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'''Virginie Gautreau''' née Avegno le {{Date de naissance|29|janvier|1859}} à [[La Nouvelle-Orléans]], [[Louisiane]], aux États-Unis et morte le {{Date de décès|25|juillet|1915}} à [[Paris]], est une [[Société mondaine|mondaine]] parisienne connue de la fin du {{XIXe siècle}} qui posa pour plusieurs tableaux.
'''Virginie Gautreau''' née Avegno le {{Date de naissance|29|janvier|1859}} à [[La Nouvelle-Orléans]], [[Louisiane]], aux États-Unis et morte le {{Date de décès|25|juillet|1915}} à [[Paris]], est une [[Société mondaine|mondaine]] parisienne connue de la fin du {{XIXe siècle}} qui posa pour plusieurs tableaux.


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=== Famille ===
=== Famille ===
Virginie Amélie Avegno naît dans une famille de planteurs francophones possédant la [[plantation]] [[Parlange]] à [[New Roads]]<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Gioia|nom1=Diliberto|titre=I Am Madame X|éditeur=Simon and Schuster|date=2003-03-18|isbn=978-0-7432-4566-1|lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=aRhCUxF-81cC&pg=PA248&dq=Virginie+Gautreau&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjI9crX7PT0AhXkmFwKHQRgAuMQ6AF6BAgFEAI#v=onepage&q=Virginie%20Gautreau&f=false|consulté le=2021-12-21}}</ref> près de [[La Nouvelle-Orléans]]<ref>New Orleans parish Birth Records 1859</ref>. Son père est Anatole Placide Avegno (3 juillet 1835 &#x2013; 7 avril 1862) et sa mère est Marie Virginie de Ternant, famille d'aristocrate français. Sa grand-mère est {{Lien|langue=en|trad=Virginie de Ternant|fr=Virginie de Ternant}}, fondatrice de la plantation.
Virginie Amélie Avegno naît dans une famille de planteurs francophones possédant la [[plantation]] [[Parlange]] à [[New Roads]]<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Gioia|nom1=Diliberto|titre=I Am Madame X|éditeur=Simon and Schuster|date=2003-03-18|isbn=978-0-7432-4566-1|lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=aRhCUxF-81cC&pg=PA248&dq=Virginie+Gautreau&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjI9crX7PT0AhXkmFwKHQRgAuMQ6AF6BAgFEAI#v=onepage&q=Virginie%20Gautreau&f=false|consulté le=2021-12-21}}</ref> près de [[La Nouvelle-Orléans]]<ref>New Orleans parish Birth Records 1859</ref>. Son père est Anatole Placide Avegno (3 juillet 1835 &#x2013; 7 avril 1862) et sa mère est Marie Virginie de Ternant, famille d'aristocrate français. Sa grand-mère est {{Lien|langue=en|trad=Virginie de Ternant|fr=Virginie de Ternant}}, fondatrice de la plantation.


Pendant la [[guerre de Sécession]], son père Anatole Avegno (d'origine italienne) est tué à la [[bataille de Shiloh]] en [[1862]]<ref name=":0">{{Lien web |langue=en |prénom=Jason |nom=Farago |titre=Who was the mysterious Madame X in Sargent’s portrait? |url=https://www.bbc.com/culture/article/20141222-who-was-the-mysterious-madame-x |site=www.bbc.com |consulté le=2021-12-20}}</ref>. En 1866, elle perd son frère d'une fièvre congestive<ref name=":0" />.
Pendant la [[guerre de Sécession]], son père Anatole Avegno (d'origine italienne) est tué à la [[bataille de Shiloh]] en [[1862]]<ref name=":0">{{Lien web |langue=en |prénom=Jason |nom=Farago |titre=Who was the mysterious Madame X in Sargent’s portrait? |url=https://www.bbc.com/culture/article/20141222-who-was-the-mysterious-madame-x |site=www.bbc.com |consulté le=2021-12-20}}</ref>. En 1866, elle perd son frère d'une fièvre congestive<ref name=":0" />.


=== Départ en France ===
=== Départ en France ===
En [[1867]], Virginie Gautreau s'installe en France avec sa mère<ref name=":0" />, à l'âge de huit ans et elles gravissent très vite l'échelle sociale.
En [[1867]], s'installe en France ' .


Virginie Gautreau est remarquée pour sa beauté dans les milieux mondains parisiens bien que son origine américaine dérange<ref name=":2" />.
Virginie est remarquée pour sa beauté dans les milieux mondains parisiens bien que son origine américaine <ref name=":2" />.


En août 1878<ref name=":2" />, elle épouse Pierre Gautreau, banquier parisien, deux fois plus âgé qu'elle<ref name=":0" /> et figure de la « [[bonne société]] » parisienne de l'époque. De cette union naît Louise Gautreau (1879–1911).
En août 1878<ref name=":2" />, elle épouse Pierre Gautreau, banquier parisien, deux fois plus âgé qu'elle<ref name=":0" /> et figure de la « [[bonne société]] » parisienne de l'époque. De cette union naît (1879–1911).


=== Portrait de Madame X ===
=== Portrait de Madame X ===
[[Fichier:Sargent MadameX.jpeg|vignette|gauche|<center>''Madame X'' (1884)<br>[[John Singer Sargent]]<br>[[Metropolitan Museum of Art]]]]
Un tableau beaucoup plus petit et plus intime, ''Madame Gautreau porte un toast'', a été réalisé un an plus tôt en 1882 et a été offert par [[John Singer Sargent]] à la mère de Madame Gautreau<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Madame Gautreau drinking |url=https://www.gardnermuseum.org/experience/collection/10979 |site=Musée Isabella Gardner |consulté le=12 Mars 2022}}</ref>.


Virginie Gautreau n'a pas commandé ce portrait et [[John Singer Sargent]] l'a poursuivie pour obtenir cette chance<ref name=":3" />, contrairement à la plupart de ses portraits, pour lesquels c'était les clients qui le sollicitaient<ref>{{Lien web |titre=Madame X (Madame Pierre Gautreau) |url=https://www.metmuseum.org/fr/art/collection/search/12127 |site=www.metmuseum.org |consulté le=2021-12-20}}</ref>. Sargent a écrit à l'une de leurs connaissances communes :
Virginie Gautreau n'a pas commandé [[John Singer Sargent]] l'a poursuivie pour obtenir cette chance<ref name=":3" />, contrairement à la plupart de ses portraits, pour lesquels c'était les clients qui le sollicitaient<ref>{{Lien web |titre=Madame X (Madame Pierre Gautreau) |url=https://www.metmuseum.org/fr/art/collection/search/12127 |site=www.metmuseum.org |consulté le=2021-12-20}}</ref>. Sargent a écrit à l'une de leurs connaissances communes :
<blockquote>« J'ai grand désir de peindre son portrait et j'ai raison de croire qu'elle le permettra et s'attend à ce que quelqu'un propose un tel hommage à sa beauté. … Vous pouvez lui dire que je suis l'homme d'un prodigieux talent »<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Stanley Olson|titre=John Singer Sargent: His Portrait|passage=102|lieu=New York|éditeur=St. Martin’s Press|date=1986|isbn=0-312-44456-7}}</ref></blockquote>
<blockquote>« J'ai grand désir de peindre son portrait et j'ai raison de croire qu'elle le permettra et s'attend à ce que quelqu'un propose un tel hommage à sa beauté. … Vous pouvez lui dire que je suis l'homme d'un prodigieux talent »<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Stanley Olson|titre=John Singer Sargent: His Portrait|passage=102|lieu=New York|éditeur=St. Martin’s Press|date=1986|isbn=0-312-44456-7}}</ref></blockquote>


Pour l'un et l'autre, ce portrait représente une prise de risque et une chance de percer dans la haute [[société mondaine]] de Paris ou dans le milieu artistique parisien<ref name=":3" />{{,}}<ref name=":0" />. L'ascension sociale de Virginie Gautreau, en dépit de sa fortune, est en effet limitée par ses origines créoles<ref name=":0" />. Au cours de l'été 1883, Virginie Gautreau écrit à Emma Marie Allouard-Jouan, une amie commune du peintre, qu'elle est ravie du tableau<ref name=":2">{{Article|langue=en-gb|prénom1=Elizabeth L.|nom1=Block|titre=Virginie Amélie Avegno Gautreau: Living Statue|périodique=Nineteenth-Century Art Worldwide|volume=17|numéro=2|date=2018|doi=10.29411/ncaw.2018.17.2.4|lire en ligne=https://www.19thc-artworldwide.org/autumn18/block-on-virginie-amelie-avegno-gautreau-living-statue|consulté le=2021-12-21}}</ref>.
Pour l'un et l'autre, ce portrait représente une prise de risque et une chance de percer dans la haute [[société mondaine]] de Paris ou dans le milieu artistique parisien<ref name=":3" />{{,}}<ref name=":0" />. L'ascension sociale de Virginie Gautreau, en dépit de sa fortune, est en effet par ses origines<ref name=":0" />. Au cours de l'été 1883, Virginie Gautreau écrit à Emma Marie Allouard-Jouan, une amie commune du peintre, qu'elle est ravie du tableau<ref name=":2">{{Article|langue=en-gb|prénom1=Elizabeth L.|nom1=Block|titre=Virginie Amélie Avegno Gautreau: Living Statue|périodique=Nineteenth-Century Art Worldwide|volume=17|numéro=2|date=2018|doi=10.29411/ncaw.2018.17.2.4|lire en ligne=https://www.19thc-artworldwide.org/autumn18/block-on-virginie-amelie-avegno-gautreau-living-statue|consulté le=2021-12-21}}</ref>.


Celui-ci est présenté au [[Salon des artistes français|salon des artistes de 1884]] et crée le scandale<ref name=":0" />. Sa mère exige alors que le tableau soit retiré du salon<ref name=":0" />. Devant ces réactions Virginie Gautreau, retire son soutien pour l'œuvre<ref name=":2" />.
Celui-ci est présenté au [[Salon des artistes français|salon des artistes de 1884]] et crée le scandale<ref name=":0" />. Sa mère exige alors que le tableau soit retiré du salon<ref name=":0" />. Devant ces réactions Virginie Gautreau retire son soutien pour l'œuvre<ref name=":2" />.


=== Fin de vie ===
=== Fin de vie ===
Il semble qu'alors les relations mondaines de Virginie Gautreau s’éloignent d'elle<ref name=":0" /> bien que les points de vue diffèrent sur le sujet<ref name=":2" />. Elle vit séparée de son mari<ref name=":0" />. En février 1885<ref>{{Article|langue=en|titre=The Beauty of Mme Ferry: Paris Letter to the London Truth|périodique=The New York Times|date=17 Février 1885|pages=3}}</ref>, le [[The New York Times|''New York Times'']] parle de sa beauté comme d'une {{Citation|perfection plastique}}<ref name=":2" />. Elle se lance ensuite dans le théâtre en 1887 et continue une vie sociale jusqu'en 1902<ref name=":2" />.
Il semble qu'alors les relations mondaines de Virginie Gautreau s’éloignent d'elle<ref name=":0" /> bien que les points de vue diffèrent sur le sujet<ref name=":2" />. Elle vit séparée de son mari<ref name=":0" />. En février 1885<ref>{{Article|langue=en|titre=The Beauty of Mme Ferry: Paris Letter to the London Truth|périodique=The New York Times|date=17 Février 1885|pages=3}}</ref>, le [[The New York Times|''New York Times'']] parle de sa beauté comme d'une {{Citation|perfection plastique}}<ref name=":2" />. Elle se lance ensuite dans le théâtre en 1887 et continue une vie sociale jusqu'en 1902<ref name=":2" />.


Elle commande deux tableaux d'elle à [[Antonio de La Gandara]] et [[Gustave Courtois]]<ref name=":1">{{Lien web |titre=Madame Gautreau - Gustave Courtois {{!}} Musée d'Orsay |url=https://www.musee-orsay.fr/fr/oeuvres/madame-gautreau-16702 |site=www.musee-orsay.fr |consulté le=2021-12-21}}</ref>, eux aussi exposés aux salons des artistes (en 1891 pour Courtois<ref name=":1" />) mais ils ne reçoivent pas l'accueil espéré<ref name=":0" />.
Elle commande deux tableaux d'elle à [[Antonio de La Gandara]] et [[Gustave Courtois]]<ref name=":1">{{Lien web |titre=Madame Gautreau - Gustave Courtois {{!}} Musée d'Orsay |url=https://www.musee-orsay.fr/fr/oeuvres/madame-gautreau-16702 |site=www.musee-orsay.fr |consulté le=2021-12-21}}</ref>, eux aussi exposés aux salons des artistes (en 1891 pour Courtois<ref name=":1" />) mais ils ne reçoivent pas l'accueil espéré<ref name=":0" />.


<gallery style="text-align:center" mode="packed" heights="170" caption="Autres portraits">
== Galerie ==
Fichier:Madame Gautreau Drinking a Toast.jpg|''Madame Gautreau porte un toast'' par [[John Singer Sargent]] (1882-1883), [[Musée Isabella-Stewart-Gardner]], [[Boston]].
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Fichier:Sargent MadameX.jpeg|''Madame X'' par [[John Singer Sargent]], (1884), [[Metropolitan Museum of Art]]
Fichier: .|''Madame '' par [[ ]] (),
Fichier:Antoniodelagandara- Madame Pierre Gautreau 1898.jpg|''Madame Pierre Gautreau'' par [[Antonio de La Gandara]] (1898), collection privée
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Fichier:Courtois Gautreau 1891.jpg|''Madame Gautreau'' par [[Gustave Courtois]], (1891), [[musée d'Orsay]].
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== Dans la littérature ==
== Dans la littérature ==
{{Autres projets| commons = Category:Virginie Amélie Avegno Gautreau}}
La vie de Virginie Gautreau inspire le livre ''I Am Madame X'' de Gioia Diliberto, parut en 2004<ref name=":3" />.
La vie de Virginie Gautreau inspire le livre ''I Am Madame X'' de Gioia Diliberto, parut en 2004<ref name=":3" />.


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== Liens externes ==
== Liens externes ==
{{Autres projets| commons = Category:Virginie Amélie Avegno Gautreau}}
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[[Catégorie:Naissance en janvier 1859]]
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[[Catégorie:Décès à 56 ans]]
[[Catégorie:Décès à 56 ans]]

Dernière version du 6 juillet 2024 à 10:26

Virginie Gautreau
Photo de Virginie Gautreau vers 1878, l'année de son mariage.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Virginie Amélie Avegno GautreauVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Parentèle
Virginie de Ternant (en) (grand-mère)Voir et modifier les données sur Wikidata

Virginie Gautreau née Avegno le à La Nouvelle-Orléans, Louisiane, aux États-Unis et morte le à Paris, est une mondaine parisienne connue de la fin du XIXe siècle qui posa pour plusieurs tableaux.

Elle est surtout connue pour être le sujet du Portrait de Madame X, tableau de John Singer Sargent qui crée le scandale au salon des artistes de 1884.

Virginie Amélie Avegno naît dans une famille de planteurs francophones possédant la plantation Parlange à New Roads[1] près de La Nouvelle-Orléans[2]. Son père est Anatole Placide Avegno (3 juillet 1835 – 7 avril 1862) et sa mère est Marie Virginie de Ternant, famille d'aristocrate français. Sa grand-mère est Virginie de Ternant (en), fondatrice de la plantation.

Pendant la guerre de Sécession, son père Anatole Avegno (d'origine italienne) est tué à la bataille de Shiloh en 1862[3]. En 1866, elle perd son frère d'une fièvre congestive[3].

Départ en France

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En 1867, elle accompagne sa mère qui s'installe en France et s'introduisent toutes les deux dans les salons parisiens.

Virginie est vite remarquée pour sa beauté dans les milieux mondains parisiens bien que son origine américaine puisse être un obstacle[4].

En août 1878[4], elle épouse Pierre Gautreau, banquier parisien, deux fois plus âgé qu'elle[3] et figure de la « bonne société » parisienne de l'époque. De cette union naît une fille : Louise (1879–1911).

Portrait de Madame X

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Madame X (1884)
John Singer Sargent
Metropolitan Museum of Art

Un tableau beaucoup plus petit et plus intime, Madame Gautreau porte un toast, a été réalisé un an plus tôt en 1882 et a été offert par John Singer Sargent à la mère de Madame Gautreau[5].

Virginie Gautreau n'a pas commandé Le Portrait de Madame X. John Singer Sargent l'a poursuivie pour obtenir cette chance[1], contrairement à la plupart de ses portraits, pour lesquels c'était les clients qui le sollicitaient[6]. Sargent a écrit à l'une de leurs connaissances communes :

« J'ai grand désir de peindre son portrait et j'ai raison de croire qu'elle le permettra et s'attend à ce que quelqu'un propose un tel hommage à sa beauté. … Vous pouvez lui dire que je suis l'homme d'un prodigieux talent »[7]

Pour l'un et l'autre, ce portrait représente une prise de risque et une chance de percer dans la haute société mondaine de Paris ou dans le milieu artistique parisien[1],[3]. L'ascension sociale de Virginie Gautreau, en dépit de sa fortune, est en effet entravée par ses origines[3]. Au cours de l'été 1883, Virginie Gautreau écrit à Emma Marie Allouard-Jouan, une amie commune du peintre, qu'elle est ravie du tableau[4].

Celui-ci est présenté au salon des artistes de 1884 et crée le scandale[3]. Sa mère exige alors que le tableau soit retiré du salon[3]. Devant ces réactions, Virginie Gautreau retire son soutien pour l'œuvre[4].

Il semble qu'alors les relations mondaines de Virginie Gautreau s’éloignent d'elle[3] bien que les points de vue diffèrent sur le sujet[4]. Elle vit séparée de son mari[3]. En février 1885[8], le New York Times parle de sa beauté comme d'une « perfection plastique »[4]. Elle se lance ensuite dans le théâtre en 1887 et continue une vie sociale jusqu'en 1902[4].

Elle commande deux tableaux d'elle à Antonio de La Gandara et Gustave Courtois[9], eux aussi exposés aux salons des artistes (en 1891 pour Courtois[9]) mais ils ne reçoivent pas l'accueil espéré[3].

Dans la littérature

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La vie de Virginie Gautreau inspire le livre I Am Madame X de Gioia Diliberto, parut en 2004[1].

Références

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  1. a b c et d (en) Gioia Diliberto, I Am Madame X, Simon and Schuster, (ISBN 978-0-7432-4566-1, lire en ligne)
  2. New Orleans parish Birth Records 1859
  3. a b c d e f g h i et j (en) Jason Farago, « Who was the mysterious Madame X in Sargent’s portrait? », sur www.bbc.com (consulté le )
  4. a b c d e f et g (en-GB) Elizabeth L. Block, « Virginie Amélie Avegno Gautreau: Living Statue », Nineteenth-Century Art Worldwide, vol. 17, no 2,‎ (DOI 10.29411/ncaw.2018.17.2.4, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « Madame Gautreau drinking », sur Musée Isabella Gardner (consulté le )
  6. « Madame X (Madame Pierre Gautreau) », sur www.metmuseum.org (consulté le )
  7. (en) Stanley Olson, John Singer Sargent: His Portrait, New York, St. Martin’s Press, (ISBN 0-312-44456-7), p. 102
  8. (en) « The Beauty of Mme Ferry: Paris Letter to the London Truth », The New York Times,‎ , p. 3.
  9. a et b « Madame Gautreau - Gustave Courtois | Musée d'Orsay », sur www.musee-orsay.fr (consulté le ).

Liens externes

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