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Philippe de Savoie-Nemours

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Philippe de Savoie, né en 1490 au château de Bourg-en-Bresse, mort à Marseille le , est un comte apanagiste de Genève et de Genevois (1514-1533) et duc de Nemours (1528-1533). Il est à l'origine de la tige de la maison de Savoie des Savoie-Nemours.

Philippe de Savoie est né en 1490, dans le château de Bourg-en-Bresse[1]. Il est le deuxième fils et septième enfant de Philippe de Savoie, alors comte de Bresse et futur duc de Savoie, et de Claudine de Brosse[1],[2]. Son frère, Charles, succède à leur père à la tête du duché[1].

Carrière religieuse

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Ne pouvant prétendre à la succession du duché, il est d'abord destiné à une vie ecclésiastique[1]. Dès 1494, il est nommé protonotaire apostolique et il obtient en commende la prévôté de la Congrégation des chanoines du Grand-Saint-Bernard[1].

L'année suivante, à l'âge de cinq ans, il est élu évêque de Genève[1],[2]. Son frère, devenu duc, confirme sa charge en 1504, mais pas le Pape[1]. Il est assisté jusqu'en de son secrétaire, Claude Ier de Buttet, accompagné de son neveu, Jean II, ancien secrétaire de Charles Ier de Savoie, qui est nommé trésorier de l'évêché de Genève et qui deviendra, en 1511, trésorier général des finances de Philippe de Savoie, devenu comte[3]. C'est, pour le XVe siècle, le quatrième prince de la Maison de Savoie nommé à la tête de cet important diocèse, après Pierre (1451-1458), Jean-Louis (1460-1482), et François (1484-1490).

Il est pourvu en commende de la Prévôté de l'Hospice du Grand-Saint-Bernard (1494-1509), des abbayes de Saint-Just de Suse (1500) et de Saint-Pierre de Rivalta (1502)[1].

Il participe à la bataille d'Agnadel le au côté du roi de France, puis renonce à son évêché en , et à ses bénéfices ecclésiastiques[1]. Charles de Seyssel lui succède sur le trône épiscopal[1].

Comte apanagiste

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Le , son frère, le duc Charles III, crée pour Philippe de Savoie, un apanage constitué de l'ancien comté de Genève et des baronnies de Faucigny et du Beaufortain, ainsi que de quelques terres en Bugey[1],[4]. Il est ainsi comte de Genève et de Genevois, sans avoir réellement une autorité sur la cité[5].

En 1515, il est fait lieutenant-général du duché de Savoie, charge qu'il exerce encore en 1519[5].

Philippe de Savoie et ses descendants fréquentent assidûment la Cour des rois de France[4], à commencer par la cour de François Ier[6].[réf. nécessaire]

Son neveu, le roi de France François Ier, fait donation à Philippe du duché de Nemours en 1528[4], à l'occasion de son mariage avec Charlotte d'Orléans-Longueville[7].

Les ducs de Savoie-Nemours présenteront la particularité d'être à la fois des princes français et savoyards, grands féodaux sur les deux rives du Rhône. Ils résideront le plus souvent en France, détermineront leurs propres alliances et administreront leur pays en nommant les présidents du conseil de Genevois qui sera situé à Annecy. Les présidents du conseil assumeront le gouvernement du Genevois au nom de leurs lointains souverains, sous la surveillance attentive des ducs de Savoie régnant à Chambéry, puis à Turin[8].

Philippe de Savoie-Nemours épouse en Charlotte d'Orléans-Longueville (1512 † 1549) fille de Louis, duc de Longueville[9]. À cette occasion, son neveu François Ier de France lui donne le duché de Nemours[10].

De cette union sont issus[9] :

Il a entretenu pendant plusieurs années une liaison avec une demoiselle Marie de Ferrye, alias de Farreuil ou de Ferraud (orthographe fluctuante au gré des notaires), de laquelle il eut pour le moins 2 fils naturels et peut-être 1 fille[9] :

  • Erasme, protonotaire apostolique, curé de Saint-Jean de Sixt, lui-même père d'au moins cinq enfants naturels[11] ;
  • Jacques (appelé par erreur Philippe sur le site de généalogie FMG[9]), abbé d'Entremont et Pignerol, doyen de l'église de N.-D. et prieur de Talloires, condamné à mort le 16 juillet 1547 et exécuté en effigie à Chambéry pour le meurtre du seigneur de Chuit, époux légitime de sa nouvelle maîtresse Jeanne-Françoise de Baleyson, (Sénat de Savoie, 1 B 24), (1537 — 1563/67 (?))[12],[13],[14], père de 3 enfants naturels[11] ;
  • Jeanne, mariée à un sieur Jean de Thienne[15].

Il n'est pas totalement exclu que Philippe de Savoie-Nemours ait eu d'autres enfants naturels ; en effet dans une lettre à Madame de Lornay datable de fin , Marie de Fareuil fait le récit de la "messe des bâtards", messe commandée par son époux Dominique d'Aussens, châtelain d'Annecy, père nourricier et curateur de fait des bâtards ducaux à l'occasion du décès du duc Philippe. Elle écrit : « il y a avoyt là mes sy bien chiers filz jacque et erasme lhonnorable jeanne laisne les honnorables philibert renee et jeanne la secunde mesdemoyselles philippa et jeanne la tierce nee l’honorable marie mademoyselle hieronyme et lhonorable mye et pour faire les choses en bonne meseure monsieur dossens auroyt encoures conviees mesdemoiselles anne et michiere de la perriere les donnees de monsieur de Sisteron oultre bien encore nos enfants et la jeusne madamoyselle dorly que nourrissons pour dyeu ... » On remarquera le soin apporté à la présentation de toutes ces personnes, chacune affublée d'un avant-nom spécifique qui trahit très certainement le statut social des mères qui leur ont donné le jour. Ces bâtards restent pour le moment inconnus des autres sources d'archives[16].

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j et k Perrillat 2006, (lire en ligne), p. 65-68.
  2. a et b Michel Germain, Personnages illustres des Savoie : "de viris illustribus", Lyon, Autre Vue, , 619 p. (ISBN 978-2-915688-15-3), p. 413.
  3. Perrillat 2006, p. 165, 186.
  4. a b et c Perrillat 2006, p. 15, 51.
  5. a et b Perrillat 2006, (lire en ligne), p. 52.
  6. Le roi François Ier, fils de Louise de Savoie, (sœur aînée de Philippe de Savoie-Nemours) et de Charles d'Orléans, comte d'Angoulême, est le propre neveu de Philippe
  7. Charlotte d'Orléans-Longueville descend du duc Louis Ier de Savoie. Elle fait partie des cousins issus-de-germains du roi François Ier. Elle descend également du roi de France Charles V par la branche bâtarde d'Orléans et par le comte de Dunois, compagnon de Jeanne d'Arc.
  8. Perrillat 2006, p. 9-65.
  9. a b c et d MedLands, p. Philippe died 1533 B (Présentation en ligne).
  10. « Propriétaires successifs et aménagements du château (XIIIe – XVIIe siècle) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur nemours.fr, Nemours, (consulté le ).
  11. a et b A.D.74[réf. non conforme]/[réf. à confirmer]. Deux actes conservés aux Archives des notaires Questan attribuent à Erasme : Jenette (sans patronyme), épouse d'un Pierre Hugon-Gaillard, Nycolarde (sans patronyme), épouse d'un Jehan Clostrier, une fille (prénom perdu, document en mauvais état), mariée à un Jean Thiaffey, un Rolet Desoches et un Louis Delacombaz dit de la maison de Savoie, attesté par ailleurs dans les Registres paroissiaux de Dingy-Saint-Clair (Haute-Savoie). Jacques, abbé de Talloires et d'Entremont, eut de sa cousine Michiere de la Perrière, bâtarde de Michel de Savoie, évêque de Sisteron, une Françoise de la Perrière, épouse du notaire Humbert Mingon d'Annecy, - elle teste le , (A.D.74, 1 J 394) -, un Claude de la Perrière, cité au testament de sa sœur; et d'une dame inconnue il eut encore une Pernette du Crest, légitimée en 1567 et mariée avec noble François de Granier (contrat du ).
  12. vicomte Greyfié de Bellecombe, « Jacques de Savoie. Abbé de Talloires (1563-1595) », Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, Chambéry, no t.62,‎ , p. 259- (lire en ligne)
  13. François Mugnier, La vie et les poésies de Jean de Boyssonné, Slatkine, première impression en 1897 (H. Champion), réimprimé en 1971, 508 pages, p. 185 (présentation en ligne).
  14. Matthew Allen Vester, Jacques de Savoie-Nemours : l'apanage du Genevois au cœur de la puissance dynastique savoyarde au XVIe siècle, Librairie Droz, , 358 p. (ISBN 978-2-60001-211-9, lire en ligne), p. 56.
  15. Il n'est pas certain que Jeanne donnée de Genevois-Nemours soit issue de la liaison entre le duc Philippe et Marie de Farreuil ; cette princesse est signalée dans Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie où de Foras lui donne un époux ne correspondant pas avec la chronologie. Il a très certainement confondu cette Jeanne avec Jeanne de Savoie-Villars, épouse de Nicolas (et non Jean) de Thienne, page de François Ier et célèbre ligueur, supposition plus conforme à la chronologie.[réf. nécessaire]
  16. Correspondance de Mme d'Aussens à Mme de Lornay, Archives des notaires Questan, collection privée, courtesy Gérard Detraz, documentaliste aux A.D.74, 2001.

Bibliographie

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  • Henri Baud (éditeur scientifique), Louis Binz (contributeur), Robert Brunel (contributeur), Paul Coutin (contributeur), Roger Devos (contributeur), Paul Guichonnet (contributeur), Jean-Yves Mariotte (contributeur) et Jean Sauvage (contributeur), Le Diocèse de Genève-Annecy, Paris, Editions Beauchesne, coll. « Histoire des diocèses de France », , 331 p. (ISBN 2-7010-1112-4, BNF 34842416, lire en ligne).
  • Réjane Brondy, Bernard Demotz et Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie : La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe -début XVIe siècle, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X).
  • Joseph-Antoine Besson, Mémoires pour l'histoire ecclésiastiques des diocèses de Genève, Tarantaise, Aoste et Maurienne, et du décanat de Savoye, Nancy, S. Henault, , 506 p. (lire en ligne).
  • Laurent Perrillat, « Les apanages de Genevois au XVe siècle. quelques résultats de recherches sur les institutions et les hommes », Etudes savoisiennes, no halshs-01023760,‎ (lire en ligne).
  • Laurent Perrillat, L'apanage de Genevois aux XVIe et XVIIe siècles : pouvoirs, institutions, société, vol. 113, t. 1, Académie salésienne, , 540 p. (lire en ligne).
  • Laurent Perrillat, L'apanage de Genevois aux XVIe et XVIIe siècles : pouvoirs, institutions, société, vol. 113, t. 2, Académie salésienne, , 1070 p. (lire en ligne).

Articles connexes

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Liens externes

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