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Fleuve

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Le fleuve Gambie.
Les bassins versants des principaux fleuves d'Europe.

Fleuve est un mot pouvant sembler ambigu[1],[2],[3],[4] en français, où il désigne :

En effet, jusqu'au XVIIIe siècle, le mot rivière a pu s'appliquer indifféremment à des cours d'eau comme la Seine, l'Oise ou l'Aisne[3].

Plus récemment le terme de rivière a pu, de la même façon, être utilisé en français pour qualifier un cours d'eau d'importance plus faible, même s'il se jette dans la mer[9] ou tout cours d'eau se jetant dans un fleuve ou une autre rivière.

Cependant le dictionnaire Larousse est sans ambiguïté en la matière en qualifiant ainsi le mot fleuve « Cours d'eau finissant dans la mer et souvent formé par la réunion d'un certain nombre de rivières »[10].

Ainsi les cours d'eau côtiers d'importance pourtant mineure sont généralement qualifiés de fleuves côtiers car se jetant dans la mer. Ainsi la Veules, petit cours d'eau de 1,15 km de long, est qualifié de « plus petit fleuve de France »[11],[12].

En hydrographie contemporaine, la description d'un réseau fait appel à d'autres variables telles que les nombres de Strahler, l'importance des bassins versants et des régimes hydrologiques ; la plupart des fleuves obtenant au regard de ces critères les rangs les plus élevés.

Ambiguïtés face aux éléments physiques et hydrographiques

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Exemple de classification Strahler de sous-ensemble en arborescence numérotée, utile pour l'étude d'un fleuve.

Aux grandes échelles temporelles et géologiques, la dérive des continents, les transformations morphologiques naturelles, le réchauffement ou le refroidissement planétaire entraîne au rythme des phases glaciaires et interglaciaires des modifications régulières et très importantes des longueurs, largeur, débit et configuration des fleuves sur toute la surface du globe.

Il est difficile de mesurer, modéliser ou cartographier finement la longueur d'un fleuve et d'autres de ses caractéristiques[13], pour plusieurs raisons :

  • les fleuves ont une propriété fractale et parfois un important lacis de bras secondaires, plus ou moins étendu selon l'époque de l'année, surtout dans le cas des fleuves « sauvages » (peu régulés)[14], ce qui signifie que plus la mesure est précise, plus le fleuve semblera long ;
  • il est parfois difficile de déterminer exactement les extrémités d'un fleuve car :

Les prospectivistes doivent aussi maintenant prendre en compte le dérèglement climatique et les besoins d'adaptation au changement climatique, pour l'homme comme pour les espèces des milieux aquatiques[15],[16],[17].

L'espace qu'occupe un cours d'eau varie selon son hydrologie[18] :

La faune et la flore, et en particulier les ripisylves, les grands herbivores et le castor interagissent naturellement avec l'écologie fluviale et la forme et le débit des cours d'eau. Depuis 200 ans, c'est l'homme et ses aménagements qui sont devenus la première cause de changement écologique et morphologique des cours d'eau, avec les barrages notamment.

Dans certains contextes (sols et substrats perméables ou semi-perméables), le lit interagit fortement avec des cours d'eau souterrains, les nappes (Loi de Darcy) et les zones humides adjacentes ou sous-jacentes et avec un compartiment sous-fluvial qui peut abriter une faune une biodiversité spécifique[19] généralement plutôt étudiée dans le cadre de l'« écologie souterraine ». L'eau souterraine constitue environ 98 % des ressources en eau contre moins de 2 % pour les lacs et les cours d'eau.

Dans l'hydrosphère, les fleuves sont classés parmi les systèmes lotiques, c'est-à-dire caractérisés par un certain débit, par opposition aux systèmes « lentiques » plus lents ou stables.

Ils abritent une succession d'écosystèmes, des sources à l'estuaire, chacun caractérisé par une faune, une flore, des champignons et des micro-organismes, planctoniques notamment[20] adaptés à la force du courant, à la profondeur et au débit de l'eau, à sa turbidité, son pH, sa dureté, etc.

La plupart des fleuves sont accompagnés d'« annexes écologiques » (zones humides, bras-morts et restes d'anciens méandres, etc.) et d'un « second fleuve » dit « compartiment sous-fluvial », qui s'écoulent beaucoup plus lentement dans le sol sous le précédent et à ses abords, avec des espèces spécifiques là où les eaux souterraines ou interstitielles permettent la vie.

Tous les fleuves sont aussi des corridors écologiques.

Plus des deux tiers des fleuves dépassant les 1 000 km sont entravés par des constructions humaines créées soit pour éviter les inondations, soit pour générer de l’électricité[21].

Quelques chiffres et statistiques

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Les trois plus longs fleuves au monde sont le Nil avec 6 718 km[a], suivi par l'Amazone avec 6 500 km environ, et le Yangtsé avec 6 300 km.

L'Amazone est cependant le fleuve qui possède, et de loin, le plus grand bassin versant (6 150 000 km2) et le plus grand débit (190 000 m3/s)[4]. Il est suivi du Congo avec le second bassin versant du monde (3 680 000 km2) et le second débit (41 000 m3/s).

En Europe, les plus grands fleuves sont la Volga avec 3 700 km et le Danube avec 3 019 km (voir Delta du Danube).

En France le plus petit fleuve est la Veules long de 1 149 mètres.

Les dix plus longs fleuves sur Terre

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Les données suivantes correspondent à une longueur moyenne estimée. La mesure de la longueur d'un fleuve dépend largement de la définition de la source, et de l'estuaire. De grandes différences de mesure existent et permettent de ce fait des contestations de ce classement.

Pour les trois premières places :

  1. Nil (entre 6 499 et 6 718 km)[a]
  2. Amazone (entre 6 259 et 6 800 km)[26],[a]
  3. Yangtsé (Chang Jiang) (6 380 km)

Les quatrième à septième places font consensus :

  1. Mississippi-Missouri (6 210 km)[27],[28]
  2. Ienisseï-Angara (5 550 km)
  3. Fleuve Jaune (5 464 km)
  4. Ob-Irtych (5 410 km)

Pour les trois dernières places :

  1. Congo (4 380 km ou 4 670 km)[29]
  2. Amour (4 354 km)
  3. Mékong (4 350 à 4 909 km)

Notes et références

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  1. a b et c Entre l'Amazone et le Nil, la question de déterminer avec précision lequel est le plus long fleuve du monde est sujette à débat depuis plus d'un siècle. Le point de vue actuellement majoritaire est de considérer que l'Amazone est le plus important en volume et que le Nil est le plus long. Néanmoins les mesures varient entre 6 259 km et 7 025 km pour l'Amazone et entre 6 499 km et 6 895 km pour le Nil. Par exemple : Les différences proviennent des méthodes de mesures, du suivi plus ou moins détaillé des méandres, des différentes définitions de la source et de l'estuaire de chaque cours d'eau, de la branche mère qu'on lui choisit et des différentes manières de déterminer, à chaque confluent, lequel est l'affluent et lequel le cours principal (voir la section «  Critères de discrimination affluent/cours d'eau principal » de l'article consacré au concept d'« affluent »). Pour l'Amazone, les principales différences de mesure résident dans la prise en compte ou non du bras situé au sud de l'île de Marajó dans l'embouchure que l'Amazone partage avec le rio Tocantins, ainsi que dans le choix de la branche mère : celle du Marañon, ou celle de l'Ucayali. Dans les deux cas, la branche mère la plus longue n'est pas la plus puissante. Pour le Nil, la plus longue est : Nil - Nil Blanc - Kagera, et la plus puissante (mais très irrégulière) : Nil - Nil Bleu. Pour l'Amazone, la plus longue : Amazone - Río Ucayali - Río Apurímac, et la plus puissante : Amazone - Río Marañon. En 2007, une équipe brésilienne a prétendu avoir découvert une nouvelle source pour l'Amazone qui tendrait à prouver que l'Amazone est le plus long[24],[25].

Références

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  1. a b et c Denis Diderot et Jean Le Rond d'Alembert, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, t. 6, 1751-1752 (lire en ligne), p. 867
  2. a b et c Jean-Pierre Carbonnel, « Cours d'eau », sur webworld.unesco.org (consulté le ).
  3. a et b Lucien Foulet, « "Fleuve" et "rivière" », Romance philology,‎ , p. 285 (lire en ligne, consulté le ).
  4. a b c et d Roger Brunet (dir.), Les mots de la géographie, 1993, article « fleuve », pages 216-217.
  5. Denis Diderot, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, t. XIV, Partie II, Lausanne et Berne, Sociétés typographiques, , 992 p., p. 629-630.
  6. Nicolas Desmarest, Encyclopédie méthodique : Géographie-Physique, t. Premier, Paris, Agasse, , 840 p., p. 67.
  7. Jacques-Yves Cousteau et Yves Paccalet, Les grands fleuves, coll. « Planète Océan », Robert Laffont, Poitiers, 1993, p. 99.
  8. Laurent Touchart, Hydrologie : Mers, fleuves et lacs, Armand Colin, coll. « Campus », , 192 p. (ISBN 2-200-28034-3, lire en ligne).
  9. Virginie Énée, « La Touques est-elle un fleuve ou une rivière? », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
  10. Dictionnaire Larousse.
  11. Éric Turpin, « Le plus petit fleuve de France est encore plus petit », sur France Bleu Haute-Normandie, (consulté le ).
  12. [PDF] Le circuit du plus petit fleuve de France.
  13. Le Pichon, C., Gorges, G., Baudry, J., Goreaud, F., Boet, P. - 2009. Spatial metrics and methods for riverscapes: quantifying variability in riverine fish habitat patterns. Environmetrics, vol. 20, no 5, 15p.p. 512 - 526 Lien.
  14. C. Amoros et al. , Regulated Rivers , 1 , 17-36, 1987.
  15. Pont, D. - 2009. Global warming and Ecological assessment of Rivers in the context of the Water Framework Directive. International Conference. Implementation of the WFD in a context of adaptation to climate change. 1 p. Lien vers site du Cemagref.
  16. Pont, D. - 2009. Impacts potentiels du changement climatique sur les communautés et les populations piscicoles : Bilan des programmes GICC. Séminaire Onema programme GICC (MEEDDAT) Changement climatique, impacts sur les milieux aquatiques et conséquences pour la gestion. Lien vers le Site du Cemagref.
  17. Pont, D. - 2009. Large river assessment and its relation to the WFD. Lien vers le site du Cemagref.
  18. Max Derruau, Les formes du relief terrestre. Notions de géomorphologie, Paris, Armand Colin, 1969, 2001, 8e édition, (ISBN 978-2-200-21014-4), p. 17.
  19. Janine Gibert, Pierre Marmonier, Marie-José Dole-Olivier, Sous les eaux vives prospère un univers de curiosités biologiques Un fleuve peut en cacher un autre, La Recherche.
  20. Cilleuls, J. D. (1928). Revue générale des études sur le plancton des grands fleuves ou rivières. Internationale Revue der gesamten Hydrobiologie und Hydrographie, 20(1‐2), 174-206 (lien résumé).
  21. « Environnement. Deux tiers des plus longs cours d’eau entravés par l’Homme », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  22. « Nil » sur universalis.fr.
  23. « Amazone » sur universalis.fr.
  24. « Where Does the Amazon River Begin? », 16 février 2014, nationalgeographic.com.
  25. « Source of the Amazon River » sur earthobservatory.nasa.gov.
  26. Le Petit Larousse 2008
  27. P. Carrière, article « Mississippi et Missouri », dans Encyclopædia Universalis, 2002.
  28. Roger Brunet (dir.), Géographie universelle : États-Unis, Canada, Paris, Hachette-Reclus, 1992, (ISBN 978-2-01-014829-3), p. 186.
  29. la localisation de la source de ce fleuve est controversée

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Bibliographie

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Articles connexes directement liés au fleuve

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Listes de fleuves par localisation

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Autres articles connexes

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Liens externes

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