Aller au contenu

Jeff Mills

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jeff Mills
Description de cette image, également commentée ci-après
Jeff Mills à Détroit en 2007.
Informations générales
Surnom The Wizard
Naissance (61 ans)
Genre musical techno de Détroit, techno, techno minimale
Années actives Depuis 1980
Labels Axis
Purpose Maker
Underground Resistance
Tresor
Tomorow

Jeff Mills, né le à Détroit, est un des pionniers de la musique techno et fait partie, aux côtés de Carl Craig, Mad Mike, James Pennington, Robert Hood ou Blake Baxter, de la seconde vague des artistes techno de Détroit. Il est crédité pour avoir été l'initiateur du style ghettotech[1].

Né dans la capitale historique de la techno, Jeff Mills fait partie de la même génération que les trois artistes reconnus comme les pionniers de la techno de Détroit : Juan Atkins (né en 1962), Derrick May (né en 1963) et Kevin Saunderson (né en 1964). Contrairement à ceux-ci, Jeff Mills ne commence pas sa carrière en tant que compositeur mais en tant que DJ. Il connaît ainsi une première notoriété dans sa ville natale, en animant sa propre émission musicale sur les stations de radios locales WDRQ et WJLB, préservant son anonymat sous le pseudonyme de « The Wizard » (le sorcier)[2][source insuffisante].

Sa carrière de producteur ne commence effectivement qu'en 1988 lorsqu’il se lance dans la production, aux côtés de Anthony Srock, avec lequel il forme le duo Final Cut. Leur musique est dans un premier temps orientée vers la house (Deep Into The Cut, 1989) mais sous l'influence de Chris Connelly (du groupe Finitribe Fame) va évoluer vers une musique plus industrielle. En 1989 Jeff Mills rencontre "Mad Mike" Banks et de cette rencontre naît le label Underground Resistance, officiellement créé en 1990. Jeff Mills a quitté Final Cut et se consacre désormais à la techno.

En 1992, Jeff Mills se détache d'Underground Resistance, qui est déjà devenu un véritable collectif d'artistes très politisé. Il quitte Détroit pour New York et y fonde son label Axis (aujourd'hui installé à Chicago). Il collabore alors régulièrement avec le label allemand Tresor et c'est dans l'Europe des raves que sa carrière internationale prend son envol. Jeff Mills devient une star internationale de la techno, tant pour ses prestations à trois platines mêlant aux musiques électroniques du funk et de la soul que pour son travail de producteur. Des morceaux tels que de Sonic Destroyer, The Bells (réédité en 2019[3]) et la plupart des compositions publiées sur son label Purpose Maker sont ainsi considérés comme des classiques du genre techno.

Pourtant, le personnage est plus complexe qu’il n’y paraît et fait preuve d'une ambition artistique qui dépasse le simple cadre de la musique de danse. Si Jeff Mills n’a jamais cessé de produire des maxis destinés aux clubs, cette volonté de toucher un large public s'est toujours accompagnée d'une recherche musicale plus introspective. Ainsi, aux morceaux dansants de son label Purpose Maker répondent les morceaux plus minimalistes et oniriques qui parsèment le catalogue du label Axis.

Ancien étudiant en architecture, passionné de cinéma (2001, l'Odyssée de l'espace (2001: A Space Odyssey) reste pour lui un modèle d’œuvre d’art total), Jeff Mills rend sensible par sa musique son goût pour les structures sonores élaborées ainsi que son attrait pour une musique sinon discursive, du moins fortement imagée. À l'occasion de la composition en 2000 d’une nouvelle bande son pour le film Metropolis de Fritz Lang, Jeff Mills dira vouloir rompre avec son image de simple DJ techno, fût-il une star, pour renouer avec son inspiration première nourrie d’utopie, de pensée futuriste et d’une passion réelle pour les mondes et les scénarios extraordinaires de la science-fiction. Un an plus tard, il conçoit Mono, sculpture-installation dédiée au film de Stanley Kubrick, présentée lors du festival Sónar de Barcelone.

En 2004, Jeff Mills va mettre en suspens sa carrière de simple DJ avec le DVD Exhibitionist, qui présente plusieurs sets de DJ filmés sous différents angles (de face, du dessus et de côté). Cette première approche de la production vidéo se poursuit la même année par l'acquisition d’un tout nouvel outil, le DVJ-X1 commercialisé par Pioneer, platine CD et DVD dédiée aux DJs. Avec cette machine le DJ est ainsi capable de manier à la fois le son mais aussi l'image. Un nouveau domaine de recherche s’ouvre ainsi, concrétisé en 2005 par une commande de MK2 pour la composition d'une nouvelle bande son pour le chef-d’œuvre du muet Les Trois âges (Three Ages), de Buster Keaton. Ce projet sera suivi d'une tournée mondiale, occasion pour Jeff Mills de faire preuve de son tout nouveau talent de VJ.

Si de nouveaux projets associant musique et image sont en préparation, Jeff Mills reste ouvert à d’autres expériences comme en témoigne son concert du aux côtés de l’Orchestre Philharmonique de Montpellier, sous la direction d'Alain Altinoglu, projet impulsé par René Koering. À l’occasion du 20e anniversaire du classement du Pont du Gard au Patrimoine mondial de l'Unesco, Jeff Mills (aux machines) a ainsi interprété aux côtés d'un orchestre classique une sélection de ses compositions, orchestrées pour l'occasion par Thomas Roussel.

Jeff Mills à Détroit en 2007.

Jeff Mills a participé à l'exposition "Le Futurisme à Paris", présentée au Centre Pompidou du au , avec une installation audiovisuelle intitulée "Critical Arrangements". Le visiteur se trouve plongé dans une ruche mécanique faite de trois vidéos associées à une création sonore spécialement conçue pour cette exposition, inspirée de la musique bruitiste, rappelant les rouages des machines des industries de Detroit.

Fin 2015, Jeff Mills est présent à l'ADE[4]. Le 18 décembre 2015, Jeff Mills a célébré les 25 ans de son label Axis Records à la Weather Winter Festival à Paris. Sa prestation de plus de 7 heures, retraçant des décennies de musique techno, a séduit le public qui a qualifié cette performance de "testament".[réf. nécessaire]

En 2016, il collabore avec Jean-Michel Jarre à l'occasion de l'album Electronica 2: The Heart of Noise pour le morceau "The Architect "[5].

En 2017, Jeff Mills est promu au grade d’officier de l’ordre des Arts et des Lettres. La remise de l’insigne est effectuée par Jack Lang[6].

En 2020, Jeff Mills relance son alias Millsart avec lequel il était resté silencieux depuis 2003. Un total de cinq disques sortent cette même année[7].

En 2024, Jeff Mills sort son projet The Trip : Enter the Black Hole, interprété au Grand Palais en 2008. Le projet parle d'humains partis à la découverte de l'espace, dans la lignée de la passion de l'artiste pour la science-fiction. Il annonce se produire en septembre 2024 à la Fête de l'Humanité[8].

Discographie

[modifier | modifier le code]
  • The PunisherE
  • The Seawolf / Infiltrator
  • Waveform Transmission Vol. 1
  • The Extremist
  • Waveform Transmission Vol. 3
  • Metropolis 2'
  • Late Night
  • Blue Potential, Live With Montpellier Philharmonic Orchestra (co-écrit avec le compositeur Thomas Roussel[9])

Sur son label Axis

[modifier | modifier le code]
  • 4 Art
  • Absolutespecial / Highlightspecial / Contactspecial (3x7")
  • Actual
  • Alarms (Ben Sims Remixes)
  • Alpha Centauri
  • Apollo EP
  • AX-009 A/B
  • Axis Copper Edition
  • Blade Runner
  • Condor To Mallorca (Ken Ishii Remixes)
  • Confidentials 1-4
  • Confidentials 5-8
  • Conquest
  • Contact Special (CD)
  • Cycle 30
  • Expanded
  • From The 21st
  • From The 21st Pt. 1
  • From The 21st Pt. 2
  • Free Fall Galaxy (CD)
  • Free Fall Galaxy - The Domino Effect (12) - Artcover Greg13*
  • Gamma Player Compilation Vol. 1 - The Universe By Night (CD)
  • Growth
  • Infinitespecial / Connectionspecial / Illuminationspecial (3x7")
  • Lifelike EP
  • Medium
  • Metropolis
  • More Drama
  • One Man Spaceship (CD)
  • See The Light Part 1
  • See The Light Part 2
  • See The Light Part 3
  • Suspense / Dramatized
  • Syntheticspecial / Transformationspecial / Scenariospecial (3x7")
  • Systematic
  • The Purpose Maker
  • The Bells (10th Anniversary)
  • The Bells (DVD Single)
  • The Good Robot
  • The Other Day
  • The Tomorrow Time Forgot
  • Time Machine
  • Time Mechanic
  • Tomorrow
  • Very EP
  • Circus
  • Force Universelle EP
  • If / Tango EP
  • Java EP
  • Jet Set
  • Kana
  • Kat Moda EP
  • Our Man In Havana
  • Purpose Maker Live Series
  • Skin Deep EP
  • Steampit EP
  • The Divine EP
  • The Electrical Experience
  • Vanishing Act EP

Sur son label Tomorrow

[modifier | modifier le code]
  • Preview (12")
  • Time Machine (CD)
  • Time Mechanics 02 - Eternity (12")
  • Time Mechanics 03 - Adjustments (12")

Sur d'autres labels

[modifier | modifier le code]

Collaborations

[modifier | modifier le code]
Final Cut (avec Anthony Srock)
  • The Bass Has Landed / The House Has Landed (Full Effect Records)
  • Deep Into The Cut (Full Effect Records)
  • Take Me Away (Network Records / Buzz)
H&M (avec Robert Hood)
  • Tranquilizer EP (Axis)
X-101 (avec Robert Hood et Mike Banks)
X-102 (avec Robert Hood et Mike Banks)
X-102 (avec Mike Banks)
  • Rediscovers The Rings Of Saturn (Tresor, 2008)
  • Titan EP (Tresor, 2008)
X-103 (avec Robert Hood)
Virus (avec Keisuke Doi)

Vidéothèque

[modifier | modifier le code]

En 2016, Lobster Films sort une nouvelle édition de leur restauration du Voyage dans la Lune de Georges Méliès. Jeff Mills en compose la bande originale.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Guillaume Bara, La Techno, Paris, Librio, 1999.
  • Laurent Garnier, David Brun-Lambert, Electrochoc, Paris, Flammarion, coll. Documents, 2003.
  • Mathieu Guillien, Pour une définition musicologique de la Techno de Détroit, mémoire de Master 1 soutenu à l'Université Paris IV-Sorbonne, 2004
  • Mathieu Guillien, Jeff Mills - Evolution stylistique d'un artiste techno, mémoire de Master 2 soutenu à l'Université Paris IV-Sorbonne, 2005
  • Ariel Kyrou, Techno Rebelle – Un siècle de musiques électroniques, préface de Jean-Yves Leloup, postface de Jean-Philippe Renoult, Paris, Denoël, coll. X-Trême, 2002.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) Ray Philp, « Ghettotech: An Oral History », sur daily.redbullmusicacademy.com (consulté le ).
  2. Source: Laurent Garnier et David Brun Lambert - Electrochoc
  3. « Jeffs Mills réédite son hymne interplanétaire "The Bells" dans un nouvel EP 3 titres », sur Trax Magazine, (consulté le ).
  4. Ludovic Rambaud, « Amsterdam Dance Event : 20 ans déjà », DJ Mag, no 12,‎ décembre 2015 - janvier 2016, p. 10 à 11 (ISSN 2271-006X)
  5. « Jean-Michel Jarre invite Jeff Mills, The Orb, Rone sur son nouvel opus », sur Trax Magazine, (consulté le ).
  6. « Ce week-end, Jeff Mills a reçu de Jack Lang les insignes d’Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres », sur Trax Magazine, (consulté le ).
  7. « Jeff Mills va sortir 5 nouveaux albums en 5 mois sous son alias Millsart », sur Trax Magazine, (consulté le ).
  8. « Jeff Mills : « La musique techno n’a pas encore décidé de la direction qu’elle allait prendre » - L'Humanité », sur humanite.fr, (consulté le ).
  9. « RFI Musique - Chronique album - Blue Potential », sur rfimusique.com (consulté le ).
  10. « Akaji Maro Montpellier Danse. Virus », sur Paris-Art, (consulté le ) : « Virus est également riche des apports du musicien Keisuke Doi et du sorcier techno Jeff Mills ».

Liens externes

[modifier | modifier le code]