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Exode tibétain de 1959

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René de Milleville en 1966 dans la vallée de la Kali Gandaki, 2 700 m, près de Jomosom, avec de jeunes réfugiés tibétains

L'exode tibétain de 1959[1],[2],[3], pour reprendre la terminologie du gouvernement tibétain en exil et de l'Organisation des Nations unies[4],[5], désigne l'exode d'une partie du peuple tibétain qui débute après l'échec du soulèvement tibétain de 1959.

80 000 personnes, majoritairement originaires de la province de l'Ü-Tsang[6], emboîtent le pas au 14e dalaï-lama et gagnent l'Inde, constituant la première vague de migration. Trois ans plus tard, la guerre sino-indienne ferme hermétiquement les frontières entre la Chine et l'Inde et le Népal, tarissant le flot de réfugiés.

La seconde vague débute vers 1980[7].

L'Assemblée générale des Nations unies, à travers sa Résolution 1723 de 1961, qualifie d'« exode massif » la vague de réfugiés vers les pays voisins en raison des violations des droits fondamentaux du peuple tibétain et des mesures prises pour détruire son particularisme culturel et religieux. La Résolution 2079 de 1965 reprend le terme d'« exode », tout comme le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés en 2000.

En 2009, 127 935 Tibétains ont été recensés à l'extérieur du Tibet dont 94 203 en Inde, un grand nombre d'entre eux dans des camps de réfugiés, et 13 514 au Népal[8]. Souvent oubliés, ils ont peu profité de l'aide internationale. Depuis lors, et en dépit de la fermeture en 1960 de la frontière du côté chinois, les Tibétains continuent de traverser l'Himalaya, un voyage périlleux qui dure plusieurs semaines[9].

Cependant, Edward J. Mills en 2005 et le dalaï-lama en 2009 estiment à au moins 150 000 le nombre réfugiés tibétains en exil[10],[11].

Départ en exil du 14e dalaï-lama

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Le , le 14e dalaï-lama, s'enfuit de Lhassa accompagné de sa proche famille et de ses principaux conseillers[12]. Quand, en octobre 1959, Nikita Khrouchtchev déclara à Mao Zedong que d'avoir laissé le dalaï-lama s'échapper était une erreur et qu'il était préférable qu'il soit mort, Mao répondit qu'il était impossible de le retenir, en raison de l'étendue de la frontière avec l'Inde[13],[14].

Selon Michel Peissel, le dalaï-lama atteignit la ville de Lhuntsé le 26 mars 1959[15]. Ses compagnons et lui sont, de son propre témoignage, au nombre de quatre-vingt[16]. Il fait halte au dzong de Lhuntsé, y dénonce l’accord en 17 points, réaffirme son gouvernement comme le seul légitime du Tibet. Plus de 1 000 personnes participent à la cérémonie[17]. L’installation du gouvernement se déroula avec la solennité que permettaient encore les circonstances, avec chants, prières et danses sacrées spécifiques de la culture tibétaine, devant les dignitaires locaux, trois ministres accompagnant le dalaï-lama et les Khampa de la résistance. Le gouvernement nouvellement installé réaffirma l’unité du Tibet, le Kham, l’Amdo et le Tibet central étant de nouveau réunis. Des messages officiels furent envoyés du dzong de Lhuntsé pour faire part de la création du nouveau gouvernement à l’ensemble du pays. Un appel fut envoyé au Panchen Lama[15].

Première vague (1959-1961)

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La première vague s'est déroulée de 1959 à 1962[18].

Selon Chen Jian, un mois après le départ du dalaï-lama, déjà 7 000 réfugiés tibétains avaient gagné l'Inde vers la fin mai 1959[19],[20].

Selon Arjun Sawhney, un artiste indien, en 1960, environ 80 000 Tibétains ont traversé l'Himalaya pour rejoindre l'Inde[21], au péril de leur vie[22]. En 1966, le magazine Réalités mentionnait que selon des estimations, la moitié des fugitifs auraient été décimés par le froid, la faim et l’exténuation[23].

Selon Thomas Laird, les tentatives d'évasion étaient périlleuses à cause des assauts de l’armée populaire de libération. Dans certains cas, moins de 10 % arrivèrent en vie sur un groupe parti du Tibet oriental pour un voyage qui dura 4 mois. Malgré ses difficultés, 80 000 Tibétains ont survécu à leur voyage trans-himalayen pour l’Inde les années suivant immédiatement le soulèvement tibétain de 1959[24].

Selon Jampa Panglung, à la suite du soulèvement tibétain de 1959 et à la répression violente par l’armée chinoise, un grand nombre de Tibétains furent tués, tandis que, protégés par les résistants khampa, 80 000 personnes réussirent à atteindre l’Inde[25].

Selon Israel W. Charny (1984) puis le Tibet Information Network (1990), une dépêche dite sur Radio Lhassa le 1er octobre 1960 annonçait que 87 000 Tibétains avaient été tués (selon le TIN) ou exécutés (selon Charny) durant l'année ayant suivi le soulèvement[26],[27].

Le site Friends of Tibet donne à ce chiffre de 87 000 morts une autre source : « un document capturé par les guérilleros affrontant l'armée chinoise »[28]. Le journaliste Warren Smith, cité par le démographe chinois Yan Hao[29], affirme lui aussi que ce chiffre vient d'un document de l'Armée populaire de libération datant de 1960 et capturé par la Résistance tibétaine six ans plus tard, pour être publié une première fois par une organisation bouddhiste tibétaine en 1990. Le document capturé parle de 87 000 ennemis « éliminés », ce qui pour Smith ne veut pas dire obligatoirement « tués ». Yan Hao fait remarquer qu'il est difficile de comprendre pourquoi il fallut six ans pour mettre la main sur le document de l'APL et 30 ans pour le publier, ajoutant qu'il était des plus improbables qu'il ait pu y avoir encore des forces de la Résistance au Tibet aussi tard qu'en 1966[30].

Selon Alex McKay, les Tibétains partis en exil en Inde et au-delà, venaient de tout le Tibet et de toutes les couches de la société mais comportaient un pourcentage disproportionné des classes supérieures, noble comme monastique[31]. Toutefois, selon l'anthropologue Timm Lau, parmi les dizaines de milliers de réfugiés arrivés en Inde en 1959, pour la plupart agriculteurs et pasteurs, une partie connut initialement une discrimination par absence d'opportunités économiques, différences sociales et culturelles, si bien que les premiers trouvèrent un emploi dans la construction de routes dans les États du nord du pays. Il y eut jusqu’à 21 000 Tibétains employés par le gouvernement indien dans un peu moins d’une centaine de sites. Bien qu’ils fussent considérés par les Indiens comme aptes physiquement à travailler à haute altitude et en terrain montagneux, nombre d’entre eux périrent, victimes de maladies ou d’éboulements[32].

Fin janvier 1961, un articulet de la revue américaine Time fait état de l'essor, le mois précédent, du nombre de réfugiés arrivant en Inde : de deux ou trois depuis la révolte de mars 1959, on est passé à des vingtaines, voire des centaines d'arrivants. La raison évoquée : la faim et la famine au Tibet. Les autorités chinoises ont confisqué les céréales et aliments d'origine végétale dans les villages sous leur contrôle et fait l'inventaire de tous les ovins, bovins et yaks. Les villageois reçoivent des rations de grains variables et ne peuvent manger leurs animaux morts de mort naturelle. D'après les réfugiés, dans certains villages, on mange de l'herbe et des tubercules sauvages. L'article estime le nombre de morts imputables à ce régime de famine à 5 000[33].

Deuxième vague (à partir des années 1980)

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Selon l'ethnomusicologue Keila Diehl, peu de Tibétains s'enfuirent durant les pires années de la révolution culturelle au Tibet, mais dans les années 1980, une seconde vague de réfugiés, ou second exode[34], dont un grand nombre a connu la prison durant les premières décennies de l'occupation, a fui le Tibet[35].

Entre 1986 et 1996, à la suite de l'ouverture du Tibet au commerce et au tourisme, environ 25 000 Tibétains, fuyant la répression politique et ce qui, en 1993, est qualifié par le dalaï-lama de « génocide culturel »[36],[37], se sont réfugiés en Inde, augmentant le nombre des exilés de 18 %[34].

Selon Maura Moynihan, consultante de l'ONG Refugees International (en)[38], des sources officielles chinoises indiquent qu'en 1994 le nombre de Tibétains arrêtés en train de quitter illégalement le territoire avait augmenté de 23 % par rapport à l'année précédente (6 883 « émigrants illégaux » auraient été arrêtés par les forces de l'ordre chinoises)[39].

Keila Diehl mentionne que depuis le début des années 1990, une troisième vague de réfugiés venant de l'Amdo et appelés sarjorpa (« nouveaux arrivants ») a gagné l'exil, pesant le plus lourdement sur les ressources du gouvernement tibétain en exil[40].

En 2008, on estimait que, chaque année, environ 2 500 réfugiés traversaient l’Himalaya au Népal, cherchant asile dans ce pays ou en Inde. En 1998, un tiers des réfugiés étaient des enfants non accompagnés par leurs parents pour 90 % d’entre eux. En outre, de nombreux rapports font état de réfugiés qui périssent au cours de leur voyage périlleux en Himalaya[41]. En septembre 2006, lors de la fusillade du col de Nangpa La, deux Tibétains sont tués alors qu'ils fuyaient, avec d'autres compatriotes, vers le Népal.

Pour sa part, l'ethnoscénologue Nathalie Gauthard écrit en 2009 que « la plupart des réfugiés tibétains de ces dernières années sont des nonnes et des moines souhaitant suivre une formation religieuse complète dans les monastères en exil où la tradition a été préservée »[42].

Selon une déclaration d'avril 2010 de Tempa Tsering, ministre des Affaires étrangères du gouvernement en exil du Tibet, jusqu'en 2008, 2 500 à 3 000 personnes se sont évadées chaque année du Tibet, mais depuis les manifestations de mars 2008, ce nombre a chuté, et 600 personnes ont pu sortir en 2009[43].

Retours au Tibet

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Selon un câble des États-Unis dévoilé par WikiLeaks en décembre 2010, de 1980 à novembre 2009, 87 096 Tibétains sont arrivés en Inde et ont été enregistrés au centre de réception de Dharamsala, tandis que 46 620 sont retournés au Tibet après un pèlerinage en Inde. La plupart de ceux qui sont restés sont des enfants ayant ensuite été scolarisés dans les Villages d'enfants tibétains[44].

En 1994, Pékin met en place des directives demandant aux parents de rappeler au Tibet leurs enfants partis en Inde, sous peine de perdre leur travail. De nombreux parents rappelèrent alors leurs enfants scolarisés en exil[45].

Selon Maura Moynihan, de l'association Refugees International, pour les réfugiés ayant séjourné en Inde, un retour au Tibet expose à un risque d'interrogatoire, de harcèlement, de restrictions de travail et de déplacement[34].

En juillet 2008, à la suite des troubles au Tibet en 2008, les autorités chinoises mirent en place de nouvelles directives spécifiant que les membres du Parti communiste chinois et les fonctionnaires qui continuent à envoyer leurs enfants étudier en Inde seront radiés du Parti et expulsés de la fonction publique[46],[47].

Accueil des réfugiés

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Bien que, côté chinois, la frontière soit fermée depuis 1960, les Tibétains ont fui continuellement. En général, ils transitent par le Népal, où ils sont accueillis dans un centre de réception à Katmandou. La première vague de réfugiés fut accueillie dans des camps de transit de Missamari dans l'Assam et de Buxa Duar dans le Bengale-Occidental, supervisé par le « Comité central de secours » créé au début de l'exode tibétain. Ce comité ne fut pas reconnu officiellement et les organismes internationaux dont le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ne furent pas impliqués à ce moment. À la suite de la guerre sino-indienne de 1962, comprenant que les réfugiés tibétains ne pourront rentrer rapidement, les autorités indiennes sollicitent pour la première fois une aide internationale pour les réfugiés, et le HCR commence à secourir les réfugiés tibétains en 1964 en Inde, n'établissant officiellement sa présence qu'en 1969 à New Delhi[9].

Point de vue de l'Organisation des Nations Unies

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L'Assemblée générale des Nations unies, à travers sa Résolution 1723[4] de 1961 (alors que la République populaire de Chine n'y était pas représentée)[pertinence contestée], qualifie d'« exode massif » la vague de réfugiés vers les pays voisins en raison des violations des droits fondamentaux du peuple tibétain et des mesures prises pour détruire son particularisme culturel et religieux. La Résolution 2079 de 1965 reprend le terme d'« exode ».

Le terme d'exode est également utilisé par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés dans un ouvrage publié en 2000 [9],[48].

Point de vue du gouvernement tibétain en exil

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Selon le gouvernement tibétain en exil, un exode aussi massif de Tibétains en exil dans des circonstances aussi difficiles n'a pas eu de précédent dans l'histoire du Tibet[49]. Tous les ans, toujours selon le gouvernement tibétain en exil, environ 2 500 Tibétains s'exilent en Inde ou au Népal, risquant des traumatismes[50], voire la mort lors de la traversée de l'Himalaya[51],[52].

Points de vue d'historiens et d'écrivains sur le qualificatif d'« exode »

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Dans son ouvrage The Making of Modern Tibet publié en 1987, l'historien A. Tom Grunfeld écrivait qu'il est impossible de déterminer le nombre réel des Tibétains ayant émigré. Si les chiffres les plus souvent cités vont de 75 000 à 100 000, aucun recensement véritable n'a été effectué et, de plus, le nombre d'enfants nés en exil par rapport aux émigrés serait rarement pris en compte. Grunfeld fait remarquer qu'il est de bonne guerre pour le leadership des réfugiés de gonfler le nombre de réfugiés : à leurs yeux, plus la population réfugiée est importante, plus cela implique que la population tibétaine rejette l'oppression communiste. Cela n'est pas sans cafouillages à l'intérieur de la communauté exilée et chez ses partisans. Ainsi, en 1979, le dalaï-lama a donné le nombre de 100 000 Tibétains vivant en dehors du Tibet, génération née en exil comprise ; un an plus tôt, une publication officielle de son gouvernement ne donnait comme chiffre que 85 000[53].

L'écrivain Michel Peissel, dans son livre Les Cavaliers du Kham, guerre secrète au Tibet publié en 1972, écrivit à ce propos que c'est un chiffre considérable, eu égard à la faible population du Tibet et aux moyens mis en œuvre par les Chinois pour enrayer cette migration massive[54].

Selon le gouvernement tibétain en exil, un exode aussi massif de Tibétains dans des circonstances aussi difficiles n'a pas eu de précédent dans l'histoire du Tibet[49].

Elisabeth Martens, dans son livre Histoire du bouddhisme : la compassion des puissants, exprime ses doutes à l'égard du mot et de la chose : « Peut-on parler d'un 'exode du peuple tibétain', si l'on sait que sur les 6 millions de Tibétains, 125 000 personnes constituent la diaspora, soit environ 2 % de la totalité de la population tibétaine ? »[55][non pertinent].

L’écrivain Dorsh Marie de Voe décrit le départ des Tibétains entre 1959 et 1962 comme étant un « exode de masse »[56].

Matthew J. Gibney, Randall Hansen, auteurs du livre Immigration and asylum: from 1900 to the present, publié en 2005, utilisent le terme d'« exode » pour qualifier le départ des quelque 100 000 Tibétains après l'imposition de la loi chinoise[57].

Notes et références

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  1. Stéphane de Tapia, Sandrine Fautrez, Samim Akgönül, Kazakhs, Kalmouks et Tibétains en France: minorités discrètes, diasporas en devenir ? Éditions L'Harmattan, 2008, (ISBN 2296042953) : « 1959 : fuite du Dalaï Lama, exode tibétain vers l'Inde ».
  2. R.S. Chaurasia, History of Modern China, Atlantic Publishers & Distributors, 2004, (ISBN 8126903155) p. 335 : « He was followed by unprecedented exodus of Tibetans into exile. Never before in their history had so many Tibetans ».
  3. Hêng-chih Tu & Hengzhi Du, A study of the treaties and agreements relating to Tibet: a documentary history of international relations of Tibet, éditeur Tunghai University, 1971, p. 183 : « Since January 1960 it has been estimated that more than 42000 refugees have left Tibet. Of these, some 15000 are at present in Nepal, 3000 in Sikkim, 40000 in Bhutan, and more than 20000 in India. This mass exodus of refugees, by itself, provides perhaps eloquent evidence that people in Tibet obviously found it difficult to live a normal life in their own country. ».
  4. a et b Résolution 1723 de l'Assemblée générale des Nations unies de 1961 : L'Assemblée générale, / Rappelant sa résolution 1353 (XIV) du 21 octobre 1959 relative à la question du Tibet, / Gravement préoccupée de la suite des événements au Tibet, notamment de la violation des droits fondamentaux du peuple tibétain et des mesures prises pour détruire le particularisme culturel et religieux qui l'a traditionnellement caractérisé, / Notant avec une profonde anxiété les vives souffrances que ces événements ont infligées au peuple tibétain, ainsi qu'en témoigne l'exode massif de réfugiés tibétains vers les pays voisins, / Considérant que ces événements violent les droits fondamentaux de l'homme et les libertés fondamentales énoncés dans la Charte des Nations unies et dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, notamment le principe de l'autodétermination des peuples et des nations, et qu'ils ont pour effet déplorable d'accroître la tension internationale et d'envenimer les relations entre les peuples, / Réaffirme sa conviction que le respect des principes de la Charte des Nations unies et de la Déclaration universelle des droits de l'homme est essentiel à l'instauration d'un ordre mondial pacifique fondé sur le règne du droit; / Réitère solennellement sa demande tendant à ce qu'il soit mis fin à des pratiques qui privent le peuple tibétain de ses droits fondamentaux et de ses libertés fondamentales, notamment de son droit à l'autodétermination / Exprime l'espoir que les États membres feront tout ce qui est en leur pouvoir, selon qu'il conviendra, en vue d'atteindre les buts de la présente résolution.
  5. (en) Tibetan Women. Oppression and Discription in Occupied Tibet, National Report on Tibetan Women Issued by The Tibetan Administration in Dharamsala, India for the Fourth World Conference on Women, Beijing, September 4-15, 1995, mis en ligne initialement sur Tibet.com, le site du gouvernement tibétain en exil : « On March 17, 1959 His Holiness the Dalai Lama left Lhasa to seek political asylum in India. He was followed by an unprecedented exodus of Tibetans into exile. ».
  6. Françoise Robin, La société civile tibétaine et ses relations avec le gouvernement tibétain en exil, Outre-Terre, 2009/1, No 21, pp. 169-179.
  7. Human Rights Features, Tibetan Refugees in India, Human Rights Documentation Centre (en), 30 avril 2008, « There were two large waves of Tibetan migration to India. The first wave was in 1959 when over 80,000 refugees followed the Dalai Lama and established a community in the town of Dharamsala in the northern state of Himachal Pradesh […] The second wave began arriving in India in late 1979-80, after China liberalised its emigration policy. ».
  8. (en) Press Trust of India, « 127935 Tibetans living outside Tibet: Tibetan survey », Hindustan Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. a b et c Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, Les réfugiés dans le monde 2000 : cinquante ans d'action humanitaire, Paris, Autrement, 2000, (ISBN 9782746700468), p. 63 : « Ils sont souvent oubliés, car ils ont peu profité de l'aide internationale (…) Depuis, la plupart des dizaines de milliers de Tibétains fuyant la domination chinoise ont fait à pied la traversée périlleuse de l'Himalaya, longue de plusieurs semaines. Bien que le côté chinois de la frontière soit fermé depuis 1960, les Tibétains n'ont cessé de fuir. ».
  10. (en) His Holiness the Dalai Lama Meets Himalayan Community and Foreigners who visited pre-1959 Tibet, 6 May 2009, « He said that the Tibetan refugees numbered just 150,000 ».
  11. Edward J Mills et coll.Prevalence of mental disorders and torture among Tibetan refugees : A systematic review, BMC Int Health Hum Rights. 2005; 5: 7.
  12. (en) Loren Coleman, The Dalai Lama, Slick Denials and the CIA, from Popular Alienation, A Steamshovel Reader : « On March 17, 1959, all three groups, the Dalai Lama, his immediate family and senior advisors escaped from Lhasa (Prados, 1986) ».
  13. (en) Warren W. Smith Jr China's Tibet?: Autonomy Or Assimilation, p. 48.
  14. (en) Memorandum of Conversation of. N.S. Khrushchev with Mao Zedong, Beijing, 2 October 1959.
  15. a et b Michel Peissel, Les Cavaliers du Kham, guerre secrète au Tibet, Robert Laffont, Paris, 1972, (ISBN 9782221034446), page 138-139, 185-186, 206-207.
  16. « Nous dûmes offrir un bien pitoyable spectacle aux quelques gardes indiens que nous trouvâmes à la frontière : quatre-vingt voyageurs épuisés, aussi bien moralement que physiquement ». Phrase citée par Anne-Sophie Bentz, La diaspora tibétaine en Inde, Café de la cloche, 6 décembre 2006.
  17. Dalaï Lama, Au loin la liberté autobiographie, Fayard 1990, Livre de poche 1993, (ISBN 225306498X), p. 203-204.
  18. Stephanie Roemer, The Tibetan government-in-exile: politics at large p. 59 : « The first big wave of Tibetans left their homeland between 1959 and 1962. During these initial years, the number of exile Tibetans grew to some 85000 ».
  19. Brent Navarro, Tibet: Assessing its Potential for China’s Instability, September 15, 2007 : « At the end of May 1959, there were 7,000 Tibetan refugees who had entered India. Note 13 : Chen Jian, The Tibetan Rebellion of 1959 and China's Changing Relations with India and the Soviet Union, in Journal of Cold War Studies 8.3 (2006), p. 54 ».
  20. Chen Jian, The Tibetan Rebellion of 1959 and China's Changing Relations with India and the Soviet Union, Journal of Cold War Studies (en) 8.3 (2006), 54-101 : « Three days later, on 31 March, the Dalai Lama and his followers crossed the border to take refuge in northern India. By the end of May 1959, as many as 7,000 Tibetan refugees had entered India to seek asylum there, causing serious tension in Sino-Indian relations — relations that until 1959 had been characterized by friendship and high-level cooperation. ».
  21. (en) Arjun Sawhney, A Spot in the Mountains, sur le site galleryespace.com : « In 1960, a mass exodus from Tibet took place. Some 80,000 Tibetans fled the mother country with their beloved spiritual leader into India under a ‘Government in Exile’ status and were granted asylum in Dharamshala by the then Indian Prime Minister, Mr. Jawaharlal Nehru. ».
  22. Chögyam Trungpa Rinpoché, Né au Tibet, éd. Buchet/Chastel 1968, Ed. Seuil, 1991.
  23. Réalités, Numéros 240 à 241 ;Numéros 244 à 245, Société d'études et de publications économiques, 1966, page 156 : « On estime que durant l'exode qui s'est produit principalement en 1959, lors de la révolte du Tibet oriental suivie par la fuite du Dalaï Lama, 50 % des fugitifs, surtout des enfants, ont été décimés par le froid, la faim, l'épuisement au cours de leur longue marche à pied à travers ces montagnes hautes de quatre à six mille mètres qu'ils devaient franchir pour gagner l'Inde. ».
  24. (en) Thomas Laird, The Story of Tibet: Conversations With the Dalai Lama, 2007, p. 341 : « Escape attempts were perilous because of attacks by the PLA. In some cases, fewer than 10 percent of a party that set off from eastern Tibet, on a four-month trek to India, arrived there alive. Despite such odds, 80000 emigrants survived their trans-Himalayan treks to India in the years just after the Chinese defeated the Tibetan Rebellion of 1959. Today there are an estimated 135000 Tibetans living in exile. Perhaps 20 percent of all Tibetan refugees in India arrived between 1986 and 1996. Even now, 2500 Tibetans a year make perilous winter journeys across the Himalayas to escape. It remains the longest, most difficult escape route in the world. Every year a few of the refugees die en route, while a few survivors lose limbs to frostbite. Refugees caught attempting to escape are regularly jailed and tortured. ».
  25. Jampa Panglung in Le Tibet est-il chinois ? Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Albin Michel, 2002, (ISBN 2-226-13426-3), p. 123-126.
  26. Tibet Information Network, Retrospective: Political Statements by the Panchen Lama, 1990-1991 « 87,000 people are reported to have been killed in the year after the Uprising for their involvement, according to a reported broadcast on Radio Lhasa in 1960. ».
  27. Israel W. Charny, Toward the understanding and prevention of genocide: : proceedings of the International Conference on the Holocaust and Genocide, Westview Press, 1984, p. 123 : « […] some detailed figures are available. For example, it was announced on Radio Lhasa on October 1st 1960 that in the first year following the 1959 uprising, 87000 Tibetans were executed in Central Tibet. ».
  28. Before the invasion... and after : « According to a document captured by the guerrillas fighting the Chinese army, 87,000 deaths were recorded in Lhasa between March 1959 and September 1960. ».
  29. Warren Smith, Tibetan Nation: A History of Tibetan Nationalism and Sino-Tibetan Relations, Westview Press, Boulder, 1996, p. 451.
  30. (en) Yan Hao (Institute of Economic Research, State Department of Planning Commission, Peking), Tibetan Population in China: Myths and Facts Re-examined, p. 20, note 21: « "See also the footnote in Warren Smith, Tibetan Nation: A History of Tibetan Nationalism and Sino-Tibetan Relations (Westview Press, Boulder, 1996), p. 451, which claims that the figures reportedly come from a secret 1960 PLA document captured by the Tibetan Resistance in 1966, and were published first by a Tibetan Buddhist organisation in India in 1990. It is said that 87,000 enemies were eliminated in the original document, and Smith believes that `eliminated’ does not necessarily mean killed. However, it is hard to understand why it took 6 years for the PLA document to be captured, and 30 years for it to be published. It is also highly unlikely that a resistance force could ever exist in Tibet as late as in 1966." ».
  31. (en) Alex McKay, General Introduction, in The History of Tibet, vol. 1, The early period: to c. AD 850: the Yarling Dynasty, p. 9 : « These exiles came from all over Tibet, and from all sections of society, although including a disproportionate percentage of the nobility and the monastic elites ».
  32. (en) Timm Lau, Tibetan Fears and Indian Foes: Fears of Cultural Extinction and Antagonism as Discursive Strategy, in Explorations in Anthropology, vol. 9, No 1, p. 81-90, en part. p. 81 : « Of the first tens of thousands of Tibetans who came to India, the vast majority had been farmers and relying on livestock and agriculture in Tibet. Apart from a suddenly dominant Indian cultural and linguistic environment and other markers of social differences, such as homelessness and poverty, the absence of economic opportunities which accorded to their knowledge discriminated the Tibetans from the start. Therefore, their first economic foothold was working on road construction sites in the northern states of India, where up to 21,000 Tibetan refugees were employed by the Government of India in just under a hundred sites. Although the Indians thought of them as physically suited to work in the higher altitude and mountainous terrain (Kharat 2003:288), many of the Tibetans working in harsh conditions died of diseases or in landslides. ».
  33. (en) Tibet: Starvation Diet, Time (magazine), 27 janvier 1961 : « Ever since Tibet's brave but abortive revolt against Red China in 1959, refugees have straggled across the border into India by two and threes. Last month they came by the scores and even the hundreds. They were driven by hunger. (…) the Chinese confiscated all the cereal and vegetable foods in all the villages under their control and made an inventory of all sheep, cattle and yaks. (…) In many villages, the refugees reported, Tibetans have been reduced to eating grass weeds and wild tubers. Estimated deaths due to Tibet's enforced starvation diet: 5,000 ».
  34. a b et c (en) The Situation of Tibet and its People: Maura Moynihan, Consultant to Refugees International « a second exodus of Tibetan refugees have joined the Tibetan exile community in India and Nepal, fleeing religious persecution, political repression, aggressive sinocization and cultural genocide. From 1986 to 1996 approximately 25,000 Tibetans have taken refuge in India increasing the exile population by more than 18 %. About 44 % of these new arrivals are Buddhist monks and nuns. 30 % are children seeking placement in an exile school. The remainder are adult lay persons. Many die in flight; the journey over the Himalayas is the longest and most perilous escape route on earth ».
  35. Keila Diehl, Echoes from Dharamsala: music in the life of a Tibetan refugee community, University of California Press, 2002 (ISBN 0520230442 et 9780520230446) p. 34 : « Few Tibetans escaped during the worst years of the Cultural Revolution (1966-1976), but in the 1980s a second wave of refugees, a number of whom had been imprisoned during the first decades of Tibet's occupation, fled Tibet. ».
  36. Rapport de 1960 de la Commission internationale des juristes sur le site du Sénat Tibet : un peuple en danger.
  37. Sinisation du Tibet, par Astrid Fossier, sur le site de l'Institut de ressources pour la paix, Association financée par la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l'homme (FPH).
  38. (en) India: Situation of Tibetan refugees and those not recognized as refugees; including legal rights and living conditions.
  39. (en) Extrait de la dépêche du Chinese People's Daily sur le site "savetibet" : « The Chinese People's Daily newspaper reported that in 1994 border guards arrested 6,838 "illegal emigrants" attempting to escape from China and Tibet, a 23 % increase from 1993 » ; cité également dans The situation of Tibet and its people: hearing before the Committee on Foreign Relations, United States Senate, One Hundred Fifth Congress, first session, May 13, 1997, volumes 105-124 de S. hrg, United States Congress, Éditeur U.S. G.P.O., 1997, (ISBN 0160554683), (ISBN 9780160554681).
  40. Keila Diehl, op. cit. p. 34 : « Since the early 1990s, a third wave of refugees from Amdo in the northeast, known as sarjorpa ("new arrivals"), have arrived in exile, putting the greatest demands on the government-in-exile's resources and institutions […] ».
  41. Evans D, Buxton DC, Borisov A, Manatunga AK, Ngodup D, Raison CL, Shattered Shangri-la : differences in depressive and anxiety symptoms in students born in Tibet compared to Tibetan students born in exile, Soc Psychiatry Psychiatr Epidemiol. 2008; 43: 429-436 : « It is estimated that approximately 2,500 refugees per year cross the Himalayas into Nepal, seeking asylum there or in India [8]. In 1998, 33 % of these refugees were children, 90 % of whom were unaccompanied by their parents [7]. […] the journey across the Himalayas is long and perilous, with frequent reports of refugees perishing en route and a significantly larger number suffering affliction such as frostbite ».
  42. Nathalie Gauthard, From Central Tibetan Administration to Tibetan Government in Exile: reforms, limits, paradoxes, in Savoirs en construction, Presses Universitaires du Mirail, 2009, 205 p. (ISBN 2810700400), en part. p. 143.
  43. (en) China tightening border control in Tibet: Dalai Lama envoy, AFP, 3 avril 2010, « "Normally until 2008, every year we had on average between 2,500 and 3,000 people who escaped from Tibet. But since the demonstration in March 2008, that number has fallen," […] "Last year about 600 have come out" ».
  44. 85,000 Tibetans reach India since 1980: US cable The Times of India, 18 décembre 2010, reproduit sur Phayul.com : [1]
  45. TCHRD, Two months' ultimatum issued to the Tibetan Communist Party members and government employees to recall their children studying in exile schools, 15 juillet 2008 : « In 1994 a policy was instituted demanding that parents recall their children from India lest they be demoted or expelled from their jobs, and their children lose their rights to residence permits if they did not return to Tibet within a specified time. And many parents recalled their children studying in exile schools and many ended up terminating their education. ».
  46. Chasse aux sorcières au PCC du Tibet, 17 juillet 2008, Courrier international
  47. DIIR, 2008 Uprising in Tibet, Chronology and Analysis, p. 158.
  48. Mark Cutts, Office of the United Nations High Commissioner, The state of the world's refugees, 2000: fifty years of humanitarian action p. 63 : « More than 40 years after the exodus from Tibet began, the refugee community in India now numbers around 100000. ».
  49. a et b (en) « Tibetan Women Oppression and Description in Occupied Tibet »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  50. Le stress d'un Tibet exilé.
  51. Le Tibet clandestin
  52. 17 octobre 2006 : tuerie dans l'Himalaya : des Tibétains candidats à l'exil abattus par l'armée chinoise.
  53. A. Tom Grunfeld, The Making of Modern Tibet, Édition 2, M. E. Sharpe, 1996, 352 pages, section "How Many Refugees?", p. 191.
  54. Michel Peissel, Les Cavaliers du Kham, guerre secrète au Tibet, Robert Laffont, Paris, 1972, p. 210. « Les quelques milliers de réfugiés que l'on pouvait trouver à Kalimpong et dans les environs, en juillet 1959, virent leur nombre monter à onze mille avant la fin de la même année - chiffre qui devait s'élever rapidement à quatre-vingt mille vers la fin 1963. C'est là un chiffre considérable, quand on se rappelle la faible population du Tibet, et que l'on connaît tous les moyens employés par les Chinois pour enrayer cette migration massive - car les Chinois allaient jusqu'à ne pas hésiter à tirer sur les réfugiés des airs, de même qu'ils déclarèrent dans tout le Tibet que « toute fuite en Inde était inutile » étant donné qu'ils contrôlaient Kalimpong et qu'ils pouvaient rattraper les réfugiés jusqu'à Siliguri dans la plaine du Bengale. ».
  55. Elisabeth Martens, Histoire du bouddhisme tibétain : la compassion des puissants, L'Harmattan, 2007, p. 233.
  56. (en) Dorsh Marie de Voe, Tibetans in India in Encyclopedia of diasporas: immigrant and refugee cultures around the world, volume 1, Carol R. Ember, Melvin Ember, Ian A. Skoggard, éditeur Springer, 2004, (ISBN 0306483211 et 9780306483219) : « Perharps the most important factor favoring continuity of Tibetan identity in exile is that the spiritual and temporal leader of the Tibetan people, the Dalai Lama, has also been in exile. It was his escape into India that triggered the mass exodus from Tibet in 1959 to 1962 as Chinese ».
  57. (en) Matthew J. Gibney, Randall Hansen, Immigration and asylum: from 1900 to the present Éditeur ABC-CLIO, 2005 (ISBN 1576077969 et 9781576077962), « The escape of the Dalai Lama and exodus of some 100000 Tibetans took place soon after the establishment of Chinese rule ».

Articles connexes

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Liens externes

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