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Regula Engel-Egli

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Regula Engel
Biographie
Naissance
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Fluntern (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 92 ans)
ZurichVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Plaque commémorative

Regula Engel-Egli, née le à Fluntern[1] (qui fait aujourd'hui partie de Zurich) et morte le à Zurich, est une autrice et voyageuse suisse.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et enfance[modifier | modifier le code]

Regula Egli naît le [2]. Ses parents sont Heinrich Egli, un ancien officier prussien, adjudant à Zurich, et Katharina, née Egli. Elle apprend à se défendre dès son plus jeune âge. Après la séparation de ses parents en 1764[1], sa mère retourne vivre dans sa région natale des Grisons et Regula reste avec son père, un mercenaire, qui la place dans un orphelinat durant six ans. Il se remarie, et comme Regula ne s'entend pas avec sa belle-mère, elle s'enfuit pour rejoindre sa mère dans les Grisons. Elle se marie à 17 ans en 1778 avec Florian Engel[3], officier mercenaire pour l'armée française[4].

Campagnes Napoléoniennes[modifier | modifier le code]

Elle a vécu toutes les épopées napoléoniennes aux côtés de son mari, soldat dans un régiment suisse de l’armée française pendant 37 ans. Elle enfile elle-même l'uniforme et prend part à de nombreuses batailles[2].

Elle accouche en tout de 21 enfants[2], dont cinq seulement survécurent, qui moururent sur les champs de bataille en combattant pour les Français. Le dernier nait en 1811[2]. En 1789, elle avait déjà 7 enfants quand son mari se fait emprisonner à Paris au moment de la Révolution française. Elle plaide sa cause auprès de Robespierre qui, impressionné, libère son mari[4]. Elle part alors pour la Hollande, donnant naissance à un autre enfant entre deux canons sur le champ de bataille[4].

En 1798, Florian Engel et elle participent aux expéditions napoléoniennes en Égypte, et Napoléon Bonaparte baptise les deux jumeaux qui naissent pendant la campagne, devenant leur parrain. Après l'Égypte, elle suit les armées à Gaza, Jaffa et en Syrie. Elle prend la relève de la garde des soldats quand ils sont fatigués, endossant l'habit militaire[4].

En 1815, elle perd son mari et deux de ses fils[1] lors des combats à Waterloo, et blessée, se retrouve à l'hôpital à Bruxelles. L'État français ne lui verse pas sa solde. Une fois rétablie, elle part à la recherche de ses enfants, jusqu'aux États-Unis, où elle arrive trois jours avant que l'un d'eux ne décède de la fièvre jaune[4]. Elle ne retrouve pas la trace de ses autres enfants.

De retour à Zurich à l'âge de 62 ans, elle dépend de ses relations et de sa famille pour vivre et elle écrit ses mémoires en 1821 pour gagner de l'argent. Le livre est intitulé Madame la Colonel Engel. Du Caire à New york, de l’Elbe à Waterloo. Mémoires d’une Amazone du temps de Napoléon[2]. Elle écrit une suite en 1828[1]. Les livres sont populaires et elle devient une célébrité locale.

Fin de vie et mort[modifier | modifier le code]

À 83 ans, la ville de Zurich lui octroie une place dans un hospice au Predigerkloster Zürich (de)[2]. Elle meurt pauvre et oubliée à l'âge de 92 ans le à Zurich[2],[4]. Ses mémoires ont été maintes fois republiées et traduites dans les années 2000[1].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Dans ses mémoires, elle raconte les campagnes militaires auxquelles elle a participé, en Égypte, lors de la bataille d’Austerlitz, contre Naples, la Prusse, l’Espagne et le Portugal, ainsi qu'une partie de l'exil sur l’île d’Elbe avec Napoléon Bonaparte[5].

La deuxième partie de ses mémoires contient également le récit de son voyage aux États-Unis, où elle part à la recherche de l'un de ses fils, après la mort de son mari. Elle y fait des observations sur le mode de vie, sur l'esclavage et le postcolonialisme, en faisant état de l'écart entre une vision utopique européenne du Nouveau Monde américain et la réalité telle qu'elle la constate sur place[5].

Hommage et postérité[modifier | modifier le code]

Dans le district 4 de la ville de Zurich, la Engelstrasse porte le nom de Regula Engel-Egli.[réf. nécessaire].

Publications[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e « Engel, Regula », sur hls-dhs-dss.ch (consulté le )
  2. a b c d e f et g « Regula Engel-Egli (1761-1853) », sur Avenir Suisse, (consulté le ).
  3. « Regula Engel-Egli | Viceversa Littérature », sur www.viceversalitterature.ch (consulté le )
  4. a b c d e et f (en) Laurie Theurer, Barabara Nigg, Alnaaze Nathoo, Anita Lehman et Katie Hayoz (ill. Mireille Lachausse), 50 amazing swiss women : true stories you should know about., Bergli Books, (ISBN 3-03869-104-6 et 978-3-03869-104-4, OCLC 1246143937, lire en ligne), p. 18
  5. a et b Engel, Regula, 1761-1853., Frau Oberst Engel : Memoiren einer Amazone aus napoleonischer Zeit, Limmat-Verlag, (ISBN 3-85791-194-8 et 978-3-85791-194-1, OCLC 31096823, lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pionnières de la Suisse moderne : Des femmes qui ont vécu la liberté, Tibère Adler, Verena Parzer Epp et Claudia Wirz, , 248 p. (lire en ligne), p. 53-55
  • Dominic-M Pedrazzini, « L'amazone de Napoléon. Mémoires de Regula Engel », Revue Militaire Suisse, vol. 130,‎ , p. 370-372 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  • (en) Stephanie M. Hilger, « Autobiographical Selves: The Lebensbeschreibung of Regula Engel (1761–1853), the "Swiss Amazon" », Women in German Yearbook, University of Nebraska Press, vol. 25,‎ , p. 127-148 (ISSN 2578-5192)
  • (en) Julie Koser, Sophie Discovers Amerika : German-Speaking Women Write the New World, Boydell & Brewer, , 312 p. (ISBN 1571135863), p. 45-55

Liens externes[modifier | modifier le code]

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