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« Vue du jardin de la villa Médicis à Rome (pavillon d'Ariane) » : différence entre les versions

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La '''''Vue du jardin de la Villa Médicis à Rome''''', est une huile sur toile de [[Diego Vélasquez]] peinte à Rome entre 1629 et 1631. Elle également nommé '''''Le pavillon de Ariane-Loggia de Cléopâtre''''' ou '''''Midi''''' pour la différencier de son pendant, ''''' [[Vue sur le jardin de la villa Médicis à Rome (entrée de la grotte)]] '''''.
La '''''Vue du jardin de la Villa Médicis à Rome''''', est une huile sur toile de [[Diego Vélasquez]] peinte à Rome entre 1629 et 1631. Elle également '''''Le pavillon de Ariane-Loggia de Cléopâtre''''' ou '''''Midi''''' pour la différencier de son pendant, ''[[Vue de la villa Médicis à Rome (entrée de la grotte)]]''.


== Histoire et datation ==
== Histoire et datation ==
[[Francisco Pacheco]] et [[Antonio Palomino]], expliquent qu’à l’été 1630 Velázquez s’établit à la [[Villa Médicis]], après avoir été logé dans les palais du [[Vatican]] avec l’appuie du cardinal Barberini, neveu du pape [[Urbain VIII]]<ref>Palomino, pág. 222.</ref>. Il faut également prendre en compte que ce premier voyage était un voyage d’étude. Il fit un grand prénom de dessins et de copies de sculptures gréco-romaines, ainsi que de œuvres de [[Michel Ange]], [[Raphaël]] et des maîtres vénitiens.
[[Francisco Pacheco]] et [[Antonio Palomino]], expliquent qu’à l’été 1630 s’établit à la [[ Médicis]], après avoir été logé dans les palais du [[Vatican]] avec du cardinal Barberini, neveu du pape [[Urbain VIII]]<ref>Palomino, .222.</ref>. Il faut également prendre en compte que ce premier voyage un voyage d’étude. Il fit un grand de dessins de sculptures gréco-romaines, ainsi que œuvres de [[MichelAnge]], [[Raphaël]] et maîtres vénitiens.


[[Carl Justi]] et [[Aureliano Beruete]], qui font partie des premiers biographes de Vélasquez, considérèrent que ces deux petites toiles d’« étude » auraient été réalisées à cette époque. Cependant, en 1913, Von Loga proposa de retarder la date de leur exécution au second voyage de Vélasquez, entre 1649 et 1651, en considérant que sa technique était trop avancée. Cette hypothèse fut admise par une grande partie de la critique. [[Enriqueta Harris]] ajouta que ces dernières hypothèses, admises par [[Jonathan Brown (historien de l'art)|Jonathan Brown]], prenaient en compte qu'en 1648-1649, la loggia était cachée par des travaux. De plus, elle indique que lorsque Vélasquez aborda ces toiles, il devait connaître les paysages de [[Claude de Lorraine]] et ses dessins d'après nature, qui sont datés entre 1640 et 1645<ref>Brown, {{p.}}204-205. Para un estado de la cuestión, Morán-Sánchez Quevedo, {{p.}}104.</ref>.


Face à cette interprétation, López-Rey est presque le seul à maintenir sa datation vers 1630, alléguant des raisons biographiques. Des sources concordantes indiquent que Vélasquez logea lors de son premier voyage à la villa Médicis ; d'autres sources signalent les ressemblances entre ces toiles et des paysages tels que ceux de ''[[La Tunique de Joseph]]'' dont la date de réalisation à cette époque est certaine<ref>López-Rey, {{p.}}112.</ref>. En fin de compte, les études techniques réalisées par le musée du Prado, confirment une date d'exécution vers 1630<ref>Garrido, {{p.}}205-217.</ref>. Cette analyse prend notamment en compte une préparation identique entre ces toiles et celle de la Sibylle dont la date d’exécution est connue<ref>Garrido, {{p.}}205-217.</ref>.
[[Carl Justi]] et [[Aureliano Beruete]], qui font parti des premiers biographes de Velazquez, considérèrent que ces deux petites toiles d’« étude » auraient été réalisée à cette époque. Cependant, en 1913, Von Loga proposa de retarder la date de leur exécution au second voyage de Velazquez, enter 1649 et 1651, en considérant que sa technique était trop avancée. Cette hypothèse fut admise par une grande partie de la critique. [[Enriqueta Harris]] ajouta que ces dernières hypothèses, admises par [[Jonathan Brown]], prennait en compte qu'en 1648-1649, la « loggia » était cachée par des travaux. De plus, elle indique que lorsque Velasquez aborda ces toiles, il devait connaître les paysages de [[Claude de Lorraine]] et ses dessins d'après nature, qui sont datés entre 1640 et 1645<ref>Brown, págs. 204-205. Para un estado de la cuestión, Morán-Sánchez Quevedo, pág. 104.</ref>.


La toile pourrait faire partie de quatre petits paysages achetés à Vélasquez pour le roi d'Espagne [[Philippe IV d'Espagne|Philippe IV]] par Jerónimo de Villanueva<ref>López-Rey, {{p.}}108. </ref>. En 1666, elle fut inventoriée à l'[[Alcázar de Madrid]], avec son pendant, « L'entrée de la grotte ». Après l'incendie de l'Alcazar en 1734, la toile intégra le [[palais du Buen Retiro]], où elle fut inventoriée comme œuvre de [[Juan Bautista Martínez del Mazo]], artiste mineur, en 1789 et 1794. En 1819, elle intégra le musée du Prado.
Face à cette interprétation, López-Rey est presque le seul à maintenir sa datation vers 1630, alléguant des raison biographiques. Des sources concordantes indiquent que Velazquez se logea lors de son premier voyage à la Villa Médicis ; d'autres sources signalent les ressemblances entre ces toiles et des paysages tels que ceux de ''[[La Tunique de Joseph]]'' dont la date de réalisation à cette époque est certaine<ref>López-Rey, pág. 112.</ref>. En fin de comptes, les études techniques réalisées par le musée du Prado, confirment une date d'exécution vers 1630<ref>Garrido, págs. 205-217.</ref>. Cette analyse prend notamment en compte une préparation identique entre ces toiles et celle de la Sibylle dont la date d’exécution est connue<ref>Garrido, págs. 205-217.</ref>.

La toile pourrait faire partie de quatre petits paysages achetés à Velazquez pour [[Philippe IV d'Espagne]] par Jerónimo de Villanueva<ref>López-Rey, pág. 108.</ref>. En 1666, elle fut inventoriée à l'[[Alcázar de Madrid]], avec son pendant, l'entrée de la grotte. Après l'incendie de l'Alcazar en 1734, la toile intégra le [[Palais du Buen Retiro]], où elle fut inventoriée comme œuvre de [[Juan Bautista Martínez del Mazo]], artiste mineur, en 1789 et 1794. En 1819, elle intégra le musée du Prado.


== Le thème et la technique ==
== Le thème et la technique ==
L'œuvre représente une vue d'un jardin de la [[Villa Médicis]] à [[Rome]], par une [[serlienne]] qui abrite une copie d’une sculpture grecque ''Ariane endormie'', ressemblant à celle rapporté à Madrid par Velázquez lors de son second voyage en Italie. La serlienne fait office de balcon ouvert sur un paysage duquel se détachent des cyprès, illuminés par un soleil de midi qui transparaît à travers les branches denses des arbres du jardin. La lumière est intense et rend les silhouettes des personnages vaporeuses rend les personnages. Ceux-ci sont si légèrement dessinés que le fond transparaît au travers d’eux..
L'œuvre représente une jardin de la [[Villa Médicis]] à [[Rome]], une [[serlienne]] qui abrite copie d’une sculpture grecque ''Ariane endormie'', ressemblant à celle à Madrid par lors de son second voyage en Italie. La serlienne fait office de balcon ouvert sur un paysage duquel se détachent des cyprès, illuminés par un soleil de midi qui transparaît à travers les branches denses des arbres du jardin. La lumière est intense et rend les silhouettes des personnages vaporeuses. Ceux-ci sont si légèrement dessinés que le fond transparaît au travers d’eux.


[[Fichier:Giardini di villa medici, serliana 01.JPG|vignette|Vue actuelle du ''Pavillon d'Ariane'' ou ''Loggia de Cléopâtre'' dans les jardins de la Villa Médicis à Rome.]]
Mais la partie la plus importante de cette toile est probablement la technique qu'utilisa Velasquez. La peinture de paysages était considérée comme un genre mineur dans la « hiérarchie des genres» qui faisait de la peinture historique le plus important des genres. À l'arrivée de Velazquez à Rome, certains artistes français et italiens peignaient des paysages classiques (par exemple [[Claude de Lorraine]] ou [[Nicolas Poussin]]). Les toiles représentaient généralement des personnages qui justifiaient l'ample développement du paysage. Cependant, Velazquez s'était intéressé au paysage très tôt. Déjà dans ses premiers portraits équestres du roi, exposés en 1625 rue Mayor à Madrid, les paysages étaient, selon son beau-père [[Francisco Pacheco]], fait d'après nature<ref>Pacheco, pág. 527.</ref>.


Mais la partie la plus importante de cette toile est probablement la technique qu'utilisa Vélasquez. La peinture de paysages était considérée comme mineure dans la « hiérarchie des genres » qui faisait de la peinture historique le plus important des genres. À l'arrivée de Vélasquez à Rome, certains artistes français et italiens peignaient des paysages classiques (par exemple [[Claude Gellée|Claude Lorrain]] ou [[Nicolas Poussin]]). Les toiles représentaient généralement des personnages qui justifiaient l'ample développement du paysage. Cependant, Vélasquez s'était intéressé au paysage très tôt. Déjà dans ses premiers portraits équestres du roi, exposés en 1625 rue Mayor à Madrid, les paysages étaient, selon son beau-père [[Francisco Pacheco]], fait d'après nature<ref>Pacheco, {{p.}}527.</ref>.
La nouveauté était que Velazquez installa son [[chevalet]] dehors pour peindre directement à l'huile un paysage ; ce que seuls des artistes hollandais établis à Rome avaient fait à cette époque, pour des croquis rapides, toujours au crayon, à la plume ou à l'aquarelle, comme plus tard Claude de Lorraine le fit dans ses célèbres études d'après nature.


La nouveauté était que Vélasquez installa son [[Chevalet (peinture)|chevalet]] dehors pour peindre directement à l'huile un paysage ; ce que seuls des artistes hollandais établis à Rome avaient fait à cette époque, pour des croquis rapides, toujours au crayon, à la plume ou à l'aquarelle, comme plus tard Claude Lorrain le fit dans ses célèbres études d'après nature.
C'est ce caractère d'étude ou croquis d'après nature, par la légèreté des coups de pinceaux avec lesquels il ébauche à peine les formes, et le fait d'avoir peint « en plein air » firent que ces cadres furent mis en relation avec les [[impressionniste]]s.

C'est ce caractère d'étude ou croquis d'après nature, par la légèreté des coups de pinceaux avec lesquels il ébauche à peine les formes, et le fait d'avoir peint « [[peinture sur le motif|en plein air]] » firent que ces cadres furent mis en relation avec les [[impressionniste]]s.


== Références ==
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=== Articles connexes ===
{{Portail|peinture|XVIIe siècle|Rome|Espagne}}
* [[Villa Médicis dans la peinture]]

=== Liens externes ===
{{Liens}}

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[[Catégorie:Tableau du XVIIe siècle]]
[[Catégorie:Tableau de Diego Vélasquez]]
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[[Catégorie:Œuvre de Diego Vélasquez au musée du Prado]]

[[es:El Pabellón de Cleopatra-Ariadna]]
[[it:Padiglione di Arianna nel giardino di Villa Medici a Roma]]

Dernière version du 18 mai 2024 à 01:53

Vue du jardin de la villa Médicis
à Rome
Artiste
Date
vers 1630
Type
Technique
Dimensions (H × L)
44,5 × 38,5 cm
No d’inventaire
P001211Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

La Vue du jardin de la Villa Médicis à Rome, est une huile sur toile de Diego Vélasquez peinte à Rome entre 1629 et 1631. Elle est également nommée Le pavillon de Ariane-Loggia de Cléopâtre ou Midi pour la différencier de son pendant, Vue sur le jardin de la villa Médicis à Rome (entrée de la grotte).

Histoire et datation

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Francisco Pacheco et Antonio Palomino, expliquent qu’à l’été 1630 Vélasquez s’établit à la villa Médicis, après avoir été logé dans les palais du Vatican avec l’appui du cardinal Francesco Barberini, neveu du pape Urbain VIII[1]. Il faut également prendre en compte que ce premier voyage fut un voyage d’étude. Il fit un grand nombre de dessins de sculptures gréco-romaines, ainsi que d'œuvres de Michel-Ange, Raphaël et de maîtres vénitiens.

Carl Justi et Aureliano Beruete, qui font partie des premiers biographes de Vélasquez, considérèrent que ces deux petites toiles d’« étude » auraient été réalisées à cette époque. Cependant, en 1913, Von Loga proposa de retarder la date de leur exécution au second voyage de Vélasquez, entre 1649 et 1651, en considérant que sa technique était trop avancée. Cette hypothèse fut admise par une grande partie de la critique. Enriqueta Harris ajouta que ces dernières hypothèses, admises par Jonathan Brown, prenaient en compte qu'en 1648-1649, la loggia était cachée par des travaux. De plus, elle indique que lorsque Vélasquez aborda ces toiles, il devait connaître les paysages de Claude de Lorraine et ses dessins d'après nature, qui sont datés entre 1640 et 1645[2].

Face à cette interprétation, López-Rey est presque le seul à maintenir sa datation vers 1630, alléguant des raisons biographiques. Des sources concordantes indiquent que Vélasquez logea lors de son premier voyage à la villa Médicis ; d'autres sources signalent les ressemblances entre ces toiles et des paysages tels que ceux de La Tunique de Joseph dont la date de réalisation à cette époque est certaine[3]. En fin de compte, les études techniques réalisées par le musée du Prado, confirment une date d'exécution vers 1630[4]. Cette analyse prend notamment en compte une préparation identique entre ces toiles et celle de la Sibylle dont la date d’exécution est connue[5].

La toile pourrait faire partie de quatre petits paysages achetés à Vélasquez pour le roi d'Espagne Philippe IV par Jerónimo de Villanueva[6]. En 1666, elle fut inventoriée à l'Alcázar de Madrid, avec son pendant, « L'entrée de la grotte ». Après l'incendie de l'Alcazar en 1734, la toile intégra le palais du Buen Retiro, où elle fut inventoriée comme œuvre de Juan Bautista Martínez del Mazo, artiste mineur, en 1789 et 1794. En 1819, elle intégra le musée du Prado.

Le thème et la technique

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L'œuvre représente une partie du jardin de la Villa Médicis à Rome, avec la vue d'une serlienne qui abrite la copie d’une sculpture grecque Ariane endormie, ressemblant à celle rapportée à Madrid par Vélasquez lors de son second voyage en Italie. La serlienne fait office de balcon ouvert sur un paysage duquel se détachent des cyprès, illuminés par un soleil de midi qui transparaît à travers les branches denses des arbres du jardin. La lumière est intense et rend les silhouettes des personnages vaporeuses. Ceux-ci sont si légèrement dessinés que le fond transparaît au travers d’eux.

Vue actuelle du Pavillon d'Ariane ou Loggia de Cléopâtre dans les jardins de la Villa Médicis à Rome.

Mais la partie la plus importante de cette toile est probablement la technique qu'utilisa Vélasquez. La peinture de paysages était considérée comme mineure dans la « hiérarchie des genres » qui faisait de la peinture historique le plus important des genres. À l'arrivée de Vélasquez à Rome, certains artistes français et italiens peignaient des paysages classiques (par exemple Claude Lorrain ou Nicolas Poussin). Les toiles représentaient généralement des personnages qui justifiaient l'ample développement du paysage. Cependant, Vélasquez s'était intéressé au paysage très tôt. Déjà dans ses premiers portraits équestres du roi, exposés en 1625 rue Mayor à Madrid, les paysages étaient, selon son beau-père Francisco Pacheco, fait d'après nature[7].

La nouveauté était que Vélasquez installa son chevalet dehors pour peindre directement à l'huile un paysage ; ce que seuls des artistes hollandais établis à Rome avaient fait à cette époque, pour des croquis rapides, toujours au crayon, à la plume ou à l'aquarelle, comme plus tard Claude Lorrain le fit dans ses célèbres études d'après nature.

C'est ce caractère d'étude ou croquis d'après nature, par la légèreté des coups de pinceaux avec lesquels il ébauche à peine les formes, et le fait d'avoir peint « en plein air » firent que ces cadres furent mis en relation avec les impressionnistes.

Références

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  1. Palomino, p. 222.
  2. Brown, p. 204-205. Para un estado de la cuestión, Morán-Sánchez Quevedo, p. 104.
  3. López-Rey, p. 112.
  4. Garrido, p. 205-217.
  5. Garrido, p. 205-217.
  6. López-Rey, p. 108.
  7. Pacheco, p. 527.

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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