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Hibou grand-duc

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Bubo bubo · Grand-duc d'Europe

Deux jeunes hiboux grands-ducs.
Œuf de Bubo bubo - Muséum de Toulouse

Le Hibou grand-duc[a] (Bubo bubo), également appelé Grand-duc d'Europe[b], est une espèce de rapaces nocturnes qui vit dans une bonne partie de l'Europe et de l'Asie.

Description

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Avec ses 75 cm de haut, le Grand-duc est le plus grand des rapaces nocturnes d'Europe : il mesure le double de son proche cousin, le Hibou moyen-duc.

Qualifiée d'« aristocratique », sa silhouette est massive, sa tête, piquée de deux gros yeux rouge-orangé est surmontée d'aigrettes de 8 cm environ que l'oiseau dresse verticalement s'il est excité ou dérangé. Ces aigrettes sont normalement horizontales et un peu repliées vers l'arrière. Rappelons que ces aigrettes ne jouent aucun rôle dans l'audition. Les sexes se distinguent par la taille du mâle (tiercelet), plus petit. Mimétique aux branchages, son plumage est brun-roussâtre dessus, taché et rayé de brun noir. Le dessous est plus clair, fauve avec des stries longitudinales et des zébrures transversales de couleur brun foncé.

Le poids du mâle varie de 2 à 2,5 kg, celui de la femelle de 2,5 à 3,3 kg. Long de 65 à 75 cm, le Grand-duc d'Europe possède une envergure allant de 160 à 188 cm[6]. Il peut vivre plus de 20 ans.

Comportement

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Il a un vol agile et silencieux malgré sa grande taille, car il est doté comme la plupart des oiseaux nocturnes d'un plumage duveteux, très flexible, qui lui permet de voler sans bruit. En vol, il est aisément reconnaissable à sa grande envergure, appuyé sur ses grandes ailes longues et larges, et détachant bien sa tête assez pointue, la queue courte.

Alimentation

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La nourriture du Grand-duc d'Europe est des plus variées. Il se nourrit de toutes sortes de proies, des scarabées aux faons de cervidés. La majeure partie de son régime est composée de mammifères (campagnols, rats, souris, renardeaux, lièvres) également en oiseaux de toutes sortes. Il peut aussi consommer des serpents, lézards, anoures, poissons et crabes, ainsi que des rongeurs, lapins, lièvres, hérissons, oiseaux (corbeaux, pigeons, perdrix), oiseaux marins, chauves-souris et même d'autres rapaces diurnes et nocturnes. Les chats en ont une peur atavique[réf. nécessaire]. Cet animal n'a pas d'autre prédateur naturel que l'homme, c'est donc un superprédateur.

Les pelotes de réjection du Grand-duc d'Europe mesurent généralement 10 cm de long.

Vocalisations

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Le Grand-duc d'Europe émet un « bouhou » ou un « ouhouhou-ou-ouhouhouhouhou » (d'où son nom latin, Bubo bubo) audible de loin, ainsi que toutes sortes d'autres bruits.

Reproduction

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Le couple installe son nid dans une niche de falaise, dans des éboulis de gros rochers, plus rarement dans un ancien nid de rapace ou à même le sol. Il niche jusqu'à 2 400 m d'altitude[7]. De fin mars à début avril, le Grand-duc d'Europe construit un nid simplement garni de restes de poils ou de plumes arrachés à ses proies. La femelle y pond 2 à 4 œufs blancs, qu'elle couve seule pendant 32 à 37 jours, tandis que le mâle lui apporte la nourriture. Une fois éclos, les petits sont protégés par la mère des intempéries et du soleil. Un mois et demi plus tard environ, les petits quittent le nid mais restent à proximité. À trois mois, ils savent parfaitement voler. La femelle n'hésite pas à attaquer, avec le bec et les serres, tout intrus susceptible de menacer ses jeunes, aidée en cela par le mâle[réf. nécessaire].

  • Œuf : 51 à 73 mm de long par 42 à 54 mm de large.

Répartition et habitat

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Répartition

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Il est répandu dans une très large bande centrale de l'Eurasie, du Portugal à la Corée, mais est toutefois absent des toundras arctiques au nord et des forêts du sud-est asiatique au sud. En France, il vit dans les zones rocheuses de l'est, du centre et du sud. On le rencontre aussi bien dans les plaines que dans les montagnes[8].

On rencontre le Grand-duc d'Europe aussi bien dans les plaines que dans les montagnes. Il aime particulièrement les falaises, près des plans d'eau. Très discret, il s'installe sur des corniches rocheuses, sur les remparts d'un vieux château ou à même le sol ; parfois dans les régions du nord, dans un trou d'arbre mais sans aucun doute, sa préférence va aux grandes falaises proches d'un plan d'eau.

Deux autres jeunes.

Sous-espèces

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D'après la classification de référence (version 14.1, 2024)[9] de l'Union internationale des ornithologues, le Grand-duc d'Europe possède 16 sous-espèces (ordre philogénique) :

Portrait d'un grand-duc d'Europe , présent à « Raptor fest » (« Fête des rapaces ») à Central Park, New York. Septembre 2019.
  • Bubo bubo sibiricus (Gloger, 1833) : Oural de l'est de la Russie européenne et de l'ouest de la Sibérie jusqu'au centre et sud-ouest de la Sibérie ;
  • Bubo bubo yenisseensis Boutourline, 1911 : du centre de la Sibérie jusqu'au nord de la Mongolie ;
  • Bubo bubo jakutensis Boutourline, 1908 : centre-nord et nord-est de la Sibérie ;
  • Bubo bubo hemachalanus Hume, 1873 : ouest de l'Himalaya jusqu'à l'ouest du Tibet ;
  • Bubo bubo ussuriensis Poliakov (d), 1915 : du sud-est de la Sibérie et est de la Mongolie jusqu'au nord-est de la Chine et est de la Sibérie ;

Le hibou grand-duc et l'Homme

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Conservation

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En Europe, il a longtemps été utilisé afin de limiter certaines populations d'oiseaux qualifiés de « nuisibles » (pie, corneille, corbeau, etc.) [10]. Il a aussi été pourchassé comme oiseau de malheur, parce qu'on croyait se protéger en le clouant sur les portes de granges, avant qu'on ne s'aperçoive de sa grande utilité écologique et agronomique et qu'il soit protégé par la loi.

Les causes de sa disparition sont le recul, la dégradation ou la fragmentation écologique de son habitat, les tirs illégaux de braconniers (voir ci-dessous protection), les pesticides agricoles, les poisons utilisés contre les rongeurs (bromadiolone notamment), les accidents dus aux véhicules et la pollution lumineuse, car il est très sensible à l'éblouissement des phares de voitures. On note aussi une mortalité importante due aux collisions contre les câbles électriques aériens et les fils de fer. Les poisons utilisés pour détruire ses proies et les pesticides s'accumulent dans son organisme et peuvent entraîner sa mort[11].

Aussi, depuis les années 1980, une chute de la population de Hiboux grands-ducs en France a été observée à cause de maladies (myxomatose, maladie hémorragique virale...) qui touchent leurs proies principales : les lapins[12].

En France, à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, la population augmente mais reste inférieure à ses niveaux historiques[13].

Historique de la protection

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En France, alors que tous les rapaces nocturnes ont été protégés dès 1902 en tant qu'oiseaux utiles à l'agriculture, seul le Grand-duc d'Europe était exclu de cette protection. Il est vrai que le fait que les chats domestiques pouvaient être au nombre de ses proies n'a pas joué en sa faveur[réf. souhaitée].

Il a bénéficié d'une prohibition de la chasse grâce à l'arrêté ministériel du relatif aux espèces dont la chasse est prohibée confirmé par l'arrêté ministériel du .

Statut de protection actuelle

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Grand-duc d'Europe sur la main gantée d'un fauconnier.

Le Grand-duc d'Europe bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Il est inscrit à l'annexe I de la directive Oiseaux de l'Union européenne[14]. Il est donc interdit de le détruire, de le mutiler, de le capturer ou de l'enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, de le colporter, de l'utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l'acheter. Toutefois depuis 2006 et surtout depuis l'arrêté d', ces restrictions relatives à la cession et au transport ne s'appliquent plus qu'aux oiseaux sauvages vivant dans le milieu naturel[15]. Les hiboux grands-ducs nés et élevés en captivité peuvent être cédés à condition d'être identifiés & accompagnés d'un CIC (certificat intracommunautaire pour l'application de la CITES dans l'Union Européenne).

Pour éviter la disparition de l'espèce, il existe désormais des élevages spécialisés dans la reproduction du Grand-duc en captivité[16]. L'élevage en captivité est devenu très courant et la reproduction de cette espèce est très facile. Souvent la réussite, comme d'ailleurs pour la plupart des rapaces nocturnes, dépasse toutes les espérances. Il est même parfois nécessaire de limiter la reproduction[réf. nécessaire]. Pour ouvrir un élevage il faut, en plus des documents d'origine (CIC, attestation de provenance) en règle, avoir un certificat de capacité et une autorisation pour l'élevage. La réglementation prévoit le dépôt d'un dossier de demande à la Direction départementale de la Protection des populations (DDPP ), pour évaluation des capacités du candidat[réf. nécessaire].

Les détenteurs des spécimens ainsi obtenus, apprivoisés, doivent avoir obtenu un diplôme adéquat. Ils reçoivent une formation et un traitement de l'administration pour entretenir leur Grand-duc, le nourrir, le soigner et l'entraîner à la chasse au vol. L'autorisation de détention pour la chasse au vol est de nature différente et peut s'obtenir plus facilement auprès de la DDTM (ex DDA).

Utilisation de « Grands-ducs artificiels »

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De faux Grands-ducs sont parfois utilisés pour faire fuir des oiseaux (pour éviter leurs fientes). Certains sont au contraire utilisés pour attirer certains animaux qui sont attirés par ces effigies (ces dernières inquiètent certains animaux, qui s'en approchent avec des comportements d'intimidation ; elles sont donc utilisées pour la chasse et la destruction de certains animaux dits nuisibles (autorisé en France depuis 2012 à la demande de représentants des chasseurs[17]).

Dans la culture

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Unique hibou représenté dans l'art pariétal, par grattage.


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Articles connexes

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L'œil du Grand-duc, lui permet de voir dans le noir, mais comme celui des chouettes et d'autres animaux nocturnes, il est très sensible à l'éblouissement par les phares de voitures ou l'éclairage nocturne, exposant l'animal à des collisions avec des véhicules (phénomène de « Roadkill »).

Références taxonomiques

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Cette appellation est normalisée dans plusieurs langues dont le français par le Comité ornithologique international[1]. Cette orthographe diffère de celle des dictionnaires français Robert, Larousse[2] et Académie française[3] qui écrivent « grand duc », « moyen duc », « petit duc » sans trait d’union.
  2. Le nom « Grand-duc d'Europe » est celui actuellement recommandé par le Congrès ornithologique international[4] et par le ministère français de l'écologie[5].

Références

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  1. « Listes multilingues des noms d’oiseaux, selon plusieurs formats », sur worldbirdnames.org, Comité ornithologique international (consulté le ) dont cette version Excel 8.2.
  2. « Larousse en ligne : entrée « duc » », sur larousse.fr (consulté le ).
  3. « Dictionnaire de l’Académie française, 9e édition : entrée « Duc », sens II », sur academie.atilf.fr (consulté le ).
  4. [1].
  5. [2].
  6. Grand-duc d'Europe
  7. Jean-François Dejonghe, Oiseaux passion, Hachette, , 272 p. (ISBN 2-01-236961-8), p. 149
  8. Oiseaux.net, consulté en février 2011 et janvier 2013
  9. « Owls – IOC World Bird List », sur www.worldbirdnames.org (consulté le )
  10. Passerat (1921) La Chasse aux grands-ducs
  11. Marco Mastrorilli, Rapaces nocturnes d'Europe : identification, biologie, écologie, Paris, Delachaux et Niestlé, , 230 p. (ISBN 9782603027585, SUDOC https://www.sudoc.abes.fr/cbs/DB=2.1/SET=1/TTL=1/PRS=HOL/SHW?FRST=1), p. 95
  12. (en) Marcos Moleón, José Antonio Sánchez-Zapata, Joan Real et José Antonio García-Charton, « Large-scale spatio-temporal shifts in the diet of a predator mediated by an emerging infectious disease of its main prey », Journal of Biogeography, vol. 36, no 8,‎ , p. 1502–1515 (ISSN 0305-0270 et 1365-2699, DOI 10.1111/j.1365-2699.2009.02078.x, lire en ligne, consulté le )
  13. « Grand-duc d'Europe », sur Ligue pour la Protection des Oiseaux (consulté le )
  14. Le statut juridique des oiseaux sauvages en France, Ligue pour la protection des oiseaux
  15. République française, Arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection (lire en ligne)
  16. https://www.lesaiglesdesaintmauricedelignon.com/blank-1
  17. Art. L. 427-8-1 Créé par la loi n ° 2012-325 du (JORF du 8 mars 2012). « L'utilisation du grand-duc artificiel est autorisée pour la chasse des animaux nuisibles et pour leur destruction»
  18. Par Christophe Levent Le 28 avril 2019 à 10h03, « Grotte Chauvet : trois curieuses fresques à découvrir », sur leparisien.fr, (consulté le )