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Centre de la France

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Le centre de la France est le point constituant le centre géographique de la France. À défaut de détermination officielle, il peut correspondre à plusieurs interprétations.

Anciens centres de la France

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Selon les Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César, le centre de la Gaule est situé sur la frontière du territoire des Carnutes : « À une certaine époque de l'année, [les druides] s'assemblent dans un lieu consacré sur la frontière du pays des Carnutes, qui passe pour le point central de toute la Gaule »[1]. Ce lieu était peut-être situé près de l'actuelle abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire dans le Loiret[2], mais selon l'historienne Anne Lombard-Jourdan, il s'agirait du lieu-dit Montjoie dans la plaine du Lendit, entre Paris et Saint-Denis.

Aux XIVe et XVe siècles, les avis divergent : certains affirment que le centre est Chartres, d'autres, comme Jean de Jandun, qu'il s'agit de Paris. Pour Gilles Le Bouvier, héraut de Charles VII, la Loire coule au milieu du royaume, assimilé à un losange[3].

Détail de la carte de France de Jean Jolivet, au XVIe siècle
Détail de la Carte ecclésiastique contenant la description des archeveschés et éveschés du royaume de France et principaultés adjacentes appartenants à l'église gallicane, avec l’arbre au centre de la France

Dans la seconde moitié du XVIe siècle et la première moitié du XVIIe siècle, sur certaines cartes de France, un arbre apparaît, un orme, tantôt avec la mention « cet arbre touche les frontières de quatre provinces adjacentes » (latin: « Ulmus haec quatuor collateralium provinciarum fines attignat »), c'est-à-dire l'Auvergne, le Berry, le Bourbonnais et le Limousin, et tantôt comme « arbre au centre de la France ». Charles Estienne dans son Guide des chemins de France de 1552 indique que cet orme se trouve sur la route d'Orléans à Toulouse, entre les étapes « Le Mats sainct Paul » et « Pré Benast abb. »[4]. Graham Robb, en 2022, identifie ces étapes comme le hameau de Saint-Paul à Tercillat (Creuse) et l'abbaye de Prébenoît, et il situe même l'arbre avec précision à côté de la chapelle Saint-Paul[5]. Dans la Topographia Galliæ par Martin Zeiller, éditée en 1656, cet arbre frontière est situé entre un village nommé la Maison Neuve (probablement la Grande Maison Neuve à Issoudun-Létrieix, qui est aussi sur le même itinéraire) et Argenton (Argenton-sur-Creuse)[6].

En 1643, dans L'Ulysse Français, l'abbé Louis Coulon décrit un tilleul commun planté devant le Palais Jacques-Cœur, à Bourges, qui marque le centre de la France[7].

Divers centres selon les modes de calcul

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Il peut être le centre du plus petit rectangle, cercle ou autre figure géométrique dans lequel entrerait entièrement la France, ou du plus grand cercle entièrement inclus dans le territoire de France continentale. Une autre méthode consiste à fixer un centre pour chaque commune puis à déterminer le barycentre des 36 500 centres ainsi trouvés assortis chacun d'un coefficient selon la superficie communale. On peut y inclure la Corse (France métropolitaine) ou non (Hexagone).

La borne à Bruère-Allichamps.

Contrairement à d'autres pays (comme les États-Unis, cf. centre géographique des États-Unis), il n'existe pas en France de repère officiel indiquant un centre géographique précis. La plus ancienne mention d'un « centre de la France » se trouve à Bruère-Allichamps, où une borne miliaire romaine du IIIe siècle, évidée et transformée en sarcophage, est exhumée en 1757 du cimetière puis plantée au centre de la commune par le duc de Béthune-Charost en 1799. À son sommet flotte un drapeau tricolore et un texte daté de 1950 indique : « La tradition désigne ce monument comme le centre de la France », chose confirmée par le géographe Adolphe Joanne dans son dictionnaire, choix pourtant par la suite contesté[8].

En 1966, les calculs de Georges Dumont, ingénieur des mines, placent le centre de la France sans tenir compte de la Corse à Vesdun, et, en en tenant compte, à Chazemais [9]qui détient ce « titre » pendant une trentaine d'années[8].

En 1968, le maire de Saulzais-le-Potier fait installer à la sortie de son village une stèle dans laquelle a été scellée une lettre plastifiée reproduisant la lettre de l'abbé Moreux, qui avait conclu que le centre de la France se trouvait ici. La stèle porte l'inscription : « Ce serait ici que les calculs de l'éminent mathématicien et astronome l'abbé Théophile Moreux auraient déterminé le centre géographique de la France ».

Panneau indiquant l'aire du centre de la France sur l'A71.

En 1993, l'IGN est à nouveau sollicité : contrairement à autrefois, où l'on calculait à partir d'une carte plane, cette étude de l'IGN prend en compte la courbure de la Terre. Si l'on ne compte pas la Corse, il conclut à La Coucière (46° 32′ 23″ N, 2° 25′ 49″ E), un endroit situé dans la ville de Vesdun, il y existe une mosaïque multicolore édifiée en 1985 par le maire Jean-Marie Dumontet[10], mais rien à l'emplacement exact, car il se situe sur un champ privé. Prenant en compte la Corse, un autre calcul de l'IGN aboutit une douzaine de kilomètres plus loin, à Nassigny, où le maire a fait construire une borne de pierre avec une carte de France en métal, sur le bord d'un champ[8].

D'autres endroits se prévalent du titre de centre de la France, comme la tour Malakoff (érigée après la guerre de Crimée) à Saint-Amand-Montrond ou une aire de repos sur l'autoroute A71[8].

La question du centre étant contestée (en prenant en compte différents modes de calculs), plusieurs communes disposent chacune d'un monument commémoratif. Le , une émission de l'ORTF est consacrée à ce sujet, faisant se confronter à l'antenne les avis de différents villageois[11],[8].

En fonction des calculs réalisés et des hypothèses (prise en compte ou non de la Corse ou des petites îles côtières, barycentre des masses émergées tenant compte ou non du volume des montagnes, des surfaces des lacs ou étangs…), plusieurs communes peuvent revendiquer ce titre honorifique[12] :


Centre du cercle minimum

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Le centre de la France peut aussi être défini comme le centre du plus petit cercle incluant tout le territoire de France continentale. Ce cercle minimum est unique et a un centre unique. Son rayon est d'environ 543,7 km. Il passe par 3 extrémités :

Son centre se situe sur la commune de Tranzault (Indre) à (46° 36′ 22″ N, 1° 52′ 31″ E). Ce point est l'endroit de France continentale le plus proche des points de la frontière les plus éloignés, situés à 543,7 km. Autrement dit, c'est le seul point nécessitant au plus 543,7 km à vol d'oiseau pour s'y rendre en partant de France continentale.

Centre du plus grand cercle inclus

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Quant au plus grand cercle entièrement inclus dans le territoire de France continentale, le plus grand cercle vide, son rayon est d'environ 291,3 km. Il passe par 3 points rentrants :

Son centre, sorte de pôle d'inaccessibilité, se situe à Saint-Palais (Cher), à (47° 15′ 39″ N, 2° 25′ 08″ E). Ce point est l'endroit de France continentale le plus éloigné des points de la frontière les plus proches, situés à 291,3 km [15].

Notes et références

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  1. Jules César, La Guerre des Gaules, Livre VI, chap. 13 (10). Hi certo anni tempore in finibus Carnutum, quae regio totius Galliae media habetur, considunt in loco consecrato.
  2. Sylvie Peyret, Des monnaies gauloises aux premières émissions capétiennes, Banque de France 1989
  3. Léonard Dauphant, Le Royaume des Quatre Rivières, L'espace politique français (1380-1515), Seyssel, Champ Vallon, , 430 p. (ISBN 978-2-87673-594-1), p. 170.
  4. Charles Estienne, La guide des chemins de France, page 170 sur Gallica
  5. (en) Graham Robb, France: An adventure history, W. W. Norton & Company, , 529 p. (ISBN 978-1-324-00256-7), p. 95-115
  6. Martin Zeiller, Topographia Galliæ, tome 6 (Berry, Auvergne et Limousin), page 5 : « Merula (Paul Merula ?) refert, annosam ulmum inter la maison neufue vicum, & Argenton oppidulum agri Bituricensis, versus septentrionem spectari, quæ quatuor provincias, nempe Bituricensem, Borboniam, Arverniam & Limovices dirimat. » (« Merula mentionne un vieil orme entre le village de la Maison Neuve et le bourg d'Argenton du territoire du Berry, en direction du nord, qui partage quatre provinces, assurément le Berry, le Bourbonnais, l'Auvergne et le Limousin. »). Lien : Topographia Galliæ, p.  5 sur Google Livres
  7. Louis Coulon, « L'Ulysse françois ou Le voyage de France, de Flandre et de Savoye », sur Gallica, (consulté le ) : « Les estrangers trouvent qu'on y parle bien, & approchant du langage d'Orleans, la ville estant au centre de la France, y ayant mesme un Teil planté devant la maison de Jacques Cœur, qui marque ce centre », p. 430.
  8. a b c d e et f Adrien Jaulmes, « France : la quête du juste milieu », Le Figaro, lundi 18 août 2014, page 18.
  9. Jean-Christophe Monferran, Martin de La Soudière, « De la capitale du froid aux « centres de la France » », Ethnologie française, vol. 46, no 4,‎ , p. 645 à 656 (lire en ligne)
  10. Pierre Bonte, La France que j'aime, Albin Michel, , 272 p. (ISBN 978-2-226-22247-3, lire en ligne)
  11. « Le centre de la France », ina.fr, 1er janvier 1969.
  12. a et b Éva Simonnot, « Mais où est donc le centre de la France ? », sur www.lasemainedelallier.fr, .
  13. description et photo du monument.
  14. Robert Gomichon, « Centre de la France », sur www.huriel-en-bourbonnais.fr, .
  15. Yassine Azoug, « Selon l’IGN, Vesdun et Nassigny sont identifiées centres de la France », sur www.leberry.fr, .

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