Aller au contenu

Hubert Gignoux

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Hubert Gignoux
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Hubert Louis Marie GignouxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Autres informations
Distinctions

Hubert Gignoux, né le à Lyon 2e et mort le à Paris 7e, est un metteur en scène et comédien français[1]. Il est l'un des pionniers de la décentralisation théâtrale. Il est le fils de Claude-Joseph Gignoux.

Étudiant en droit et en sciences politiques, il intègre entre 1932 à 1939, les Comédiens routiers et le théâtre de l'Oncle Sébastien de Léon Chancerel, disciple de Jacques Copeau, inspiré du scoutisme et des mouvements de la jeunesse chrétienne. Il parcourt avec eux la France pour présenter des spectacles, jusqu'à ce que la guerre éclate. Fait prisonnier lors du conflit, il reste comédien et met en scène théâtre et marionnettes en captivité.

À son retour, en 1945, il monte des spectacles de marionnettes avant de fonder avec Henri Cordreaux en 1947 la Compagnie des marionnettes des Champs-Élysées. Également nommé instructeur national d'art dramatique en 1945, il organise des stages de formation pour théâtre amateur, lors desquels il rencontre Guy Parigot et sa troupe des Jeunes comédiens de Rennes, primés au concours des Jeunes compagnies. Avec eux, il crée le Centre dramatique de l'Ouest à Rennes en 1949, qu'ils inaugurent en montant Un chapeau de paille d'Italie de Eugène Labiche.

Il devient l'une des chevilles ouvrières de la décentralisation théâtrale conçue par Jeanne Laurent. Sa mission du théâtre public en région est pour lui « de présenter d'abord un répertoire de qualité dans des villes qui, depuis plusieurs décennies, étaient privées de bon théâtre, de former un public pour Molière et Shakespeare comme pour Pirandello et Tchekhov, de faire de chaque région un foyer artistique vivant auquel participent largement des éléments locaux et de former de jeunes talents qui, venant de la province, lui apportent un sang neuf et la chance d'un renouveau théâtral »[2].

En 1957, il prend la direction du Centre dramatique de l'Est qui déménage de Colmar à Strasbourg, au sein du nouveau Théâtre de Comédie, inauguré le par sa mise en scène de Hamlet[2].

Dans la capitale alsacienne, il monte Morvan Lebesque (L'Amour parmi nous, 1957-58), William Shakespeare (Hamlet, 1957-58), Friedrich Dürrenmatt (Romulus le Grand, 1958-59 ; La Visite de la vieille dame, 1960-61 et 1967-68 ; Le Mariage de Monsieur Mississippi, 1961-62 ; Les Physiciens, 1964-65), Victor Hugo (Mille francs de récompense, 1960-61), Paul Claudel (L'Échange, 1959-60 ; Le Soulier de satin, 1965-66), Pierre Corneille (Horace , 1962-63), Eugène Labiche (Les Chemins de fer, 1962-63), Eugene O'Neill (Le Singe velu, 1963-64), Georges Feydeau (Dormez je le veux, 1965-66), Cesare Zavattini, (Comment naît un scénario de cinéma, 1965-66), Heinar Kipphardt (Joël Brand, histoire d'une affaire, 1966-67 à propos de Joel Brand et du comité d'aide et de secours), Molière (L'École des femmes, 1966-67), et Jean-Paul Sartre (Nekrassov, 1968-69). Sous son impulsion et grâce à l'appui d'André Malraux, le centre dramatique de l'Est devient Théâtre national de Strasbourg en 1968.

Abandonnant la direction théâtrale en 1971 en dénonçant la faiblesse et l'irrégularité des subventions publiques, il redevient comédien. Il joue dans Les Camisards, et intègre la Comédie-Française comme pensionnaire entre 1983 et 1986. Il y joue Georges Talbot dans Marie Stuart, Dubois dans Le Misanthrope, Sénèque dans La Mort de Sénèque et Hermocrate dans Le Triomphe de l’Amour[3].

Metteur en scène des auteurs classiques et contemporains, il est également découvreur de talents. En 1970, il accueille Bernard-Marie Koltès comme étudiant à l'École supérieure d'art dramatique de Strasbourg. En [4], il lit sur les ondes de France Culture la pièce Onysos le furieux de Laurent Gaudé, que celui-ci lui avait envoyée, lui permettant d'être édité par Actes Sud en 1999 et joué au TNS en 2000[5].

En 1984, sortent ses mémoires, Histoire d'une famille théâtrale. Il a fait plusieurs apparitions au cinéma sous la direction de Mnouchkine, Rohmer, Resnais ou Allio, et à la télévision (Messieurs les jurés, Les Cinq dernières minutes…).

En tant que comédien

[modifier | modifier le code]

En tant que metteur en scène

[modifier | modifier le code]
Théâtre national de Strasbourg

En tant qu'auteur

[modifier | modifier le code]

Filmographie

[modifier | modifier le code]

Télévision

[modifier | modifier le code]

Publications

[modifier | modifier le code]
  • Hubert Gignoux, Histoire d'une famille théâtrale, éditions de l'Aire / ANRAT, 1993
  • Hubert Gignoux, Un rire : essai d'histoire subjective de la comédie, L'Harmattan, 2001
  • Hubert Gignoux, Jean Anouilh, éd. du Temps présent, 1946
  • Hubert Gignoux, Judas, Jeux dramatiques pour l'enfance et la jeunesse, Collection dirigée par Olivier Hussenot, Les Éditions Françaises Nouvelles, 1943

Distinctions

[modifier | modifier le code]

Récompenses

[modifier | modifier le code]

Décorations

[modifier | modifier le code]

L'une des deux salles du Théâtre national de Strasbourg porte son nom.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Insee, « Acte de décès de Hubert Louis Marie Gignoux », sur MatchID
  2. a et b « Strasbourg : décès d'Hubert Gignoux, premier directeur du TNS », lalsace.fr, 27 février 2008
  3. « Hubert Gignoux » par Muriel Mayette, site de la Comédie française
  4. [PDF] Brochure de présentation de Laurent Gaudé, Actes Sud, 2005
  5. Laurence Liban, « L'épreuve des planches », L'Express, 1er mars 2004
  • Biographie sur le site du Théâtre national de Strasbourg par Evelyne Ertel, d'après Michel Corvin, Le Dictionnaire encyclopédique du Théâtre, Paris, Larousse, 2001
  • « Hubert Gignoux », Le Monde

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]