La colline du Vatican (en latin : Mons Vaticanus) est le nom d'une colline au bord du Tibre, sur la rive opposée au site ancien de Rome en Italie. Elle pourrait avoir été le site d'une ville étrusque appelée Vaticum[1].

Tapisserie représentant la colline du Vatican (à gauche), circa 1519.

Origines

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L'origine du nom Vatican n'est pas clairement définie, il peut être dérivé du latin vates signifiant « voyant, devin » ou vaticinor (« prophétiser ») ; il est également possible que le nom vienne du nom étrusque d'un dieu des vagissements des enfants, Vaticanus ou Vatikanos, également connu sous le nom de Vagitanus, dieu d'ailleurs associé à des prophéties pour les Étrusques[2]. Son temple était construit sur l'ancien site de « Vaticanum », la colline du Vatican[3]. En effet, la colline du Vatican était la maison des vates, c'est-à-dire des devins, dès l'histoire la plus reculée de Rome[4]. Une autre explication, avancée par l'historien de l'architecture James Lees-Milne, est que le nom « Vatican » provient du culte à Cybèle dont les rites à la fertilité, associés à son jeune amant Attis, étaient pratiqués en ce lieu. Ils étaient appelés ex vaticinatione archigalli, c'est-à-dire en accord avec les prophéties du grand prêtre (l'archigalle). Sur cette colline des prophéties, se tenait le festival annuel du printemps. Un pin, symbole phallique d'Attis, était planté en dehors du temple pour préparer le « jour du sang » (sanguinaria). L'objet de ce rassemblement était de commémorer l'auto-castration des jeunes, sur ordre de Cybèle, afin de les empêcher d'en épouser une autre[5].

Le site

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Au cours du Ier siècle après Jésus-Christ, la colline du Vatican est en dehors des limites de la ville ; un cirque romain, le cirque de Caligula et de Néron (ou « cirque du Vatican ») s'y trouve. La basilique Saint-Pierre est construite sur l'emplacement d'un cimetière, où la tradition situe la tombe de saint Pierre. À proximité se trouvait un autre cimetière qui est ouvert au public depuis le , afin de célébrer le 500e anniversaire du Musée du Vatican[6].

La colline du Vatican n'est pas l'une des fameuses sept collines de Rome, elle est incluse dans les limites de la ville de Rome au 9e siècle sous le règne du pape Léon IV qui fait construire les murailles de la cité léonine afin de protéger la basilique Saint-Pierre et le Vatican. Jusqu'aux accords du Latran en 1929, elle fait partie du rione Borgo.

Saint-Siège

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Avant la papauté d'Avignon (1305–1378), le Saint-Siège se trouve au palais du Latran. Après la papauté d'Avignon, l'administration de l'Église est déplacée à la colline du Vatican et le palais papal est jusqu'en 1871 le palais du Quirinal sur la colline du même nom. Depuis 1929, une partie de la colline du Vatican est l'emplacement de l'État de la Cité du Vatican. Toutefois, la cathédrale de l'évêque de Rome, le pape, n'est pas la basilique Saint-Pierre au Vatican, mais la basilique Saint-Jean-de-Latran ; elle bénéficie à ce titre du privilège d'extraterritorialité comme indiqué dans les accords du Latran et elle est considérée comme la « mère » de toutes les églises de Rome et du monde.

Notes et références

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  1. « This name is believed to be derived from Vaticum, the name of an Etruscan settlement there that had vanished … The origin and meaning of Vaticum is not known for certain. In Latin vates means "prophet," and vaticinatio, "prophecy. » ((en) George W. Stimpson, A Book About a Thousand Things, Barnes & Noble, (lire en ligne))
  2. Aulu-Gelle mentionne un deus Vaticanus, littéralement un « dieu prophétique » en référence à Aius Locutius, dans un passage étymologique se référant à Varron : « On a coutume de dire que le mot Vatican doit son nom aux oracles (vaticinia) qui s'y rendaient fréquemment et que l'on croyait devoir à la divinité »
  3. (en) Une Histoire secrète de la Basilique de Saint Pierre et de la Cité du Vatican
  4. (en) A Secret History of St. Peter’s Basilica and Vatican City
  5. (en) James Lees-Milne, Saint Peter's - The story of Saint Peter's Basilica in Rome, Londres, Hamish Hamilton, , 64 p.
  6. (en) Barbara McMahon, « Des trésors de la Rome Antique trouvés sous le parking du Vatican », The Guardian,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

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Article connexe

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Bibliographie

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  • Bernard Lecomte : Les derniers secrets du Vatican (Perrin, 2012) - Chapitre 1 : "Le tombeau de saint Pierre".
  • Mgr Paul Poupard, Connaissance du Vatican : histoire, organisation, activité, éd. Beauchesne, 1967, p. 31, livre en ligne

Liens externes

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