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Abbaye de Maredsous

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Abbaye de Maredsous
L'église abbatiale devenue basilique mineure en 1926.
L'église abbatiale devenue basilique mineure en 1926.
Existence et aspect du monastère
Site web https://www.maredsous.com/
Identité ecclésiale
Culte Culte catholique
Type Prieuré de moines en 1872, puis abbaye de moines à partir de 1878
Armoiries ou sceau du monastère
Image illustrative de l’article Abbaye de Maredsous
Présentation monastique
Fondateur Hildebrand de Hemptinne, avec le soutien financier de la famille Desclée.
Origine de la communauté Communauté fondée par l'abbaye de Beuron en Allemagne, à l'instigation d'Hildebrand de Hemptinne, moine belge à Beuron.
Ordre Ordre de Saint-Benoît
Congrégation Congrégation de Beuron en 1878, puis affiliation à la congrégation de l'Annonciation à partir de 1920
Historique
Date(s) de la fondation 1872 sous la forme d'un prieuré, devenu abbaye en 1878.
Personnes évoquées
Essaimage 1903 : fondation de l'École de Métiers d'Art de Maredsous
Fermeture Abbaye en activité
Architecture
Architecte Jean-Baptiste Bethune
Dates de la construction Entre 1872 et 1892 principalement
Styles rencontrés Style néogothique
Localisation
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Province Drapeau de la province de Namur Province de Namur
Commune Anhée
Coordonnées 50° 18′ 08″ nord, 4° 46′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Abbaye de Maredsous
Géolocalisation sur la carte : province de Namur
(Voir situation sur carte : province de Namur)
Abbaye de Maredsous

L'abbaye de Maredsous est un monastère bénédictin situé à Maredsous, dans la commune de Anhée, en province de Namur (Belgique). Elle fut fondée sous la forme d'un prieuré le par l'abbaye de Beuron, avec l'appui financier de la famille Desclée, qui fit don des terres, paya les plans et la construction des bâtiments dessinés par l'architecte Jean-Baptiste Bethune.

Histoire[modifier | modifier le code]

Image imprimée et diffusée à l'occasion de la pose de la première pierre de l'abbaye[1].

L'abbaye de Maredsous a été fondée le 15 novembre 1872 par l'abbaye de Beuron en Allemagne, fondatrice de nombreuses maisons religieuses, à l'instigation d'Hildebrand de Hemptinne, moine belge à Beuron puis abbé de Maredsous.

La fondation a été soutenue financièrement par la famille des Desclée, riches industriels tournaisiens et catholiques militants[2] ; elle a financé la conception et la construction des bâtiments conçus par l'architecte Jean-Baptiste de Béthune (1831-1894), figure du style néogothique en Belgique. Il opte pour « un style ogival primaire, sévère et répétitif »[2]. Le plan d'ensemble est basé sur celui de l'abbaye cistercienne de Villers du XIIIe siècle à Villers-la-Ville en Brabant wallon. Les fresques ont cependant été entreprises par l'école d'art de Beuron, contre la volonté de Béthune et des Desclée, qui ont rejeté le style Beuron comme « assyro-bavarois »[2],[3]. La construction a été terminée en 1892[4].

En 1878, le prieuré de Maredsous est élevé au rang d'abbaye par le pape Léon XIII[5] et fait alors partie de la Congrégation de Beuron. L'abbaye est ensuite affiliée à la congrégation de l'Annonciation au sein de la confédération bénédictine, à partir de 1920. C'est par bref pontifical de Pie XI daté du que l'église abbatiale a accédé au titre de basilique mineure.

En 2022, l'abbaye fête ses 150 ans[6].

Repères chronologiques[7][modifier | modifier le code]

  • Le château de Maredsous, propriété de la famille Desclée où s'établirent les premiers moines venus d'Allemagne.
    1855 (juin-juillet) : Ernst Wolter (futur dom Placide) entre à l'abbaye de Saint-Paul-hors-les-murs à Rome.
  • 1863 : Fondation de l'abbaye de Beuron.
  • 1872 () : Premiers contacts entre l'abbaye de Beuron et la famille Desclée dans le dessein de la construction de l'abbaye de Maredsous. () : Les moines de Beuron décident officiellement cette fondation. Un prieuré est fondé sous la direction de Dom Maurus Wolter, qui a restauré la vie monastique en Allemagne.
  • 1878 : Le prieuré de Maredsous est élevé au rang d'abbaye par le pape Léon XIII en 1878 et fait partie de la Congrégation de Beuron.
  • 1903 : Fondation de l'École de Métiers d'Art de Maredsous, où seront formés de nombreux artistes (Jijé, Félix Roulin, Émile Souply, Jean Willame).
  • 1920 : Maredsous constitue avec l'Abbaye du Mont-César de Louvain et celle de Abbaye Saint-André de Bruges, la congrégation bénédictine belge de l'Annonciation[8].
  • 1922 : Célébration du cinquantenaire de l'abbaye le 15 octobre.
  • 1927 : Fondation officiel du monastère de Glenstal en Irlande avec six moines belges sous le priorat de Dom Gérard François.
  • 1944 : Enlèvement par l'armée occupante des cloches le 24 et 27 février. Le bourdon est brisé et emporté par morceaux.
  • 1947 : Inauguration de la nouvelle bibliothèque le 8 juin. Bénédiction du nouveau bourdon le 6 juillet. Célébration du 75e anniversaire de la fondation de l'abbaye.
  • 1948 : Construction à la suite à l'affluence de touristes d'un centre d'accueille "La Clarière".
  • 1956-1957 : Transformation de l'intérieure de l'église. Le maître-autel est consacré le .
  • 1958 : Fondation au Rwanda du monastère de Gihindamuyaga, inauguré officiellement le .
  • 1963 : La dépouille mortelle de Dom Columba Marmion est transféré de la crypte du cimetière dans une chapelle latérale de l'église à la suite de l'ouverture de l'enquête diocésaine en vue de sa béatification.
  • 1964 : L'école d'Art Saint-Joseph est transféré à Namur où elle fusionne avec l'IATA.
  • 1966 : Fondation du monastère Saint-Jean-l'Evangéliste à Quévy.
  • 1971 : Création du Centre Grégoire Fournier dans les bâtiments de l'ancienne Ecole des Métiers d'Art.
  • 1996 : L'Ecole abbatiale s'appelle désormais le collège Saint-Benoît, s'ouvre à l'externat et à la mixité.
  • 2002 : Le 3 septembre la béatification du P. Abbé Columba Marmion à Rome par le pape Jean Paul II.

Supérieurs et abbés de Maredsous[9][modifier | modifier le code]

  • 1872-1874 : Jean Blessing, Supérieur
  • 1874-1876 : Placide Wolter, Prieur
  • 1877-1878 : Gérard van Caloen, Prieur
  • 1878-1890 : Placide Wolter, Abbé
  • 1890-1909 : Hildebrand de Hemptinne, Abbé
  • 1909-1923 : Bhx Columba Marmion, Abbé (Béatifié par Jean-Paul II le )
  • 1923-1950 : Célestin Golenvaux, Abbé
  • 1950-1968 : Godefroid Dayez, Abbé
  • 1968-1969 : Olivier du Roy, Prieur
  • 1969-1972 : Olivier du Roy, Abbé
  • 1972-1978 : Nicolas Dayez, Prieur
  • 1978-2002 : Nicolas Dayez, Abbé
  • 2002-présent : Bernard Lorent, Abbé.

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Patrimoine architectural[modifier | modifier le code]

L'église abbatiale[modifier | modifier le code]

Construite a partie de 1877 jusqu'en 1887 de style néo-gothique comme tout les bâtiments de l'abbaye, par l'architecte le baron Jean-Baptiste Béthune dans les style des abbayes de Villers-la-Ville et d'Aulne[10]. Le 12 octobre 1926 par un bref du pape Pie XI érige l'abbatiale en rang de basilique[10]. Aménagée et profondément transformée par l'architecte Roger Basin en 1956 et 1957 par la liturgie promue au Concile Vatican II[11]. L'autel fut placé face à l'assemblé à la croisé des transepts, au-dessus de la chapelle précédant la crypte[12]. Par la suit le mobilier néo-gothique disparaissent et les murs blanchies[12].

Le collège Saint-Benoît[modifier | modifier le code]

Les premiers leçons sont dispensé à huit jeunes élèves le . Il sont provisoirement installé dans la petit bâtiment à l'entrée de l'abbaye qui abritaient les forges et ateliers. Dès 1883 s'ouvre un nouveau chantier, les plans retenus sont tracés par Jean-Baptiste Bethune des et des croquis de dom Hildebrand de Hemptinne et d'Arthur Verhaegen. L'école est inaugurée en octobre 1884 et entièrement terminée en 1886. Une vingtième d'années plus tard, une extension est érigée en 1910 et 1912 par Pierre Langerock. Elle est a été sensiblement modifiée par l'architecte Jean Potvin en 1983, qui a partiellement coiffée de deux nivaux de chambres sous une toiture plate[13].

L'école des métiers d'art actuellement le centre Saint-Joseph[modifier | modifier le code]

Construits de 1900 à 1903 suivant les plans de dom H. de Hemptinne et d'Émile Henseval. Ouverte en octobre de cet année là, l'école rencontre un énorme succès. En 1907-1908, les ailes abritant de nouveaux ateliers sont bâties d'après les plans du Père Sébastien Braum. Après la première guerre mondiale s'ouvraient les ateliers d'art en 1919. L'école a fermé ses porte en 1964, le bâtiment connaît des affectations sporadique avant d'être entièrement restaurée en 1995-1996 par le bureau d'architecture GUS (F. Terlinden, O. Peeters, R. De Backer). Les bâtiments abritent désormais le centre d'accueille Saint-Joseph, regroupent librairie, local audio-visuel, magasin de souvenirs, cafétéria, musée d'histoire naturelle et locaux d'expositions[13].

Patrimoine artistique[modifier | modifier le code]

L'abbaye possède dans l'église abbatiale une œuvre de San Damon, créateur de l'oniroscopisme. Il s'agit d'une Cène, "la Cène en 13 actes", certifiée par le Vatican, comme étant la seule de l'histoire à être traitée et vue de cette façon. En effet, il s'agit d'un point de vue depuis chacun des apôtres et depuis l'endroit où se trouvait Jésus Christ. La tragédie se joue là, tant sur la forme que sur le fond. La Cène, le dernier repas du Christ est abordée ici de manière inattendue. En effet, si ce tableau, ou sa représentation, a souvent été traité et bien avant De Vinci, il ne l’a jamais été en prenant comme axes de point de vue ceux des apôtres et l’évolution presque en temps réel de leurs réactions, une conscience et une intuition de chacune des personnes prises au vif. Cette traduction historique de cet acte primordial dans l’histoire de l’humanité réunit ici, sans nul doute parce que les personnages sont de notre époque, une symbolique toute particulière. Le temps n’est plus en suspens comme il l’est dans les autres œuvres traitant de ce sujet, mais au contraire il s’écoule au fur et à mesure qu’on l’observe. Les deux doubles triptyques qui accompagnent la Cène centrale permettent d’entrer de plain-pied dans l’instant, dans les minutes qui s’écoulent après que Jésus a dit à ses disciples conviés ces mots : « En vérité je vous le dis, l’un de vous me trahira »[14].

Porte d'entrée de l'église abbatiale.

Aspects artistiques et culturels[modifier | modifier le code]

Aspects patrimoniaux[modifier | modifier le code]

L'abbaye a été construite entre 1872 et 1881 par l'architecte Jean de Béthune en style néogothique. Quelques bâtiments, depuis lors, ont été adjoints aux premiers : école abbatiale (1881), école des métiers d'art (1903), bibliothèque (1947) et centre d'accueil (1948). L'abbaye est intégrée dans la société contemporaine, ayant organisé son économie en fonction des exigences du sacré et des besoins de la communauté. C'est à la fois un centre d'enseignement et un centre d'artisanat d'art et d'édition[15].

Éléments architecturaux et artistiques[modifier | modifier le code]

L'ensemble a été édifié au moyen de matériaux d'origine locale. Il est axé sur une basilique que signalent deux tours de 54 m de haut et dont le vaisseau, long de 76 m et large de 28 m, est éclairé par des vitraux réalisés, pour la plupart, par le maître-verrier Colpaert. On y remarque un grand Christ en chêne du sculpteur Williame, une statue de saint Benoît en bois du XVIIe siècle, de grandes peintures murales, de belles grilles en fer forgé — œuvre des moines — et le maître-autel avec ciborium[15],[16].

Index des artistes[modifier | modifier le code]

Liste chronologique des artistes ayant travaillé à l'abbaye de Maredsous, ou dont une œuvre s'y trouve.

Aspects culturels[modifier | modifier le code]

Si certains fromages de Maredsous sont réellement affinés dans la cave d'affinage du monastère même, la bière dénommée « bière de Maredsous » n'est pas brassée au monastère, l’abbaye en ayant confié la production et la commercialisation à la brasserie Duvel Moortgat située en Région flamande[17].

Tourisme[modifier | modifier le code]

Le centre Saint-Joseph aménagé en 1995 et 1996 dans l'ancienne école d'art construite en 1903[13].

Avec plus de 400 000 visiteurs par an, l'abbaye est l'une des cinq attractions touristiques les plus fréquentées de Wallonie[18].

Le chemin menant à l'abbaye est propice au pèlerinage, aux randonnées ou aux rallyes. Le Centre d'accueil Saint Joseph comprend un restaurant, une plaine de jeux, une boulangerie, un magasin de souvenirs et des visites guidées. De plus, un service d'hôtellerie accueille toute personne pour de courts séjours. NB: en transports en commun, l'accès s'effectue depuis la gare de Namur par le bus 21.

Evènements[modifier | modifier le code]

Chaque mois de juillet et août se déroule le village provençal[19] et le marché artisanal et gourment et au mois de juillet[20]. Fête de la Saint-Hubert avec bénédiction des animaux[21]. L'abbaye organise depuis 2012 un marché de noël[22].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Guillaume 1997, p. 11.
  2. a b et c Pierre Colman, « L'architecture néo-gothique en Wallonie et à Bruxelles. Conflits d'hier, d'aujourd'hui et de demain », Bulletin de la Classe des Beaux-Arts, t. 68,‎ , p. 28 (lire en ligne)
  3. Pierre Colman, « L'architecture néo-gothique en Wallonie et à Bruxelles. Conflits d'hier, d'aujourd'hui et de demain », Bulletin de la Classe des Beaux-Arts, t. 68,‎ , p. 27 (lire en ligne)
  4. « Abbaye de Maredsous », sur maredsous.be (consulté le ).
  5. Guillaume 1997, p. 21.
  6. « L'Abbaye de Maredsous fête ses 150 ans » Accès libre, sur dhnet.be, (consulté le )
  7. Misonne 2015, p. 52-56.
  8. Guillaume 1997, p. 17.
  9. Misonne 2015, p. 57.
  10. a et b « La Basilique Saint-Benoît », sur maredsous.com (consulté le )
  11. « La Basilique Saint-Benoît – Abbaye de Maredsous », sur www.maredsous.com (consulté le )
  12. a et b Guillaume 1997, p. 25.
  13. a b et c Guillaume 1997, p. 31.
  14. « Symbolisme et interprétation », sur maredsous.com (consulté le )
  15. a et b Joseph Delmelle, Abbayes et béguinages de Belgique, Rossel Édition, Bruxelles, 1973, p. 63-64.
  16. Qui sont été enlevés à cause de la réforme liturgique du Concile Vatican II.
  17. Benoît Feyt, « Le Scan : bières et fromages "d'Abbaye", produits locaux ou pas ? », sur RTBF, (consulté le ).
  18. Environnement.wallonie.be
  19. « VILLAGE PROVENÇAL – l’Abbaye de Maredsous » (consulté le )
  20. « MARCHE ARTISANAL & GOURMAND – l’Abbaye de Maredsous » (consulté le )
  21. « FÊTE DE LA SAINT-HUBERT – l’Abbaye de Maredsous » (consulté le )
  22. « MARCHÉ DE NOËL – l’Abbaye de Maredsous » (consulté le )
  23. Guillaume 1997, p. 65.
  24. Guillaume 1997, p. 33.
  25. a et b Guillaume 1997, p. 28.

Pour compléter[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Misonne, En parcourant l'histoire de Maredsous, Dinant, Éditions de Maredsous, , 268 p. (ISBN 978-2-9601166-2-5)
  • Etienne Guillaume, Maredsous, Un site, une abbaye : Chronique illustrée de la construction, Gilly, Les Éditions de Maredsous & Les Amis de la bibliothèque de Maredsous, ASBL, , 95 p. (ISBN 2-9600148-0-4)
  • Dom Bernard Lorent (dir.) et Jacques Toussaint (photogr. Marcel Van Coile), L'abbaye de Maredsous (1872-2022), Éditions Abbaye de Maredsous & Art Research Institut asbl, , 80 p. (ISBN 978-2-9602642-5-8)

Liens externes[modifier | modifier le code]