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Lucie Castets

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Lucie Castets
Lucie Castets le 31 juillet 2024.
Fonction
Directrice financière
Ville de Paris
depuis
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (37 ans)
Caen (Calvados)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Université Paris-Dauphine ( - )
Ville de Paris (depuis )
Groupe d'action financière (depuis )
Tracfin ( - )
Institut d'études politiques de Paris ( - )
Direction générale du Trésor ( - )
Consulat général de France à Shanghai (-)
Bureau central de tarificationVoir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Membre de
Prononciation

Lucie Castets (prononcé [kas.te][1],[2]), née le à Caen (Calvados), est une haute fonctionnaire française.

Après des études à Sciences Po Paris et à l'École nationale d'administration, elle est nommée à plusieurs postes au sein de l'administration française, d'abord à la direction générale du Trésor puis en tant que directrice d'une des branches du service de renseignement Tracfin. Elle est ensuite conseillère aux finances et du budget à la mairie de Paris.

Elle cofonde en 2021 le collectif Nos services publics, consacré à la lutte contre les coupes budgétaires et le « caractère gestionnaire » de l'État avec les services publics.

Le , à la suite des élections législatives, elle est proposée par le Nouveau Front populaire comme candidate au poste de Premier ministre. Le , Emmanuel Macron nomme Michel Barnier à ce poste.

Famille et formation

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Lucie Castets naît le à Caen[3] et y vit jusqu'à ses dix-huit ans. Son père est psychiatre et sa mère psychothérapeute[4],[5]. Elle est la sœur de Simon Castets (en)[6].

Après des études au groupe scolaire Fernand-Léger et au lycée Charles-de-Gaulle de Caen[7], elle entre en classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand[5] avant de suivre un cursus de droit public et d'économie politique à Sciences Po Paris[8],[9], à la London School of Economics de Londres et à l'École nationale d'administration[4] dont elle sort vingtième de la promotion Jean-Zay (2013)[10],[11],[12]. Elle y exprime des convictions féministes[13] et propose en vain le nom de Simone de Beauvoir pour baptiser sa promotion[14].

Elle suit des cours de mandarin pendant ses années étudiantes à l'université Fudan à Shanghai durant un stage intensif en 2006[15],[8] puis l'année suivante est assistante auprès de l'attaché culturel au consulat général de France à Shanghai de 2007 à 2008[15],[16].

Elle pratique le tennis durant une dizaine d'années ainsi que le handball et le taekwondo[17].

Elle est mariée à une femme, écrivaine et scénariste, et mère d’un fils[6],[17],[18].

Carrière professionnelle

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Haute fonctionnaire

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En 2010-2011, elle est consultante à la Banque mondiale, dans l'unité de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme[19].

À sa sortie de l'ENA en 2013, elle travaille à la direction générale du Trésor[9],[20] puis est nommée en commissaire du gouvernement auprès du Bureau central de tarification[21].

En 2014 aussi, elle aurait été approchée pour intégrer le cabinet ministériel du ministre de l'Économie Arnaud Montebourg, mais aurait décliné la proposition[14]. Elle aurait également refusé d'intégrer le cabinet du ministère de l'Économie, en 2016, auprès de Michel Sapin. Les deux ministres socialistes et leurs directeurs de cabinet ne confirment cependant pas ces offres et ne se souviennent pas « avoir jamais songé à recruter » Lucie Castets[6]. En 2017, il lui aurait également été proposé de rejoindre le cabinet de puis de Bruno Le Maire[14].

Entre 2018 et 2020[22] (ou 2019[6]), elle dirige une section de Tracfin, le service de renseignement chargé de la lutte contre les circuits financiers clandestins, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme[20],[23],[24]. Elle en démissionne en réaction à l’externalisation d’une mission et pour éviter de devenir la subordonnée de l’une de ses anciennes camarades de promotion de l’ENA, sortie mieux classée[6].

Depuis , elle est évaluatrice certifiée au Groupe d'action financière[19].

En , elle intègre le cabinet d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris en tant que conseillère économique[25]. En , elle est détachée dans l'emploi de directrice de la Ville de Paris et nommée directrice des finances et des achats à compter du [26].

Activités paralèlles

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Elle enseigne l'économie à l'Institut d'études politiques de Paris entre 2014 et 2017[3],[19]. Le , elle est nommée, par décret, professeur des universités associé à mi-temps, pour trois ans, à l'université Paris Dauphine-PSL, où elle est coresponsable de la préparation aux concours administratifs[19],[27].

Elle anime, depuis le , pour Le Nouvel Obs, le podcast On n'a pas tout essayé avec Saïd Benmouffok, professeur de philosophie spécialisé dans les questions d’éducation et conseiller d'Anne Hidalgo et Béligh Nabli, professeur de droit public et essayiste[28].

Parcours politique et militant

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Premiers engagements

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Lucie Castets se présente en 2024 comme « une femme de gauche, avec de fortes convictions féministes et écologistes » mais dit n'appartenir à aucun courant spécifique et, donc, se situer « au barycentre du Nouveau Front populaire »[29]. Auparavant, elle a été adhérente au Parti socialiste (PS) entre 2008 et 2011[30], où elle est proche du courant de Martine Aubry et défend l'union de la gauche[4], le mariage pour tous et l'égalité hommes-femmes[31].

Elle est membre du think tank « Point d'ancrage », revendiqué « social-réformiste », et a travaillé dans le courant « Besoin de gauche » de Pierre Moscovici[31],[32].

Au premier tour des élections régionales de 2015 en Normandie, elle figure en quatorzième position sur la liste du PS dans la section départementale du Calvados, liste conduite, au niveau régional, par Nicolas Mayer-Rossignol, actuel maire de Rouen[20],[33],[34],[35]. Au second tour, alors que Nicolas Mayer-Rossignol fusionne sa liste avec celles de Sébastien Jumel (Front de gauche) et de Yanic Soubien (Europe Écologie Les Verts), elle n’apparaît pas sur la liste définitive[36] puis elle quitte le PS, en désaccord avec l'orientation politique du quinquennat de François Hollande[37].

Depuis 2020, elle est membre du bureau de l'Observatoire national de l'extrême droite, aux côtés, notamment, de Thomas Portes et Caroline Fiat (LFI), ainsi que de Marine Tondelier (Les Écologistes)[20],[38]. En 2021, dans Libération, elle signe en tant que représentante du collectif et avec Saïd Benmouffok, professeur de philosophie, membre comme elle du cabinet d'Anne Hidalgo, une tribune intitulée L'universalisme en actes peut rassembler la gauche. Celle-ci plaide pour « une nouvelle offre politique fondée sur un terreau idéologique commun », arguant que « l'union n'est pas un choix, mais une nécessité » à gauche[32].

Elle participe à la campagne électorale d'Anne Hidalgo (PS) — dont elle est membre du cabinet à la mairie de Paris — pour l'élection présidentielle de 2022[4].

Collectif de défense des services publics

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Entretemps, elle fonde, avec des amis, en , le collectif « Nos services publics » puis en l'association Nos services publics dont elle devient l'une des trois porte-parole[39],[40]. Ce collectif entend être « la parole de l'intérieur » afin de « mettre en lumière les dysfonctionnements et faire des propositions » pour améliorer le service public[40], lutter contre les coupes budgétaires et le caractère gestionnaire de l'administration publique en France[41]. Elle est rendue visible dans C ce soir, sur France 5, en 2022, lorsqu'elle interpelle le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, en pleine affaire McKinsey[32]. Elle y critique l'usage grandissant des cabinets de conseil et le coût associé, face à ce qu'elle décrit comme une réduction du nombre de fonctionnaires aptes à réaliser ces mêmes tâches pour un coût moindre[40]. Elle publie dans la revue Alternatives économiques[42],[43],[44]. Elle plaide, en 2024, pour des services publics forts et leur renforcement afin de lutter contre le Rassemblement national (RN) (« Le délitement des services publics a fait partie de ce qui a nourri les votes pour le [RN] »)[31].

En 2023, elle s'engage contre la réforme des retraites à 64 ans[13],[31],[37]. En , elle est active au Festival des idées, qui réunit plusieurs responsables des partis de gauche et se fait alors remarquer par ses interventions[4],[14]. Elle se rapproche de Clémentine Autain (LFI)[25].

Candidate au poste de Premier ministre

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Désignation, réaction d'Emmanuel Macron et réponse de Lucie Castets

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À la suite des élections législatives anticipées de 2024 et d'intenses discussions internes au Nouveau Front populaire (NFP), le Parti socialiste propose les noms de Jérôme Saddier et Lucie Castets au poste de Premier ministre lors d'une réunion confidentielle le [45].

Dans la soirée du , le NFP annonce choisir Lucie Castets, une heure avant l'intervention prévue d'Emmanuel Macron au journal de France 2 lors de laquelle il balaie[46],[47],[48] sa nomination et réclame une trêve jusqu'à la fin des Jeux olympiques de Paris[49].

Le lendemain matin sur France Inter, Lucie Castets lui répond qu'il doit « prendre ses responsabilités » et la « nommer Première ministre »[49] en estimant dans l'immédiat impossible une « coalition avec le camp présidentiel du fait de désaccords profonds »[50] mais progressivement possible « des accords projet après projet, sujet après sujet »[51]. Interrogée sur un sondage Elabe paru le affirmant que 58 % des Français seraient défavorables à sa nomination à Matignon[52], elle répond: « en réalité, il y a 48 heures, j’étais totalement inconnue des Français. Aujourd’hui, 41 % disent qu'Emmanuel Macron doit me nommer. Ça veut dire que les Français souhaitent qu'on sorte de cette paralysie de la République pour répondre à leurs problèmes »[53].

Après sa désignation, de nombreuses personnes cherchent à consulter sa page sur Wikipédia en français, alors inexistante. Alors que les critères d’admissibilité des articles sur l’encyclopédie font l’objet de débats et tensions, sa page est recréée et supprimée plusieurs fois, avant d’être définitivement conservée le lendemain de sa désignation par le NFP[54],[55],[56],[57].

Recherche de compromis avec des partis hors du NFP

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Elle affirme être ouverte aux compromis et aux concessions avec les autres forces politiques, hormis le Rassemblement national[29] sans écarter des ajustements dans le projet du NFP[58] ni exclure le recours à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution sur un projet de loi « soutenu par la grande majorité des Français »[59],. Elle écrit vouloir discuter avec les groupes parlementaires autres que le Rassemblement national et ceux du NFP, dans une lettre envoyée le à tous les parlementaires[60] pour au contraire mettre en avant l'importance de tenir «compte du fait que la majorité sur laquelle s’appuie [le NFP] n’est que relative et qu’il lui sera dès lors nécessaire de convaincre au-delà [de ses] rangs»[60]. Cosignée par les président des quatre groupes parlementaires du Nouveau Front populaire (NFP), cette lettre montre que LFI a reconnu la nécessité de ces compromis pour pouvoir gouverner[61].

Le texte détaille ses « cinq grandes priorités » issues du programme du NFP : pouvoir d’achat, bifurcation écologique, éducation, santé et une « fiscalité plus juste » et revendique un « changement de pratique » du pouvoir gouvernemental, avec un « regain de place donnée au travail parlementaire ». Il prône des consultations avec des partis hors du NFP, auxquelles seraient aussi associés syndicats, associations et élus locaux, porteraient à la fois sur « le budget pour 2025 », en cours de préparation, et « un programme de travail gouvernemental pour les mois à venir »[62]. Le NFP annonce aussi son intention de reprendre certains dossiers législatifs interrompus par la dissolution de l'Assemblée, tels que « la fin de vie, la protection de l'enfance, les familles monoparentales, l’instauration d’un nombre minimum de soignants par patient hospitalisé ou les violences sexuelles dans le milieu culturel »[63],[62].

À la suite de cette lettre, elle a pu commencer à travailler avec Stéphane Lenormand, du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires et Jean-Paul Mattei, du MoDem. Elle déclare qu'elle a aussi pu rencontrer Charles de Courson, Dominique de Villepin et Bernard Cazeneuve[5],[64].

Cette lettre est défendue le , dans un entretien accordé au Parisien, où elle rappelle que l'augmentation à 1 600  du salaire minimum interprofessionnel de croissance et le rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune « restent des horizons », tant que le NFP ne dispose pas de majorité absolue pour cela[65]. À la suite des critiques émises par des élus de La France insoumise, mais aussi plus à gauche que le NFP par Lutte ouvrière, Lucie Castets précise sa position, affirmant que « le Smic à 1 600 , c’est un engagement de campagne et nous le ferons », et que « dès les premiers jours à Matignon, nous échangerons avec les partenaires sociaux sur les modalités de sa mise en œuvre »[66]. Elle réitère son son souhait de rechercher des compromis avec d'autres partis que ceux du NFP dans The Guardian, le 31 août[67],[68].

Campagne de terrain

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Après avoir été désignée par le NFP, Lucie Castets constate que les partis n'ont pas prévu d'organisation autour d'elle et elle doit activer son réseau d'énarques pour monter un cabinet chargé d'organiser les déplacements, répondre à la presse et décliner le programme du NFP[5]. Arnaud Bontemps, cofondateur de l'association Nos services publics, occupe la fonction de directeur de cabinet. Les économistes Lucas Chancel et Michaël Zemmour sont chargés de travailler respectivement sur les dossiers de la fiscalité et des retraites. Elle s'entoure également de la militante féministe Caroline De Haas, et de l'ex-préfète Marie Lajus. Cette équipe est chargée de « transformer les éléments du programme du NFP en actes de gouvernement »[69]. Gaspard Gantzer lui prodigue également des conseils en communication[5].

Suite à la constitution de ce bureau, un cadre des Verts estime qu'il faut dégager un budget dédié à son fonctionnement[5]. Le magazine Marianne annonce le que l'équipe de Lucie Castets a envoyé aux partis du NFP un devis d'un montant de 9 000  mensuels pour Lucie Castets et de 51 000  pour son équipe au titre de sa campagne pour la primature[70]. L’intéressée, dans un message sur X, dément avoir touché de l'argent du NFP[71]. Des éléments complémentaires publiés par Marianne et d’un fact-checking de Libération, il ressort que le montant avancé correspondait à la masse salariale charges sociales inclues, et que le projet de rémunération n’a finalement jamais été mis en œuvre[72],[73].

Elle entame le une campagne de terrain en se déplaçant dans un quartier populaire de Lille[74], auprès de commerçants et des militants, accompagnée de nombreux responsables de la gauche[75], puis se déplace le dans la banlieue d'Orléans, accompagnée notamment par Léon Deffontaines (PCF), Olivier Faure (PS) et Marine Tondelier (écologistes), pour visiter l'usine Duralex, en cours de transformation en société coopérative et participative[75]. Le Canard enchaîné révèle, le même jour, qu'elle n'est pas en disponibilité vis-à-vis de ses fonctions à la Ville de Paris, mais seulement en congés, ce que Lucie Castets confirme, affirmant qu'« il n’y a aucun problème de droit »[76],[77]. Elle indique de plus que ses déplacements sont pris en charge par le NFP[78].

Aurélien Véron, membre du groupe d'opposition municipale « Changer Paris » (LR), saisit le parquet national financier, arguant que ceci peut s'analyser comme un éventuel manquement au devoir de réserve et un « potentiel détournement de fonds publics »[79] ce que plusieurs observateurs jugent peu fondé[80],[81].

Elle présente une série de mesures susceptibles de recueillir un vote consensuel au sein des groupes de l'assemblée parmi lesquelles le recrutement d'accompagnants des élèves en situation de handicap, l'ouverture de nouvelles places en crèche et la mise en place d'un « un service public territorial de santé »[17].

Par ailleurs, elle annonce qu'une des premières mesures de son gouvernement, si elle est nommée, serait un décret reportant la mise en œuvre de la réforme des retraites de 2023 portant à 64 ans l'âge légal de départ à la retraite[82],[83]. Elle insiste également sur la justice fiscale, la revalorisation des salaires et le relèvement des minima sociaux[32].

En réponse à une question de journaliste, sur le recours à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, elle n'écarte pas cette possibilité mais est estime que cela ne peut être fait que sur un projet de loi « soutenu par la grande majorité des Français »[59],[84].

Des représentants des Républicains et du RN l'attaquent dès sa désignation par le NFP, car elle est en charge depuis 2023 des finances et des achats de la Ville de Paris, dont ils estiment la dette excessive. Elle répond en défendant les investissements réalisés à Paris autour de la transition écologique et le logement[14],[32].

Nomination du Premier ministre par Emmanuel Macron

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Les 23 et , le Président de la République reçoit tous les chefs de partis politiques et les présidents de groupes parlementaires pour échanger sur la nomination d'un Premier ministre[85]. Les représentants du NFP obtiennent de s'y rendre avec Lucie Castets[86]. Le , Emmanuel Macron confirme de pas choisir Lucie Castets dans un communiqué, affirmant que ce « serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale »[87].

Questionnée sur les rumeurs citant Xavier Bertrand, et Bernard Cazeneuve comme susceptibles d'être nommés Premier ministre, Lucie Castets répond que ce serait « contraire à la logique institutionnelle », car Les Républicains ont fait « un score extrêmement faible aux élections législatives » tandis que Cazeneuve a quitté depuis deux ans le parti socialiste[88], et rappelle qu'Emmanuel Macron « envisageait avant l'élection de donner le pouvoir à Jordan Bardella en cas de majorité relative », et « le refuse aujourd'hui à la gauche », attitude qui « ne convient pas non plus à tous chez Renaissance »[65], le parti du président.

Prises de position

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Politique budgétaire et fiscalité

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Lucie Castets propose de renégocier le pacte de stabilité budgétaire européen et affirme que respecter la règle limitant le déficit public à 3 % du produit intérieur brut n'est pas un objectif à atteindre[89].

En cas d'accession à Matignon, Lucie Castets prévoit d'augmenter les recettes fiscales de l'État de 150 milliards d'euros via des hausses d'impôts mais aussi via l'annulation de baisse de cotisations dont bénéficient des grandes entreprises. Elle est favorable à la progressivité de l'impôt sur le revenu avec un barème à quatorze tranches et au rétablissement de l'impôt sur la fortune, à l'élargissement de la taxation du patrimoine et à la taxation des exilés fiscaux français[89]. Cette dernière proposition, appelée aussi parfois impôt sur la nationalité, était présente dans le programmes de Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2012 et celui de Jean-Luc Mélenchon en 2017. Un débat s'instaure entre les intervenants politiques et économiques sur sa faisabilité et le nombre de Français de l'étranger qui seraient concernés[90],[91],[92]. Éric Coquerel (LFI), président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, en dément la faisabilité mais considère que des mesures alternatives sont possibles[93]. Dans un entretien à Libération le 20 août 2024, elle précise que sa proposition était plutôt de rétablir l'exit tax[94].

Conflit israélo-palestinien

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Lucie Castets a désigné le Hamas comme une organisation islamiste et terroriste. Dans le contexte de la guerre Israël-Hamas, elle affirme que sa priorité est « que les massacres en cours à Gaza cessent, et que les otages israéliens soient libérés »[95].

Elle estime que les propos du député LFI Thomas Portes affirmant que « les sportifs israéliens ne sont pas les bienvenus » sont « maladroits » et précise : « aux Jeux olympiques, il faut s'assurer de la sécurité des athlètes israéliens, il n'est pas question de les mettre en danger »[29].

Interrogée sur un message polémique concernant le Hamas posté par Sophia Chikirou sur Instagram, elle précise : « Cette publication n’était pas acceptable et contraire à tout ce que défend le NFP. Elle l’a retirée depuis. Je rappelle que le NFP condamne sans réserve les attaques terroristes du 7 octobre perpétrées par le Hamas. »[17].

Elle affirme ne pas avoir de « convictions toutes faites » sur l'utilisation du nucléaire et est consciente qu'il existe des sensibilités différentes sur ce thème au sein du NFP[95].

Liens externes

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Notes et références

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  1. Prononciation francisée du patronyme gascon Castets, ou plus exactement Castèths « Châteaux », retranscrite selon la norme API.
  2. « « Casté » ou « casse-tête » : comment se prononce le nom de famille de Lucie Castets ? », sur Le Point, (consulté le )
  3. a et b « Mme Lucie Castets, jusqu'alors chef du département international au sein de Tracfin à Bercy, a été nommée conseillère chargée des sujets budgétaires, de la finance verte et de l'Europe, au cabinet de Mme Anne Hidalgo, maire de Paris » Accès payant, sur Bulletin quotidien, (consulté le ).
  4. a b c d et e « Qui est Lucie Castets, proposée par le Nouveau Front populaire pour Matignon ? », sur Le Nouvel Obs, (consulté le ).
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  6. a b c d et e Emilie Lanez et Mattias Corrasco, « Lucie Castets, les coulisses d’un drôle d’été : sa notoriété soudaine, ses regrets, son futur », sur L'Express, (consulté le ).
  7. Pierre-Marie Puaud, « Lucie Castets, une Caennaise candidate pour Matignon : "Je suis prête" », sur France 3 Normandie, (consulté le )
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  10. « Promotion Jean Zay (2012 - 2013) : liste des élèves issus des 3 concours » Accès libre [PDF], sur École nationale d'administration (ENA) (consulté le ).
  11. Arrêté du 7 janvier 2014 portant affectation aux carrières des élèves de la promotion 2012-2013 « Jean Zay » de l'Ecole nationale d'administration ayant terminé leur scolarité au 31 décembre 2013 (élèves issus des concours externe, interne et troisième concours).
  12. « Matignon ? Lucie Castets s'y voit déjà », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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  47. Article par C. Nowak, L. Adjaoud sur France Télévision [2]
  48. "Sur France 2, Emmanuel Macron balaie la candidature de Lucie Castets comme Premier ministre" Article dans L'Obs avec vidéo, 24 juillet 2024 [3]
  49. a et b Laurent Tello, « Comment le Nouveau Front populaire s’est accordé sur Lucie Castets, une haut fonctionnaire inconnue, pour être première ministre » Accès libre, Le Monde, (consulté le ).
  50. Margaux Duguet et Louis Dubar, « Nouvelle Assemblée nationale : Lucie Castets juge "impossible" une "coalition avec le camp présidentiel du fait de désaccords profonds" » Accès libre, sur France Info, (consulté le ).
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