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9K720 Iskander

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9K720 Iskander
9K720 Iskander
Un TEL et un missile Iskander de l’armée de terre russe en 2016.
Présentation
Type de missile Missile balistique tactique/Missile balistique à courte portée
Constructeur KBM[1]
Statut Opérationnel
Caractéristiques
Nombre d'étages 1
Moteurs Moteur-fusée à ergols solides
Masse au lancement 3 800 kg à 4 020 kg[1]
Longueur 7,3 m[1]
Diamètre 0,92 m[1]
Vitesse De 2 100 m/s à 2 600 m/s (Mach 6 à 7)
Portée 50 km à 500 km (Iskander et Iskander-M) et
280 km (Iskander-E)
Altitude de croisière 50 km
Charge utile Charge conventionnelle de 480 kg à 700 kg[1] : explosive à fragmentation, sous-munitions, perforante, IEM ou nucléaire
Guidage Inertiel puis optique, utilisation possible du système GLONASS
Précision 5 m à 7 m pour
l'Iskander-M
Plateforme de lancement Camion lance-missile/Tracteur-érecteur-lanceur
Tracteur-érecteur-lanceur avec 2 missiles déployés et son véhicule tandem d'approvisionnement avec grue.
Tandem d’approvisionnement avec grue et deux missiles en réserve.
Rechargement par grue par véhicule tandem d'approvisionnement.
Iskander en exposition.

Le 9K720 Iskander (code OTAN : SS-26 Stone) est un système russe de missile balistique à courte portée ou moyenne portée[2] de nouvelle génération. Il peut également être utilisé comme missile balistique tactique nucléaire selon les besoins du champ de bataille.

Développement[modifier | modifier le code]

Le Iskander était la deuxième tentative russe de remplacer le missile balistique Scud qui avait été developpé dans les 50-60. La première tentative, l'OTR-23 Oka, a été annulé en vertu du traité FNI. Les travaux de conception d'Iskander ont commencé en décembre 1988, initialement dirigés par le concepteur d'armes à fusée de KBM, Sergey Nepobedimy, et n'ont pas été affectés de manière significative par la dissolution de l'URSS en 1991[3].

Le premier lancement a eu lieu en 1996[4].

Généralités[modifier | modifier le code]

Le système se compose de plusieurs véhicules assurant l'approvisionnement et le contrôle du véhicule de lancement. Celui-ci a la particularité de transporter non pas un seul missile comme le Scud, mais deux à la fois.

Histoire militaire[modifier | modifier le code]

Premières utilisations[modifier | modifier le code]

Le premier tir d’essai d’un Iskander a lieu en octobre 1995.

L'Arménie en tire durant la guerre de 2020 au Haut-Karabagh, un tir au moins de source ouverte, mais selon le premier ministre de ce pays, ils se révèlent inefficaces[5]. Un tir vers la région de Bakou est intercepté par un missile israélien Barak 8 (en), selon Air et Cosmos[6].

Les autorités russes contestent l'inefficacité du matériel[7] et déclarent que les forces russes ont utilisé en Syrie avec succès la version exportée dans ce pays[8]. L'une des deux cibles montrées lors d'une vidéo par les autorités russes est un hôpital de la ville d'Azaz, attaqué début 2016[9].

Durant l'invasion de l'Ukraine[modifier | modifier le code]

Le département de la Défense des États-Unis estime qu'une centaine de ces missiles ont été tirés lors du premier jour de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le [10]. Le , un conseiller du ministre de l'Intérieur ukrainien déclare que des missiles Iskander ont été tirés sur l'Ukraine depuis la Biélorussie[11]. Le ministère ukrainien de la défense déclare qu'au , sur les 1 300 missiles balistiques et de croisière tirés par les forces russes, 62 % sont des Iskander[12].

Le , deux missiles Iskander sont tirés depuis la Russie sur la ville de Kramatorsk, dont un sur le restaurant Ria Pizza, faisant 12 morts.

La chaîne de production modernisée du 9M723 Iskander a une capacité de production mensuelle de six missiles. L'application des sanctions visant à compliquer l'acquisition par la Russie de microélectronique occidentale aggrave considérablement ses problèmes de maintien en service, étant donné la forte dépendance à l'égard des puces américaines, taïwanaises et autres technologies occidentales[13].

Missile[modifier | modifier le code]

Répondant aux critères de la furtivité, le 9M723K1 suit une trajectoire tendue, ce qui lui permet d'atteindre son objectif plus rapidement et plus discrètement, mais au prix d'une portée réduite.

Il ne possède qu'un seul étage à poudre.

Il dispose de leurres électromagnétiques GRAU 9B899 (9Б899), chaque missile pouvant en emporter six. Cette technologie est découverte lors de l'invasion de l'Ukraine.

Cibles[modifier | modifier le code]

  • Systèmes d'artillerie et emplacements de missiles.
  • Systèmes de défense antimissile et antiaériens.
  • Avions et hélicoptères garés.
  • Postes de commandements et nœuds de communications.

Variantes[modifier | modifier le code]

Opérateurs[modifier | modifier le code]

Culture populaire[modifier | modifier le code]

  • Dans le jeu vidéo Act of War: Direct Action, alors que la Task Force Talon et la 1re division blindée américaine affrontent le 11e corps russe qui s'est retourné contre le gouvernement, les rebelles tirent à deux reprises, en vain, des missiles indiqués comme étant des Iskander, contre la centrale nucléaire de Kailin, puis s'en servent pour tenter de frapper directement les forces américaines.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (en) « 9K720 Iskander (SS-26) », sur csis.org, (consulté le ).
  2. Isabelle Lasserre, « Moscou agite la menace nucléaire en Crimée », sur Le Figaro, (consulté le ).
  3. (ru) « Rocket Age of the Invincible », sur archive.redstar.ru (consulté le )
  4. (ru) « Журнал Эксперт », sur Эксперт (consulté le )
  5. (ru) « Пашинян назвал российские «Искандеры» неработоспособными », sur Газета.Ru (consulté le ).
  6. « L’Iskander-E dans la tourmente » Accès payant, Air & Cosmos, .
  7. (hy) « Armenian PM Accused Of Lying About Russian Missiles » [« Le Premier ministre arménien accusé d'avoir menti sur les missiles russes »], sur «Ազատ Եվրոպա/Ազատություն» ռադիոկայան,‎ (consulté le ).
  8. « Une polémique sur la fiabilité du missile balistique russe Iskander est à l'origine d'une crise politique en Arménie », Zone Militaire, (consulté le ).
  9. (en-US) HARM, « Russia Brags About Bombing Syrian Hospital To Prove ‘Iskander’ Works », T-Intelligence, (consulté le ).
  10. (en) « Russia’s Use Of Iskander Ballistic Missiles In Ukraine Exposes Secret Decoy Capability », sur thedrive.com, (consulté le ).
  11. (pl) « Reuters: Rosja wystrzeliła z terytorium Białorusi rakiety Iskander w kierunku Ukrainy » Accès libre, sur forsal.pl, (consulté le ).
  12. (uk) « Росія випустила по Україні ракет на $7,5 млрд. Оцінка Forbes », sur Forbes,‎ (consulté le ).
  13. (en) Justin Bronk, Nick Reynolds et Jack Watling, The Russian Air War and Ukrainian Requirements for Air Defence, Royal United Services Institute, , 44 p. (lire en ligne).
  14. « L'Algérie a reçu des missiles Iskander en 2013 », MENADEFENSE, .
  15. « L'Algérie a bien reçu des missiles Iskander », MENADEFENSE,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. (en) Anton Novoderezhkin, « Russia's Iskander-M missile systems deployed in Kyrgyzstan for drills », sur Tass, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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