], leurs stations balnéaires favorites.
littoraux permettent l'existence d'un [[tourisme balnéaire]] pour tous les pays riverains. Ils offrent un front de mer à [[Bakou]], la plus importante ville du Caucase. Les longues plages de sable du [[Turkménistan]] ou du de l'[[Iran]] sont traditionnellement très appréciées par les touristes étrangers et locaux. En Iran, la capitale est beaucoup plus près de la Caspienne que de l'[[océan Indien]], et les plages de ont longtemps fréquentées par la bonne société de [[Téhéran]]. Aujourd'hui, les habitants se regroupent à [[Chaloos|Chalus]] et [[Ramsar (Iran)|Ramsar]], leurs stations balnéaires favorites.


=== Pollution ===
== La question du statut juridique de la mer Caspienne ==
Selon le [[programme des Nations unies pour l'environnement]], la Mer Caspienne {{citation|souffre d'une énorme charge de pollution provenant de l'extraction et du raffinage du pétrole, des champs de pétrole offshore, des déchets radioactifs provenant de centrales nucléaires, et d'énormes volumes d'eaux usées non traitées et de déchets industriels introduits principalement par le fleuve Volga}}<ref>{{lien web|url=https://www.capital.fr/entreprises-marches/phoques-caviar-et-petrole-la-mer-caspienne-menacee-par-la-pollution-1335337|titre=Phoques, caviar et pétrole: la mer Caspienne menacée par la pollution|date=16 avril 2019|auteur1=AFP|auteur2=Mladen ANTONOV|site=capital.fr}}.</ref>.
[[Image:Caspianseamap.png|thumb|La mer Caspienne et les États riverains.]]


== Géopolitique ==
Le problème du statut juridique de la mer Caspienne demande un traitement spécifique, séparé de son statut scientifique<ref>TAVERNIER P. - "Le statut juridique de la mer Caspienne : mer ou lac ? La pratique des États vue à travers les documents publiés par les Nations Unies". - Actualité et Droit International, octobre 1999 (http://www.ridi.org/adi). Voir le point 1.</ref>. Il est l'objet d'un grand nombre d'études universitaires et d'articles critiques à travers le monde<ref>http://interetsconflits.blogspot.fr/2009/04/la-mer-caspienne-epicentre-des.html</ref>. Bien que la mer Caspienne soit, sur le plan strictement juridique, considérée aujourd'hui comme un lac salé et non une mer, son statut définitif est encore en débat, et « les États riverains ont pris des positions diverses au fil de leur histoire, en fonction de leurs intérêts et des problèmes posés. » « À cet égard l’examen des documents publiés par les États riverains aux Nations Unies est tout à fait significatif et donne des indications précieuses sur la pratique des États. »
[[Image:Stenka Razin by Vasily Surikov 1906.jpg|vignette|[[Stenka Razine]] naviguant sur la mer Caspienne ([[Vassili Sourikov]]).]]
[[Image:Petroleum regions - Russia map-fr.svg|vignette|La Caspienne parmi les régions [[Pétrole|pétrolifères]] de la [[Géopolitique de la Russie|zone d'influence russe]] (peut-être 50 milliards de barils).]]
[[Image:Derbent._Dagestan.jpg|vignette|La mer Caspienne à [[Derbent]] ([[Russie]], [[Daghestan]]) avec des navires de la [[Flotte maritime militaire de Russie|marine russe]].]]
La mer Caspienne est, ''de facto'', un axe de circulation maritime international et un espace stratégique militaire majeur. Elle est « la grande voie de communication entre la Russie, le Caucase, l'Iran et le Turkménistan. Plusieurs compagnies de navigation entretiennent un trafic régulier sur ses eaux. »<ref name="co" />.


Après la [[dislocation de l'URSS]] et l'indépendance des républiques d’Asie centrale, le statut de la mer Caspienne est resté flou durant plus de deux décennies <ref name=RFI2018aout/>.
« Alors que la Russie part de l’idée que la mer Caspienne est un lac et non pas une mer, le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan et le Turkménistan fondent leur position sur l’hypothèse que le droit de la mer, codifié en 1982, est applicable. » « Le gouvernement Iranien, qui n’emploie les qualificatifs ni de "''lac''" ni de "''mer''" pour désigner la mer Caspienne dans les documents publiés aux Nations Unies, insiste quant à lui sur la spécificité de cette étendue d’eau et de son régime juridique<ref>TAVERNIER P. - "Le statut juridique de la mer Caspienne : mer ou lac ? La pratique des États vue à travers les documents publiés par les Nations Unies". - Actualité et Droit International, octobre 1999 (http://www.ridi.org/adi).</ref> : "''La mer Caspienne est une étendue d’eau qui, par son caractère unique, présente une importance capitale pour les États riverains. Ces États sont conjointement responsables de son utilisation, de la mise en valeur de ses ressources naturelles et de la préservation de l’environnement.''"<ref>A/52/324 du 8 septembre 1998. Lettre de l'Iran aux Nations Unies.</ref> »


Une estimation a porté à 50 milliards de barils la quantité de pétrole (dont 13 milliards de barils au Kazakhstan) et à 300 mille milliards de mètres cubes de gaz, deux ressources situées sous une faible profondeur d'eau, mais difficiles à valoriser en raison du fait que ces hydrocarbures sont présents sous haute pression, de plus l'eau de cette région gèle en hiver, ce qui rend l'extraction plus difficile<ref name=RFI2018aout/>.
Dans les faits, les positions de l'Iran et de la Russie semblent varier en fonction de leurs intérêts stratégiques, et « la Caspienne paraît être [encore] entourée d'un épais brouillard juridique. Son régime se situe dans un "no-man's land" ne bénéficiant guère de l'attention de ses États riverains ni de la doctrine. »<ref>Cesare P.R. Romano, « La Caspienne : un flou juridique, source de conflits », Cahiers d'Études sur la Méditerranée Orientale et le monde Turco-Iranien [En ligne], 23 | 1997, mis en ligne le 26 avril 2005, consulté le 15 novembre 2012. URL : http://cemoti.revues.org/112</ref>


D'importantes flottes militaires de type océanique stationnent dans ses eaux ([[frégate (navire)|frégates]], [[patrouilleur (bateau)|patrouilleurs]], [[Dragueur de mines|dragueurs de mines]], etc.), héritières en partie de la [[Flottille de la Caspienne|flotte soviétique de la Caspienne]]. La plus grande puissance militaire de la région est la [[Russie]]. La base principale de la flotte russe est située à [[Astrakhan]] et sa zone opérationnelle recouvre toute la mer. La flotte russe est composée d'unités de surface, d'unités de soutien et de recherche et de sauvetage en mer, de forces aériennes, de troupes de défense des côtes et d'unités spécialisées pour la logistique technique. Ses principales missions sont « la protection des intérêts de la Russie dans la région de la Caspienne et la lutte contre le terrorisme »<ref>{{lien web|url=http://www.rusnavyintelligence.com/article-la-flotille-de-la-caspienne-recevra-16-nouveaux-navires-de-guerre-73142972.html|titre=La flottille de la Caspienne recevra 16 nouveaux navires de guerre|nom=Khan|date=|site=rusnavyintelligence.com|consulté le=3 septembre 2016}}.</ref>.
== Géopolitique ==
[[Image:Surikov1906.jpg|vignette|droit|[[Stenka Razine]] naviguant sur la mer Caspienne ([[Vassili Sourikov]]).]]


En 2011, le commandant en chef de la Marine russe a annoncé que, d'ici 2020, la flottille russe de la Caspienne serait dotée de 16 nouveaux navires de guerre. En 2012, le commandant adjoint de la [[marine iranienne]], le contre-amiral Abbas Zamini, a indiqué que l'Iran avait l'intention de mettre à l'eau des sous-marins légers dans la mer Caspienne<ref>{{Lien web |titre=L'Iran veut déployer des sous-marins en mer Caspienne |url=http://www.guysen.com/news_L-Iran-veut-deployer-des-sous-marins-en-mer-Caspienne_355542.html |site=[[Guysen International News|Guysen]]}}.</ref>.
La mer Caspienne est, ''de facto'', un axe de circulation maritime international et un espace stratégique militaire majeur. Elle est « la grande voie de communication entre la Russie, le Caucase, l'Iran et le Turkménistan. Plusieurs compagnies de navigation entretiennent un trafic régulier sur ses eaux. »<ref name="co" />


En {{date||août|2018}}, après {{nombre|20|ans}} de négociations sur les enjeux de l'exploitation partagée des fonds marins, du pétrole, du gaz, du poisson et du [[caviar]] (vendu jusqu'à 25 mille dollars le kilogramme, en 2018), cinq pays (Azerbaïdjan, Iran, Kazakhstan, Russie et Turkménistan) lors d'un sommet régional tenu à [[Aktaou]] (Kazakhstan) ont signé la [[Convention sur le statut de la mer Caspienne]], un accord historique définissant un nouveau statut pour la mer Caspienne<ref name=RFI2018aout/>. Ce cadre a permis au Turkménistan et à l’Azerbaïdjan de réaliser sur le fond de la Caspienne le [[gazoduc]] qu'ils projetaient depuis des années (pour ne plus dépendre des gazoducs russes ou chinois)<ref name=RFI2018aout/>. La Russie a perdu son monopole sur le transport du gaz mais obtenu (comme l'Iran) qu’aucune puissance étrangère ne dispose de base ou de vaisseau militaire sur la mer Caspienne<ref name=RFI2018aout>{{article |périodique=Radio RFI |date=12 août 2018 |url=http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20180812-mer-caspienne-accord-russie-azerbaidjan-iran-kazakstan-turkmenistan |titre=Mer Caspienne: les pays riverains signent un accord historique}}.</ref>.
D'importantes flottes militaires de type océanique stationnent dans ses eaux ([[frégate (navire)|frégates]], [[patrouilleurs]], [[dragueurs de mines]], etc.), héritières en partie de la flotte soviétique de la Caspienne. La plus grande puissance militaire de la région est la Russie. La base principale de la flottille russe de la Caspienne est située à [[Astrakhan]], et sa zone opérationnelle recouvre toute la mer Caspienne. La flottille russe est composée d'unités de surface, d'unités de soutien et de recherche et de sauvetage en mer, de forces aériennes, de troupes de défense des côtes, et d'unités spécialisées pour la logistique technique. Ses principales missions sont « la protection des intérêts de la Russie dans la région de la Caspienne et la lutte contre le terrorisme. »<ref>http://www.rusnavyintelligence.com/article-la-flotille-de-la-caspienne-recevra-16-nouveaux-navires-de-guerre-73142972.html</ref>


L'Iran a la plus petite part de littoral et de mer, mais porte un projet maritime et ferroviaire et un projet de traité international de corridor nord-sud la reliant à la Russie au sud, et aux pays riverains vers l’Inde et l’océan Indien<ref name=RFI2018aout/>.
Ces dernières années, les [[États-Unis]] ont formé et armé les marines militaires des pays bordant la mer Caspienne (notamment de l'[[Azerbaïdjan]]). Certains analystes, parlant de « militarisation de la Caspienne », considèrent que la politique des Américains vise à faire reculer l'influence de la [[Russie]] et à renforcer leur mainmise sur cette région riche en ressources énergétiques<ref>http://french.ruvr.ru/2011/11/28/61142116.html</ref>. En 2011, le commandant en chef de la Marine russe, l'Amiral [[Vladimir Vissotski]], a annoncé que d'ici 2020, la flottille russe de la Caspienne serait dotée de 16 nouveaux navires de guerre. Et en 2012, le commandant adjoint de la [[marine iranienne]], le contre-amiral Abbas Zamini, a indiqué que l'Iran avait l'intention de mettre à l'eau des sous-marins légers dans la mer Caspienne<ref>http://www.guysen.com/news_L-Iran-veut-deployer-des-sous-marins-en-mer-Caspienne_355542.html</ref>.


Par ailleurs la Russie autorise depuis 2017 l'Iran à faire passer des bateaux par la Caspienne puis par la Volga et le [[canal Don-Volga]] pour qu'ils accèdent à la Mer Noire et de là à la Méditerranée<ref>{{lien web|url=http://www.rusnavyintelligence.com/2017/09/la-russie-autorise-deux-navires-iraniens-a-emprunter-ses-voies-navigables-domestiques.html|site=rusnavyintelligence.com|titre=La Russie autorise deux navires iraniens à emprunter ses voies navigables domestiques|date=26 septembre 2017|consulté le=1 décembre 2020|auteur=Khan}}.</ref>.
== Villes et littoraux ==
[[Image:View of night Baku, 2010.jpg|vignette|[[Bakou]], capitale de l'[[Azerbaïdjan]], est la ville la plus importante de la mer Caspienne.]]
La mer Caspienne a un littoral d'environ {{unité|6000|km}} ({{unité|7000|km}} avec les Iles). La longueur du littoral dans chacun des États riverains est la suivante<ref name="da" />:


=== La question du statut juridique de la mer Caspienne ===
* [[République d'Azerbaïdjan]] : 955 km (sans les îles)
[[Image:Caspianseamap.png|thumb|La mer Caspienne et les États riverains.]]
* [[République du Kazakhstan]] : 2320 km (sans les îles)
* [[République islamique d'Iran]] : 724 km
* [[Fédération de Russie]] : 695 km
* [[République du Turkménistan]] : 1200 km


Ses dimensions et sa [[salinité]] font qu’on la dénomme toujours « mer », mais ses statuts scientifique et surtout juridique prêtent à débat, car elle n’a actuellement pas le statut officiel de [[mer]], mais bien celui de [[lac]] (plus précisément, le plus grand des [[Lac salé|lacs salés]]), ce qui n’est pas sans poser de problèmes tant d’un point de vue juridique que scientifique. Objet des convoitises des pays riverains, ceux-ci souhaitent, en effet, qu’elle soit considérée comme une [[mer intérieure]], la répartition des eaux territoriales et des richesses sous-marines ne se faisant pas de la même façon.
[[Image:View_of_Baku,_2004_(2).jpg|vignette|droit|Vue sur la mer Caspienne à Bakou.]]
Les principales villes au bord de la mer Caspienne :


Le problème du statut juridique de la mer Caspienne demande un traitement spécifique, séparé de son statut scientifique<ref name="Tavernier">P. Tavernier, « Le statut juridique de la mer Caspienne : mer ou lac ? La pratique des États vue à travers les documents publiés par les Nations Unies », [http://www.ridi.org/adi Actualité et Droit International], octobre 1999, voir point 1.</ref>. Il est l'objet d'un grand nombre d'études universitaires et d'articles critiques à travers le monde<ref>{{lien web|url=http://interetsconflits.blogspot.fr/2009/04/la-mer-caspienne-epicentre-des.html|titre=Interets & Conflits: La Mer Caspienne, épicentre des prochains conflits|site=interetsconflits.blogspot.fr|consulté le=3 septembre 2016}}.</ref>. Bien que la mer Caspienne soit, sur le plan strictement juridique, considérée aujourd'hui comme un lac salé et non une mer, son statut définitif est encore en débat et {{citation|les États riverains ont pris des positions diverses au fil de leur histoire, en fonction de leurs intérêts et des problèmes posés}}. {{citation|À cet égard l’examen des documents publiés par les États riverains aux Nations Unies est tout à fait significatif et donne des indications précieuses sur la pratique des États}}.
* [[Astrakhan]], embouchure de la Volga sur la mer Caspienne ;

* [[Bakou]], capitale de l'[[Azerbaïdjan]] et plus importante ville de la Caspienne ;
{{citation|Alors que la Russie part de l’idée que la mer Caspienne est un lac et non pas une mer, le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan et le Turkménistan fondent leur position sur l’hypothèse que le droit de la mer, codifié en 1982, est applicable}}. {{citation|Le gouvernement iranien, qui n’emploie les qualificatifs ni de « lac » ni de « mer » pour désigner la mer Caspienne dans les documents publiés aux Nations Unies, insiste quant à lui sur la spécificité de cette étendue d’eau et de son régime juridique}}<ref name=Tavernier /> : {{citation|La mer Caspienne est une étendue d’eau qui, par son caractère unique, présente une importance capitale pour les États riverains. Ces États sont conjointement responsables de son utilisation, de la mise en valeur de ses ressources naturelles et de la préservation de l’environnement}}<ref>A/52/324 du 8 septembre 1998. Lettre de l'Iran aux Nations Unies.</ref>.
* [[Babol]], province de Mazandaran, [[Iran]] ;

* [[Sari (Iran)|Sari]], capitale la province de [[Mazandaran]], [[Iran]];
Dans les faits, les positions de l'Iran et de la Russie semblent varier en fonction de leurs intérêts stratégiques, et « la Caspienne paraît être [encore] entourée d'un épais brouillard juridique. Son régime se situe dans un ''[[no man's land]]'' ne bénéficiant guère de l'attention de ses États riverains ni de la doctrine »<ref>Cesare P.R. Romano, [http://cemoti.revues.org/112 « La Caspienne : un flou juridique, source de conflits »], ''[[Cahiers d'études sur la Méditerranée orientale et le monde turco-iranien]]'', n° 23, 1997, en ligne le 26 avril 2005 (consulté le 15 novembre 2012).</ref>.
* [[Türkmenbaşy (Turkménistan)|Türkmenbaşy]] (précédemment Krasnovodsk), [[Turkménistan]] ;

* [[Atyraou]], [[Kazakhstan]] ;
Le {{date|12 août 2018}}, la [[Convention sur le statut de la mer Caspienne]] est signée lors du cinquième sommet de la mer Caspienne, par les présidents de la [[Russie]], du [[Kazakhstan]], d’[[Azerbaïdjan]], d’[[Iran]] et du [[Turkménistan]]. Ce traité a pour vocation le partage des [[Ressource naturelle|ressources naturelles]] et la régulation du [[trafic maritime]] civil et [[militaire]] entre les cinq signataires. Le statut juridique de la mer Caspienne est également précisé, il ne s'agit pour ces États ni d'un "lac" ni d'une "mer" mais d'un entre deux, en faisant une exception juridique<ref>{{Article|langue=fr|titre=Convention sur le statut de la mer Caspienne signée par ses cinq pays riverains|périodique=[[La Dépêche du Midi|La Dépêche]]|date=12/08/2018|lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/article/2018/08/12/2850490-convention-statut-mer-caspienne-signee-cinq-pays-riverains.html}}.</ref>{{,}}<ref name=NYT/>.
* [[Aktaou]] (précédemment Chevtchenko), Kazakhstan ;
* [[Itil]], ancienne ville khazare.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|colonnes=2}}
{{Références|groupe=Note}}

=== Références ===
{{Références}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Category:Caspian Sea}}

=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* Chen J.L, T Pekker C.R. Wilson, B. D. Tapley, A. G. Kostianoy, J.-F. Cretaux & E. S. Safarov (2017) ''[http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/2017GL073958/pdf Long-term Caspian Sea level change]'' | Geophys. Res. Lett. | 44, 6993-7001 | doi:10.1002/2017GL07395
* [[Turab Gurbanov]], ''[[Le Pétrole de la Caspienne et la politique extérieure de l'Azerbaïdjan]] : tome 1- Questions économiques et juridiques'', l’Harmattan, 2007, 304 pages, {{ISBN|978-2-296-04019-9 }}
* [[Turab Gurbanov]], '' [[Le Pétrole de la Caspienne et la politique extérieure de l'Azerbaïdjan]] : tome 2- Questions géopolitiques'', l’Harmattan, 2007, 297 pages, {{ISBN|978-2-296-04020-5 }}
* Turab Gurbanov, ''Le Pétrole de la Caspienne et la politique extérieure de l'Azerbaïdjan : tome - Questions '', l’Harmattan, 2007, pages, {{ISBN|978-2-296--}}
* Turab Gurbanov, ''Le Pétrole de la Caspienne et la politique extérieure de l'Azerbaïdjan : tome 2- Questions géopolitiques'', l’Harmattan, 2007, 297 pages, {{ISBN|978-2-296-04020-5}}
* Zekster I.S (1996), ''Groundwater discharge into lakes : A review of recent studies with particular regard to large saline lakes in central Asia,'' Int. J. Salt Lake Res. 4 , 233-249.
* Zonn I.S & A.G Kostianoy (2016), ''Chapter 124: The Caspian Sea basin, in Handbook of Applied Hydrology'' , edited by Vijay P. Singh, 2nd ed., p. 124-1 – 124-7, McGraw-Hill Education, Columbus, Ohio


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Liste des îles de la mer Caspienne]]
* [[Liste des îles de la mer Caspienne]]
* [[Kara-Bogaz-Gol]]
* [[Kara-Bogaz-Gol]]
* [[Monstre de la Caspienne]]
* [[Monstre de la Caspienne
* [[Canal Eurasie]] (projet Azov-Caspienne) par la [[dépression de Kouma-Manytch]]
* [[Géopolitique du pétrole]]
* [[Géopolitique du pétrole]]
* [[Gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum]] (2006)
* [[Iranrud]]
* [[Langues iraniennes occidentales]] : {{Lien|lang=en|trad=Caspian languages|fr=langues caspiennes}} (pourtour sud), dont [[guilaki]], [[Talysh (langue)|talysh]], [[mazandarani]], [[semnani]], [[Dialectes tats|tat-azéri]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Liens}}
{{Autres projets|commons=Category:Caspian Sea}}
* [http://lccn.loc.gov/sh85020611 Bibliothèque du Congrès]
* [http://www.iranchamber.com/geography/articles/names_of_caspian_sea.php Names of Caspian Sea]
* [http://www.iranchamber.com/geography/articles/names_of_caspian_sea.php Names of Caspian Sea]
* [http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/mer-caspienne/index.shtml Mer Caspienne : enjeux pétroliers], sur le site de [[La Documentation française]]
* [http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/mer-caspienne/index.shtml Mer Caspienne : enjeux pétroliers], sur le site de [[La Documentation française]]
Ligne 178 : Ligne 241 :
** [http://www.ridi.org/adi/199910a1.htm sur le Réseau Internet pour le Droit international (RIDI)]
** [http://www.ridi.org/adi/199910a1.htm sur le Réseau Internet pour le Droit international (RIDI)]
** [http://www.monde-diplomatique.fr/1995/07/A/1633 dans le monde diplomatique]
** [http://www.monde-diplomatique.fr/1995/07/A/1633 dans le monde diplomatique]
* [http://www.caspianenvironment.org/ Caspian Environment Programme]
* [http://www.caspianenvironment.org/ Caspian Environment Programme]
** [http://www.caspianenvironment.org/reports/Framework_Convention.zip Framework Convention for the Protection of the Marine Environment of the Caspian Sea] (2003)
** http://www.caspianenvironment.org/reports/Framework_Convention.zip Framework Convention for the Protection of the Marine Environment of the Caspian Sea (2003)
* [http://www.teheran.ir/spip.php?article1586#gsc.tab=0 Mer Caspienne : histoire, enjeux]
* [http://agora.qc.ca/dossiers/Caspienne_mer Mer Caspienne, sur le site ''Encyclopédie de l'Agora'']
* [http://www.cosmovisions.com/MerCaspienne.htm Mer Caspienne sur ''Cosmovisions'']
* {{YouTube|id=npNS8O4hEBI|titre=Caspienne : une mer surexploitée|chaine=[[Le Dessous des cartes]] - ARTE}}


{{Palette|Mers}}
{{Palette|Mers}}
{{Portail|Maritime|Azerbaïdjan|Iran|Russie|Turkménistan|Kazakhstan|Records|lacs et cours d'eau}}
{{Portail||lacs et cours d'eau}}


[[Catégorie:Mer Caspienne| ]]
[[Catégorie:Mer Caspienne| ]]

Dernière version du 21 mai 2024 à 11:22

Mer Caspienne
Image illustrative de l’article Mer Caspienne
La mer Caspienne vue de l'espace (image satellite de la NASA).
Administration
Pays Drapeau de l'Azerbaïdjan Azerbaïdjan
Drapeau de l'Iran Iran
Drapeau du Kazakhstan Kazakhstan
Drapeau de la Russie Russie
Drapeau du Turkménistan Turkménistan
Fait partie de Aire méditerranéenne (d) (?)Voir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Coordonnées 40° N, 51° E
Type Endoréique, Salée, Permanent, Naturel
Origine Naturel
Superficie 371 000 km2 [Note 1]
Longueur 1 030 km
Largeur 435 km
Périmètre 7 000 kmVoir et modifier les données sur Wikidata
Altitude −28 m
Profondeur
 · Maximale
 · Moyenne

1 025 m
211 m
Volume 78 000 km3
Hydrographie
Bassin versant 3 626 000 km2
Alimentation Volga
Émissaire(s) Évaporation
Durée de rétention 250 ans
Îles
Nombre d’îles Nombreuses
Géolocalisation sur la carte : Asie
(Voir situation sur carte : Asie)
Mer Caspienne
Géolocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
Mer Caspienne
Géolocalisation sur la carte : Russie européenne
(Voir situation sur carte : Russie européenne)
Mer Caspienne
Géolocalisation sur la carte : Kazakhstan
(Voir situation sur carte : Kazakhstan)
Mer Caspienne

La mer Caspienne est une vaste étendue d'eau située en Asie occidentale, principalement alimentée par la Volga, issue de la fermeture d’une mer océanique ancienne, l'océan ou mer Paratéthys. Bien qu'il s'agisse, d'un point de vue strictement juridique, d'un lac[1], on la qualifie couramment de plus grande mer fermée du monde. Elle est bordée au nord et à l’est par les steppes de l’Asie centrale, à l’ouest et au sud par des chaînes issues de l’orogénèse himalayo-alpine : respectivement Caucase et Elbourz. Les pays riverains sont (dans le sens des aiguilles d'une montre) : le Kazakhstan au nord-est, le Turkménistan au sud-est, l’Iran au sud, l’Azerbaïdjan au sud-ouest, et la Russie au nord-ouest (avec le Daghestan, la Kalmoukie et l’oblast d'Astrakhan). Son niveau varie selon les années, mais de 1995 à 2017 il diminue rapidement (−6,72 cm/an en moyenne, soit −1,5 m en 20 ans) principalement à cause d'une évaporation accrue par le réchauffement climatique, et cette tendance devrait se poursuivre[2].

Dénominations

[modifier | modifier le code]

Caspien est emprunté au latin caspianus, dérivé du latin caspius.

Son nom vient du peuple riverain antique des Caspiens, issu de la racine hourrite kas signifiant « montagnard » dont dérivent aussi les noms des Kassites des monts Zagros, des monts du Caucase et de la ville de Qazvin en Iran[3].

Dans l’Antiquité, elle était aussi appelée mer Hyrcanienne (en latin : mare Hyrcanum[4]) d'après la région riveraine d'Hyrcanie.

Au Moyen Âge, elle fut aussi appelée mer Hvalissienne[5] ou Choresmienne (lié aux Hvalis, les habitants du Choresm).

Dans les sources arabes, elle se nomme la Bahr el-Qazvin d'après la ville iranienne Qazvin.

En Iran, elle s’appelle aussi mer Khazare (Daryā-ye Khazar)[6] et parfois mer de Mazandaran (Daryā-ye Mazandaran), d'après la région iranienne qui la borde.

Chez les peuples turciques comme les Azéris, les Turkmènes, et les Turcs, la mer Caspienne est désignée par le nom Khazar/Hazar :

  • en turkmène : Hazar deňizi ;
  • en azéri : Xəzər dənizi ;
  • en turc moderne : Hazar denizi.

Par extension, certains géographes emploient caspienne — avec un c minuscule — comme adjectif pour désigner une mer fermée[7].

Il existe aussi une race chevaline « caspienne »[8],[9].

Géographie

[modifier | modifier le code]

Villes et côtes

[modifier | modifier le code]
Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, est la ville la plus importante de la mer Caspienne.

La mer Caspienne a un littoral d'environ 6 000 km (7 000 km avec les îles). La longueur du littoral dans chacun des États riverains est la suivante[10] :

Vue sur la mer Caspienne à Bakou.

Les principales villes au bord de la mer Caspienne sont :

Plusieurs projets de canaux sont en discussion :

  • en 2016, des discussions sont ouvertes afin de réaliser le Canal Eurasie, rejoignant la Caspienne à la Mer d'Azov[11] ; le canal Don-Volga permet toutefois déjà de relier la mer Caspienne à la mer Noire, mais il est trop étroit et un canal plus au sud serait plus court[12] ;
  • parallèlement, fait l'objet de pourparlers un projet de canal entre la Caspienne et le golfe Persique[réf. souhaitée].

Caractéristiques hydrographiques et géologiques

[modifier | modifier le code]

Superficie et profondeur

[modifier | modifier le code]

La mer Caspienne est, avec une superficie de 371 000 km2, la plus grande des masses d’eau enclavées du monde[10],[13],[14],[15],[16],[17],[Note 2]. Sa longueur maximale est de 1 030 km dans l’axe nord-sud, sa largeur maximale est de 435 km est-ouest. Ses caractéristiques en font un phénomène hydrologique unique, qui transcende à bien des égards les classifications habituelles. L’expression « mer fermée », qu’on lui applique couramment (ainsi qu’à la mer d'Aral), est probablement la plus à même de mettre en évidence ses singularités, tant vis-à-vis des mers ouvertes que des lacs classiques.

Si on la compare aux mers épicontinentales européennes, elle est cinq fois plus grande que la Manche (75 000 km2), deux fois et demie plus grande que l’Adriatique (160 000 km2), deux fois plus grande que la mer Égée (180 000 km2)[18] et presque aussi grande que la mer Noire (411 000 km2). Si on la compare aux grands lacs endoréiques, elle est quatre-vingt-quatre fois plus grande que le Grand Lac Salé (4 400 km2), quarante fois plus grande que le lac Eyre (9 900 km2) et vingt fois plus grande que le lac Balkhach (18 200 km2).

La profondeur maximale de la mer Caspienne est de 1 025 m, et sa profondeur moyenne de 211 m.

D’un point de vue géologique, hydrographique et historique, la mer Caspienne est une mer résiduelle de l’océan ou mer Paratéthys. C’est la plus grande mer fermée du monde. Elle a la même origine que la mer Noire et la mer d'Aral. Durant le Pliocène, l’ancienne Paratéthys se subdivisa en plusieurs mers intérieures qui finirent par ne plus être reliées les unes aux autres. Ce fut notamment le cas de la mer de Pannonie, une mer intérieure qui occupait l’actuelle plaine pannonienne. La plupart de ces mers fermées disparurent à la fin du Pléistocène. À présent, seules la mer Noire, la mer Caspienne et la mer d'Aral subsistent. Elles gardent les caractéristiques géologiques, hydrologiques et même, sur certains points, biologiques de base de la mer océanique dont elles sont issues, modifiées au fil des millions d’années, pour les deux dernières, par leur enclavement et leur alimentation constante en eau douce, tandis que la première au contraire a reçu récemment (il y a 7 000 ans) d’importants apports d’eau salée méditerranéenne.

La salinité de la mer Caspienne est d'environ 12 grammes de sel par litre d’eau, soit le tiers de la salinité de la plupart des mers ou océans (38 grammes de sel par litre en Méditerranée, 35 dans l'Atlantique). La salinité varie de 10 grammes au niveau de l’embouchure de la Volga, à 350 grammes dans l’immense bassin naturel de concentration de Kara-Bogaz-Gol dont l’eau ne cesse de s’évaporer, remplacée au fur et à mesure à travers l’étroite passe qui la relie à la Caspienne.

Niveau de la mer Caspienne

[modifier | modifier le code]

La mer Caspienne se situe 27,6 mètres en dessous du niveau des océans[19].

Elle s’isole de l’ancienne Paratéthys il y a environ 5,5 millions d'années, en raison du soulèvement tectonique du Caucase et de la baisse du niveau des océans (régression marine). Lors de périodes climatiques chaudes et arides, la Caspienne a pu s’assécher en partie, déposant des sédiments comme la halite, qui furent recouverts par des dépôts éoliens. La mer se serait ensuite remplie de nouveau lorsque le climat et l’eau douce des fleuves environnants l’ont permis. Le niveau de la mer Caspienne fluctue au cours du temps, selon le climat, donc l’évaporation, et selon le débit de la Volga, son principal tributaire, lequel dépend de l’abondance des précipitations sur l’ensemble de son très étendu bassin versant. Le niveau de la mer est descendu et monté de nombreuses fois au cours des siècles : par exemple, les sources de l’Antiquité la décrivent plus étendue au nord qu’aujourd’hui, et reliée à la mer d'Aral par un chenal aujourd’hui à sec à travers l’actuel Turkmenistan ; celles du Moyen Âge décrivent une montée des eaux provoquant l’inondation des villes côtières de Khazarie, comme celle d’Itil.

Le niveau de la mer Caspienne oscille saisonnièrement et annuellement, mais il a baissé de 3 mètres de 1929 à 1977 pour ensuite remonter de 3 mètres (ou 1,5 m selon le rapport Dobris[20]) de 1977 à 1995 pour à nouveau diminuer[2]. Le littoral iranien est ainsi un écotone particulièrement mouvant. Les causes de ces variations ne sont pas encore complètement comprises, mais elle pourrait être liée au phénomène ENSO[21] ; des perturbations nord-atlantiques plus fréquentes modifient la pluviométrie en Russie, en lien avec les cycles de l’oscillation nord-atlantique. Dans ce contexte, une tendance continue à la baisse de niveau, une salinisation avec eutrophisation sont attendues[2].

Ces phénomènes font de la Caspienne un lieu intéressant d'étude des causes et effets du changement climatique qui affecte l'ensemble du globe[22].

Les prélèvements d'eau liés à l'activité humaine sont également une cause importante de la diminution du niveau de l'eau. Pour les années 2021, 2022 et 2023, le niveau de la mer diminue d'environ 23 cm par an[23].

Hydrographie : vents, courants et marées

[modifier | modifier le code]
Mer Caspienne près d'Aktau, dans la région de Manguistaou, Kazakhstan.

Les fleuves Volga, Oural, Koura et Emba se jettent dans la mer Caspienne. La Volga assure à elle seule 80 % des apports en eau douce de la mer Caspienne. Une grande partie de l'Europe de l’Est, drainée par la Volga, appartient au bassin versant de la Caspienne.

Les précipitations atmosphériques, qui dépendent des reliefs côtiers, sont distribuées inégalement sur les littoraux de la Caspienne. La moyenne annuelle des précipitations est de 100 mm pour l'ensemble des côtes, réparties de la manière suivante[10] :

  • 300 mm dans le nord ;
  • environ 300–400 mm à 600 mm à l'ouest ;
  • 1 600 mm dans le sud-ouest ;
  • 90 mm dans la partie orientale de la Caspienne ;
  • environ 200 mm pour la péninsule d'Absheron.

À l'instar de la Baltique, de la mer Noire et de nombreuses mers resserrées ou de faible étendue, la Caspienne n'a pas de marées véritablement appréciables[24]. Elle conserve cependant une dynamique continue en surface, avec des vagues et des courants. Pendant les deux tiers de l'année (250 jours), des vents forts et modérés s'apparentant parfois à des ouragans (35–40 m/s) peuvent soulever des vagues de 8 à 10 mètres de haut, ayant 100 à 150 mètres de longueur. De violentes vagues peuvent être observées dans le secteur central de la Caspienne, dans la péninsule d'Absheron et la ville Mahagegala. La période allant de mai à août est considérée comme la période la plus calme de l'année.

Les eaux de la Caspienne sont en mouvement continuel cyclonique, c'est-à-dire qu'elles suivent une rotation antihoraire. L'essentiel des courants est, comme pour les vagues, influencé par le vent. Une grande partie des courants, qui partent du Nord et descendent vers le sud, sont impulsés par le débit de la Volga. Les écarts de température entre le nord et le sud de la Caspienne causent des écarts de densité qui alimentent les flux de surface dans les secteurs centre et le sud de la mer, et causent des tourbillons cycloniques.

La vitesse moyenne des courants dans la mer Caspienne est de 15 à 20 cm/s. Cette valeur peut atteindre 100 cm/s entre les champs de pétrole de l'île Chilov et Neft Dashlary.

Aspects environnementaux

[modifier | modifier le code]

La mer Caspienne offre aux pays riverains de l'ouest et du sud une influence maritime très appréciable, de type méditerranéenne, très proche à bien des égards de celle de la mer Noire, diffusée par les vents puissants qui balayent la région, et régulée par les chaînes de montagnes voisines.

Alors que le climat de l'Iran est principalement aride ou semi-aride, la plaine côtière iranienne de la Caspienne fait exception avec un climat pontique : les températures y tombent rarement en dessous de °C en hiver et le climat reste humide toute l’année.

En Azerbaïdjan, le climat n'est tempéré que le long du littoral caspien, le reste du pays connaissant des situations et des températures plus extrêmes. Le climat est subtropical et semi-aride dans les parties centrales, orientales, et dans le sud-est du pays. Et il est continental dans l'ouest et froid dans les montagnes azerbaïdjanaises.

En Russie, le Daghestan méridional bénéficie aussi d'un climat pontique similaire à celui des côtes de la Mer Noire. Les pluies présentent un maximum d'automne le long des côtes de la mer Caspienne.

À l'est en revanche, contrairement au Lenkoran azerbaïdjanais, au Daghestan méridional et aux rivages iraniens, le littoral turkmène apparaît comme un milieu hostile du fait des vents défavorables, qui limitent l'influence de la Caspienne : il est faiblement peuplé, et sa principale ville est le port de Türkmenbaşy (ancienne Krasnovodsk), qui fut fondé dans le cadre de la conquête tsariste à la fin du XIXe siècle.

Le climat de la mer Caspienne n'est pas homogène. Les grandes différences entre le climat méditerranéen de France et celui de type pontique de la Caspienne sont d'ordre hygrométrique et thermique. À l'ouest et au sud de la Caspienne, ce climat est humide l'été. À l'est de la Caspienne, « les hivers sont beaucoup plus froids, et même dans le sud azerbaïdjanais vers 40° de latitude ». Il y a environ trois mois de jours de gel par an à Yalta, et un manteau neigeux continu de deux mois, janvier et février. Les vagues d'air froid continental, voire arctique, glissent facilement l'hiver jusqu'à la mer Caspienne à 40° de latitude. L'effet d'abri au sud de la Chaîne Taurique et du Caucase occidental donnent naissance à des températures moins basses à latitudes égales au bord de la mer Noire[25]. La banquise peut même recouvrir le nord-est de la mer durant l'hiver.

Le Gobie de la Caspienne (Neogobius caspius) est l'un des nombreux poissons endémiques de cette mer fermée.

La mer Caspienne est très poissonneuse. On y trouve des sterlets, des saumons, et surtout des esturgeons (grands esturgeons), qui fournissent du caviar. « La pêche fait vivre toute une population de pêcheurs, notamment aux environs d'Astrakhan, où l'on fabrique du caviar renommé »[26]. Depuis les années 1980, la surpêche ayant entraîné la pullulation de méduses de l'espèce Mnemiopsis leidyi, le développement du marché noir et de la désintermédiation à la suite de la chute de l'URSS, ainsi que la pollution des eaux à l'origine de la « myopathie de l'esturgeon », ont diminué fortement les populations d'esturgeons et expliquent la quasi-disparition de l'industrie du caviar de Béluga en mer Caspienne[27].

Le fait que la mer Caspienne soit une mer résiduelle fermée issue d'un très ancien océan en fait à la fois un musée maritime à ciel ouvert et un écosystème fermé autonome et complexe. « On a notamment compté dans les eaux de la Caspienne une cinquantaine d'espèces de poissons endémiques qu'on ne rencontre pas dans les autres mers. Les coquillages sont peu nombreux à cause de la faible salinité des eaux. Il y a aussi des phoques »[26].

Le phoque de la Caspienne est une espèce endémique de la mer Caspienne. La survie de l'espèce est cependant menacée par la pollution industrielle et la chasse intensive[28]. Parmi les oiseaux, on peut rencontrer le goéland pontique et la sterne caspienne.

Autres ressources

[modifier | modifier le code]

Les profondeurs de la mer recèlent encore d'importantes ressources pétrolières.

Ses littoraux permettent l'existence d'un tourisme balnéaire pour tous les pays riverains. Ils offrent un front de mer à Bakou, la plus importante ville du Caucase. Les longues plages de sable du Turkménistan ou du nord de l'Iran sont traditionnellement très appréciées par les touristes étrangers et les locaux. En Iran, la capitale est beaucoup plus près de la Caspienne que de l'océan Indien, et les plages de Babolsar ont longtemps été fréquentées par la bonne société de Téhéran. Aujourd'hui, les habitants se regroupent à Chalus et Ramsar, leurs stations balnéaires favorites.

Selon le programme des Nations unies pour l'environnement, la Mer Caspienne « souffre d'une énorme charge de pollution provenant de l'extraction et du raffinage du pétrole, des champs de pétrole offshore, des déchets radioactifs provenant de centrales nucléaires, et d'énormes volumes d'eaux usées non traitées et de déchets industriels introduits principalement par le fleuve Volga »[29].

Géopolitique

[modifier | modifier le code]
Stenka Razine naviguant sur la mer Caspienne (Vassili Sourikov).
La Caspienne parmi les régions pétrolifères de la zone d'influence russe (peut-être 50 milliards de barils).
La mer Caspienne à Derbent (Russie, Daghestan) avec des navires de la marine russe.

La mer Caspienne est, de facto, un axe de circulation maritime international et un espace stratégique militaire majeur. Elle est « la grande voie de communication entre la Russie, le Caucase, l'Iran et le Turkménistan. Plusieurs compagnies de navigation entretiennent un trafic régulier sur ses eaux. »[26].

Après la dislocation de l'URSS et l'indépendance des républiques d’Asie centrale, le statut de la mer Caspienne est resté flou durant plus de deux décennies [30].

Une estimation a porté à 50 milliards de barils la quantité de pétrole (dont 13 milliards de barils au Kazakhstan) et à 300 mille milliards de mètres cubes de gaz, deux ressources situées sous une faible profondeur d'eau, mais difficiles à valoriser en raison du fait que ces hydrocarbures sont présents sous haute pression, de plus l'eau de cette région gèle en hiver, ce qui rend l'extraction plus difficile[30].

D'importantes flottes militaires de type océanique stationnent dans ses eaux (frégates, patrouilleurs, dragueurs de mines, etc.), héritières en partie de la flotte soviétique de la Caspienne. La plus grande puissance militaire de la région est la Russie. La base principale de la flotte russe est située à Astrakhan et sa zone opérationnelle recouvre toute la mer. La flotte russe est composée d'unités de surface, d'unités de soutien et de recherche et de sauvetage en mer, de forces aériennes, de troupes de défense des côtes et d'unités spécialisées pour la logistique technique. Ses principales missions sont « la protection des intérêts de la Russie dans la région de la Caspienne et la lutte contre le terrorisme »[31].

En 2011, le commandant en chef de la Marine russe a annoncé que, d'ici 2020, la flottille russe de la Caspienne serait dotée de 16 nouveaux navires de guerre. En 2012, le commandant adjoint de la marine iranienne, le contre-amiral Abbas Zamini, a indiqué que l'Iran avait l'intention de mettre à l'eau des sous-marins légers dans la mer Caspienne[32].

En , après 20 ans de négociations sur les enjeux de l'exploitation partagée des fonds marins, du pétrole, du gaz, du poisson et du caviar (vendu jusqu'à 25 mille dollars le kilogramme, en 2018), cinq pays (Azerbaïdjan, Iran, Kazakhstan, Russie et Turkménistan) lors d'un sommet régional tenu à Aktaou (Kazakhstan) ont signé la Convention sur le statut de la mer Caspienne, un accord historique définissant un nouveau statut pour la mer Caspienne[30]. Ce cadre a permis au Turkménistan et à l’Azerbaïdjan de réaliser sur le fond de la Caspienne le gazoduc qu'ils projetaient depuis des années (pour ne plus dépendre des gazoducs russes ou chinois)[30]. La Russie a perdu son monopole sur le transport du gaz mais obtenu (comme l'Iran) qu’aucune puissance étrangère ne dispose de base ou de vaisseau militaire sur la mer Caspienne[30].

L'Iran a la plus petite part de littoral et de mer, mais porte un projet maritime et ferroviaire et un projet de traité international de corridor nord-sud la reliant à la Russie au sud, et aux pays riverains vers l’Inde et l’océan Indien[30].

Par ailleurs la Russie autorise depuis 2017 l'Iran à faire passer des bateaux par la Caspienne puis par la Volga et le canal Don-Volga pour qu'ils accèdent à la Mer Noire et de là à la Méditerranée[33].

La question du statut juridique de la mer Caspienne

[modifier | modifier le code]
La mer Caspienne et les États riverains.

Ses dimensions et sa salinité font qu’on la dénomme toujours « mer », mais ses statuts scientifique et surtout juridique prêtent à débat, car elle n’a actuellement pas le statut officiel de mer, mais bien celui de lac (plus précisément, le plus grand des lacs salés), ce qui n’est pas sans poser de problèmes tant d’un point de vue juridique que scientifique. Objet des convoitises des pays riverains, ceux-ci souhaitent, en effet, qu’elle soit considérée comme une mer intérieure, la répartition des eaux territoriales et des richesses sous-marines ne se faisant pas de la même façon.

Le problème du statut juridique de la mer Caspienne demande un traitement spécifique, séparé de son statut scientifique[34]. Il est l'objet d'un grand nombre d'études universitaires et d'articles critiques à travers le monde[35]. Bien que la mer Caspienne soit, sur le plan strictement juridique, considérée aujourd'hui comme un lac salé et non une mer, son statut définitif est encore en débat et « les États riverains ont pris des positions diverses au fil de leur histoire, en fonction de leurs intérêts et des problèmes posés ». « À cet égard l’examen des documents publiés par les États riverains aux Nations Unies est tout à fait significatif et donne des indications précieuses sur la pratique des États ».

« Alors que la Russie part de l’idée que la mer Caspienne est un lac et non pas une mer, le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan et le Turkménistan fondent leur position sur l’hypothèse que le droit de la mer, codifié en 1982, est applicable ». « Le gouvernement iranien, qui n’emploie les qualificatifs ni de « lac » ni de « mer » pour désigner la mer Caspienne dans les documents publiés aux Nations Unies, insiste quant à lui sur la spécificité de cette étendue d’eau et de son régime juridique »[34] : « La mer Caspienne est une étendue d’eau qui, par son caractère unique, présente une importance capitale pour les États riverains. Ces États sont conjointement responsables de son utilisation, de la mise en valeur de ses ressources naturelles et de la préservation de l’environnement »[36].

Dans les faits, les positions de l'Iran et de la Russie semblent varier en fonction de leurs intérêts stratégiques, et « la Caspienne paraît être [encore] entourée d'un épais brouillard juridique. Son régime se situe dans un no man's land ne bénéficiant guère de l'attention de ses États riverains ni de la doctrine »[37].

Le , la Convention sur le statut de la mer Caspienne est signée lors du cinquième sommet de la mer Caspienne, par les présidents de la Russie, du Kazakhstan, d’Azerbaïdjan, d’Iran et du Turkménistan. Ce traité a pour vocation le partage des ressources naturelles et la régulation du trafic maritime civil et militaire entre les cinq signataires. Le statut juridique de la mer Caspienne est également précisé, il ne s'agit pour ces États ni d'un "lac" ni d'une "mer" mais d'un entre deux, en faisant une exception juridique[38],[17].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Superficie en 1995
  2. Elle est plus vaste que l’Allemagne.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Le statut juridique de la mer Caspienne : Mer ou lac ? La mer Caspienne est considérée d'un point de vue juridique comme un lac et non une mer.
  2. a b et c J.L Chen, T Pekker C.R. Wilson, B. D. Tapley, A. G. Kostianoy, J.-F. Cretaux & E. S. Safarov (2017) Long-term Caspian Sea level change | Geophys. Res. Lett. | 44, 6993-7001 | doi:10.1002/2017GL07395.
  3. Rüdiger Schmitt, Caspians, in Encyclopedia Iranica.
  4. Entrée « Hyrcania » [php], dans Félix Gaffiot, Dictionnaire illustré latin-français, Paris, Hachette, 1934 [1re éd.] (réimpr. ), 1702-XVIII p., in-8o (25,5 × 17 cm) (BNF 32138560), p. 762.
  5. Richard Bulan (Mémoire de master 2 en étude médiévale réalisé sous la direction de Benoît Joudiou et Doumergue), Relations économiques et dominations territoriales en Mer Noire, du IXe siècle à l'invasion mongole, Toulouse, Département d'histoire, d'histoire de l'art et d'archéologie de l'université de Toulouse II - Le Mirail, (lire en ligne [PDF]), p. 30.
  6. Mireille Ferreira, « Les Khazars, peuple de la steppe », Téhéran : mensuel culturel iranien en langue française, no 49,‎ (lire en ligne [php], consulté le ).
  7. Informations lexicographiques et étymologiques de « caspien » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 3 octobre 2015).
  8. Edwards 2006, p. 258-259.
  9. Hendricks et Dent 2007, p. 112.
  10. a b et c dayakasbl.com, La Mer Caspienne.
  11. « Un canal vers la mer Noire », La Croix, 11 juin 2007.
  12. (en) Roman Mamchits, « Eurasia Canal: a megaproject to be revived », sur investforesight.com, (consulté le )
  13. Universalis, CASPIENNE MER
  14. CIA.gov, « Photo gallery »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  15. Encyclopedia Britannica, Caspian Sea
  16. Visible Earth, NASA, Caspian Sea
  17. a et b Newy York Times, Russia and 4 Other Nations Settle Decades-long Dispute Over Caspian Sea
  18. « Mer Égée », sur larousse.fr, Éditions Larousse (consulté le ).
  19. Collectif, Dictionnaire illustré des merveilles naturelles du monde (1982) Reader's Digest
  20. Rapport "évaluation DOBRIS" ; Agence européenne pour l'environnement, 1994.
  21. Arpe, K., L. Bengtsson, G. S. Golitsyn, I. I. Mokhov, V. A. Semenov, and P. V. Sporyshev (2000), Connection between Caspian Sea level variability and ENSO, Geophys. Res. Lett. , 27 , 2693 – 2696, doi:10.1029/1999GL002374.
  22. (en) « Welcome to the Caspian Sea Level Project Site », sur caspage.citg.tudelft.nl (consulté le ).
  23. (en) Christian Sinibaldi, « The shrinking sea: why the Caspian is under threat – a photo essay », sur theguardian.com, .
  24. Serge Jodra, « Les Marées », sur cosmovisions.com, (consulté le ).
  25. Annick Douguedroit, R. P. Zimina, Le climat méditerranéen en France et en U.R.S.S. in : Méditerranée, Troisième série, Tome 61, 2-3-1987. Alpes - Caucase. Alpes du sud • Caucase oriental • Crimée. À la mémoire de l'académicien I.P. Guérasimov, p. 75-84. Lien url : [1].
  26. a b et c Serge Jodra, « Mer Caspienne », sur cosmovisions.com, (consulté le ).
  27. Charles de Saint Vincent, Caviar. Manuel décomplexé à l'usage de l'amateur, Chronique, , p. 87.
  28. « Écologie et préservation du phoque de la mer Caspienne », sur argos-system.org, (consulté le )
  29. AFP et Mladen ANTONOV, « Phoques, caviar et pétrole: la mer Caspienne menacée par la pollution », sur capital.fr, .
  30. a b c d e et f « Mer Caspienne: les pays riverains signent un accord historique », Radio RFI,‎ (lire en ligne).
  31. Khan, « La flottille de la Caspienne recevra 16 nouveaux navires de guerre », sur rusnavyintelligence.com (consulté le ).
  32. « L'Iran veut déployer des sous-marins en mer Caspienne », sur Guysen.
  33. Khan, « La Russie autorise deux navires iraniens à emprunter ses voies navigables domestiques », sur rusnavyintelligence.com, (consulté le ).
  34. a et b P. Tavernier, « Le statut juridique de la mer Caspienne : mer ou lac ? La pratique des États vue à travers les documents publiés par les Nations Unies », Actualité et Droit International, octobre 1999, voir point 1.
  35. « Interets & Conflits: La Mer Caspienne, épicentre des prochains conflits », sur interetsconflits.blogspot.fr (consulté le ).
  36. A/52/324 du 8 septembre 1998. Lettre de l'Iran aux Nations Unies.
  37. Cesare P.R. Romano, « La Caspienne : un flou juridique, source de conflits », Cahiers d'études sur la Méditerranée orientale et le monde turco-iranien, n° 23, 1997, en ligne le 26 avril 2005 (consulté le 15 novembre 2012).
  38. « Convention sur le statut de la mer Caspienne signée par ses cinq pays riverains », La Dépêche,‎ (lire en ligne).

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Chen J.L, T Pekker C.R. Wilson, B. D. Tapley, A. G. Kostianoy, J.-F. Cretaux & E. S. Safarov (2017) Long-term Caspian Sea level change | Geophys. Res. Lett. | 44, 6993-7001 | doi:10.1002/2017GL07395
  • Turab Gurbanov, Le Pétrole de la Caspienne et la politique extérieure de l'Azerbaïdjan : tome 1- Questions économiques et juridiques, l’Harmattan, 2007, 304 pages, (ISBN 978-2-296-04019-9)
  • Turab Gurbanov, Le Pétrole de la Caspienne et la politique extérieure de l'Azerbaïdjan : tome 2- Questions géopolitiques, l’Harmattan, 2007, 297 pages, (ISBN 978-2-296-04020-5)
  • Zekster I.S (1996), Groundwater discharge into lakes : A review of recent studies with particular regard to large saline lakes in central Asia, Int. J. Salt Lake Res. 4 , 233-249.
  • Zonn I.S & A.G Kostianoy (2016), Chapter 124: The Caspian Sea basin, in Handbook of Applied Hydrology , edited by Vijay P. Singh, 2nd ed., p. 124-1 – 124-7, McGraw-Hill Education, Columbus, Ohio

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]