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Ramtane Lamamra

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Ramtane Lamamra
Illustration.
Fonctions
Ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger

(1 an, 8 mois et 10 jours)
Président Abdelmadjid Tebboune
Premier ministre Aïmene Benabderrahmane
Gouvernement Benabderrahmane
Prédécesseur Sabri Boukadoum (Affaires étrangères)
Successeur Ahmed Attaf
Vice-Premier ministre
Ministre des Affaires étrangères

(20 jours)
Président Abdelaziz Bouteflika
Premier ministre Ahmed Ouyahia
Gouvernement Ouyahia X
Prédécesseur Noureddine Yazid Zerhouni (vice-Premier ministre, indirectement)
Abdelkader Messahel (Affaires étrangères)
Successeur Sabri Boukadoum (Affaires étrangères)
Ministre d’État
Conseiller spécial auprès du président de la République pour les Affaires diplomatiques

(24 jours)
Président Abdelaziz Bouteflika
Premier ministre Ahmed Ouyahia
Gouvernement Ouyahia X
Ministre d'État
Ministre algérien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale[N 1]

(3 ans, 8 mois et 14 jours)
Président Abdelaziz Bouteflika
Premier ministre Abdelmalek Sellal
Gouvernement Sellal II, III et IV
Prédécesseur Mourad Medelci
Successeur Abdelkader Messahel
Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine

(5 ans, 4 mois et 14 jours)
Prédécesseur Saïd Djinnit
Successeur Nkosazana Dlamini-Zuma
Biographie
Date de naissance (72 ans)
Lieu de naissance Amizour (Algérie)
Nationalité Algérienne
Enfants Amel Nesrine Lamamra[1]
Diplômé de ENA d'Alger
Ministres algériens des Affaires étrangères

Ramtane Lamamra (en arabe : رمطان لعمامرة, en berbère : Ṛamṭan Laɛmamṛa), né le à Amizour, en Algérie, est un diplomate, homme politique algérien et un haut fonctionnaire de l'Union africaine et des Nations unies.

Fort d'une longue carrière diplomatique, il occupe dans un premier temps les fonctions d'ambassadeur dans plusieurs pays et organisations internationales, représentant notamment l'Algérie aux Nations unies à New York de 1993 à 1996 et commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine de 2008 à 2013.

Depuis le , il a occupé le poste de ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale établie à l'étranger, ayant déjà occupé cette fonction de 2013 à 2017 ainsi que brièvement en 2019. Il est limogé le 16 mars 2023.

Jeunesse et formation

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Ramtane Lamamra a grandi à Amizour, dans l'actuelle wilaya de Béjaïa, en Kabylie. Il étudie brillamment au lycée de Béjaïa. Il se passionne pour les relations internationales et la diplomatie, découpant les discours d'Abdelaziz Bouteflika paraissant dans El Moudjahid[2].

Ramtane Lamamra intègre la section diplomatique de l'École nationale d'administration (ENA) d'Alger, de laquelle il sort major de promotion[3].

Carrière diplomatique

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À l'âge de 23 ans, Ramtane Lamamra effectue un stage au sein de l'ambassade d'Algérie en Russie en 1975, sous la direction de Redha Malek[2]. L'année suivante, il intègre le ministère des Affaires étrangères notamment à la direction Afrique. Il devient l'un des proches collaborateurs du ministre des Affaires étrangères Ahmed Taleb Ibrahimi[4].

En 1989, il est nommé ambassadeur auprès de l'Éthiopie et Djibouti et occupe ce poste jusqu'en 1991. Il est alors accrédité auprès de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et de la Commission économique de l'ONU pour l'Afrique (CEA). L'année suivante, il représente l'Algérie auprès de l'Autriche jusqu'en 1993 et de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et de l'Onudi. De 1996 à 1999, il est l'ambasseur de l'Algérie auprès des États-Unis à Washington. Enfin, de 2005 à 2006, il prend la tête de l'ambassade algérienne à Lisbonne[5].

Ramtane Lamamra est le chef de la représentation permanente de l'Algérie aux Nations unies à New York de 1993 à 1996.

Spécialiste de l'Afrique, il a participé à plusieurs opérations de médiation, notamment dans la crise entre le Mali et le Burkina Faso en 1985 et dans le différend frontalier entre le Tchad et la Libye. Il a aussi activement participé au règlement de beaucoup de conflits, comme celui du Liberia, en sa qualité d’envoyé spécial de l'Union africaine entre 2003 et 2007. Il a été nommé deux fois (en 2008 et 2013) commissaire pour la paix et la sécurité de l'Union africaine, son dernier poste avant d'être nommé ministre des Affaires étrangères.

Il est au Liberia en 2003 sous la casquette d'envoyé spécial de l'Union africaine. Il revient une nouvelle fois au pays en 2004 pour servir d'ambassadeur conseiller au MAE. La même année il est dépêché au Portugal en qualité d'ambassadeur avant de revenir une année après aux Affaires étrangères, cette fois en tant que secrétaire général[6]. Ramtane Lamamra est nommé commissaire de l'Union africaine à la paix et à la sécurité du au [7]. Il est par la suite nommé à la tête du ministère des Affaires étrangères.

Le , il est nommé membre du Haut-Comité consultatif de l'ONU chargé de la médiation internationale[8]. Puis en , il nommé en tant que Haut-représentant de l'Union africaine[9].

En , il est pressenti pour prendre la succession de Ghassan Salamé à la tête de la mission spéciale des Nations Unies en Libye. Cependant à la suite des demandes de l'Égypte et des Émirats arabes unis, il est considéré trop proche du gouvernement de Tripoli, son nom n'est pas retenu par les États-Unis[10].

En novembre 2023, Lamamra est désigné par António Guterres comme envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Soudan, en remplacement de l'allemand Volker Perthes[11].

Parcours politique

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Il était nommé secrétaire général du ministère des Affaires étrangères en 2005 avant qu'il devienne le ministre algérien des Affaires étrangères du au [12].

Le , à la suite de la création par décret du président Abdelaziz Bouteflika de la fonction de vice-Premier ministre[13], puis de la nomination de Noureddine Bedoui comme Premier ministre, Ramtane Lamamra est nommé vice-Premier ministre de ce dernier[14], en plus de devenir ministre des Affaires étrangères. Dans le contexte des manifestations et de crise politique que connaît l'Algerie depuis , l'Hirak, il est finalement remplacé à son poste le par Sabri Boukadoum[15],[16].

Il retrouve son portefeuille de ministre algérien des Affaires étrangères en juillet 2021[17]. Il remplace alors Sabri Boukadoum[18].

Le , il représente l'Algérie, plus précisément le président Abdelmadjid Tebboune[19], à la conférence internationale pour la Libye qui se déroule à Paris[20].

Le 16 mars 2023, quelques jours après avoir remis sa démission[21], Ramtane Lamamra est limogé du poste de ministre des Affaires étrangères lors d'un remaniement ministériel qui a vu la nomination d'Ahmed Attaf à ce poste[22].

Ramtane Lamamra avec John Kerry, secrétaire d'État des États-Unis à Alger, le 12 avril 2014.

Autres fonctions

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Il est nommé le en qualité de membre du Conseil d'administration de l'ONG International Crisis Group (ICG)[23]. Il rejoint le conseil d'administration de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) en [24].

Ramtane Lamamra avec Evángelos Venizélos et Štefan Füle en marge du Conseil d'association UE-Algérie (12 mai 2014).
  • 1976-1979 : service de la presse - présidence
  • 1980-1985 : directeur de cellule d'information (MAE)
  • 1986-1989 : directeur presse et information du ministère des Affaires étrangères
  • 1989-1991 : ambassadeur en Éthiopie et Djibouti et représentant permanent auprès de l'OUA et la Commission économique pour l'Afrique
  • 1992-1993 : ambassadeur en Autriche, auprès de l'AIEA et l'ONUDI
  • 1993-1996 : représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU
  • 1996-1999 : ambassadeur aux États-Unis
  • 2003 : envoyé spécial de l'Union africaine au Liberia
  • Jusqu'en 2004 : ambassadeur conseiller au ministère des Affaires étrangères
  • 2004-2005 : ambassadeur au Portugal
  • 2005-2007 : secrétaire général du ministère des Affaires étrangères
  • 2008-2013 : commissaire Paix et sécurité de l'Union africaine
  • 2013-2015 : ministre des Affaires étrangères
  • 2015-2017 : ministre d'État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale
  •  : vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères
  • 2021-2023 : ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger
  • 2023-  : envoyé spécial de l’ONU au Soudan

Distinctions

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Notes et références

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  1. Portefeuilles de ministre d'État et de la Coopération internationale ajoutés le .

Références

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  1. « La thèse de doctorat de la fille du ministre algérien des AE sur la prétendue «RASD»! », sur fr.le360.ma.
  2. a et b « Algérie : 10 choses à savoir sur Ramtane Lamamra », sur JeuneAfrique.com (consulté le ).
  3. « Ramtane Lamamra, un brillant diplomate rejoint la présidence de la République », sur TSA, .
  4. « Algérie: Ramtane Lamamra remplacé par Ahmed Attaf au ministère des Affaires étrangères », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  5. « Composition du gouvernement », sur Le portail du Premier Ministère (consulté le ).
  6. « Portait : Ramtane Lamamra, un spécialiste des conflits africains nommé ministre des AE », sur tsa-algerie.com via Wikiwix (consulté le ).
  7. « Biographie de LAMAMRA, Ramtane »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Réseau de recherche sur les opérations de paix (ROP).
  8. « Ramtane Lamamra reprend du service à l’ONU »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Liberté.
  9. « Lamamra a quitté Crisis Group, mais garde ses missions à l’ONU et l’UA », sur TSA, .
  10. liberte-algerie.com, « L’ONU cherche toujours un émissaire pour la Libye: Toute l'actualité sur liberte-algerie.com »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur liberte-algerie.com (consulté le ).
  11. Farid Alilat, « L’Algérien Ramtane Lamamra nommé envoyé spécial de l’ONU au Soudan », sur jeuneafrique.com, (consulté le )
  12. « “Le plan Sellal, une liste d’intentions” »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Liberté.
  13. « Le président Bouteflika signe deux décrets », sur APS.
  14. https://archive.wikiwix.com/cache/20221122145004/http://www.aps.dz/algerie/86754-bedoui-nomme-premier-ministre-lamamra-vice-premier-ministre.
  15. « Bouteflika "nomme un nouveau gouvernement" »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Al HuffPost Maghreb (consulté le ).
  16. « En Algérie, un nouveau gouvernement censé apaiser la contestation », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. « Retour de Ramtane Lamamra à la tête de la diplomatie algérienne », sur Medias24, (consulté le ).
  18. « Algérie : le nouveau gouvernement dévoilé, retour surprise de Ramtane Lamamra – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
  19. « Conférence de Paris sur la Libye: Lamamra représente le Président Tebboune », sur APS, (consulté le ).
  20. Ryad Hamadi, « Conférence de Paris sur la Libye : l’Algérie représentée par Lamamra », sur TSA-Algerie.com, (consulté le ).
  21. « Le gouvernement algérien remanié, Ramtane Lamamra limogé », sur JeuneAfrique.com (consulté le ).
  22. « Remaniement ministériel : Lamamra et Kamel Rezig limogés », (consulté le ).
  23. « Il continue de faire parler de lui / Ramtane Lamamra dans le conseil d'administration d'International Crisis Group (ICG) », sur Algérie Focus, .
  24. Ramtane Lamamra nommé au conseil d’administration du SIPRI, site tsa-algerie.com, 23 avril 2020.
  25. (ar) « Ramtane Lamamra décoré des insignes du grand-croix de l'ordre du Libérateur argentin », sur elbilad.net, .
  26. « Ramtane Lamamra », sur jeuneafrique.com (consulté le ).
  27. (pt) « Estrangeiros com Ordens Portuguesas », sur ordens.presidencia.pt, .

Liens externes

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