Aller au contenu

Élection présidentielle sud-africaine de 2024

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Élection présidentielle sud-africaine de 2024
Corps électoral et résultats
Inscrits 400
Votants 339
84,75 %
Blancs et nuls 12
Cyril Ramaphosa – ANC
Voix 283
86,54 %
Julius Malema – EFF
Voix 44
13,46 %
Président de la république d'Afrique du Sud
Sortant Élu
Cyril Ramaphosa
ANC
Cyril Ramaphosa
ANC

L'élection présidentielle sud-africaine de 2024 a lieu le . Le scrutin intervient après les élections législatives du 2 juin, qui voient le Congrès national africain (ANC) du président sortant Cyril Ramaphosa perdre sa majorité absolue des sièges.

Après plusieurs jours d'incertitudes, l'ANC forme un gouvernement de coalition avec l'Alliance démocratique (DA), le Parti Inkatha de la liberté (IFP) et l'Alliance patriotique (PA). Disposant de la majorité, la coalition réélit Ramaphosa à une large majorité de 86 % des voix face au dirigeant des Combattants pour la liberté économique (EFF), Julius Malema.

Contexte[modifier | modifier le code]

Candidat à sa réélection, le président sortant Cyril Ramaphosa se présente sous la bannière du Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 1994. Impliqué dans des scandales de corruption, ce dernier perd pour la première fois sa majorité absolue des sièges aux élections législatives organisées le 2 juin 2024. Aucun parti d'opposition n'ayant obtenu cette majorité, l'élection présidentielle se déroule dans le contexte inédit d'un parlement sans majorité, laissant planer l'incertitude sur son issue[1],[2]. Principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique de John Steenhuisen conserve la seconde place, mais le recul de l'ANC profite principalement au Umkhonto we Sizwe (MK) de l'ancien président Jacob Zuma, qui arrive troisième pour sa première participation à un scrutin national[3].

Les cadres de l'ANC se réunissent le 31 mai pour décider de la suite des évènements. Le même jour, John Steenhuisen, déclare que la DA est disposée à former avec elle un gouvernement de coalition, tout en la conditionnant à une consultation préalable des autres membres de la Charte multipartite[4]. Julius Malema en fait de même au nom de des EFF[5]. Des négociations informelles s'ouvrent immédiatement avec ces deux partis, avant leur ouvertures officielle le 2 juin par le secrétaire général de l'ANC, Fikile Mbalula, qui assure que le gouvernement a entendu le « message clair » envoyé par les électeurs au parti[6]. S'il assure que les résultats ont servi de « leçon d'humilité » pour l'ANC, l'éventualité d'un retrait de Cyril Ramaphosa de la présidence comme condition à une coalition est en revanche rejeté catégoriquement[7]. Les négociations s'ouvrent en l'absence des représentants du MK en raison du rejet des résultats par le parti et son dirigeant, Jacob Zuma, qui en conteste la validité. Le MK boycotte ainsi les négociations, son porte parole Nhlamulo Ndhlela jugeant que la présence du parti reviendrait à légitimer la proclamation « illégale » des résultats[6],[8].

Après une tentative infructueuse du MK de faire invalider les résultats par la Cour constitutionnelle, les négociations aboutissent à la conclusion d'un accord de coalition entre l'ANC, la DA, le Parti Inkatha de la liberté (IFP) et l'Alliance patriotique (PA)[9]. La session inaugurale de l'Assemblée intervient ainsi le lendemain, permettant la tenue du scrutin présidentiel[10].

Candidats[modifier | modifier le code]

Deux candidats se présentent :

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats[11]
Candidats Partis
Voix %
Cyril Ramaphosa ANC 283 86,54
Julius Malema EFF 44 13,46
Votes valides 327 96,46
Votes blancs et nuls 12 3,54
Total 339 100
Abstention 61 15,25
Inscrits / participation 400 84,75

Analyse et conséquences[modifier | modifier le code]

Soutenu par la quasi-totalité de l'assemblée à l'exception des députés des Combattants pour la liberté économique (EFF), qui soutiennent la candidature de Julius Malema, ainsi que de ceux du Umkhonto we Sizwe (MK) de Jacob Zuma, qui boycottent la séance, Cyril Ramaphosa est réélu à la présidence avec 86 % des voix. Julius Malena reconnait immédiatement sa défaite, avant de féliciter le vainqueur [11],[12]. Les députés du MK finissent par rejoindre leur sièges le 17 juin, la cérémonie d'investiture de Cyril Ramaphose pour un second mandat intervenant quant à elle le 19[13],[14].

Il forme le 30 juin le Gouvernement Ramaphosa III composé de 32 ministres dont 20 du Congrès national africain, 6 de l'Alliance démocratique, 2 du Parti Inkatha de la liberté, et un chacun de l'Alliance patriotique, du Front de la liberté, du Congrès panafricain d'Azanie et du Good[15].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Afrique du Sud : fin de la domination sans partage de l’ANC, confronté à un score historiquement bas », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  2. « Législatives en Afrique du Sud : l'ANC a perdu sa majorité absolue », sur Le Figaro.fr, Le Figaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  3. « Afrique du Sud : fin de la domination sans partage de l’ANC, confronté à un score historiquement bas », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  4. (en) « South Africa heads for 'coalition country' as partial election results put ruling ANC well below 50% », sur AP News, (consulté le ).
  5. (en) « The ANC party that freed South Africa from apartheid loses its 30-year majority in landmark election », sur AP News, (consulté le ).
  6. a et b FRANCE24, « Afrique du Sud : sans majorité absolue au Parlement, l'ANC travaille à former une coalition », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
  7. (en) « South Africa's president urges parties to find common ground in talks after election deadlock », sur AP News, (consulté le ).
  8. FRANCE24, « Élections générales en Afrique du Sud : Jacob Zuma conteste les résultats », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
  9. (en) ABC News, « South Africa's ANC says it has broad agreement with main opposition, others on coalition government », sur ABC News (consulté le ).
  10. « Afrique du Sud : le président Ramaphosa réélu, gouvernement de coalition en vue », sur Libération, Libération (consulté le ).
  11. a et b (en) « President Ramaphosa re-elected to lead South Africa », sur SAnews, (consulté le ).
  12. « Cyril Ramaphosa, la victoire d’un rescapé politique - Jeune Afrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le ).
  13. (en) Editor BizNews, « Zuma's MK Party ends parliament boycott amid election dispute », sur BizNews.com, BizNewsCom, (consulté le ).
  14. « Afrique du Sud: Cyril Ramaphosa réélu président promet un gouvernement « d’union nationale inclusif » », sur Réunion la 1ère (consulté le ).
  15. (en) « South African parties agree on Cabinet positions, sealing deal on new coalition government », sur AP News, (consulté le ).