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Mohammed ben Arafa

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Mohammed ben Arafa
(ar) مُحَمَّد بَن عَرَفَة
Illustration.
Mohammed ben Arafa, tête tournée dans la voiture au début des années 1950.
Titre
Sultan du Maroc
Titre non reconnu par l'État marocain
[1]
(2 ans, 1 mois et 11 jours)
Couronnement
Prédécesseur Sidi Mohammed ben Youssef
(futur roi Mohammed V)
Successeur Sidi Mohammed ben Youssef
Biographie
Dynastie Alaouite
Nom de naissance Mohammed ben Arafa el-Alaoui[réf. nécessaire]
Date de naissance Vers 1886
Lieu de naissance Fès (Maroc)
Date de décès
Lieu de décès Nice (France)
Père Moulay Arafa[2]
Mère Lalla Noufissa el-Glaoui
Conjoint Lalla Hania bint Muley Ismail Ben Sultan Mohamed Ben Abderahman
Enfants Moulay Ahmed, Muley Mhamed, Lalla Halima, Lalla Meriem, Lalla Zahra

Mohammed ben Arafa Mohammed ben Arafa
Monarques du Maroc

Sidi Mohammed ben Arafa[3], né le à Fès et mort le à Nice, est un sultan que la France plaça brièvement sur le trône de l'Empire chérifien après en avoir chassé le le sultan Sidi Mohammed ben Youssef (futur roi Mohammed V). Il y reste jusqu'à sa date d'abdication le , avant le retour triomphal, revenu de son lieu d'exil (Madagascar) de Ben Youssef le , qui est considéré par les autorités marocaines comme date de l'indépendance, théoriquement reconnue par la France le .

Ce sultan éphémère est « connu au Maroc sous le simple nom de Mohammed ben Arafa, comme s'il était issu d'une famille […] ordinaire [de Fès], où les patronymes « Ben » sont légion, [alors qu'il] est de fait l'héritier d’une lignée on ne peut plus chérifienne et royale »[2]. Par ailleurs, des historiens tels Charles-André Julien ou Michel Abitbol, bien qu'il porte le nom du prophète musulman, ont fait le choix de l'appeler Moulay [Mohammed] ben Arafa (plutôt que, de façon traditionnelle, Sidi Mohammed ben Arafa, comme Joseph Luccioni et Roger Gruner).

Naissance et filiation

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Mohammed ben Arafa[3] est issu, du côté de son père, d'une lignée chérifienne et royale alaouite, d'où le fait qu'il s'appelle Sidi Mohammed ben Arafa et non juste Mohammed ben Arafa. Il est en effet le fils de Moulay Arafa[2], lui-même fils du sultan Sidi Mohammed ben Abderrahmane[4] (dit ultérieurement « Mohammed IV ») ; et donc le neveu du sultan Moulay Hassan ben Mohammed[4] (dit ultérieurement « Hassan Ier ») et le cousin des sultans Moulay Abd el-Aziz, Moulay Abd el-Hafid et Moulay Youssef, qui sont les fils de ce dernier et se sont succédé sur le trône.

Né le à Fès[2], qui était alors la capitale des Alaouites, il est aussi, du côté de sa mère Lalla Noufissa el-Glaoui, d'ascendance Glaoua[2]. Cette dernière est la cousine de Madani el-Glaoui, le frère de Thami el-Glaoui[2].

Vie familiale

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Sidi Mohammed ben Arafa est l'époux de Lalla Hania Bent Muley Ismail Ben Sultan Mohamed Ben Abderahman.

De l'accession au trône à la chute

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Sidi Mohammed ben Arafa fut placé le [5],[6] sur le trône de l'Empire chérifien — dont fut destitué son petit-cousin le sultan Sidi Mohammed ben Youssef (futur roi Mohammed V) — par les autorités françaises, qui assuraient un protectorat dans l'Empire depuis le traité de Fès de 1912. Le général Augustin Guillaume, résident général au Maroc depuis 1951, en conflit ouvert avec Ben Youssef, qui soutenait les revendications indépendantistes, mena campagne avec les colons français et certaines autorités marocaines — notamment Thami el-Glaoui, pacha de Marrakech — en vue de le renverser. Le sultan, intronisé depuis 1927, fut finalement arrêté et envoyé en exil par avion[6], tandis que les oulémas de Fès, malgré son refus d'abdication, reconnurent Ben Arafa à sa place[6].

Son court règne fut marqué par l'accroissement des violences et la radicalisation des nationalistes, qui refusèrent de le reconnaître pendant l'éloignement forcé de Ben Youssef en Corse puis à Madagascar. Il échappa le à une tentative d'assassinat de la part d'Allal ben Abdallah. Son pouvoir, limité par l'autorité du résident général (le général Guillaume puis, à partir de 1954, Francis Lacoste) et l'influence du pacha de Marrakech, fut aussi affecté par la radicalisation des colons dont les ultras fondèrent « Présence française ».

Son manque de légitimité et de popularité auprès de la population marocaine, l'aggravation des violences en liaison avec celles en Tunisie et avec la guerre d'Algérie, conduisirent les autorités françaises à envisager sa destitution et le retour de Ben Youssef deux ans plus tard. Gilbert Grandval, qui venait d'être nommé résident général, décida de rencontrer le grand vizir Mohammed el-Mokri. Ce dernier s'envola pour la France, où il rencontra Grandval à Vichy et lui fit comprendre que Ben Arafa était prêt à partir face à l'agitation populaire qui s'étendait à travers le pays. La question du trône fut posée, et les discussions permirent d'envisager le retour de Ben Youssef au pouvoir. Le 1er octobre 1955, Ben Arafa abdiqua[1].

Le retour triomphal de Ben Youssef au Maroc, le , après les accords de La Celle-Saint-Cloud, marqua à la fois la fin du court règne de Ben Arafa et le retour à la pleine souveraineté, officialisé le 2 mars 1956 par la fin du protectorat français, mais aussi espagnol (sur des zones d'influence encadrant celle de la France, et ce, depuis également 1912).

Exil et décès

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Après avoir abdiqué début , Ben Arafa se rendit à Tanger[1], dont le statut à l'époque était celui d'une ville internationale ; lorsque celle-ci réintégra le Maroc, il partit à Nice, où il fut somptueusement logé par les autorités françaises. Il devint de plus en plus solitaire, surtout après la mort de sa femme, et ne parla jamais, que l'on sache, de ce qui l'avait amené à collaborer à la destitution de son petit-cousin Ben Youssef. Tenu pour un traître, son retour au Maroc lui fut interdit. Vers la fin des années 1960, il s'installa à Beyrouth mais, après un vol où des bandits lui soutirèrent son ancien sceau royal, il rentra à Nice, où il mourut le [2].

Notes et références

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  1. a b et c Gruner 1984, p. 203.
  2. a b c d e f et g « L'autre Mohammed VI », sur Zamane.ma, (consulté le ).
  3. a et b « Ben » signifie « fils de », et « Arafa » se rapporte à son père Moulay Arafa (cf. Zamane, octobre 2012).
  4. a et b Souleïman Bencheikh, « Petits crimes entre Alaouites », sur Telquel.ma, (consulté le ).
  5. L'Année politique, économique, sociale et diplomatique en France, Paris, Presses universitaires de France, (lire en ligne), p. 704.
  6. a b et c Lugan 2011, p. 308.

Bibliographie

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Vidéographie

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Liens externes

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