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Auto-soutien

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L'auto-soutien (auto-support, auto-défense ou encore auto-détermination), traduction de l'anglais self-advocacy et self-help se réfère aux mouvements de droits civils et aux réseaux d'entraide pour des personnes faisant partie de groupes minoritaires.

Il existe toutes sortes de groupes d'auto-soutien, qui regroupent des personnes handicapées, toxicomanes[1], porteuses du VIH, trans[2] etc. Le principe est que les personnes concernées reprennent le contrôle de leur propre vie, y compris par leur propre prise en charge dans le système médical. L'auto-soutien implique (en principe) que les personnes concernées parlent pour elles-mêmes. Cela signifie que même si une personne peut demander l'aide des autres, elle a le droit de contrôler ses propres ressources et la façon dont elles sont utilisées. Il s'agit d'avoir le droit de prendre des décisions de vie sans influence ou contrôle par d'autres.

La notion d’auto-support fait donc référence à la capacité d’un groupe humain à s’autodéterminer, lorsque la société qui les environne stigmatise ses membres, au point parfois de menacer leur existence ou leur survie. Il a été introduit en France au début des années 90 par l’association ASUD (Auto Support pour Usagers de Drogues, voir Réduction des risques liés à la toxicomanie), s’inspirant du self-help hollandais, qui se distingue du modèle outre-Atlantique en étant né hors du champ médical - et alors que l’épidémie de VIH décimait une population déjà très fortement marginalisée.

Abdalla Toufik[3], un cofondateur d’ASUD, le différencie du concept d’éducation par les pairs et de celui d’auto-organisation. L’éducation par les pairs fait selon lui partie intégrante de la philosophie de l’auto-support, s’intéressant au changement dans le comportement individuel, l’auto-support visant surtout une évolution dans le style de vie et la sous-culture considérée, pendant que l’auto-organisation n’en est qu’une modalité. C’est donc la prise de conscience et la revendication d’une identité qui distinguerait l’auto-support d’autres mouvements communautaires s’appuyant également sur la participation des usagers. Un facteur extérieur est nécessaire pour que les membres d’un groupe d’auto-support soient reliés vers un même but, il s’agit en quelque sorte de lutter contre un ennemi commun.

Marie Jauffret-Routside[4] distingue quant à elle l’auto-support d’un autre type de groupe avec lequel on le confond souvent, le groupe d’entraide. Ce dernier s’appuie essentiellement sur le soutien mutuel, la parole, l'identification entre pairs et le parrainage, alors que l’auto-support se caractérise par la lutte contre les effets des discriminations dont sont victimes ses membres, le rapprochant alors de la notion de groupe d’intérêt : les premiers sont régis par l’anonymat et l’autonomie, alors que les seconds impliquent une exposition publique et un partenariat. Mais cette distinction est remise en question par certains se revendiquant groupe d’entraide citoyenne, l’anonymat protecteur et le soutien entre pairs pouvant s’articuler avec une place de citoyen dans l’espace social.

Notes et références

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  1. « Définition, concepts et historique des groupes d'auto-soutien. | Base documentaire | BDSP », sur www.bdsp.ehesp.fr (consulté le )
  2. « OUTrans – OUTrans », sur outrans.org (consulté le )
  3. Abdalla Toufik, « Définition, concepts et historique des groupes d'autosupport. », Toxibase n°4,‎ , p. 1 à 14 (ISSN 1240-2494, lire en ligne)
  4. Marie Jauffret-Routside, « L’auto-support des usagers de drogues : concepts et applications », Rhizome,‎ , p. 5-6 (ISSN 1622-2032, lire en ligne)

Bibliographie

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  • (en) International League of Societies for Persons with Mental Handicap (ILSMH) Committee on Self-Advocacy, The Beliefs, Values, and Principles of Self-Advocacy,
  • (en) C Ippoliti, B. Peppey et E. Depoy, « Promoting self-determination for persons with developmental disabilities », Disability & Society, vol. 9,‎ , p. 453–460.
  • Michael Wehmeyer, Hank Bersani et Ray Gagne, « Riding the third wave: Self-determination and self-advocacy in the 21st century », Focus on Autism & Other Developmental Disabilities, vol. 15, no 2,‎ , p. 106–115 (DOI 10.1177/108835760001500206)
  • M.A. Feldman, F. Owen, A. Andrews, J. Hamelin, R. Barber et D. Griffiths, « Health self-advocacy training for persons with intellectual disabilities », Journal of Intellectual Disability Research, vol. 56, no 11,‎ , p. 1110–1121 (PMID 23106754, DOI 10.1111/j.1365-2788.2012.01626.x)
  • Carol Ippoliti, Barbara Peppey et Elizabeth Depoy, « Promoting self-determination for persons with developmental disabilities », Disability & Society, vol. 9, no 4,‎ , p. 453–460 (DOI 10.1080/09687599466780451)
  • Nancy Anne Longhurst, The self-advocacy movement by people with developmental disabilities : A demographic study and directory of self-advocacy groups in the United States, Washington, DC, American Association on Mental Retardation, , 69 p. (ISBN 978-0-940898-32-5, OCLC 474580746)
  • New voices: Self-advocacy by people with disabilities, Cambridge, MA, Brookline Books, (1re éd. 1996) (ISBN 978-1-57129-004-5, OCLC 426222826)
  • International League of Societies for Persons with Mental Handicap, The Beliefs, Values, and Principles of Self-Advocacy, Cambridge, MA, Brookline Books, (ISBN 978-1-57129-022-9, OCLC 39295683)
  • Self-determination across the life span: Independence and choice for people with disabilities, Baltimore, P.H. Brookes, (ISBN 978-1-55766-238-5, OCLC 34192530, lire en ligne Inscription nécessaire)
  • Self-Advocates Becoming Empowered (prepared by Michelle Hoffman), Taking place : Standing up and speaking out about living in our communities, Memphis, TN, Self-Advocates Becoming Empowered, (OCLC 37870231) Available from ARC Tulsa 1601 S. Main Street, Suite 300, Tulsa, OK 74119, attn: Michelle Hoffman
  • Paul Williams et Bonnie Shoultz, We can speak for ourselves, Londres, Souvenir Press, coll. « Human horizons », (ISBN 978-0-285-64938-5, OCLC 9185871)
  • Eric Verdier avec Thomas Saîas (dir.), Autosupport et psychologie communautaire : vieille alliance et concepts nouveaux, dans Introduction à la psychologie communautaire, Dunod, 2011 (ISBN 9782100566907)