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Gabare

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Gabarre maritime (« de port ») et fluviale (« de rivière »).

La gabare ou gabarre (de l'occitan gabarra) est un type de bateau traditionnel destiné au transport de marchandises. Deux types de navires sont désignés par ce mot : les gabares fluviales (de rivière) et les gabares maritimes (de port).

Embarcation fluviale

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Gabare fluviale sur les bords de Loire.

Le terme gabarre, gabare ou gabarros (du grec karabos, avec une métathèse entre le B et le R, coquille) désigne en fait plusieurs types de bateaux fluviaux de différents bassins de la façade atlantique de la France (Loire, Sèvre Niortaise, Charente, Dordogne, Garonne). Leur seul point commun est celui de tous les bateaux de transport fluviaux : le fond plat appelé « sole » qui lui permet, avec un faible tirant d'eau, de porter un maximum de charge. Assez souvent aussi, ces bateaux peuvent être gréés.

Sur la Loire et la Charente, cette embarcation est construite à clins, c’est-à-dire que les planches qui constituent la coque sont superposées les unes par rapport aux autres sur une certaine largeur et chevillées par des pièces de bois. Encore, sur la Charente, cette caractéristique ne concerne-t-elle que les types de gabares dits barque de lace et de Port d'Envaux. Dans les autres régions, et notamment la Dordogne, la coque est assemblée à franc-bords.

Selon les régions, le fret se composait de minerai et de produits agricoles divers, de vins (fronton, gaillac, cahors, vins de l'Aveyron, du Lot, du Brulhois, vins du haut pays…, de matériaux de construction (pierre d'Apremont sur la Loire par exemple), de produits métallurgiques (ancres et canons du Nivernais par exemple) et aussi de bois destiné à la tonnellerie (bois d'Auvergne et de Corrèze pour la tonnellerie bordelaise sur la Dordogne ou à la charpenterie de marine, à la descente. La remonte concernait des produits tels que le sel, les produits des colonies (épices, sucre, café…), le poisson séché et notamment la morue salée à l'origine de certaines recettes régionales comme la brandade Parmentier ou l'estouffade (ou l'estofinado en Aveyron). « Vers 1850, le transport fluvial sur gabarre assurait 60 % des échanges de marchandises entre Bergerac et Bordeaux. »[1]. Toulouse était aussi le point de départ de nombreuses gabarres chargées de marchandises variées (vins, produits agricoles, pastel, marbre…).

Plusieurs gabares ont été reconstituées assez récemment, à des fins touristiques ou dans un but de recherche archéologique expérimentale sur la Dordogne, la Charente et la Loire.

De nos jours ce terme est très galvaudé et sert à désigner (à tort) des bateaux extérieurs aux bassins fluviaux mentionnés plus haut.

Embarcation maritime

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La gabare maritime Winnie en Nouvelle-Zélande dans les années 1900.

Concernant une embarcation maritime, une gabare est un bâtiment ponté, allant de 120 jusqu'à 450 tonneaux de jauge selon l'époque et le constructeur, gréé d'un à trois mâts, destiné au transport de marchandises.

Elles étaient particulièrement utilisées, dès les années 1715, pour le transport des bois de charpente vers les arsenaux royaux, mais aussi pour le transport d'autres marchandises volumineuses[2]. Dans les années 1740-1745, elles gagnent en tonnage et en armement, produites à Brest, Nantes et Bayonne[2]. Les plus importantes sont armées de 10 à 20 pièces de canons de 4 ou 8 livres, parfois 12. Leur gréement est le même que celui des bâtiments de guerre. L'Ordonnance de Marine de 1765 distingue les gabares « de cabotage » et celles « au long cours » destinées à l'approvisionnement des colonies[2]. La Marine en délègue la fabrication à des chantiers privés, notamment ceux du Havre et secondairement de Bayonne et, en temps de guerre, achète des bâtiments civils[2].

Leurs excellentes qualités maritimes (capacité de chargement, robustesse, qualités de navigations sûres) les ont rendues appréciées des explorateurs des XVIIIe et XIXe siècles. C'est à bord d'une gabare, le Gros Ventre, que Saint-Aloüarn découvrit et parcouru la côte ouest de l'Australie le , après avoir abordé les îles Kerguelen quelques semaines plus tôt[2]. En 1785, La Pérouse et Fleuriot de Langle partent explorer l’océan Pacifique sur deux gabares (reclassées en frégates, pour leur donner plus de lustre) : La Boussole et L'Astrolabe[2]. De même pour le vice-amiral Bruny d’Entrecasteaux avec la Recherche et l’Espérance en 1791 pour tenter de retrouver La Pérouse dont aucune nouvelle ne parvenait depuis 1788[2]. C'est à bord d'une autre gabare, l’Astrolabe (ex Coquille), que Dumont d’Urville réalise son voyage de circumnavigation en 1825-1829, toujours à la recherche de Lapérouse. Ce même navire avait, quelques années plus tôt, déjà fait un tour du monde scientifique sous les ordres de Louis Isidore Duperrey et en fera encore un autre en 1837-1840 jusque dans l'Antarctique. « Cette utilisation au bout du monde connu des gabares est l’étape ultime d’une discrète mais réelle métamorphose de ce type de bâtiment. […] Étonnant destin pour un bâtiment qui semblait voué à ne pas quitter les estuaires ou les ports » (Olivier Chaline)[2]. Un exemple de gabare maritime encore navigante est le Notre-Dame de Rumengol, de 57 tonneaux, construit en 1945. Classée monument historique en 1990, restaurée en 1996, elle croise régulièrement en plaisance depuis Brest avec l’association An Test[3].

Les gabares de mer dans la Marine nationale

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  • Tarentule A729
  • Locuste A765
  • Araignée A727
  • Cigale A760 (1954)
  • Criquet A761 (1954)
  • Fourmi A762 (1954)
  • Grillon A763 (1954)
  • Scarabée A764 (1953)
  • Tianée A731
  • Marcel Le Bihan - F753 (rebaptisé Gustave Zédé en 1978) - désarmé en . A, entre autres, eu pour mission d'assurer la mise en œuvre et le soutien du bathyscaphe Archimède à partir de 1961.
  • Paul Goffeny - F754 - désarmé en
  • Commandant Robert Giraud - F755 - désarmé en
  • Le , une gabare de la marine nationale, La Fidèle - Y751, explose au large du cap Lévi (Manche) avec 22 hommes à bord, dont 16 marins et 6 pyrotechniciens civils de la DCN (aujourd’hui Naval Group) du port militaire de Cherbourg. Leur mission était de détruire 1 400 grenades défectueuses d’un stock acquis en 1982 en Espagne. Le bilan est de 5 morts — dont 1 militaire — et 17 blessés[4],[5].

Notes et références

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  1. Yann Laborie, Les gabarres de Bergerac, revue arkheia n °21, Montauban, 2009
  2. a b c d e f g et h Chaline 2016, p. 221-222.
  3. Assoc. An Test
  4. « Cinq morts dans le naufrage d'un navire de la Marine », sur humanite.fr, (consulté le ).
  5. « Explosion de la Fidèle en 1997. La justice reconnaît la faute inexcusable de l'État », sur ouest-france.fr, (consulté le ).

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Bibliographie

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  • Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8)
  • Olivier Chaline, La Mer et la France : Quand les Bourbons voulaient dominer les océans, Paris, Flammarion, coll. « Au fil de l’histoire », , 560 p. (ISBN 978-2-08-133327-7)
  • Félix Chiocca, Gabares de Dordogne, Éditions Sud Ouest, 2004 (ISBN 978-2-87901-558-3)
  • Yann Laborie, « Les gabarres de Bergerac », revue Arkheia no 21, Montauban, 2009
  • Guy Mouchel, Ports et gabares de Gironde, Éditions Alan Sutton, 2002, 125 p. (ISBN 978-2-84253-825-5)
  • Guy Mouchel, Gabares de Basse Garonne, Éditions Alan Sutton, 2004 (ISBN 978-2-84253-985-6)
  • Bruno Sepulchre, À la recherche des gabariers de la Charente (avec 91 illustrations, croquis, cartes et photographies anciennes et inédites), publié par l'auteur, 1978, 187 p.
  • Jean-Paul Videau, Dans le sillage des gabares, La Découvrance, 2006 (ISBN 978-2-84265-415-3)
  • Bernard Cadoret, Dominique Duviard, Jacques Guillet, Henri Kérisit, Ar Vag, tome 3. Borneurs et dragueurs de Brest à Lorient, Chasse Marée, 1989 (ISBN 978-2903707132)
  • Jacques Poirier, Les Heures de gloire de la Marine de Loire, Corsaire

Articles connexes

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Liens externes

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