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Troisième genre

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Anna P., qui vécut de nombreuses années sous une identité d'homme, prise en photo pour le livre de Magnus Hirschfeld, Sexual Intermediates, en 1922.

Les termes de troisième sexe ou troisième genre qualifient soit un individu considéré comme n'étant ni femme ni homme, ou à la fois femme et homme, ou relevant d’une catégorie dite neutre ; soit un individu appartenant à une troisième catégorie sociale dans des sociétés dont la culture connaît trois genres ou plus.

L'état de n'être ni femme ni homme peut faire référence au sexe biologique, au rôle traditionnel des sexes, à l'identité sexuelle ou à l'orientation sexuelle. Selon différentes cultures, le troisième sexe peut désigner un état intermédiaire entre la femme et l'homme ou une appartenance simultanée aux deux sexes, l'état de neutralité, la capacité à changer de sexe, ou encore une catégorie complètement séparée de femme et d’homme. Cette dernière interprétation est considérée comme la plus stricte. Selon les époques ou les contextes, le terme troisième sexe peut être utilisé pour désigner les personnes travesties, les personnes transgenres[1], voire les homosexuels dans leur ensemble[2].

Ce terme a été utilisé pour décrire les chamanes, sipiniit[3] et enfants inversement socialisés dans la culture inuit[4], les Hijra d'Inde et du Pakistan[5], les Raerae de Polynésie, les vierges sous serment des Balkans[6], entre autres, et il est utilisé par certains de ces groupes pour se décrire eux-mêmes. Dans le monde occidental, les homosexuels, transgenres et intersexes ont été décrits comme faisant partie d'un troisième sexe, bien que certains contestent cette qualification.

Le terme « troisième » est habituellement compris comme « autre ». Certains anthropologues et sociologues en ont décrit un quatrième[7], un cinquième[8] ou de nombreux autres parfois qualifiés de « surnuméraires »[9].

Troisième genre dans les sociétés contemporaines

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Hijra de New Delhi en 1994.

Les Hijra[10] d'Inde et du Bangladesh sont probablement les représentants du troisième sexe les mieux connus et les plus nombreux du monde contemporain. La coopérative de santé The Humsafar Trust de Bombay estime leur nombre à 5 à 6 millions en Inde. À d'autres endroits, ils sont connus sous le nom de Aravani/Aruvani ou Jogappa. Dans certaines langues (dont l'anglais, une des langues officielles de l'Inde), ils peuvent être appelés eunuques, quoiqu'ils ne soient pas nécessairement castrés. Ils peuvent être nés intersexués ou avoir des organes génitaux mâles, s'habillent à la façon des femmes et se voient généralement eux-mêmes comme ni hommes ni femmes. Environ 8 % des hijras visitant la clinique de l'institut Humsafar sont des nirwaan (castrés). La photographe britannique Dayanita Singh écrit, à propos de son amitié avec Mona Ahmed, un hijra :

« Quand je lui demandai une fois, si elle voulait aller à Singapour pour faire une opération de changement de sexe, elle me répondit : « Vous ne comprenez vraiment pas. Je suis un troisième sexe, pas un homme essayant de devenir une femme. Le problème vient de votre société, qui ne reconnait que deux sexes[11] »

— Dayanita Singh, Mona Ahmed, Myself Mona Ahmed

En plus du rôle féminin des hijra, qui est très répandu en Inde, quelques occurrences de l'institutionnalisation de « femmes masculines » ont été notées dans l'Inde moderne. Parmi les Gaddi, vivant au pied de l'Himalaya, certaines filles adoptent le rôle de sadhin, renoncent au mariage, s'habillent et travaillent comme des hommes, mais gardent des noms féminins[12]. Un anthropologue de la fin du XIXe siècle a noté l'existence d'un rôle similaire dans les Madras, celui de basivi[13]. Cependant, l'historien Walter Penrose conclut que dans les deux cas, « leur statut est plus transgenre que troisième genre »[14].

Des associations de Hijra ont fait campagne pour la reconnaissance d'un troisième sexe[15] et, en 2005, les formulaires de demandes de passeports indiens ont été mis à jour et se sont mis à proposer trois choix de sexe : M, F et E (pour masculin, féminin, eunuque)[16]. Le , la Cour suprême de l'Inde a reconnu l'existence d'un troisième sexe, obligeant légalement le pouvoir fédéral et les États du pays à accorder aux transgenres et eunuques les mêmes droits sociaux qu'au reste de la population[17].

En Thaïlande, les khatoeys[18] (dames-garçons) sont considérés de différentes façons par les khatoeys eux-mêmes et par les membres du public. Le chercheur Sam Winter[19] informe que le public thaïlandais les voit à 50 % comme des hommes ayant un esprit de femme, à 35 % comme un troisième sexe et à 15 % comme des femmes nées dans un corps d'homme. Quant aux khatoeys, ils se définissent à 45 % comme femme, à 36 % comme « un deuxième genre de femme » et à 11 % comme « khatoey » (non-homme).

En 2004, l'école de technologie de Chiang Mai a réservé un espace de toilettes séparé pour les khatoeys, montrant sur la porte les symboles masculin et féminin entremêlés[20]. Dans le reste de l'école, les khatoeys doivent porter des vêtements masculins mais peuvent porter des coupes de cheveux féminines.

Les Bugis reconnaissent cinq sexes[21] : masculin, féminin, androgyne (bissu), homme travesti (calabai) et femme travestie (calalai)

Monde occidental

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Les vierges sous serment ou vierges jurées sont des femmes albanaises qui ont choisi de vivre comme des hommes, au sein de la société patriarcale traditionnelle albanaise. Elles ont fait vœu de chasteté et elles portent actuellement uniquement des vêtements masculins. En contrepartie de ce vœu, elles bénéficient de nombre d'avantages traditionnellement réservés aux hommes. Ce fait est surtout visible en Albanie, mais il a aussi pu être observé dans d'autres pays des Balkans occidentaux, comme au Kosovo, en Macédoine, en Serbie ou au Monténégro.

Le cas des vierges sous serment fait l'objet d'un film homonyme (en italien : Vergine giurata), inspiré d'un roman de l'Albanaise Elvira Dones, écrit et réalisé par Laura Bispuri et sorti en 2015.

XVIIIe et XIXe siècles

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Certains auteurs suggèrent qu'un troisième sexe a pu exister en Angleterre autour de 1700[22]. Ce troisième sexe aurait été constitué par la sous-culture des employés masculins efféminés d'établissements de prostitution appelés molly house, à une époque de très grande hostilité à l'égard des hommes efféminés ou homosexuels. Ces personnes se décrivirent elles-mêmes comme appartenant à un troisième sexe au moins à partir des années 1860 avec les écrits de Karl Heinrich Ulrichs[23], et jusqu'à la fin du XIXe siècle avec Magnus Hirschfeld[24], John Addington Symonds[25], Edward Carpenter[26], Minna Wettstein-Adelt (sous le pseudonyme de Aimée Duc)[27] et d'autres. Ces écrivains se décrivaient eux-mêmes, ainsi que les autres personnes de leur condition, comme un sexe « inversé » ou « intermédiaire » faisant l'expérience d'un désir homosexuel, dont ils appelaient par leurs écrits à une plus grande acceptation sociale[28]. Plusieurs de ces auteurs, pour défendre leur cause, citaient des exemples similaires dans la littérature grecque classique et dans la littérature sanskrite.

En français, on trouve l'expression sous la plume de Théophile Gautier dans Mademoiselle de Maupin, qui fait dire au personnage éponyme dans une de ses lettres à son amie Graciosa "Je suis d'un troisième sexe qui n'existe pas encore". Le personnage se décrit comme l'alliance d'un corps et d'un cœur de femme, et de l'esprit et la force d'un homme.

Dans l'Allemagne de Guillaume II, les mots drittes Geschlecht (« troisième sexe ») et Mannweib (« homme-femme ») étaient également utilisés pour décrire les féministes, surtout par leurs opposants[29] et quelquefois par les féministes elles-mêmes. En 1899, le roman Das dritte Geschlecht d'Ernst Ludwig von Wolzogen décrit les féministes comme « neutres » avec des caractéristiques extérieures féminines et une âme mâle défectueuse.

XXe siècle

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Au cours des XIXe et XXe siècles, le terme de « troisième sexe » a été une façon de décrire les homosexuels et les non-conformistes. En Allemagne, Karl Heinrich Ulrichs, qui se bat pour que l'homosexualité ne soit plus considérée comme une maladie, plaide pour la reconnaissance des droits des homosexuels en tant que « troisième sexe » ; il appelle les homosexuels les « uraniens », et les définit comme des personnes possédant « une âme de femme dans un corps d'homme ». Magnus Hirschfeld, fondateur du mouvement homosexuel allemand, reprend les conceptions de Ulrichs[30]. Par la suite, après les mouvements en faveur des droits des homosexuels dans les années 1970, s'est opérée une plus grande séparation des concepts d'orientation sexuelle et d'identité de genre. Le terme de troisième sexe a alors été récupéré par les mouvements de défense des homosexuels. Avec les mouvements qui ont suivi, le féminisme, le mouvement transgenre et la théorie Queer, certaines autres personnes se sont également mises à se décrire comme appartenant à un troisième sexe[31].

Époque contemporaine dans le monde occidental

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Un mouvement social bien connu de personnes présentant un corps masculin mais ne s'identifiant pas aux deux genres les plus usuels est le Radical Faeries. D'autres identités modernes recoupant ce même concept, utilisées notamment en langue anglaise (mais non seulement), sont : pangenres ou bigenre en plus des déjà connus androgyne et intergenre. On parle aussi, par exemple, de personnes de genre fluide, c'est-à-dire dont l'identité de genre peut fluctuer d'une façon assez marquée selon le jour ou les circonstances, et des personnes agenres ou neutrois, qui ne s'identifient pas par rapport aux genres binaires ou qui ont le sentiment d'avoir une identité de genre neutre. Toutes ces identités sont dites des identités "non-binaires", dont le terme genderqueer est aussi un synonyme approximatif[32].

Le terme de transgenre, qui est souvent utilisé pour faire référence aux personnes qui changent de genre, est également utilisé pour décrire des personnes qui ne s'identifient ni au sexe masculin ni au sexe féminin. On peut citer son utilisation sur les formulaires de la Harvard Business School[33].

Chronologie contemporaine

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Entre 2011 et 2013, l'Allemagne, le Portugal, le Népal le Royaume-Uni et l'Uruguay ont pris des décisions permettant d'ajouter une catégorie « transgenre » ou « X » (signifiant indéterminé ou autre) aux passeports[34].

Le , est votée en Allemagne une loi permettant aux enfants nés intersexués d'être enregistrés comme de sexe « indéterminé » (unbestimmt)[35],[36]. La loi entre en vigueur le 1er novembre suivant.

Le , la Haute Cour d'Australie autorise l'enregistrement d'une personne à l'état civil comme de « genre neutre »[37]. Norrie May-Wellby est donc la première personne reconnue dans le pays comme appartenant au sexe neutre[38].

Le , la Cour suprême de l'Inde ordonne la création d'un 3e genre : « neutre » (nota : sexe se dit genre en langue anglaise). Toutefois, il est notable que la même cour confirme que l'homosexualité est un crime selon la loi indienne.

En août 2015, en France, le tribunal de grande instance de Tours a ordonné à la mairie de réécrire l'acte de naissance d'une personne en stipulant « neutre » dans la case sexe[39]. Cette décision a été rapidement cassée, par arrêt du , la Cour de cassation constatant que la loi française s'oppose à la détermination d'un troisième sexe. Néanmoins, en droit français, une case d'un formulaire peut être laissée vide, ce qui signifie non renseigné ou indéterminé, comme l'a entériné la cour de cassation, confirmant ce qu'a relevé la cour d'appel d'Orléans, en chambres réunies.

En novembre 2017, le Tribunal constitutionnel fédéral allemand demande aux députés de voter une loi permettant la mention d'un troisième sexe[40]. En vertu d'une loi du 18 décembre 2018, entrée en vigueur le 22 décembre suivant, il est maintenant possible d'inscrire un enfant intersexué comme soit "féminin", soit "masculin", soit "divers" soit sans indication de sexe. La loi prévoit également une procédure permettant aux personnes intersexuées de choisir entre une de ces options plus tard (et de changer éventuellement de prénom à cette occasion)[41].

Le la cour constitutionnelle belge censure un projet de loi « transgenre » du 25 juin 2017 qui entendait limiter à 2 cases, homme ou femme, les identifications de genre. Ce projet de loi était en réaction à des revendications anciennes d'instaurer une 3e case[42]. Depuis, tous les formulaires belges doivent présenter 1 case à cocher parmi 3 « Sexe : Homme Femme Autre » (la terminologie genre au lieu de sexe, n'est pas pratiquée), c'est le cas par exemple du formulaire de santé publique de localisation du voyageur, obligatoire pour toute personne entrant sur le territoire belge (quelle que soit sa nationalité et sa résidence)[43].

Cultures indigènes d'Amérique du Nord

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Les cultures indigènes d'Amérique du Nord utilisent également plusieurs sexes[44]. Les identités de genre non conformistes sont appelées collectivement « Deux-Esprits ». Des exemples individuels se trouvent par exemple chez les peuples Winkte de la culture Lakota, les ninauposkitzipxpe (« femmes à cœur d'homme ») de la communauté amérindienne Pieds-Noirs).

Plusieurs universitaires ont débattu de la nature de ces catégories, ainsi que sur la définition d'un troisième sexe. Les différents chercheurs ont caractérisé les personnes Deux-Esprits comme transgenre, genres mélangés, genre intermédiaire ou comme un troisième ou un quatrième genre distincts des hommes et femmes. Ceux (comme Will Roscoe) qui penchent pour la dernière hypothèse indiquent que des rôles sociaux mélangés, intermédiaires ou trans ne peuvent pas être compris comme vraiment représentant un troisième genre. Un compte-rendu de la question a été donnée par l'anthropologue Jean-Guy Goulet (1996).

Cultures indigènes d'Amérique centrale

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Chez les Zapotèques de L’État d’Oaxaca (Mexique), la tradition précolombienne des Muxhe - homme adoptant, dès l’enfance, les activités, manières voire les habits des femmes-, existe toujours et est socialement acceptée voire valorisée.

En Océanie, notamment en Polynésie, on trouve dans plusieurs cultures des personnes assignées hommes à la naissance et qui adoptent une apparence féminine et prennent part aux activités traditionnellement dévolues aux femmes. Dans les langues polynésiennes, le terme fakafafine (et ses variantes) signifie « à la manière des femmes »[45].

On les retrouve aux Tonga (fakafefine et fakaleiti), aux Samoa (fa'afafine), à Wallis-et-Futuna (fakafafine), à Niue (fakafifine), aux Kiribati et à Tuvalu (binabinaaine), ou encore en Polynésie française et à Hawaï (mahu et rae rae), 'akava'ine aux îles Cook. Aux Fidji, on trouve également un troisième genre similaire, les vakasalewalewa[46].

Initialement décrites comme des « hommes efféminés », comparées aux berdaches ou bien classées comme ayant un troisième genre, ces personnes sont aujourd'hui décrites par l'anthropologue Niko Besnier comme étant à la frontière entre les genres (liminalité) masculin et féminin[47]. Aujourd'hui, certaines de ces personnes se reconnaissent dans la catégorisation occidentale « transgenre », tandis que d'autres utilisent leur propre dénomination. En 2010, la militante fakafifine Phylesha Brown-Acton a créé l'acronyme MVPFAFF[Note 1] pour regrouper les différentes identités de genre d'Océanie[48].

Ces identités de genre sont un phénomène ancien  ; elles ont survécu à la colonisation et à la christianisation et sont très vivantes au XXIe siècle[46].

Troisième sexe dans les sociétés historiques

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Mésopotamie

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Dans la mythologie mésopotamienne, qui compte parmi les productions les plus anciennes connues de l'humanité, il y a une référence à un type de personnes qui ne sont ni hommes ni femmes. Selon le mythe de création sumérien retrouvé sur une tablette du second millénaire, la déesse Ninhursag présente un corps n'ayant ni organes génitaux mâles, ni organes génitaux femelles. Sa place dans la société, assignée par Enki, est d'être « face au roi ». Dans le mythe akkadien de Atrahasis (vers -1700), Enki demande à Nintu, la déesse de la naissance, d'établir une troisième catégorie de personnes, en addition aux hommes et aux femmes, qui comprendrait les démons qui volent les jeunes enfants, les femmes infertiles et les prêtresses qui n'ont pas le droit d'être enceintes[49]. À Babylone, à Sumer et en Assyrie, certains types d'individus qui remplissaient un rôle religieux au service d'Inanna/Ishtar ont été décrits comme un troisième sexe[50]. Ils pratiquaient la prostitution sacrée (hiérodule), la danse extatique, la musique et le théâtre, portaient des masques et des attributs des deux autres sexes[51] À Sumer, le nom cunéiforme qui leur était attribué était ur.sal (« chien/homme-femme ») et kur.gar.ra (aussi décrit comme homme-femme)[52]. Les universitaires modernes, en tentant de les décrire en termes des catégories de genre contemporaines, ont utilisé les termes de « vivant comme des femmes » ou en utilisant des qualifications d'hermaphrodite, eunuque, homosexuels, travestis, hommes efféminés (entre autres)[53].

Des poteries portant des écritures, datant du Moyen Empire, trouvées près de Thèbes, listent trois sexes : tai (masculin), sḫt (« sekhet ») et hmt (feminin)[54]. Sḫt est souvent traduit par « eunuque », bien qu'il n'y ait pas beaucoup d'éléments qui portent à penser que ces individus étaient castrés[55].

Culture de l'Inde

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Les références à un troisième sexe peuvent être trouvées dans divers textes des trois traditions spirituelles indiennes : l'hindouisme[56], le jaïnisme[57] et le Bouddhisme[58].

Les Vedas (vers -1500 — -500 av. J.-C.) décrivent trois catégories d'individus, d'après la nature de chacun selon sa prakriti (sa nature). Le Kama Sutra (écrit vers le IVe siècle) et d'autres sources décrivent pums-prakrti (nature masculine), stri-prakrti (nature féminine), et tritiya-prakrti (troisième nature)[59]. Divers textes suggèrent qu'une troisième catégorie d'individus était connue dans l'ancienne Inde, qui concernait des individus des deux sexes biologiques[60] aussi bien que des intersexé-e-s, et qui pouvaient souvent être reconnus dès l'enfance.

Un troisième sexe est également évoqué dans les anciennes lois, médecine, astrologie et linguistique hindoues. L'œuvre fondatrice de la loi hindoue, les Lois de Manu (vers -200 — 200) donne une explication biologique à l'existence de trois sexes : « Un enfant mâle est produit par une grande quantité de semence mâle ; si l'élément féminin prédomine, l'enfant est féminin ; si les deux quantités sont identiques, un enfant du troisième sexe ou une paire de jumeaux garçon et fille sont produits ; s'ils sont faibles ou insuffisants en quantité, il n'y a pas de conception »[61].

Les travaux du linguiste indien Patañjali sur la grammaire sanskrite, le Mahābhāṣya (vers -200), affirme que les trois genres grammaticaux du sanskrit proviennent des trois sexes naturels. La plus ancienne grammaire tamoul, le Tolkappiyam (IIIe siècle av. J.-C. avant notre ère) classe les hermaphrodites dans un troisième genre neutre. Dans l'astrologie Jyotish, chacune des neuf planètes reçoit un des trois genres. Le troisième genre, tritiya-prakrti, est associé aux planètes Mercure, Saturne, et en particulier la lune décroissante, Ketu. Dans les textes du Pourâna, il y a également une référence à trois sortes de deva de la musique et de la danse : les apsara (féminins), les gandharva (mâles) et les kinnars (neutres).

Les deux grands poèmes épiques sanscrits, le Ramayana et le Mahabharata indiquent également l'existence d'un troisième sexe dans la société indienne ancienne. Certaines versions du Ramayana l'explicitent : le héros Rāma partit en exil dans la forêt. Arrivé au milieu de son chemin, il découvrit que la plupart des habitants de son village d'Ayodhya l'ont suivi. Il ordonna aux hommes et aux femmes de retourner chez eux. Ceux qui n'étaient ni l'un ni l'autre restèrent. Quand Rama revint de son exil des années plus tard, ils étaient toujours là.

Le héros Arjuna devient également membre du troisième sexe pendant un an[62].

Dans la Vinaya bouddhique, codifiée dans sa forme présente vers le IIe siècle avant notre ère, et réputée être issue de la tradition orale depuis Gautama Bouddha lui-même, quatre principaux sexes sont reconnus : mâles, femelles, ubhatobyanjanaka (personnes ayant une double nature) et pandaka (personnes de différentes natures sexuelles non usuelles, traduisant peut-être à l'origine une déficience dans les capacités reproductives masculines)[63]. Alors que la tradition Vinaya se développait, le terme de pandaka s'est mis à désigner une large gamme d'individus de troisième sexe, notamment intersexués, qu'ils soient à corps masculin ou féminin et présentant des caractéristiques physiques ou comportementales qui étaient jugées incohérentes avec les canons de l'identité masculine ou féminine[64].

Culture méditerranéenne

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Hermaphrodite endormi, copie romaine du IIe siècle d'après un marbre grec hellénistique. Le matelas est du Bernin, l'ensemble est exposé au musée du Louvre.

Dans Le Banquet de Platon (écrit vers le IVe siècle avant notre ère), Aristophane relate un mythe de création mettant en jeu trois sexes : mâle, femelle et androgyne, qui furent coupés en deux par Zeus. Les hétérosexuels contemporains correspondent aux androgynes coupés en deux, cherchant leur seconde moitié[65].

Plusieurs auteurs ont interprété les « eunuques » du monde antique de la Méditerranée orientale comme un troisième sexe qui occupait un espace liminal entre les femmes et les hommes et perçu dans sa société comme ni l'un ni l'autre[66]. Dans l'Histoire Auguste, le corps eunuque est décrit comme tertium genus hominum (troisième genre humain)[67]. En -77, un eunuque nommé Genucius s'est vu refuser des biens laissés pour lui en héritage, sur la base de la mutilation dont il s'est affligé (amputatis sui ipsius) et du fait qu'il n'était ni un homme ni une femme (neque virorum neque mulierum numero)[68]. Plusieurs auteurs ont argumenté que les eunuques de la Bible hébraïque et du Nouveau Testament étaient perçus, à leur époque, comme un troisième genre, plutôt que les interprétations plus récentes d'hommes émasculés ou d'une métaphore de la chasteté[69].

Tertullien semble indiquer que Jésus de Nazareth aurait été eunuque[70]. Tertullien a également noté l'existence de trois sexes[71]. Il se référait peut-être aux galles, prêtres de Cybèle, qui selon plusieurs auteurs latins appartenaient à un troisième sexe[72]. À travers l'histoire, les ecclésiastiques chrétiens ayant fait vœu de chasteté ont également été compris comme appartenant à un troisième sexe, et comparés aux eunuques bibliques[73].

L'ancienne civilisation maya a pu reconnaitre un troisième sexe, d'après l'historien Matthew Looper. Looper note en particulier la divinité androgyne du maïs et la divinité masculine de la lune et l'iconographie et des inscriptions où des dirigeants représentent ou s'incarnent dans ces divinités. Il suggère que le troisième sexe pourrait inclure des individus berdache ayant des rôles particuliers comme celui de guérisseur ou de devins[74]

L'anthropologue et archéologue Miranda Stockett note que plusieurs auteurs ont ressenti le besoin d'utiliser plus de deux genres, dans leurs études des cultures de l'Amérique précolombienne[75] et conclut que les Olmèques, les Aztèques et les Mayas comprenaient « plus de deux sortes de corps et plus de deux sortes de genres. » (« more than two kinds of bodies and more than two kinds of gender ». L'anthropologue Rosemary Joyce partage cette interprétation et écrit que « le genre était un potentiel fluide, pas une catégorie fixe, avant l'arrivée des Espagnols. L'apprentissage de l'enfance et les rituels dessinaient un genre adulte, sans pour autant le fixer, et ce dernier pouvait compter mâle, femelle, un troisième genre et des formes de sexualité alternatives. Au sommet de l'époque classique, les chefs mayas pouvaient avoir tout un éventail de possibilités de genre, en se vêtant de costumes et en jouant le rôle d'homme ou de femme à l'occasion de cérémonies d'État »[76] Joyce note que plusieurs représentations artistiques mésoaméricaines présentent des organes sexuels mâles et une poitrine féminine. Elle suggère également que d'autres représentations possédant poitrine et de hanches mais aucun caractère sexuel (primaire ou secondaire) pourrait être un troisième sexe, un genre ambigu ou une androgynie[77].

Le spécialiste en culture des Andes Michael Horswell a écrit que des participants du troisième sexe au rituel chuqui chinchay (une divinité jaguar de la mythologie inca) étaient des acteurs essentiels des cérémonies des Andes, avant l'arrivée des Espagnols. Il indique que « ces chamanes quariwarmi (hommes-femmes) servaient de médiateurs entre les deux sphères dualistes de la cosmologie des Andes et de la vie de tous les jours. Ils opéraient par des rituels qui requéraient parfois des pratiques érotiques envers des représentants du même sexe. Leur aspect travesti servait de marqueur visible d'un troisième espace entre le masculin et le féminin, le présent et le passé, le vivant et le mort. Leur présence shamanique évoquait des forces créatives souvent représentées dans la mythologie andine[78]. Richard Trexler (en) indique que les premiers Espagnols présents dans les Andes avaient conscience de la présence de ce troisième sexe. Il précise que des hommes, habillés en femmes depuis leur enfance et imitant les femmes sous tous aspects, pouvaient avoir des relations sexuelles avec des chefs à l'occasion de fêtes ou de rituels[79].

Notes et références

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Références

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  31. Sell, Ingrid. (2001). Not man, not woman: Psychospiritual characteristics of a Western third gender. Journal of Transpersonal Psychology 33 (1), p. 16-36. (Complete doctoral dissertation: Sell, Ingrid. (2001). Third gender: A qualitative study of the experience of individuals who identify as being neither man nor woman. (Doctoral Dissertation, Institute of Transpersonal Psychology). UMI No. 3011299.)
  32. Arnaud Alessandrin, « Au-delà du troisième sexe : expériences de genre, classifications et débordements », Socio, no 9,‎ , p. 201–214 (ISSN 2266-3134 et 2425-2158, DOI 10.4000/socio.3049, lire en ligne, consulté le )
  33. Harvard Business School Profile form online.
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  35. Männlich, weiblich, unbestimmt, sueddeutsche.de, 16 aout 2013
  36. L'Allemagne, premier pays européen à reconnaître un troisième genre, lemonde.fr, 19 aout 2013
  37. Le Nouvel Observateur avec AFP, « Genre neutre : l'Australie reconnaît un troisième sexe », sur Nouvel Obs.com,
  38. L'Australie reconnaît un troisième sexe
  39. « Troisième sexe, genre neutre ou intersexué : la France fait un premier pas », TV5 Monde.
  40. Le Monde avec AFP, « La justice allemande demande l’inscription d’un « troisième sexe » sur les registres de naissance », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  41. Gesetz zur Änderung der in das Geburtenregister einzutragenden Angaben
  42. Nouvelle réglementation pour les personnes transgenres, Ministère de la Justice, site officiel
  43. [2]
  44. Voir par exemple : S. E. Hollimon, (1997), The third-gender in native California: two-spirit undertakers among the Chumash and their neighbors. In Women in Prehistory, C. Claassen and R. Joyce (Ed.). Philadelphia, University of Pennsylvania Press, p. 173 - 188.
  45. Irène Théry et Pascale Bonnemère, Ce que le genre fait aux personnes, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, (ISBN 978-2-7132-3113-1, lire en ligne), p. 285
  46. a et b (en) Niko Besnier, « Polynesian gender liminality through time and space », dans Gilbert Herdt, Third Sex, Third Gender : Beyond Sexual Dimorphism in Culture and History, New York, Zone, (lire en ligne)
  47. (en) Niko Besnier et Kalissa Alexeyeff, Gender on the Edge: Transgender, Gay, and Other Pacific Islanders, University of Hawaii Press, (ISBN 978-0-8248-4019-8, lire en ligne)
  48. (en) « From Fa'afafine to Fakaleitī: Understanding Pacific gender diversity », ABC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  49. Murray, Stephen O., and Roscoe, Will (1997). Islamic Homosexualities: Culture, History, and Literature. New York: New York University Press.
  50. Roscoe, Will (1996). Priests of the Goddess: Gender Transgression in Ancient Religion. History of Religions 35(3) (1996): 295-330.
    Roscoe nomme ces employés du temple kalû, kurgarrû et assinnu.
  51. Nissinen, Martti (1998). Homoeroticism in the Biblical World, Translated by Kirsi Stjedna. Fortress Press (novembre 1998) p. 30. (ISBN 0-8006-2985-X) Voir aussi Maul, S. M. (1992). Kurgarrû und assinnu und ihr Stand in der babylonischen Gesellschaft. p. 159-71 in Aussenseiter und Randgruppen. Konstanze Althistorische Vorträge und Forschungern 32. Edited by V. Haas. Konstanz: Universitätsverlag.
  52. Nissinen (1998) p. 28, 32.
  53. Leick, Gwendolyn (1994). Sex and Eroticism in Mesopotamian Literature. Routledge. New York.
    D'après Leick: Sumérien: sag-ur-sag, pilpili and kurgarra; en langue assyrienne : assinnu. Leick les décrit comme « hermaphrodites, travestis homosexuels et autres individus castrés »
    Burns, John Barclay (2000). Devotee or Deviate: The “Dog” (keleb) in Ancient Israel as a Symbol of Male Passivity and Perversion. Journal of Religion & Society Volume 2 (2000). ISSN 1522-5658
    *Burns définit les assinnu comme « un des membres de l'équipe chargée du culte d'Ishtar avec lesquels il semble que des hommes pouvaient avoir une relation sexuelle » et « qui n'avaient pas de libido, soit par une caractéristique naturelle, soit suite à une castration ». Il décrit les kulu'u comme efféminés et les kurgarru comme travestis. Il définit un autre sexe de variante de prostitué, les sinnisānu, littéralement « comme des femmes »
  54. Kurt Heinrich Sethe, « Die Aechtung feindlicher Fürsten, Völker und Dinge auf altägyptischen Tongefäßscherben des mittleren Reiches, » in: Abhandlungen der Preussischen Akademie der Wissenschaften, Philosophisch-Historische Klasse, 1926, p. 61.
  55. The Third Gender in Ancient Egypt, Faris Malik. (visite du 10 juin 2008)
  56. Wilhelm, Amara Das (2004). Tritiya Prakriti (People of the Third Sex): Understanding Homosexuality, Transgender Identity and Intersex Conditions through Hinduism (XLibris Corporation, 2004).
  57. Zwilling, Leonard and Sweet, Michael (1996). Like a City Ablaze: The Third Sex and the Creation of Sexuality in Jain Religious Literature, Journal of the History of Sexuality, 6 (3), pp.359-384
  58. Jackson, Peter A. (1996). Non-normative Sex/Gender Categories in the Theravada Buddhist Scriptures, Australian Humanities Review, avril 1996. Full text.
  59. Autre translittération : trhytîyâ prakrhyti
  60. L'historien Walter Penrose écrit que « des rôles sociaux distincts, économiques et sociaux ont pu exister pour les femmes dont on pensait qu'elles appartenaient à un troisième sexe. Ces femmes pouvaient s'habiller en homme, servir porteur ou de garde du corps à des rois et reines, ou prendre une part active dans des relations sexuelles avec des femmes (« distinct social and economic roles once existed for women thought to belong to a third gender. Hidden in history, these women dressed in men's clothing, served as porters and personal bodyguards to kings and queens, and even took an active role in sex with women. ») Walter Penrose, (2001). Hidden in History: Female Homoeroticism and Women of a "Third Nature" in the South Asian Past, Journal of the History of Sexuality 10.1 (2001), p. 4
  61. Lois de Manu, 3.49. texte en anglais.
  62. « O lord of the Earth, I will declare myself as one of the neuter sex. O monarch, it is, indeed difficult to hide the marks of the bowstring on my arms. I will, however, cover both my cicatrized arms with bangles. Wearing brilliant rings on my ears and conch-bangles on my wrists and causing a braid to hang down from my head, I shall, O king, appear as one of the third sex, Vrihannala by name. And living as a female I shall (always) entertain the king and the inmates of the inner apartments by reciting stories. And, O king, I shall also instruct the women of Virata's palace in singing and delightful modes of dancing and in musical instruments of diverse kinds. And I shall also recite the various excellent acts of men... » Mahabharata (Virata-parva), trad. anglaise par Kisari Mohan Ganguli.
  63. Peter A. Jackson, 1996, Ibid.
  64. Gyatso, Janet (2003). One Plus One Makes Three: Buddhist Gender Conceptions and the Law of the Non-Excluded Middle, History of Religions. 2003, no. 2. University of Chicago press.
  65. Un autre mythe rapportant trois sexes est également rapporté dans la culture thaïlandaise. Voir Peter A. Jackson, (1995) Kathoey: The third sex. dans P. Jackson, Dear Uncle Go: Male homosexuality in Thailand. Bangkok, Thaïlande: Bua Luang Books
    Voir aussi : Anatole-Roger Peltier, (1991). Pathamamulamuli: The Origin of the World in the Lan Na Tradition. Chiang Mai, Thailand: Silkworm Books. Le mythe de la création Yuan décrit dans ce livre est extrait de Pathamamulamuli, un ancien manuscrit bouddhique. Anatole-Roger Peltier, qui l'a traduit, pense qu'il est basé sur une tradition orale vieille de cinq cents ans. Text online.
  66. S. Tougher, ed., (2001) Eunuchs in Antiquity and Beyond (London: Duckworth Publishing, 2001).
    Kathryn M. Ringrose. (2003). The Perfect Servant: Eunuchs and the Social Construction of Gender in Byzantium. Chicago: University of Chicago Press. 2003.
  67. Histoire Auguste, Sévère Alexandre xxiii.7.
  68. Valère Maxime, 7.7.6)
  69. J. David Hester, (2005). Eunuchs and the Postgender Jesus: Matthew 19:12 and Transgressive Sexualities. Journal for the Study of the New Testament, Vol. 28, No. 1, 13-40 (2005)
  70. Tertullien, De la monogamie, 3 : « ipso domino spadonibus aperiente regna caelorum ut et ipso spadone, quem spectans et apostolus, propterea et ipse castratus, continentiam mavult. » source latine ou « le Seigneur lui-même, en sa qualité de vierge, ouvre le royaume aux vierges. L'Apôtre aussi, les yeux fixés sur son modèle, n'embrasse-t-il pas la continence en son honneur, et ne déclare-t-il pas, qu'il la préfère ? » (traduction Antoine Eugène Genoud, 1852, texte français) (L'italique est du traducteur.)
  71. Tertullien, Aux Nations, 1.XX : « Vous avez aussi parmi vous une troisième race, sinon par de troisièmes rites, au moins par son troisième sexe, sexe qui participe de l'homme et de la femme, et peut s'unir à l'un comme à l'autre. » (trad. Antoine Eugène Genoud, 1852)
  72. par exemple : « Both sexes are displeasing to her holiness, so [the gallus] keeps a middle gender (medium genus) between the others. » Prudence (poète), Peristephanon, 10.1071-3
  73. The Historic Origins of Church Condemnation of Homosexuality The Historic Origins of Church Condemnation of Homosexuality
  74. Matthew G. Looper (2001). Ancient Maya Women-Men (and Men-Women): Classic Rulers and the Third Gender, dans Ancient Maya Women, ed. Traci Ardren. Walnut Creek (Californie) : Alta Mira, 2001.
  75. Miranda K. Stockett, (2005). On the importance of difference: re-envisioning sex and gender in ancient Mesoamerica, World Archaeology, Routledge, volume 37, no 4 / décembre 2005. p. 566 - 578
    En addition à Looper (cf. supra) et à Joyce (cf. infra), Stockett cite :
    P. Geller (2004). Skeletal analysis and theoretical complications, présenté à Que(e)rying Archaeology: The Fifteenth Anniversary Gender Conference, Chacmool Archaeology Conference, University of Calgary, Calgary.
    R. Joyce (1998). Performing the body in pre-Hispanic Central American. RES, 33: 147–65.
    A. Lopez-Austin, (1988). The Human Body and Ideology: Concepts of Ancient Nahuas (trans T.O. de Montellano et B.O. de Montellano). Austin, TX : University of Texas Press.
  76. « gender was a fluid potential, not a fixed category, before the Spaniards came to Mesoamerica. Childhood training and ritual shaped, but did not set, adult gender, which could encompass third genders and alternative sexualities as well as “male” and “female.” At the height of the Classic period, Maya rulers presented themselves as embodying the entire range of gender possibilities, from male through female, by wearing blended costumes and playing male and female roles in state ceremonies. »
  77. Rosemary A. Joyce, (2000). Gender and Power in Prehispanic Mesoamerica. Austin (Texas) : University of Texas Press.
  78. « These quariwarmi (men-women) shamans mediated between the symmetrically dualistic spheres of Andean cosmology and daily life by performing rituals that at times required same-sex erotic practices. Their transvested attire served as a visible sign of a third space that negotiated between the masculine and the feminine, the present and the past, the living and the dead. Their shamanic presence invoked the androgynous creative force often represented in Andean mythology. » Michael J. Horswell, (2006). Transculturating Tropes of Sexuality, Tinkuy, and Third Gender in the Andes, introduction to Decolonizing the Sodomite: Queer Tropes of Sexuality in Colonial Andean Culture. (ISBN 0-292-71267-7). Article online.
  79. Richard C. Trexler, (1995). Sex and Conquest. Cornell University Press : Ithaca. p. 107

Bibliographie

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  • Claude Courouve, Vocabulaire de l'homosexualité masculine, Paris : Payot, 1985 ; entrée " troisième sexe ".
  • Patrick Graille, Le Troisième Sexe, Paris, Les éditions arkhê, 2011.
  • Willy (Henry Gauthier-Villars), Le Troisième Sexe. Paris-édition, 1927. Rééd. QuestionDeGenre/GKC, 2014. Préface Patrick Cardon.

Articles connexes

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