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Maison centrale de Saint-Maur

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Maison centrale de Saint-Maur
Image de l'établissement
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Drapeau du Centre-Val de Loire Centre-Val de Loire
Département Indre
Localité Saint-Maur
DISP DISP de Dijon
Coordonnées 46° 47′ 39″ nord, 1° 38′ 01″ est
Géolocalisation sur la carte : Indre
(Voir situation sur carte : Indre)
Maison centrale de Saint-Maur
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
(Voir situation sur carte : Centre-Val de Loire)
Maison centrale de Saint-Maur
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Maison centrale de Saint-Maur
Architecture et patrimoine
Propriétaire Drapeau de la France État français
Installations
Type Maison centrale
Superficie 25 ha
Capacité 260 places
Fonctionnement
Date d'ouverture
Opérateur(s) Drapeau de la France Ministère de la Justice
Effectif 116 (2024)
Statut actuel Ouvert

La maison centrale de Saint-Maur est un établissement pénitentiaire français situé à Saint-Maur, dans le département de l'Indre, en région Centre-Val de Loire. Ouverte en 1975, cette maison centrale dont le régime est essentiellement tourné vers la sécurité dispose du plus grand quartier d'isolement de France.

La maison centrale de Saint-Maur a été mise en service en 1975[1].

Mutinerie des 12 et 13 novembre 1987

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Le mardi 10 novembre 1987 à 13h30, Jacques Hyver, ancien bras droit de Jacques Mesrine, épaulé par deux autres détenus, parvient à s'évader en enfonçant le portail de la maison centrale à bord d'un camion poubelle. Lui et l'un de ses complices seront repris en Suisse en 1988 tandis que le troisième sera tué[2].

Le lendemain, mercredi 11 novembre, un détenu grimpe dans un arbre situé dans une cour de promenade pour protester contre un problème de cantine[3]. Pour le récupérer, le directeur fait abattre l'arbre, ce qui provoque de vives tensions parmi la population pénale, alors composée de 407 détenus.

Le jeudi 12 novembre vers 17h00, tandis que des enquêteurs du SRPJ d'Orléans viennent enquêter sur les conditions d'évasion des trois détenus du 10 novembre en procédant à une perquisition dans les cellules des fugitifs, un mouvement collectif éclate parmi les détenus et débouche sur une prise d'otages : treize personnels dont le directeur Jean-Charles Toulouze, des surveillants et des enseignants, sont retenus en otage tandis que la prison est saccagée et incendiée par les mutins, provoquant des dégâts considérables[4].

Dans la nuit de jeudi à vendredi, un millier de CRS et de gendarmes mobiles sont mobilisés et se tiennent prêts à intervenir. Le vendredi 13 novembre au matin, les négociations finissent par aboutir et les otages sont relâchés à 8h00[4]. Les mutins se rendent « dans l'honneur » et près de 150 détenus dont le terroriste libanais Georges Ibrahim Abdallah, chef de la Fraction armée révolutionnaire libanaise (FARL), seront immédiatement transférés, principalement vers la région parisienne[5].

Les dégâts de la mutinerie seront évalués à plusieurs dizaines de millions de francs[5].

Événements récents

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En 2020, la chaîne de télévision BFM TV réalise un reportage de 25 minutes sur l'établissement qui met en valeur à la fois son caractère sécuritaire et les activités proposées aux personnes détenues dans le cadre de la préparation de leur réinsertion, tout en présentant le rôle indispensable joué par le renseignement pénitentiaire dans la lutte contre les trafics, les évasions et la radicalisation[6].

Description

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En France, une maison centrale est un établissement pénitentiaire qui accueille les personnes détenues condamnées à une longue peine ou présentant des risques. Le régime de détention est donc essentiellement axé sur la sécurité[7].

La maison centrale de Saint-Maur se présente sous la forme d'un pentagone régulier composé de quatre bâtiments réguliers, l'un administratif, les trois autres, rectangulaires et parallèles, constituant la zone de détention[1]. L'établissement dispose d'une capacité d'accueil de 260 places[1] pour 320 cellules[8]. Il héberge le plus grand quartier d'isolement de France, qui comprend 25 cellules.

Outre les espaces de détention, l'établissement abrite un atelier de 6 000 m2 réservé au travail volontaire des personnes détenues.

La maison centrale est rattachée à la direction interrégionale des services pénitentiaires de Dijon. Elle est située dans le ressort de la cour d'appel de Bourges et du tribunal judiciaire de Châteauroux.

Détenus célèbres

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Conformément à son rôle d'accueillir des détenus ayant à purger une longue peine, notamment ceux condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité et/ou présentant des risques importants en matière de sécurité, la maison centrale de Saint-Maur a vu passer entre ses murs plusieurs détenus célèbres[9] parmi lesquels figurent :

Dans la culture

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En 1975, alors que la prison attend ses premiers détenus, le réalisateur Philippe Labro tourne plusieurs scènes de son cinquième long-métrage, L'Alpagueur, au sein de la maison centrale. Dans le rôle-titre, Jean-Paul Belmondo parvient à s'évader en simulant un malaise, ce qui lui vaudra le surnom de « premier évadé de Saint-Maur »[14].

En 1988, le chanteur Alain Souchon donne un concert au sein de la maison centrale. Pour l'occasion, il compose un titre particulier, Les Cadors, qui figurera en deuxième place de son huitième album, Ultra moderne solitude. Les paroles du refrain font référence au traitement de faveur accordé à certains détenus prestigieux de l'époque dont ne bénéficiaient pas, bien au contraire, ceux incarcérés à Saint-Maur[15] : « Les cadors on les retrouve aux belles places, Nickel. Les autres, c’est Saint-Maur, Châteauroux Palace, Plus de ciel. »

Notes et références

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  1. a b et c « Maison centrale de Saint-Maur », sur le site du Ministère de la Justice (consulté le ).
  2. Christophe Gervais, « Saint-Maur : l'évadé court toujours, quels précédents à la Maison Centrale ? », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne Accès libre)
  3. « La mutinerie de la centrale de Saint-Maur (Indre) en 1987 », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne Accès libre)
  4. a et b Service départemental d'incendie et de secours de l'Indre, « Mutinerie dramatique à la maison centrale de Saint Maur » Accès libre, sur sdis36.org
  5. a et b « Des dizaines de millions de francs de dégâts après la mutinerie Saint-Maur, prison ivre », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant)
  6. Fanny Morel, Isabelle Quintard et Dominique Rizet, « Enquête ligne rouge - Prison sous haute tension », BFM TV,‎ (lire en ligne Accès libre)
  7. « Les structures pénitentiaires », sur le site du Ministère de la Justice (consulté le ).
  8. Observatoire international des prisons - section française, « Maison centrale de Saint-Maur », sur oip.org (consulté le ).
  9. Bruno Mascle, « La maison centrale fait partie du paysage », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Indre,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Jean-Claude Romand : il est libérable en 2015 », Le Dauphiné Libéré, Ain,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Géraldine Catalano, « Patrick Henry entame une grève de la faim », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Patricia Tourancheau, « Rédemption François Besse sort par la grande porte », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Marcel Barbeault, "le premier tueur de l'Oise" », RTL,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Bébel, premier évadé de la centrale de Saint-Maur », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne Accès libre)
  15. Benoît Catherineau, « A Saint-Maur, c’est pas les cadors » Accès libre, sur saintmaurcestfou.fr, (consulté le )

Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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