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Felwine Sarr

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Felwine Sarr
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Felwine Sarr, né le 11 septembre 1972 à Niodior dans le Sine Saloum, est un écrivain, économiste, universitaire et musicien sénégalais[1].

Famille et formation

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Felwine Sarr est le fils d'une mère sérère[2] et d'un militaire[3] qui participe à l'opération Fodé Kaba I[4] en Gambie en 1980. La famille compte 8 enfants dont plusieurs artistes comme la musicienne et poète Ngnima Sarr[2]. Il grandit à Strasbourg, Kaolack, Tambacounda et Dakar[5]. Après des études primaires et secondaires au Sénégal, il poursuit ses études supérieures à l'université d'Orléans, où il obtient un doctorat en économie en 2006.

Vie privée

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Il est père d’un garçon de 21 ans et d’une fille de 16 ans (en 2018)[6].

Enseignements

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Agrégé des universités et professeur titulaire du Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur, il enseigne pendant 13 ans, de 2007 à 2020, à l’université Gaston-Berger (UGB) de Saint-Louis au Sénégal. Ses cours et travaux académiques portent sur les politiques économiques, l’économie du développement, l’économétrie, l’épistémologie et l’histoire des idées religieuses. En 2010, il est lauréat du prix Abdoulaye Fadiga pour la recherche économique. En 2011, il devient doyen de la faculté d’économie et de gestion de l’université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis et directeur de la nouvelle unité de formation et recherche des civilisations, religions, art et communication (CRAC) de l'UGB.

Il rejoint ensuite l'université Duke, aux États-Unis[7], pour y enseigner dès l'automne 2020 la philosophie africaine contemporaine et diasporique[8].

Idéologie et opinions

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Il participe à « Devoirs de résistance », qui dénonçait le troisième mandat de l’ex-président Abdoulaye Wade[9].

De confession musulmane, il est décrit par Le Figaro Magazine comme « très proche des Indigènes de la République »[10],[11]. Il a également contribué au site oumma.com[12].

Il est favorable à l'abandon du franc CFA[13].

Distinctions

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Restitutions

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En mars 2018, il se voit également confier par la présidence de la République française une mission d'étude, avec l'universitaire et historienne de l'art Bénédicte Savoy, de la question des restitutions, temporaires ou définitives, aux pays d'origine du patrimoine africain, rapporté dans des institutions culturelles françaises pendant la période de la colonisation[16].

Lors de la remise du rapport le [17], Emmanuel Macron annonce la restitution prochaine de 26 œuvres au Bénin. Felwine Sarr estime que ce geste a une forte valeur symbolique pour de nouvelles relations entre la France et l’Afrique :

« Ce que les sociétés africaines réclament, c’est un acte de considération. […] L'espace artistique est un espace symbolique. Un espace tectonique. Si cet espace se met en mouvement ça déborde sur les autres lieux de la relation. […] L'art est un levier pour le reste[18]. »

Cependant, on reproche aussi aux deux rédacteurs du rapport de ne pas être spécialistes de l'art africain ni de la colonisation et de n'avoir sollicité pour l'écrire que des « amis experts », selon leurs propres termes. Felwine Sarr reconnaît lui-même ne pas bien connaître le sujet. L'historien de l'art africain Bertrand Goy rappelle pour sa part que l'extrême majorité des œuvres arrivées en Europe ne sont pas issues de pillage mais de commerce (à une époque où personne n'imaginait qu'elles auraient un jour une forte valeur marchande), alors que de nombreux conservateurs de musée rappellent que les vols artistiques ont aussi été internes à l'Afrique, sans provoquer les mêmes débats entre musées du continent. Les très mauvaises conditions de conservation dans certains musées africains sont enfin pointées du doigt, tout comme le précédent du musée royal de l'Afrique centrale de Tervuren en Belgique, qui avait restitué 114 œuvres au Congo dans les années 1970-1980[19], dont il ne reste que 21 exemplaires en 2018, la plupart ayant été depuis volées ou revendues dans l'illégalité[10].

Dans la continuité des observations qu'il dresse sur une éventuelle restitution des œuvres acquises durant la période coloniale, il affirme en février 2019 qu'il existe en France un lobby anti-restitution[20].

D'autres, comme Étienne Dumont, estiment que « les Savoy-Sarr avaient pour eux un puissant lobby, fait de journalistes simplificateurs, d’universitaires bien-pensants et de jeunes utopistes » et qu'« au nom de leur conception de la justice, Bénédicte et Felwyne ont piétiné ce que je me permettrai d’appeler l’éthique. Ils préféraient les grandes idées et les grands mots[21]. »

Ce rapport et sa mise en œuvre partielle par une loi promulguée fin 2020[22] valent à Felwine Sarr et Bénédicte Savoy d'être classés au troisième rang en 2020 dans le classement annuel des personnes les plus influentes dans le monde de l'art international établi par ArtReview[23].

Avec les écrivains sénégalais Boubacar Boris Diop et Nafissatou Dia Diouf, il est le cofondateur de la maison d'édition Jimsaan et le repreneur, en juillet 2013, de la librairie Athéna à Dakar. La librairie Athéna fait faillite (avant 2020)[24].

Felwine Sarr est aussi l’éditeur de la revue Journal of African Transformation (Codesria-UNECA)[25].

Publications

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Musicien[29] (dans une famille de musiciens dont il est l'ainé[30]), leader d'un groupe de reggae Dolé[31], il a publié à ce jour trois albums :

  • Civilisation ou Barbarie (2000 avec Dolé)
  • Les mots du Récit (2005 avec Dolé)
  • Bassaï (2007 - solo)

Notes et références

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  1. « Felwine Sarr est terriblement multiple », En sol majeur, RFI, 25 juin 2017.
  2. a et b Manon Laplace, « Sénégal : l’éclectique fratrie de Felwine Sarr, entre jazz, philosophie et afro-fusion », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne).
  3. « Felwine Sarr : "Une solution armée aura des conséquences en Casamance" », sur KoldaNews, (consulté le ).
  4. « Felwine Sarr : "Une solution armée en Gambie aura des conséquences en Casamance" », sur NDARINFO.COM (consulté le ).
  5. « Felwine Sarr », sur ID4D (consulté le ).
  6. « Restitution du patrimoine africain : le combat de Felwine Sarr », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Valérie Marin La Meslée, « Ateliers de la pensée de Dakar : qu'en disent-ils ? », sur lepoint.fr, Le Point (consulté le ).
  8. « USA : le penseur sénégalais Felwine Sarr rejoint l’Université de Duke », .
  9. (en) « PROFIL - Felwine Sarr : Un homme, plusieurs vies », sur seneweb.com, (consulté le ).
  10. a et b Charles Jaigu, « Faut-il rendre les œuvres d'art à nos anciennes colonies ? », Le Figaro Magazine, semaine du 7 décembre 2018, p. 70-76.
  11. Eugénie Bastié, « Pourquoi rendre les biens culturels à l’Afrique ne sauvera pas la culture africaine », publié le 13 décembre 2019.
  12. « Articles de Felwine Sarr sur Oumma.com » (consulté le ).
  13. « Sénégal – Felwine Sarr : "L’Afrique n’est toujours pas décolonisée" », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Mamadou Sy, Le Soleil, « Afrique de l'Ouest : Prix Abdoulaye Fadiga pour la promotion de la recherche économique - Mamadou Felwine Sarr et Cheikh Tidiane Ndiaye primés », sur allafrica.com, Le Soleil, (consulté le ).
  15. Yves Martial Tientcheu, « L’écrivain Sankie Maimo est le Grand Prix de la Mémoire des GPAL 2016 », Le Bled Parle | Actualité au Cameroun info Cameroun et tendances,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. Pierre Lepidi, « Restitution du patrimoine africain : Nous sommes face à un défi historique », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  17. Felwine Sarr, Bénédicte Savoy : « Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle », novembre 2018.
  18. Maryline Baumard, « Cette réunion à l’Élysée où la restitution des œuvres d’art africaines est devenue réelle », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  19. Sabine Cessou, « Belgique: la restitution du patrimoine africain en débat », rfi.fr, 4 novembre 2018.
  20. « Les restitutions d’œuvres d’art africain inquiètent le marché de l’art », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
  21. « Faut-il restituer à l'Afrique ? Le livre de l'avocat Emmanuel Pierrat met les choses à plat », sur Bilan (consulté le ).
  22. « Loi du 24 décembre 2020 relative à la restitution de biens culturels à la République du Bénin et à la République du Sénégal », sur vie-public.fr, .
  23. « Power 100 », sur artreview.com (consulté le ).
  24. « Felwine Sarr, Boris Diop et Nafissatou Dia désavoués en justice sur la librairie Athéna », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne).
  25. Voir sur uneca.org.
  26. Source : Senenews.com.
  27. « Les Ateliers de la Pensée », sur ateliersdelapensee (consulté le ).
  28. « A Philosophical Novel on the Shared Human Condition | Review of The Places Where My Dream Lives by Felwine Sarr », sur brittlepaper.com (consulté le ).
  29. Felwine & Dolé African Reggae : Concert 2007, sur YouTube. Felwine Sarr Africa Must Rise with Ablaye Cissoko et Volker Goetze. Tournai Inattendues 2019.
  30. Manon Laplace, « Sénégal : l’éclectique fratrie de Felwine Sarr, entre jazz, philosophie et afro-fusion », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. Séverine Kodjo-Grandvaux (contributrice Le Monde Afrique, Douala), « Sénégal : premier album pour les frères Sarr, Majnun et Sahad », Le Monde,‎ (lire en ligne).

Bibliographie

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  • Mamadou Bailo Binta Diallo, « Un nouveau discours pour l’Afrique : entre enjeux épistémologiques et projet politique », dans Margareta Kastberg Sjöblom, Alpha Barry et Andrée Chauvin-Vileno (dir.), Nouvelles voix/voies des discours politiques en Afrique francophone, vol. 1, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, (ISBN 978-2-84867-989-1, DOI 10.4000/books.pufc.53051, lire en ligne), p. 99-108.

Articles connexes

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Liens externes

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