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Alain Belkiri

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Alain Belkiri
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Fonctions
Secrétaire général du gouvernement de la République de Côte d'Ivoire (1958-1990)
Biographie
Naissance
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Souk AhrasVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Enfant
Hervé Deluen (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions
Archives conservées par

Alain Auguste Robert Belkiri-Deluen, né le à Souk-Ahras (Algérie), est un homme politique français.

Après une carrière préfectorale, il est secrétaire général du gouvernement de la République de Côte d'Ivoire sous Félix Houphouët-Boigny du au . Il devient ensuite secrétaire général de la présidence de la République de Côte d'Ivoire jusqu'en 1993, la dernière fonction qu'il occupe en Côte d'Ivoire. Il est remplacé pour la première fois de l'histoire de ce pays, par son adjoint, l'ivoirien Kouassi Yao, le au lendemain du décès de Félix Houphouët-Boigny.

Proche du président, il est considéré comme la véritable « cheville ouvrière de l’exécutif ivoirien » pendant trois décennies[2],[3]. Il est également en grande partie à l'origine de la modernisation de l'administration en Côte d'Ivoire[4].

Il est grand officier de la Légion d'Honneur, de l'Ordre national du Mérite et de l'ordre national de la Côte d'Ivoire.

Alain Belkiri est le fils d'Ali Belkiri[5], enseignant en Algérie, chevalier de la Légion d'Honneur[6] et de Augustine Marie Boulay-Deluen[7].

Il se marie le à Simonne Delorme avec qui il a un enfant, Hervé (1955-1989)[7] qui reçoit le prix Jeanne-Scialtel en 1978[8].

Études et Diplômes

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Il fait ses études secondaires aux lycées Bugeaud à Alger et Thiers à Marseille. Il intègre ensuite la faculté des lettres d'Aix-en-Provence puis la faculté de droit de Grenoble[7].

Il est licencié en lettres et en droit, diplômé d'études supérieures de lettres et breveté du centre de hautes études administratives[7].

Alain Belkiri (assis au centre), alors secrétaire général de la préfecture de l'Yonne, lors de l'inauguration du Monument aux Morts de Chêne-Arnoult (89) le 11 novembre 1947.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il est résistant dans le groupe Combat dès février 1941 puis agent P2 dans le réseau Action R2 à partir de janvier 1944[9],[10]. Il combat ensuite dans l'armée française de la Libération. Il est titulaire de la Croix de guerre et de la médaille de la résistance avec rosette[7],[11].

Après une carrière préfectorale en Algérie puis en France métropolitaine de 1945 à 1954, il devient chef de cabinet du président de l'Assemblée nationale, André Le Troquer (1954-55) puis chargé de mission au cabinet du président du Conseil de la République, Gaston Monnerville (1955)[7].

Préfet hors-cadre en 1958, il est mis la même année à disposition du jeune gouvernement de la Côte d'Ivoire de Félix Houphouët-Boigny[7]. Il est secrétaire général du gouvernement de Côte d'Ivoire du 20 mai 1958 au 30 novembre 1990[12] et durant cette période, il est la « véritable cheville ouvrière » des différents cabinets qui se succèdent durant plus de trois décennies[2],[3],[13]. Il est notamment en grande partie à l'origine de la modernisation de l'administration en Côte d'Ivoire[4].

Tout au long de sa présidence, Houphouët-Boigny s’entoure de conseillers français dont l’influence s’étend à tous les domaines, notamment politiques avec Guy Nairay, chef de cabinet du président de 1960 à 1993, et Alain Belkiri ainsi que les ambassadeurs de France Jacques Raphaël-Leygues de 1963 à 1979, puis Michel Dupuch pratiquement jusqu'à la mort d'Houphouêt ; sans oublier les agents du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE)[14],[13]. Cette diplomatie spécifique, la « Françafrique » comme il la nomme lui-même, lui permet de conserver des liens très privilégiés avec l’ancienne métropole, faisant de lui le principal allié de la France en Afrique[15]. Ainsi, à chaque nouvelle « aventure » africaine où s’implique l'un des deux pays, ils s’apportent, mutuellement, un soutien inconditionnel ; Houphouët-Boigny nouera même, avec le « Monsieur Afrique » de l’Élysée, Jacques Foccart, de véritables liens d’amitié[16].

Durant ces trois décennies, avec l'ambassadeur Georges Ouégnin, directeur du protocole, et le gouverneur Guy Nairay, directeur du cabinet, Alain Belkiri, secrétaire général du gouvernement, surnommé «  l'inamovible », fait partie des « trois piliers » de la présidence de la république sous Félix Houphouët-Boigny[17]. Dans une conversation avec Foccart, Houphouët-Boigny, à propos de de Nairay et de Belkiri, lui confie : « Ces Français me sont utiles. Si j'avais un directeur de cabinet et un secrétaire général ivoiriens, je serais colonisé par les Baoulés ou par d'autres»[18].

Ami d'Alexandre de Marenches, directeur général du SDECE de 1970 à 1981, celui-ci considère que Houphouët-Boigny, a fondé « de ses propres mains » et avec « l'appui inconditionnel » de Belkiri, la Côte-d’Ivoire, « un des rares pays d’Afrique noire dont la stabilité politique, la démocratie et les succès économiques sont un exemple pour tous » [19].

Alain Belkiri a fêté ses cent ans le 25 mai 2021.

Selon Jean-Paul Ngoupandé, premier ministre centrafricain de 1996 à 1997, Belkiri « a été pendant plus de trois décennies le tout-puissant secrétaire général de la présidence »[20].

Dans son livre Le Vieux Blanc d'Abidjan dans sa prison de Yopougon (2016), récit dans lequel Michel Field raconte son combat en 1984 pour libérer son père emprisonné à Abidjan[21], un ministre du gouvernement ivoirien lui dit à propos de Belkiri, qu'il doit rencontrer : « Ce cher Alain Belkiri ! s'exclama-t-il. Vous allez rencontrer l'homme le plus puissant du pays après notre Président ! Nous autres, ministres, lui mangeons dans la main. Vous rendez-vous compte qu'il est en poste depuis le 20 mai 1958 ?! »[22].

  • Chargé de mission au gouvernement général de l'Algérie (1945)
  • Attaché au cabinet du ministre de la Défense nationale (1946)
  • Secrétaire général de l'Yonne (1947)
  • Sous-préfet, chargé de mission au cabinet du ministre de l'Intérieur (1948)
  • Sous-préfet de Péronne (1954)
  • Chef de cabinet du président de l'Assemblée nationale (1954-1955)
  • Chargé de mission au cabinet du président du Conseil de la République (1955)
  • Préfet hors cadre (1958), mis à la disposition du gouvernement de la Côte d'Ivoire (1958)
  • Secrétaire général du gouvernement de la Côte d'Ivoire de 1958 à 1990
  • Secrétaire général de la présidence de la Côte d'Ivoire de 1990 à 1993

Distinctions

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Françaises

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  • Grand officier de la Légion d’Honneur (Chevalier 2 septembre 1954 ; officier 27 avril 1965 ; commandeur 29 décembre 1973 ; grand officier 11 juillet 1986)[7]
  • Grand officier de l'Ordre national du Mérite[7]
  • Croix de guerre 1939-1945[7]
  • Médaille de la Résistance avec rosette (JO du 13 octobre 1946)[23]

Il est également Lauréat de l'université de Grenoble[7].

Étrangères

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Bibliographie

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Notes et références

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  1. « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_126 »
  2. a et b « À ses côtés officie un autre Français, Alain Belkiri, l'inamovible secrétaire général du gouvernement d'Abidjan et véritable cheville ouvrière des différents cabinets qui se succèdent durant plus de trois décennies. », Thomas Hofnung, La crise ivoirienne: De Félix Houphouët-Boigny à la chute de Laurent Gbagbo, La découverte, 2011, p.
  3. a et b « ...Alain Belkiri a été nommé par la France secrétaire général du gouvernement d’Abidjan. Nonobstant l’indépendance, il est demeuré la cheville ouvrière de l’exécutif ivoirien ! », François-Xavier Verschave, Françafrique, Stock, 1999, p.129
  4. a et b Jeune Afrique, Presse africaine associée, (lire en ligne)
  5. « Belkiri Ali, Instituteur en retraite, ancien élève de l’école des langues orientales vivantes, diplômé des Facultés de Lettres et de Droit de Paris, secrétaire général du territoire algérien de "Combat" d’Outre-Mer, président du Comité de défenses des intérêts des quartiers Rovigo-Mantpensier-Cité Bisch, vice-président de la section locale de la France Combattante Rovigo-Montpensier. », Alger républicain , 28 juillet 1945, (lire en ligne)
  6. « Table mensuelle du Journal officiel de la République française Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le )
  7. a b c d e f g h i j k et l Who's who in France, Jacques lafitte, 1979, p.117
  8. « Hervé BELKIRI-DELVEN | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
  9. Dossier SHD : cote GR 16P 44550
  10. Alain Belkiri-Deluen, « Lettre d'un maquisard à ses aînés », Alger républicain , 15 août 1945 (lire en ligne)
  11. Seuls 4572 individus se verront décerner cette décoration.
  12. Liste des secrétaires généraux du gouvernement de Côte d'Ivoire, site du secrétariat général du gouvernement de Côte d'Ivoire(en ligne)
  13. a et b « En contrepartie, Houphouët accepte d'être encadré par d'omniprésents conseillers français, avant même d'accéder aux plus hautes responsabilités dans son pays. Parmi les principaux, citons Guy Nairay, inamovible directeur de cabinet ; Alain Belkiri, au cœur de l'exécutif ivoirien pendant trois décennies ; les indéboulonnables ambassadeurs de France Jacques Raphaël-Leygues de 1963 à 1979, puis Michel Dupuch presque jusqu'à la mort d'Houphouêt ; auxquels il faut ajouter les inévitables agents du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage). », Raphaël Granvaud, David Mauger, Un pompier pyromane L’ingérence française en Côte d’Ivoire d’Houphouët-Boigny à Ouattara, Agone, 2018, p.8 (lire en ligne)
  14. Pierre Nandjui, Houphouët-Boigny : l'homme de la France en Afrique, L'Harmattan, 1995, p.74
  15. Houphouët-Boigny 1re partie (9 avril 2005), Émission de France-Inter « Rendez vous avec X ».
  16. Pierre Nandjui, Houphouët-Boigny : l'homme de la France en Afrique, Paris, éditions L'Harmattan, 1995
  17. La famille Ouégnin, une saga ivoirienne, Jeune Afrique, 10 décembre 2021 (lire en ligne)
  18. « À Abidjan, le président Houphouët-Boigny a régné pendant trente-trois ans en s'appuyant sur un entourage franco-africain. Parmi ses plus proches collaborateurs, le Guadeloupéen Guy Nairay a été administrateur colonial au Sénégal (1942-1946) puis en Mauritanie, avant de devenir en 1949 commandant de cercle à Gagnoa, la grande ville du sud-ouest ivoirien, où il est resté en fonctions jusqu'en 1954. Deux ans plus tard, il entre comme chef de cabinet dans les services d'Houphouët-Boigny, alors ministre délégué à la présidence du Conseil dans le cabinet de Guy Mollet. A l'indépendance de la Côte d'Ivoire, il est promu directeur de cabinet du nouveau président, qui le maintiendra à ce poste clé jusqu'à sa mort, en décembre 1993. Pendant ce si long règne, un autre haut fonctionnaire français, le préfet Alain Belkiri, aura été l'inamovible secrétaire général du gouvernement ivoirien. Mors que le « gouverneur » Guy Nairay - comme il était appelé dans les médias d'État - épluchait les dossiers politiques et s'occupait de la gestion des hommes avec le soin d'un arboriculteur dans sa pépinière, Alain Belkiri coordonnait l'administration et s'occupait de l'intendance. L'une comme l'autre étaient truffées de conseillers français, certains envoyés par la coopération française, d'autres sous contrat local, émargeant au budget ivoirien. A des degrés divers, leur loyauté était partagée entre la France et leur pays d'accueil, une seconde patrie pour beaucoup d'entre eux. Parlant de Nairay et de Belkiri, Félix Houphouët-Boigny confiait à Jacques Foccart : « Ces Français me sont utiles. Si j'avais un directeur de cabinet et un secrétaire général ivoiriens, je serais colonisé par les Baoulés ou par d'autres 2», sa propre ethnie », Stephen Smith, Antoine Glaser, Comment la France a perdu l'Afrique, Calmann-Lévy, 2005, (lire en ligne)
  19. Alexandre de Marenches : « Je porte une admiration affectueuse et déférente au président Houphouët-Boigny, cet Africain de haute lignée, qui a fondé de ses propres mains et avec l’appui inconditionnel de mon ami, M. Alain Belkiri, préfet français mis à sa disposition après la Seconde Guerre mondiale, la Côte-d’Ivoire, un des rares pays d’Afrique noire dont la stabilité politique, la démocratie et les succès économiques sont un exemple pour tous. », Dans le secret des princes, Alexandre de Marenches, Christine Ockrent, Stock, 2001, p.158
  20. Jean-Paul Ngoupandé, L'Afrique sans la France. Histoire d'un divorce consommé, Albin Michel, 2017, p.
  21. « Côte d’Ivoire : quand Michel Field raconte son combat pour libérer son père dans un livre – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  22. Michel Field, Le Vieux Blanc d'Abidjan dans sa prison de Yopougon, Groupe Robert Laffont, (ISBN 978-2-260-02953-3, lire en ligne)
  23. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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  • Alain Belkiri-Deluen, « Lettre d'un maquisard à ses aînés », Alger républicain , 15 août 1945 (lire en ligne)