(Nom commun 1) On le dit emprunt[1] avec le suffixe diminutif -et au moyen néerlandais kodde (« morceau de bois cylindrique ») voyez l’étymologie de hanap. Mais Antoine-Paulin Pihan le tire de l’arabe قدح, qadeh' qui signifie (« coupe, vase, calice »)[1].
Mais si, au lieu d’un godet en verre, les Convoluta se trouvent dans un godet en étain, et qu’on y plonge la même lamelle d’argent, elles continuent à vivre pendant des heures : l’étain neutralise les effets nocifs de l’argent, […].— (D. Drzewina et G. Bohn, « Action antagoniste de l’argent et de l’étain métalliques sur les êtres vivants », dans les Archives d’anatomie microscopique, volume 25, éditions Masson, 1929, page 576)
Pas un bruit, sauf la pièce qui tombe dans le distributeur, le bruit du moteur, le café qui coule dans le godet en plastique. Personne ne parle.— (Catherine Guibourg, Le oui européen et le non français, La Compagnie Littéraire, 2006, page 107)
Et, Bob, un godet de rouge, mon p’tit pote.— (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
« […]... Ah ! c’était le bon temps ! » Là-dessus, il avalait son godet et repartait encore au plus profond de son monde, au plus profond de son délire.— (Daniel Hébrard, Des hommes forts, éditions Julliard, 2014)
Ils changèrent de sujet en buvant un avant-dernier godet de la fameuse mixture régionale, car dans cette contrée verdoyante on ne disait jamais le dernier godet, il paraît que cela porte malheur.— (Bernard Freda, Jean-Guy de Brabant : Saga brabançonne, tome 1 (XI-XIIe siècle), Éditions Publibook, page 127)
L’élève nettoie dans l’eau de son godet son pinceau poisseux de bleu de cobalt, de rouge turc.— (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 125)
Le gland de chêne est supporté par un petit godet.
Il suivit la haie de bordure : comme autrefois, des noisettes y mûrissaient dans leur petit godet blond — les noisettes qu’il offrait au bout des branches et que Marguerite cassait entre ses dents fraîches.— (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
(Horticulture) Petit pot de fleursouple servant à la vente et au transport.
Grâce aux godets de terre cuite dans lesquels on cultivait les fleurs, les parterres pouvaient être renouvelés et changés chaque jour; “même deux fois par jour”.— (Jean de La Varende, Versailles, édition Henri Lefebvre, 1959, page 58)
(Mécanique) Petit récipient dans lequel on verse l’huile destiné au graissage d’un élément d’une machine.
Le godet (11) d'une pelle mécanique qui vide sa charge dans un tombereau.(Construction)Outil d’engin de terrassement sous forme de récipient de forme et de taille variables
Les bulldozers, leur lame et leur ripper aux grosses dents fichées dans la boue, les draglines au godet béant, le cordon latéral de la terre déplacée par les pelles mécaniques devenaient notre seule guirlande sous le ciel noir éclairé par les phares des camions.— (Hortense Dufour, La Marie-Marraine, éditions Grasset, 1978, part. 1)
(Maçonnerie)Rainure par où on fait couler du mortier entre les joints de pierre.
(Chasse) Poche ménagée sur une ceinture pour recevoir une cartouche.
Les fusils furent, une fois de plus, astiqués et graissés, et j’eus l’honneur d’enfoncer les cartouches dans les ceintures à godets de cuir.— (Marcel Pagnol, La gloire de mon père, 1957, collection Le Livre de Poche, page 269)
Poche ménagée sur une ceinture pour recevoir la hampe d’un drapeau ou d’une croix de procession.
[…] la croix fichée dans le ceinturon à godet du porte-bannière, […]— (Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Livre de Poche, page 14)
(Nom 1) Le TLFi (voir ci-dessus) le fait remonter au moyen néerlandais. Notons ici qu’avec la variante code, gode et la même dérivation sémantique qui lie tronc, « buche » et « récipient creux » soit : « petit récipient », il pourrait remonter au latin caudex (« tronc »), codex (« code ») qui nous donne code, codex. Voyez godin (« perche »).
Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage