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Alfred Touny

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Alfred Touny
Photo noir et blanc de la tête d'un homme d'âge mûr
Alfred Touny.
Biographie
Naissance
Décès
(à 57 ans)
Arras
Sépulture
Surnom
Alfred Langlois - Murat - Mortier
Nationalité
Formation
Activité
Père
Autres informations
Parti politique
Conflits
Distinctions
Plaque commémorative près du domicile parisien d'Alfred Touny au n°5 de la rue du Général-Langlois.

Alfred Touny, né le à Paris et fusillé à la fin du mois d' dans les fossés de la citadelle d'Arras, est un résistant français, compagnon de la Libération. Il contribua notamment à la création de l'Organisation civile et militaire (OCM).

Alfred-Georges-Jean-René Touny est le fils de Marie-Cécile-Armantine Catois (1863-1908) et du commissaire Émile Touny (1852-1933), directeur de la police municipale de Paris entre 1897 et 1914[1].

Après de brillantes études au lycée Henri-IV à Paris, il entre à Saint-Cyr en 1904 et en sort, en 1906, major de la promotion « Centenaire d'Austerlitz ». Il quitte l'armée dès l'année suivante[2]. Mobilisé dans les Cuirassiers comme lieutenant de réserve en août 1914, il est légèrement blessé par balle le à Nanteuil-le-Haudouin lors de l'attaque d'un convoi. Il passe dans le service d'État-major en 1916. En 1917, il est promu capitaine et décoré de la Légion d'honneur ; il reçoit six citations. En 1919, il démissionne de l'armée et s'inscrit au barreau de Paris, qu'il quitte en 1923 pour l'industrie. Lieutenant-colonel de réserve en 1938, il est rappelé en pour servir à l'État-major du corps de cavalerie à Saint-Quentin puis, en , au 2e Bureau de l'État-major de la IVe Armée, sur le front de Lorraine.

Engagement politique

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Officier conservateur, Alfred Touny adhère aux Croix-de-Feu du colonel de La Rocque. Lorsque l'association est dissoute en , il rejoint la formation qui lui succède, le Parti social français (PSF). Il préside le comité PSF du 16e arrondissement de Paris, une importance section de la capitale. En , La Rocque lui remet sa rosette d'officier de la Légion d'honneur. Cependant, comme bon nombre d'anciens Croix-de-Feu, Touny accepte mal la transformation politique du mouvement. À l'instar de Joseph Pozzo di Borgo, il finit par démissionner du PSF et rompt avec La Rocque. À l'automne 1937, il témoigne même contre ce dernier dans le procès en diffamation qu'il intente au colonel Guillaume, directeur du magazine d'extrême-droite Choc, dans l'affaire des fonds secrets[3],[4].

Résistance

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Dès , il essaie d'établir des contacts et de chercher des renseignements. Il rencontre Jacques Arthuys et participe avec lui à la création de l'Organisation civile et militaire (OCM), dont il dirige le réseau de renseignements. Il recrute lui-même un grand nombre d'agents avec lesquels il constitue un réseau couvrant tout le Nord et l'Ouest de la zone occupée. En , le fondateur de l'OCM, Jacques Arthuys, est arrêté et le lieutenant-colonel Touny prend sa place à la tête du mouvement.

Pierre Brossolette met l’OCM en contact avec Gilbert Renault, alias le colonel Rémy, fondateur du réseau Confrérie Notre-Dame, grâce auquel les informations de l'OCM peuvent être transmises aux services secrets de la France libre, le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA). Engagé dans les Forces françaises libres le , Alfred Touny, avec le soutien de la Confrérie Notre-Dame, voit son réseau de renseignements, devenu le réseau Centurie, s'agrandir considérablement. Il règle avec Londres et le Bureau des opérations aériennes (BOA) les opérations de parachutage qui permettent d'armer les membres de l'organisation.

D'autre part, sous le nom de « Langlois », il siège au Conseil central de la Résistance puis devient président de la commission militaire du Conseil national de la Résistance (CNR), où il contribue à réaliser en zone Nord les projets du général Vidal (alias Charles Delestraint) premier chef de l'Armée secrète (AS), arrêté en à Paris, et à constituer avec les éléments de diverses organisations de résistance l'Armée secrète.

Arrêté à son domicile parisien le , il est fusillé dans les fossés de la citadelle d'Arras à la fin du mois d'. Son corps est inhumé dans le caveau no 10 du Mémorial de la France combattante au mont Valérien (Suresnes).

Son fils Roger Touny (1922-1991), engagé dès juillet 1940 dans la France libre alors qu'il n'avait que 18 ans, est également Compagnon de la Libération.

Une plaque commémorative est installée au début de la rue du Général-Langlois dans le 16e arrondissement de Paris. Elle indique qu'Alfred Touny habitait au no 5 de cette voie, à son époque nommée villa Decamps.

Décorations

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Notes et références

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  1. Archives de Paris, état civil du 2e arrondissement, registre des naissances de 1886, acte no 1167 (vue 4 sur 31).
  2. Archives de Paris, D4R1 1365, Matricule 538, feuillet matricule de Touny, Alfred-Georges-Jean-René récapitulant son parcours militaire.
  3. Jean-Paul Thomas, « Le Parti social français et le monde militaire » dans Militaires en République : les officiers, le pouvoir et la vie publique en France (1870-1962), Olivier Forcade, Eric Duhamel, Philippe Vial (dir.), Paris, Publications de La Sorbonne, 1999, p. 423.
  4. Il s'agit d'un scandale politique qui secoua la droite française à la fin des années 1930. André Tardieu, ancien ministre et président du Conseil, confia aux adversaires de La Rocque que ce dernier avait émargé aux fonds secrets distribués par lui. Guillaume publia ces accusations dans son mensuel, ce qui valut, à lui et d'autres, une série de procès en diffamation intentés par La Rocque dans les années 1937-1938.
  5. « Alfred TOUNY », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le ).
  6. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  • Guillaume Piketty, article « Alfred Touny » in Dictionnaire historique de la Résistance, Robert Laffont, 2006.

Articles connexes

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Liens externes

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