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Clade

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Cladogramme fictif avec, en rouge et en bleu, des clades (ou groupes monophylétiques) basés uniquement sur des critères phylogénétiques. En vert, au centre, un grade paraphylétique (ou groupe paraphylétique), réuni sur d'autres considérations.

Un clade (du grec ancien : κλάδος / kládos, « branche »), aussi appelé groupe monophylétique, est un groupe d'organismes, vivants ou ayant vécu, comprenant un organisme particulier et la totalité de ses descendants[1],[2].

Définition

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Le clade est l’unité de base de la classification phylogénétique (voir aussi cladistique). Le statut des clades varie en fonction de la version du cladisme adoptée par l'auteur d'une classification : certains proposent de traiter les clades comme des taxons de la tradition linnéenne en leur assignant des rangs taxonomiques (classes, ordres, familles, etc.)[3], tandis que d'autres rejettent cette idée et souhaitent plutôt une liste indentée de noms de clades dépourvus de rangs[4],[5]. Un clade regroupe ainsi un ancêtre et l’ensemble de ses descendants, il représente donc une totalité de descendance. La classification phylogénétique du vivant actuelle reconnait majoritairement des clades[3],[6],[7].

En biologie, Lankester introduit le terme « clade » en 1911[8] pour signifier en anglais la catégorie taxonomique cladus utilisée en 1868 par Haeckel[9].

En 1957, dans le domaine de la systématique évolutionniste, Huxley dénomme clades les « unités monophylétiques » résultant de la cladogenèse[10]. Il entend alors « monophylétique » avec sa signification évolutionniste, c'est-à-dire ne contenant pas nécessairement tous les descendants du dernier ancêtre commun du groupe. Les clades sensu Huxley ne seraient donc plus tous aujourd'hui reconnus comme des clades, le sens hennigien (de Willi Hennig, 1950) de « clade » ayant été adopté par toutes les écoles de systématique.

Utilisation du clade comme unité de classification et controverse

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La classification phylogénétique se fondant sur l'utilisation des clades diffère de la systématique évolutionniste qui elle se fonde sur des critères additionnels pour établir une classification (critères morphologiques, écologiques, physiologiques, génétiques etc.), consistant en groupes appelés grades. Par ailleurs, un clade peut être un grade mais tous les grades ne sont pas des clades[11]. En systématique évolutionniste, clade est synonyme de groupe holophylétique (en systématique évolutionniste un groupe monophylétique peut aussi être paraphylétique)[12].

Le choix de la philosophie classificatoire (les différentes versions des systématiques cladiste ou évolutionniste) est dans tous les cas indépendant du type de caractères (morpho-anatomo-physiologique, ou bien moléculaire) analysé par le scientifique[11].

Notes et références

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  1. (de) Willi Hennig, Grundzüge einer Theorie der phylogenetischen Systematik [« Fondements d'une théorie de la systématique phylogénétique »], Berlin, Deutscher Zentralverlag, , VIII-370 p. (OCLC 12126814).
  2. Pierre Darlu et Pascal Tassy, La reconstruction phylogénétique. Concepts et Méthodes, Paris, Masson, coll. « Collection biologie théorique » (no 7), , XV-245 p., 24 cm (ISBN 2225842299, EAN 9782225842290, OCLC 29187265).
  3. a et b (en) M. W. Chase, M. J. M. Christenhusz et al., « An update of the Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of flowering plants: APG IV », Botanical Journal of the Linnean Society, vol. 181, no 1,‎ , p. 1-20 (DOI 10.1111/boj.12385, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  4. (ru) N. J. Kluge, « Система альтернативных номенклатур надвидовых таксонов » [« Un système de nomenclatures alternatives des taxons supraspécifiques »], Revue russe d'entomologie, Académie des sciences de Russie, vol. LXXVIII, no 1,‎ , p. 224-243 (ISSN 0367-1445).
  5. (en) Peter Ax, Multicellular Animals, vol. I : A New Approach to the Phylogenetic Order in Nature, Berlin, Heidelberg, Springer, , 225 p. (ISBN 978-3540608035, OCLC 851393142).
  6. Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader, Classification phylogénétique du vivant, t. I, Belin, , 4e éd. (1re éd. 2001), 608 p. (ISBN 978-2-7011-8294-0).
  7. (en) Kevin de Queiroz, « The PhyloCode and the Distinction between Taxonomy and Nomenclature », Systematic Biology, vol. 55, no 1,‎ , p. 160–162 (ISSN 1076-836X et 1063-5157, DOI 10.1080/10635150500431221, lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) Edwin Ray Lankester, « Zoology », Encyclopædia Britannica, vol. 28 « Vetch – Zymotic Diseases »,‎ , p. 1022-1039. (en) Zoology, Encyclopædia Britannica,  (Wikisource anglophone).
  9. (en) Thomas Cavalier-Smith, « A revised six-kingdom system of life », Biological Reviews, Cambridge Philosophical Society, vol. 73, no 3,‎ , p. 203–266 (ISSN 1464-7931, DOI 10.1111/j.1469-185X.1998.tb00030.x).
  10. (en) Julian Huxley, « The Three Types of Evolutionary Process », Nature, vol. 180, no 4584,‎ , p. 454–455 (ISSN 0028-0836, DOI 10.1038/180454a0).
  11. a et b Damien Aubert, Classer le vivant : Les perspectives de la systématique évolutionniste moderne, Paris, Ellipses, , 496 p. (ISBN 978-2-340-01773-3).
  12. Alain Dubois, « À propos de l’emploi controversé du terme « monophylétique » : nouvelles propositions », Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, vol. LV, no 7,‎ , p. 248-254 (DOI 10.3406/linly.1986.10766, lire en ligne, consulté le ).

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Articles connexes

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