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Utilisateur:PercevalBxl/Partitions

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Chapitre troisième : les partitions

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Le partitionnement de l'écu, c'est à dire son découpage en divers "quartiers", est la première étape de la composition des armes. Par conséquent, l'analyse de ce partionnement sera la première étape du blasonnement des armes: on commencera toujours par énoncer les partitions de l'écu, dans l'ordre de lecture héraldique, du chef à la pointe et de dextre à senestre. Et puisque les partitions peuvent elles-mêmes être partitionnées, on procédera en décrivant toutes les sous-partitions d'une partition principale (et ainsi de suite), avant de décrire les autres partitions principales.

C'est en fait beaucoup moins compliqué qu'il n'y paraît ainsi exprimé et les nombreux exemples de ces chapitres devraient très vite lever la difficulté...


Historiquement, l'habitude de partitionner les écus est apparue très tôt. On ne pouvait certes pas multiplier à l'infini les armes avec un nombre limité d'émaux et, dans un premier temps, avec un nombre limité de meubles. L'idée de diviser lécu en formes géométrique s'est donc rapidement imposée et s'est développée jusqu'à former le système très vaste et très précis que l'on nomme partitionnement.

Les armes composées

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Si, à l'origine, le partionnement répondait au besoin de disposer d'un plus grand nombre de motifs colorés à apposer sur le fond de l'écu, il dérive aussi de l'usage de poser côte à côte les écus des époux (plus exactement l'écu de l'époux et celui du père de l'épouse).

C'était surtout important lorsque l'épouse était elle-même l'héritière de son fief (en dehors des pays de loi salique, bien sûr !), puisque, par le mariage, les fiefs de l'époux et ceux de l'épouse allaient se trouver réunis dans la titulature et sous la juridiction de leur héritier. A l'origine, l'héritier demeurait distinctement seigneur des deux fiefs (un seul seigneur, deux couronnes): il portait donc, lui aussi, les deux écus simplement accolés. Progressivement, cependant, l'usage s'étendit de réunir les deux fiefs en une seule couronne; il devint donc ainsi logique, soit de créer de nouvelles armes pour le nouveau fief, soit de mêler les deux "anciens écus" en un seul, en divisant l'écu verticalement en deux. De telles armes sont d'ailleurs appelées "armes composées".

Certains étymologistes voient là la source de l'expression "un bon parti", qui désigne une épouse dont la dot subtsantielle tombera dans le patrimoine de l'époux. La division verticale de l'écu en deux parties s'appelle en effet un "parti".


On admet généralement que le premier partionnement d'un écu sous cette forme est apparu en 1270, lors de la réunion définitive des royaumes de Castille et de Léon sur la tête de Ferdinand III de Castille. Fils d'Alphonse IX, roi de Léon, et de Bérengère, reine de Castille, il devint naturellement roi de Léon en 1230, alors qu'il était déjà roi titualire de Castille depuis 1217. Il unifia aussitôt les deux royaumes en un seul royaume de Castille et de Léon dont il créa les nouvelles armes et mêlant les armes des deux anciens royaumes, raison pour laquelle ces armes se blasonnent le plus souvent comme "écartelé de Castille et de Léon", plutôt qu'en détail...



L'un des exemples les plus complexes d'un partionnement de ce type est celui des armes de Lloyd of Stockton, au pays de Galles : il comporte 323 quartiers, ce qui constitue un record !

Ces quelques précisions historiques ne sont pas inutiles, dans la mesure où elles permettent de comprendre pourquoi la règle de contrariété des émaux ne s'applique pas dans certains cas. En fait, c'est très simple : si le partitionnement correspond au besoin d'accoler deux ou plusieurs écus dans un seul, la règle ne s'applique pas aux écus des parties, mais bel et bien à chacun des écus. Dans tous les autres cas de partitionnement, la règle est strictement appliquée.

Le champ (plain)

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Le champ n'est pas à tout à fait une "partition". De nombreux auteurs le considèrent toutefois comme tel, au motif qu'il est la première "partie" de l'écu, non encore découpée, et que le travail de blasonnement commence par l'analyse de cette surface. La querelle de savoir si le champ constitue ou non une partition est, à bien y regarder, de peu d'intérêt.

Lorsque le champ de l'écu est rempli d'un seul, il est dit «plain», sauf quand il s'agit d'une fourrure. Les armes de ce type sont forcément très rares et très anciennes.


Les partitions principales

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Les partitions principales sont au nombre de quatre (parti, coupé, tranché, taillé) et se construisent en divisant l'écu (ou une division de l'écu, comme nous le verrons plus loin) par une seule ligne: verticale, horizontale ou diagonale.

Remarquez qu'elles se blasonnent selon les règles d'orientation dans l'écu: du chef à la pointe et de dextre à senestre (du haut en bas et de la gauche de l'observateur à sa droite).


Les expressions mi-parti et mi-coupé se réfèrent à des écus coupés en deux veritcalement ou horizontalement pour être joints dans des écus composés (comme, par exemple, lorsqu'un mari veut joindre les armes de sa femme aux siennes). Dans l'écu résultant, on ne voit donc que la moitié de l'écu ou des écus d'origine. C'est une façon de contourner la "loi de déformation" qui veut qu'en règle générale, les écus intégrés à un écu composé soient déformé pour s'adapter à la forme particulière de la partition qui les accueille. Il faut veiller à ne pas confondre ces expressions avec les mi-partis et mi-coupés que l'on trouve dans les partitions ternaires.


Les partitions composées

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Les partitions composées s'obtiennent par la combinaison de deux ou plusieurs parmi les lignes qui ont servi à créer les divisions principales:

  • l'écartelé par la combinaison de la division verticale et de la division horizontale de l'écu;
  • l'écartelé en sautoir par la combinaison des deux divisions diagonales de l'écu;
Remarquez qu'ici aussi le sens de lecture de l'écu est respecté: du chef à la pointe et de dextre à senestre. Cependant, les illustrations qui suivent présentent la particularité de remplir les quatres "quartiers" découpés dans l'écu avec un seul métal et une seule couleur. dans ce cas, on ne blasonne qu'une seule fois comme indiqué dans les légendes des illustrations.

Il arrive assez souvent que les quatre quartiers contiennent plus de deux motifs. C'est ce qui arrive, par exemple, quand un seigneur choisit l'écartelé pour afficher les armes des différents domaines dont il est le suzerain. Dans ce cas, on blasonnera "au 1 de..., au 2 de..., au 3 de... au 4 de...". C'est une pratique très courante pour ce qui concerne l'écartelé, moins pour ce qui est de l'écartelé en sautoir. (Et la règle de la contrariété des émaux ne s'applique pas aux quartiers de l'écartelé quand l'écartelé est utilisé de cette manière! cf. "les armes composées")

Bien qu'il ne s'agisse pas de la combinaison de lignes des partitions principales, et bien que cette disposition soit extrêmement rare, il convient de mentionner l'existence de l'écartelé en équerre, formé par la juxtaposition sur l'écu de quatre équerres appointées.


  • La combinaison des quatres lignes de coupe principales donne le "parti, coupé, tranché, taillé", plus souvent appelé "gironné", par analogie avec le "giron", qui est l'une des pièces étudiées au chapitre suivant. Le gironné est constitué de 8 quartiers et son blasonnement dépend de la manière dont sont remplis ces quartiers. On trouve aussi des gironnés de 6, 10, 12, voire 14 ou 16 pièces; il faut alors préciser le nombre de pièces dans le blasonnement.
Remarque: Dans l'illustration de gironné de 6 pièces ci-dessus, il ne suffit pas de blasonner "gironné". Il faut d'abord préciser que l'écu est "parti" puisque c'est sur la première ligne de coupe verticale que viennent se greffer les deux autres. On dit donc "parti gironné de 6 pièces", comme on dirait "coupé gironné de 6 pièces" si la ligne de coupe principale était horizontale.



Partitions particulières

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Certains auteurs mentionnent encore parmi les partitions deux éléments que d'autres auteurs préfèrent classer parmi les pièces. Ce sont:

  • l'écu sur le tout, qui est un écu de taille réduite placé en abîme de l'écu, par-dessus le champ ou le champ partionné;
  • l'écu sur le tout du tout, qui est un écu de toute petite taille placé en abîme d'un écu sur le tout.
La question se pose effectivement: partitions ou pièces ? C'est une nuance infime qui n'intéressera que les puristes absolus. D'un point de vue graphique, cependant, on observera deux différences:
  • Les partitions ne possèdent pas d'ombre portée, au contraire des pièces;
  • Les partitions partagent l'écu en parts égales, tandis que les pièces sont généralement en proportion d'un tiers.
Il n'est donc pas impossible, à priori, d'observer si un écu sur le tout est une partition ou une pièce. Ce qui n'a, du point de vue du blasonnement, je le répète, aucune espèce d'importance. Je les mentionne donc ici uniquement par souci de classicisme.
N.B.: si cet écu est considéré comme une pièce, on le blasonnera "... chargé d'un écu ... posé en abîme".


On comptera également au nombre de ces partitions particulières l'enté en pointe, formé par deux lignes courbes concaves qui partent du centre de l'écu pour rejoindre ses coins inférieurs. Il s'agit d'une partition assez courante, utilisée, par exemple, pour "afficher" des armes composées d'un nombre impair d'armes.



Les partitions ternaires

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A ces partitions principales et composées, il faut encore ajouter 10 partitions ternaires, c'est à dire des partitions qui divisent l'écu en 3 parties et que l'on appelle des tiercés:

  • le tiercé en fasce divise l'écu en trois partie horizontales (dans le sens de la fasce que nous étudierons au chapitre suivant);
  • le tiercé en pal divise l'écu en trois parties verticales (dans le sens du pal);
  • le tiercé en bande divise l'écu en trois parties diagonales du canton dextre du chef au canton de la pointe senestre (dans le sens de la bande);
  • le tiercé en barre divise l'écu en trois parties diagonales, du canton senestre du chef au canton de la pointe dextre (dans le sens de la barre);
  • le tiercé en pairle divise l'écu en "Y", comme le pairle;
  • le tiercé coupé mi-parti en pointe coupe d'abord l'écu horizontalement et coupe ensuite verticalement la partie en pointe;
  • le tiercé coupé mi-parti en chef coupe d'abord l'écu horizontalement et coupe ensuite verticalement la partie en chef;
  • le tiercé parti mi-coupé à dextre coupe d'abord l'écu verticalement et coupe ensuite horizontalement la partie à dextre;
  • le tiercé parti mi-coupé à senestre coupe d'abord l'écu verticalement et coupe ensuite horizontalement la partie à senestre;
  • le tiercé en chevron découpe l'écu selon le schéma du chevron.
Ces partitions ternaires se blasonnement sans difficulté, en suivant l'ordre héraldique classique, comme l'observation des figures ci-dessus le montre.
Nous observons également que la loi de contrariété des émaux ne peut pas être ici strictement observée.



Les repartitions

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Les repartitions sont, en fait, des "partitions de partitions". Il est en effet tout à fait possible de partitionner des partitions de la même manière que l'on partitionne le champ d'un écu. Et même de les partitionner encore et encore... avec, pour seule limite, la lisibilité des armes et la complexité de leur blasonnement. Même s'il n'est jamais conseillé de constituer des armes très sophistiquées, on en connaît qui sont extrêmement complexes, surtout dans les pays de culture germanique.

Le but initial des repartitions est d'obtenir sur l'écu un certain nombre de parcelles rectangulaires: 6, 8, 10, 12, 16, et jusqu'à 32 parcelles dans lesquelles on pourra, par exemple, placer les armes de toutes les terres appartenant à un seigneur.

Les auteurs les plus anciens ne confondent pas les repartitions avec les rebattements: tandis que les premières sont des divisions successives des divisions de l'écu, les seconds sont la multiplication de la même ligne de division sur l'écu. De plus, les rebattements s'appliquent aussi aux pièces, qui peuvent être rebattues, c'est à dire multipliées sur l'écu.

Tardivement, cependant, l'usage est apparu de considérer ces deux termes comme synonymes et, par voie de conséquence, de considérer l'écartelé, l'écartelé en sautoir ou le gironné comme des repartitions (puisqu'ils étaient la combinaison des quatre partitions principales).

Par souci de clarté, nous définirons ici les repartitions comme la combinaison de deux ou plusieurs lignes de coupe issues des partitions principales sécantes et nous continuerons à les distinguer des rebattements. On les blasonne comme suit:

  • on annonce le nombre de traits de coupe par partition (sans forcément prononcer le mot "trait");
  • on annonce les traits de coupe dans l'ordre suivant: parti, coupé, tranché, taillé, écartelé, écartelé en sautoir;
  • lorsque l'on découpe une repartition dans le même sens que la première partition, on l'appellera "contre-". Ainsi, par exemple, lorsque l'un des quartiers du coupé est lui-même coupé, on le dira "contre-coupé". De même, contre-parti, contre-coupé, contre-écartelé, etc.
  • on annonce le quartier où a lieu l'opération de "contre" sauf s'il s'agit du premier quartier dans l'ordre héraldique (chef en pointe et dextre en senestre);
  • dans tous les cas, il faut vérifier si la repartition qu'on envisage ne porte pas un autre nom comme, par exemple, l'équipolé ci-dessous ou la parti-coupé, qui est l'écartelé: le nom d'une partition est toujours préféré à la description de la repartition !




Les rebattements des partitions principales

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Les rebattements ne sont ni plus ni moins que la multiplication d'une partition principale ou d'une pièce honorable.

Il est très important de ne pas confondre le rebattement d'une partition et le rebattement de la pièce honorable qui lui correspond, car ils ne se blasonnent pas de la même manière. Les distinguer n'est cependant pas difficile : le rebattement des partitions divise le champ en un nombre PAIR de parties, tandis que le rebattement des pièces détermine un nombre impair de "zones" sur le champ.

Pour ce qui est des rebattements des quatre partitions principales, les règles sont simples:

  • on trouve des rebattements de partitions à 4, 6, 8, 10, 12, 14 et même parfois (mais rarement) 16 pièces;
  • l'appelation des rebattements à 4, 6 et 8 pièces est distinct de l'appelation des rebattements plus nombreux;
  • on ne précise pas le nombre de pièces pour les rebattements à 6 et à 10 pièces;
  • on blasonne les émaux des rebattements en commençant par l'émail de la dextre du chef, sauf pour les rebattements du taillé, où on utilise celui de la senestre du chef.



Les rebattements du parti sont le palé (4, 6, 8 pièces) et le vergetté (10,12,14...):



Les rebattements du coupé sont le fascé (4, 6, 8 pièces) et le burelé (10,12,14...):



Les rebattements du tranché sont le bandé (4, 6, 8 pièces) et le coticé (10,12,14...):



Les rebattements du taillé sont le barré (4, 6, 8 pièces) et le coticé en barre (10,12,14...):



La combinaison des rebattements et des partitions principales

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D'une valeur esthétique certaine, cette manière de partitionner l'écu est peu courante sans être tout à fait rare. Cela tient au fait qu'il est assez difficile de les surcharger de meubles sans sombrer dans la lourdeur.

  • Il s'agit du rebattement quelconque de l'une quelconque des quatre premières partitions (donc les rebattements du parti, du coupé, du tranché et du taillé), divisées ensuite par l'une quelconque des trois autres partitions et dont on alterne les émaux dans la deuxième partie;
  • on annonce d'abord la "coupure" et ensuite le rebattement dont il s'agit;
  • on blasonne en faisant précéder le rebattement du mot "contre-";
  • quand la coupure est perpendiculaire au rebattement, on ne l'annonce pas;
  • on blasonne les émaux en les faisant suivre de l'expression "de l'un en l'autre".
  • exceptionnellement, on ne change pas le nom des rebattements au-delà de 8 pièces. (On dira donc, ici seulement "contre-palé de dix pièces, par exemple, et non contre-vergetté, bien que l'expression ne fusse pas erronée)
  • on rencontre aussi des contre-chevronnés, mais uniquement coupés en parti (On pourrait imaginer des coupés contrechevronnés si le chevron était couché dans le sens de la fasce et ainsi de suite, mais ces figures sont extrêmement rares sinon inexistantes !)



Les menues partitions

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Ces partitions, très courantes au Moyen-âge, sont constituées par la superposition des rebattements des partitions principales: le fascé et le palé donnent naissance à l'échiqueté (voire au billeté), le tranché et le taillé donnent le losangé. Appelées menues partitions depuis le XVIIème siècle, elles comptent aussi le fuselé, le fuselé posé en bande, le fuselé posé en barre, l'endenté et même le fretté (que certains auteurs préfèrent considérer en tant que pièce). Elles obéissent toutes à des règles de dessin fort précises, elles se blasonnent rigoureusement et peuvent changer de nom selon leurs caractéristiques.

Moyennant le respect de quelques règles, les pièces et figures peuvent également être couvertes de menues partitions.


Remarque générale sur les menues partitions: Dans certains cas très particuliers, en présence, par exemple, de pièces telles que la fasce, le pal, le chef, la champagne ou la bordure, ce n'est pas le champ entier qui est échiquetté (ou losangé, ou fuselé), mais "le reste du champ", c'est à dire la surface du champ laissée libre par la pièce (voir les illustrations ci-dessous). Concrètement, cela signifie que l'on "verra" toujours 6 tires de 6 points.



Les échiquetés sont formés par la superposition du fascé et du palé, à savoir par cinq traits verticaux et cinq traits horizontaux qui définissent ainsi 36 carrés disposés en 6 rangées de 6 carrés ou, pour rester dans le langage héraldique, en 6 tires de 6 points.

  • un échiqueté doit obligatoirement comporter autant de tires que de points dans une tire, sinon, on a affaire à un billetté;
  • on rencontre couramment des échiquetés à plus ou moins de 6 tires;
  • un échiqueté de trois tires (de trois points) est appelé un équipolé;
    • On trouve des équipolés de douze points (quatre tires de trois points);
  • on ne blasonne pas les tires et les points quand il s'agit d'un échiqueté régulier à six tires. Dans ce cas, on énonce simplement les émaux en commençant par le premier qui apparaît à dextre du chef;
  • pour les échiquetés à plus ou moins de six tires, on doit blasonner le nombre de tires (il n'est cependant pas nécessaire de mentionner le nombre de points par tire, puisqu'il doit être égal au nombre de tires);
  • on peut tout aussi bien blasonner en précisant le nombre de traits plutôt que le nombre de tires;
  • les pièces et les meubles échiquetés doivent comporter deux ou trois tires (de 6 points):
    • s'ils ne montrent qu'une seule tire, ils seront dits componés;
    • si les tires comptent plus ou moins de 6 points, il faut blasonner le nombre de points.
Remarque: On observera que la division de l'écu par un même nombre de traits horizontaux et verticaux ne donne pas réellement des carrés, puisque l'écu est oblong. En fait, ils ne seront carrés au sens géométrique du terme que sur l'écu en bannière. Cela tient à ce que l'on appelle parfois la "loi de déformation" : certaines formes d'écu (surtout les formes triangulaires) imposent de déformer (les graphistes diraient "morpher) les pièces et les meubles et, même, les partitions.




Le billetté ne doit pas être confondu avec le semé de billettes (voir le chapitre consacré aux petites pièces et aux semés) !
Tandis que le semé de billettes est constitué par des billettes (petites pièces rectangulaires) sans nombre "semées" régulièrement sur le champ et espacées entre elles, le billeté est exactement composé comme l'échiqueté, à cette différence près que le nombre de traits verticaux et horizontaux est différent. Il est blasonné exactement comme l'échiqueté, en mentionnant le nombre de tires et le nombre de points par tire.

Certains auteurs ne reconnaissent pas cette distinction entre le billetté et le semé de billettes. Ils tiennent le billeté pour un synonyme du semé de billettes et rangent les billettés tels que définis ici parmi les échiquetés.



Le losangé s'obtient par la superposition des rebattements du tranché et du taillé:

  • Pour le dessiner, on trace d'abord une diagonale depuis l'angle dextre du chef de l'écu jusqu'à l'angle senestre de la pointe (donc dans le sens du tranché). On trace ensuite 3 lignes à égale distance de chaque côté de cette ligne. On recommence cette opération dans le sens du taillé;
  • Le losangé est ainsi constitué par 7 lignes dans le sens du tranché et 7 lignes dans le sens du taillé, qui déterminent 24 losanges et 16 demi losanges, remplis alternativement de deux émaux de catégories différentes.
  • Contrairement à l'échiqueté, il n'existe pas de losangé constitué autrement !
  • Lorsque des pièces telles que le pal, la fasce, le chef... sont losangées, on les blasonne en mentionnant le nombre de tires et le nombre de losanges pleines (losange est un nom féminin en héraldique).



Le fuselé, proche du losangé, est composé de fusées, c'est à dire de losanges allongées dont la hauteur est idéalement du double de la largeur. il n'existe aucune règle quant au nombre de fusées qui doivent couvrir la surface à remplir, sinon qu'elles doivent être accolées et qu'elles doivent apparaître de deux émaux alternés. Sinon, on a, bien sûr, affaire à un semé de fusées... En outre, les fusées doivent être disposées en nombre entier aussi bien sur la largeur que sur la hauteur de l'écu.

On rencontre couramment aussi des fuselés en bande et des fuselés en barre. Lorsque les fusées sont coupées en deux et d'émaux alternés, on blasonne d'endenté.



Les partitions diverses ou «vestimentaires»

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Ces dernières partitions sont le plus souvent considérées comme des pièces, mais il convient de les mentionner en tant que partitions puisqu'on lira beaucoup de blasons qui les tiennent pour telles. Elles symbolisent diverses pièces vestimentaires médiévales.

  • le chappé, le chaussé et les embrassés dessinent sur l'écu deux demi pointes longeant les flancs, dans un sens et dans l'autre; ils correspondent à la chappe, la chausse et l'embrasse;
Attention, ces partitions dessinent aussi sur l'écu un triangle qui est en réalité le "reste" du champ, qu'elles laissent libres et qu'il ne faut pas confondre avec la pièce nommée "pointe".
  • Le vêtu est constitué de quatre triangles (girons) dont les pointes sont situées aux quatre angles de l'écu et deux côtés accolés aux flancs;
Attention, ici aussi, il convient de ne pas confondre le losange que détermine cette figure au centre de l'écu avec la pièce appelée losange...
  • le chappé-chaussé est en fait un coupé dont le 1 est chappé et le 2 est chaussé, et dont les émaux sont alternés;
  • le mantelé correspond au mantel et est formé comme une chappe dont la pointe intérieure est abaissée au milieu de l'écu;
  • le chaperonné correspond au chaperon (petit chapeau dont on coiffait les oiseaux de chasse) et est formé de deux lignes diagonales qui partent du milieu du bord supérieur de l'écu et rejoignent le milieu des flancs;
  • l'émanché est formé par deux ou plusieurs triangles mouvant de l'un des bords ou de l'aun des angles de l'écu:
    • on doit donc d'abord spécifier le sens de l'émanché, ce qui se fait par les expressions parti-émanché, coupé-émanché, taillé-émanché ou tranché-émanché (lorsque rien n'est spécifié, c'est que l'émanché est disposé en parti...);
    • on spécifie ensuite le bord ou l'angle d'où l'émanché est mouvant;
    • on précise enfin le nombre de triangles (pointes ou pièces);
Peu d'auteurs sont d'accord sur la hauteur des triangles de l'émanché: ils la font varier, en fait, de la moitié à la totalité de la largeur de l'écu, en passant par les deux tiers. Nous retenons ici la moitié de l'écu pour leur hauteur, afin de les distinguer des pièces que l'on appelle pointes et qui, pour ce qui les concerne, occupent les deux-tiers ou toute la largeur de l'écu.