Arméno-kiptchak

langue kiptchak

L'arméno-kiptchak (ou arméno-qyptchaq) est une langue turque connue par des textes écrits dans le royaume de Pologne, aux XVIe et XVIIe siècles.

Arméno-kiptchak
Pays Pologne, Ukraine, Roumanie, Moldavie
Région Podolie, Ruthénie carpathique, Galicie, Carpates, Crimée
Classification par famille
Codes de langue
IETF trk[1]
ISO 639-2 tut[1]
ISO 639-5 trk[1]

La particularité de l'arméno-kiptchak, comme son nom l'indique, est d'être une langue utilisée par des communautés arméniennes[2],[3],[4] et d'être rédigé dans l'alphabet de ce peuple.

Classification interne

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L'arméno-kiptchak appartient à la branche occidentale, aussi nommée kiptchak, des langues turques[5].

Pour T. Grounine[Qui ?], il s'agit simplement d'une variante de la langue coumane[6].

Histoire

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La rencontre de deux cultures

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L'arméno-kiptchak est apparu dans le cadre de l'histoire tumultueuse des Arméniens au Moyen Âge et de leurs migrations.

Après l'invasion de l'Arménie en 1064, par les Seldjoukides, de nombreux Arméniens émigrent et s'établissent sur les côtes de la mer Noire et de la mer Caspienne[7]. Ils y entrent en contact avec les Coumans dont ils deviennent dépendants politiquement.
Au XIIIe siècle les Coumans subissent la vague mongole. Certains se réfugient en Galicie, en Podolie, en Volhynie et en Crimée[a], accompagnés par leurs obligés arméniens.

Mais en 1475, la conquête de la Crimée par les Turcs ottomans, pousse les Arméniens à prendre à nouveau le chemin de l'exil. Ils s'installent et créent des colonies de peuplement arméniennes en Podolie, alors sous l'autorité des rois de Pologne[8]. C'est là que se développe une littérature particulière, en langue kiptchak mais écrite avec l'alphabet ancestral des Arméniens, dont les textes s'étendent sur les XVIe et XVIIe siècles[9].

Aire linguistique

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L'arméno-kiptchak est parlé par les populations arméniennes dans les régions de Podolie, de Ruthénie carpathique, de Galicie[10], d'une manière tout autour des Carpates septentrionales mais aussi en Crimée.

Notes et références

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  1. Ces territoires sont aujourd'hui en Ukraine.

Références

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  1. a b et c code générique
  2. Dirk Hoerder. Cultures in Contact: World Migrations in the Second Millennium. — Duke University Press, 2002. — P. 175. "Although Crimean Armenians adopted the local Tatar language and codified it in Armenian script, they retained their religious and ethnic identity."
  3. Mikhail Kizilov. The Karaites of Galicia: An Ethnoreligious Minority Among the Ashkenazim, the Turks, and the Slavs, 1772-1945. — BRILL, 2009."Large communities of the Kypchak-speaking Armenians lived in the same settlements as the Karaites, i.e. in Lwów, Łuck, and Halicz. On the Galician Armenians, see Nadel-Golobič, “Armenians and Jews,” 346–351 with a survey of the historiography of the problem "
  4. Philip D. Curtin. Cross-Cultural Trade in World History. — Cambridge University Press, 1984. — P. 186."In that news base, Armenians also began to take on elements of the local, Tatar culture. They kept their Armenian identity, and loyalty to the Armenian church, but they began to speak Tatar as home language and even to write in with Armenian script."
  5. Claude Mutafian, La Saga des Arméniens de l'Ararat aux Carpates, Paris, Les Belles Lettres, (ISBN 978-2-251-44788-9), chap. VI (« L'arméno-kiptchak »), p. 130-136.
  6. Grounine, 1953. Le titre en français de l'article est « Documents de la langue polovtse (id est, coumane) du XVIe siècle ».
  7. A. E. Redgate. The Armenians. — Blackwell, 2000. — P. 255—256 "Philaretus had many compatriots amongst his subjects, for the Seljuk conquest had inspired large-scale migration. Edessa, which he took in 1077, and Melitene were full of refugees. Antioch, offered to Philaretus by the troops of the deceased Armenian governor, Vasak, son of Gregory Magistros, was, by 1098, about one-third Armenian. Samosata, in the twelfth century, housed Armenian clergy and Armenian heretics, (Arewordikc or sun worshippers, probably Zoroastrians). Most of the Armenians will have been from southern Armenia. From the north many migrants went to Tiflis, and some to the Ukraine."
  8. Grounine, 1953, p. 90.
  9. Grounine, 1953, p. 91.
  10. Frédéric Macler, « Les Arméniens de Galicie », Revue des études arméniennes, Paris, Association de la Revue des études arméniennes,‎ , p. 7-17 (ISSN 0080-2549, lire en ligne).

Bibliographie

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  • Frédéric Macler, « Les Arméniens de Galicie », Revue des études arméniennes, Paris, Association de la Revue des études arméniennes,‎ , p. 7-17 (ISSN 0080-2549, lire en ligne).
  • Claude Mutafian, La Saga des Arméniens de l'Ararat aux Carpates, Paris, Les Belles Lettres, (ISBN 978-2-251-44788-9), chap. VI (« L'arméno-kiptchak »), p. 130-136.
  • (ru) Т.И. Грунин, « Пaмятники пoлoвецкoгo языка XVI века », dans Aкадемику Владимиру Aлександровичу Гордлескому к его семидесятипятилетию. Сборник статей, Moscou, Izdatel'stvo Akademii Nauk SSSR, 1953, p. 90–97.
  • (en) E. Schütz, On the transcription of Armeno-Kipchak, Acta Orientalia Academiae Scientiarum Hungaricae, XII/1-3, 1961, p. 139–162.