Alpes maritimes (province romaine)
Les Alpes maritimes (en latin classique : Alpes Maritimæ) étaient une province de l’Empire romain, une des trois petites provinces enjambant les Alpes entre la Gaule et la Gaule cisalpine qui avait alors été rattachée à l'Italie.
Elles comprenaient une partie des trois départements actuels des Alpes-Maritimes, des Alpes-de-Haute-Provence et, plus tard, des Hautes-Alpes.
Histoire[modifier | modifier le code]
Prenant la suite d’un simple district militaire établi en 14 av. J.-C. par Auguste, la province des Alpes Maritimæ fut créée 63 ap. J.-C.
Sa capitale était Cemenelum (aujourd’hui Cimiez, quartier de Nice). La province englobait le territoire des cités de Vence, Briançonnet, Glandèves (Entrevaux), Castellane, Senez, Thorame et peut-être Digne. Nice, qui relevait jusque là de Marseille, a été rattachée au IIIe siècle à la province des Alpes Maritimæ[1].
Lors de troubles de 69, qui accompagnent la guerre civile entre les partisans de Vitellius et de l'empereur Othon, la province fut le théâtre de combats qui nous sont connus par Tacite et dont il a peut-être été retrouvé certaines traces archéologiques[2].
En 297, les Alpes Maritimæ s’agrandissent et s’étendent vers le nord et le nord-ouest, jusqu’à la Durance et le col de Montgenèvre. La capitale devient Civitas Ebrodunensium, l’actuelle Embrun (Hautes-Alpes).
Les Alpes Maritimæ relevaient au IIIe siècle du diocèse de Vienne (diœcesis Viennensis), partie de la préfecture des Gaules.
Liste des villes antiques de la province romaine des Alpes maritimes[modifier | modifier le code]
- Cemenelum (en grec ancien : Κεμενέλιον ; aujourd’hui : Cimiez)
- Nicaea (en grec ancien : Νίκαια ; aujourd’hui : Nice)
- Antipolis (en grec ancien : Ἀντίπολις ; aujourd’hui : Antibes)
- Portus Herculis Monoeci (Monaco)
- Salinae (aujourd’hui : Castellane)
- Sanitium (en grec ancien : Σανίτιον[3] ; aujourd’hui : Senez)
- Vintium (en grec ancien : Οὐίντιον ; aujourd’hui : Vence)
À partir de 297 :
- Ebrodunum (en grec ancien : Ἐβρόδουνον ; aujourd’hui : Embrun), métropole de la province
- Brigantio (en grec ancien : Βριγάντιον ; aujourd’hui : Briançon)
- Brigomagus (aujourd’hui : Briançonnet)
- civitas Rigomagensium / Rigomagus (aujourd’hui : Chorges)
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Jean-Loup Fontana, "Nice et le comté, une histoire multimillénaire", éditions "Mémoires millénaires", 2018, (ISBN 978-2-919056-65-1)
- Pascal Arnaud, « Événement et fait archéologique : les événements de 69 et leur impact sur les Alpes-Maritimes », Cahiers de la Méditerranée, 62, 2001, Lire en ligne
- Ptolémée, 3.1.43.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- [Morabito 2010] Stéphane Morabito, « Entre Narbonnaise et Italie : le territoire de la province des Alpes Maritimae pendant l'Antiquité romaine (Ier s. av. J.-C. – Ve s. apr. J.-C.) », Gallia, vol. 67, no 2, , p. 99-124 (OCLC 10275746229, DOI 10.4000/11rg4, JSTOR 43608132, HAL hal-01931070, S2CID 190317722).
- [Morabito 2015] Stéphane Morabito, « Signa et tituli dans les Alpes maritimae : l'exemple des stèles funéraires en forme de porte », dans Sandrine Agusta-Boularot et Emmanuelle Rosso (éd.), Signa et tituli : monuments et espaces de représentation en Gaule méridionale sous le regard croisé de la sculpture et de l'épigraphie, Arles et Aix-en-Provence, Errance et Centre Camille-Jullian, coll. « Bibliothèque d'archéologie méditerranéenne et africaine » (no 18), , 1re éd., 239 p., 22 × 28 cm (ISBN 978-2-87772-588-0, EAN 9782877725880, OCLC 906300575, BNF 44299210, DOI 10.4000/books.pccj.2288, HAL halshs-02122783, S2CID 194335370, SUDOC 184323886, présentation en ligne), 2e partie (« Espaces et monuments funéraires »), chap. 1er, p. 113-121.