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Instinctothérapie

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Modèle:Prudence médicale

Le durian est un fruit assez populaire en instincto[1]

L'instinctothérapie, appelée aussi instinctonutrition ou encore anopsologie, est une méthode alimentaire crudivoriste qui préconise l'écoute de son instinct pour le choix des aliments. Elle a été développée par Guy-Claude Burger dans les années 1970. [2]

Le terme instinctonutrition souligne qu'il sagit avant tout d'un régime alimentaire tandis que celui d'instinctothérapie met en exergue, comme le nom l'indique, les vertues thérapeutiques et bénéfiques présumés de ce régime que revendique Guy-Claude Burger, ce qui a abouti à sa condamnation pour exercice illégal de la médecine[3] en France. Le diminutif instincto, couramment utilisé dans le mouvement, peut désigner soit le régime en lui-même, soit le pratiquant du régime et peut être aussi utilisé comme adjectif, souvent préféré à instinctif, qui a un sens plus large et peut donc être imprécis. L'anopsologie désigne plus l'aspect théorique de la philosophie de Burger.

Guy-Claude Burger a aussi fondé l'association Orkos-Montramé, ainsi que les associations Orkos et VAMOS (Vivre Autrement pour la Mise en Oeuvre de la Solidarité), ainsi que la Fédération Internationale pour le Développement de l'ALimentation Instinctive (FIDALI)[3] reconnue comme une secte par le rapport Vivien de 1995.

L'instinctonutrition ou instinctothérapie

D'après ce régime alimentaire, le corps sait lui-même ce dont il a besoin quand il en a besoin. De même que notre corps nous fait savoir quand on a faim, il nous fait savoir, subtilement, ce que l'on a besoin de manger. Il faut alors éviter de faire marcher son intellect influencé par les habitudes de la société et écouter son corps, faire confiance à ses sens (et tout particulièrement l'odorat et le goût) pour choisir un aliment qui satisfera au mieux un besoin.

L'aliment originel

Cet instinct dans le choix des aliments que possède chaque corps humain d'après la méthode de Burger ne marcherait pleinement qu'avec des aliments originels. La notion d'aliment originel désigne un aliment non transformé, de quelque manière que ce soit, par l'homme. Tout aliment cuit, rapé, mixé, réduit en jus ou soumi à une préparation ou à une cuisine quelconque n'est donc pas originel. Les aliments originels sont ceux trouvés sauvages et crus dans la nature, comme les consommait les animaux ou les hommes préhistoriques avant l'utilisation du feu et le début de l'agriculture. On peut bien entendu trouver de nos jours des aliments originels, mais la sélection artificielle des espèces pour un meilleur rendement, l'hybridation, les manipulations génétiques sont considérés comme dénaturant l'aliment originel.

L'instincto part donc du principe que la nourriture cuite, et dans une moindre mesure la nourriture mélangée (salade composée, etc...) est néfaste, car elle fausse l'instinct et a l'effet d'une drogue. L'appel comme l'arrêt (voir plus bas) ne serait pas ou très peu perçu avec des aliments non originels et a fortiori cuits.

Tout aliment est autorisé en instincto. Il n'y a pas d'autre conditions que de transformer le moins possible les aliments avant de les manger et de consommer des aliments les plus frais possible (idéalement juste après la récolte). Fruits, légumes, champignons, légumineuses, graines germées, viandes crues (généralement séchées), œufs crus (soit gobés soit séchés au soleil), fruits secs (à la condition express qu'ils soient séchés naturellement au soleil et non artificiellement), constituent donc la base de la nourriture instincto.

Néanmoins, certains instinctos essaient d'éviter le lait animal (autre que le lait de femme) considéré comme impropre pour la consommation humaine et certaines céréales comme le blé, considéré, même cru et naturel, comme ayant été trop transformé et sélectionné dans l'histoire de l'agriculture.

L'appel et l'arrêt

Il faut donc être attentif aux réactions de son corps pour choisir un aliment (c'est « l'appel »), mais il faut tout autant être attentif pendant le repas. L'instinctonutrition recommande l'absortion d'un aliment originel à la fois, pour ne pas dérouter le corps et fausser ses perceptions. On mange cet aliment jusqu'à « l'arrêt », terme instincto qui désigne le moment où, par un subtil changement de goût, le corps nous signifie qu'il en a assez dudit aliment et veut passer à autre chose. Si l'on ignore cet arrêt, il se peut que le corps nous oblige à arrêter la consommation (l'exemple couramment donné est l'ananas ou le kiwi qui brûle littérallement la bouche si l'on en prend trop, ou les noisettes qui provoquent des quintes de toux, etc...).

Passage d'une nourriture conventionnelle vers une nourriture instincto

Les personnes qui désirent expérimenter l'instintonutrition doivent le faire avec les précautions recommandées pout tout changement d'alimentation. Comme pour un jeûne, il y a une période de transition à respecter. Il est préférable de s'habituer tout d'abord au crudivorisme, c'est-à-dire à manger de plus en plus d'aliments crus, ce qui donnerait une sensation accrue de son corps et faciliterait l'écoute de ses besoins. Ensuite, on essaie de se donner un choix maximal de produits différents (la plupart des carences des instinctos sont dues à un choix trop limité d'aliments) et de se fier à son sens de l'odorat et du goût. La plupart du temps, le sens de la vue est donné comme peu fiable car tout de suite analysé par l'intellect. Certaines personnes décident donc, comme entrainement, de se bander les yeux pour faire leur choix.

Burger a observé, dans la transition vers l'instincto, des problèmes de désintoxications, qui seraient dû au fait nourriture cuite a accumulé des toxines dans le corps, par exemple les molécules de Maillard, dont on se débarasse petit à petit en mangeant instincto.[4]

L'alimentation instincto est assez différente de l'alimentation conventionnelle. L'alimentation cuite et préparée est bien plus concentrée[réf. nécessaire]. Ceux qui passent d'une alimentation à une autre ont souvent la sensation de n'avoir rien mangé après un repas instincto. Les repas instinctos ont donc tendance à être plus long, et souvent réduits à deux par jour. On a aussi observé[réf. nécessaire] que les instinctos ont tendance au début à préférer les fruits aux légumes. Pour conserver l'équilibre, Burger recommande de manger par exemple une majorité de fruits au déjeuner et une majorité de légumes au dîner.

L'anopsologie

L'anopsologie, construit du grec άν (« sans »), όψου (« mets préparé »), et λογια (« théorie »), désigne une théorie qui vise à l'étude d'une alimentation dite « naturelle ». Cette théorie part de l'hypothèse que les animaux, l'homme en particulier, pourraient avoir une alimentation à laquelle ils ne seraient pas adaptés. Cette théorie est controversée, accusée d'être une pseudo-science et de favoriser les comportements sectaires.

Postulats de l'anopsologie

L'anopsologie formule des hypothèses et donne des conclusions à partir de l'observation du fonctionnement de l'organisme humain ou animal placé dans des conditions d'alimentation naturelles.

Il est naturel pour l'être humain d'utiliser son intelligence dans le but d'améliorer les caractéristiques gustatives et digestives des aliments disponibles dans le milieu naturel. L'homme, suite à la maitrise du feu, à l'introduction de l'agriculture et de l'élevage, et aux différentes transformations culinaires ou industrielles, a modifié son alimentation depuis une période relativement récente, remontant approximativement au néolithique.

L'anopsologie prétend que les nouvelles caractéristiques organoleptiques et biochimiques des aliments courants posent des problèmes métaboliques ou autres que l'organisme ne serait pas capable de résoudre. A partir d'une interprétation de la génétique, la théorie est que l'utilisation d'aliments « progénétique », plus proche de la « programmation génétique », peut influencer positivement la santé[réf. nécessaire].

Cette interprétation de la génétique se décompose en plusieurs parties :

  • les modifications organoleptiques (saveur, consistance, jutosité, etc.) entrainées par la préparation culinaire ne correspondraient pas forcément à la « programmation » des organes sensoriels ni des centres cérébraux qui traitent les informations recueillies, l’équilibration nutritionnelle subissant des inhibitions ou des altérations ;[réf. nécessaire]
  • les différences de digestibilité pourraient modifier le fonctionnement des réflexes de réplétion et favoriser l'absorption intestinale de certaines substances indésirables ;[réf. nécessaire]
  • les réactions chimiques survenant au cours de la préparation culinaire feraient apparaitre des espèces chimique nouvelles (ECN), susceptibles d’échapper au contrôle des enzymes disponibles dans l’organisme, prévues a priori pour assurer la dégradation des molécules « originelles » ;[réf. nécessaire]
  • certaines molécules présentes dans des aliments non représentés dans la « plage alimentaire originelle » pourraient elles aussi échapper à la dégradation « normale ». Sont donnés en exemple certaines protéines présentes dans le lait animal, dans les plantes sélectionnées ou génétiquement modifiées (OGM) ;[réf. nécessaire]
  • les molécules incomplètement dégradées, soit par suite d'une surcharge digestive, soit par suite de l'incompétence enzymatique, peuvent franchir la barrière intestinale et s'accumuler dans les tissus ou dans les cellules, au risque d'engendrer divers types de dysfonctionnements, comme pour les AGE (advanced glucation endproducts, ou complexes glucides-protides) ;[réf. nécessaire]
  • certaines protéines, certains peptides ou certaines molécules complexes incomplètement dégradées pourraient conserver des structures « antigéniques ». L'idée est alors qu'il faut prendre en considération une éventuelle perturbation du système immunitaire, sous forme d'intolérances alimentaires, d'allergies, de troubles auto-immuns ou d'immunodépression ;[réf. nécessaire]
  • certaines molécules incomplètement dégradées pourraient provoquer des dysfonctionnements du système nerveux et induire des troubles du comportement ou de l'état psychique.[réf. nécessaire]

Critiques

Une accusation portée contre l'anopsologie est qu'elle promeut un modèle communautaire qui se rapproche de celui des sectes. Le terme d'anopsologie est d'ailleurs souvent utilisé par les groupes sectaires comme l'Ordre du Temple Solaire pour donner une apparence scientifique à une pratique d'« alimentation naturelle »[réf. nécessaire].

L'autre accusation est celle d'être une pseudo-science. Ainsi, les processus classiques de recherche scientifique ne sont pas appliqués à l'anopsologie. Selon les partisans de cette méthode, ce manque de recherche est dû à un rejet de la communauté scientifique. Selon la communauté scientifique ce rejet s'explique par le fait que l'anopsologie ne propose pas d'hypothèses étayées à expérimenter.

L'instincto dans la production culturelle

  • Dans la bande-dessinée de science-fiction Les Jardins d'Edena, de Mœbius, les deux protagonistes, Stel et Atan, habitués à une alimentation synthétique depuis leur naissance, arrivent sur une planète semblable à la Terre et se nourrissent des aliments trouvés sur place avec une approche instincto. [5]

Voir aussi

Liens externes

Références

  1. C'est [...] le fruit préféré des orangs-outans... et bien souvent des instinctos! On en trouve un peu partout dans les forêts tropicales. IL est vrai que pour les organismes encombrés de nourriture cuite, il sent épouvantablement mauvais. Extrait de la page 133 du livre La Guerre du Cru de Guy-Claude Burger. Deuxième édition 1988. ISBN 2-906722-00-6
  2. Burger a écrit plusieurs ouvrages sur le sujet, dont un des premiers est « L'Instinctothérapie : Élixir de jeunesse? » en 1974
  3. a et b , prevensectes
  4. Certaines molécules anormales amenées par l'alimentation ordinaire, comme les molécules de Maillard et autres molécules auxquelles notre génétique n'est pas adaptée, semblent s'accumuler dans l'organisme. Toutes sortes d'observations tendent à le prouver. [...] On observe ce genre de troubles uniquement au début de l'instincto, puis ils disparaissent au fur et à mesure que s'effacent les effets de l'alimentation dénaturée. Il serait donc difficile de les attribuer à l'effet direct des aliments crus. Extrait de la page 43 de l'ouvrage La Guerre du Cru de Guy-Claude Burger. Seconde édition de 1988. ISBN2-906722-00-6
  5. Commentaires de l'auteur Jean Giraud alias Mœbius sur l'instincto