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Château-Dauphin

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Château-Dauphin
Image illustrative de l’article Château-Dauphin
Façade du château avec, à gauche, le donjon carré.
Période ou style Moyen Âge
Type Forteresse
Architecte Jean-Bélisaire Moreau XIXe siècle
Début construction XIIe siècle
Fin construction XVe siècle
Propriétaire initial Robert I
Propriétaire actuel Famille Le Bègue de Germiny
Destination actuelle Propriété privée
Protection Logo monument historique Classé MH (1995)
Inscrit à l'inventaire général du patrimoine culturel (jardins)
Coordonnées 45° 50′ 02″ nord, 2° 51′ 17″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Région historique Auvergne
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Puy-de-Dôme
Commune Pontgibaud
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château-Dauphin
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
(Voir situation sur carte : Auvergne-Rhône-Alpes)
Château-Dauphin
Géolocalisation sur la carte : Puy-de-Dôme
(Voir situation sur carte : Puy-de-Dôme)
Château-Dauphin

Château-Dauphin est une forteresse du Moyen Âge située à Pontgibaud en France.

Localisation

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La forteresse est située sur le territoire de la commune de Pontgibaud, rue du Frère Genestier, sur le rebord occidental de la cheire de Pontgibaud, l’une des deux coulées de lave issue du puy de Côme, dans le département du Puy-de-Dôme en région Auvergne-Rhône-Alpes.

L'entrée du domaine fait face à une porte de ville de l'ancienne enceinte de la commune qui date du XVe siècle. La porte est classée au titre des monuments historiques par arrêté du [2].

Description

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Le domaine est un parc boisé d'environ 45 hectares de bois et quelques hectares de terres cultivées ou de prairies. Sa superficie au XVIIIe siècle était de 3 000 hectares.

Le bâtiment principal est un double donjon : un donjon rond forme un des angles du puissant donjon carré. Les deux parties sont indépendantes.

Le donjon carré est composé de deux corps d'habitation sur trois étages autour d'une cour intérieure à ciel ouvert à l'origine et couverte au XIXe siècle par une verrière. La porte d'entrée donne sur la cour intérieure, à l'origine elle était équipée d'un assommoir.

Le cul de basse-fosse du donjon rond : la pièce la plus profonde qui domine le donjon carré et qui est la plus massive , les murs ont une épaisseur de 3,95 mètres. Elle pouvait servir de prison. Il y avait des étages de chambres et en haut il y avait la guette accessible par un escalier aménagé dans l'épaisseur du mur.

L'enceinte fortifiée comportait sept tours, dont six sont toujours debout aujourd'hui :

  • la tour du Chevalier ;
  • la tour de Garde ;
  • la tour de la Cloche ;
  • la tour Sérapphique ;
  • la tour de la Ferme ;
  • la tour de la Poterne.

Un rempart allait d'une tour à l'autre et fermait entièrement la basse-cour.

La septième, la tour des Clapiers est en cours de restauration. Présentant des fissures et ouvertures dues à des infiltrations d'eau au niveau de sa toiture. Le rempart du XVe siècle menace de s’effondrer. Sa chute entraînerait celle de la bergerie et de la grange du XIXe siècle. S'y ajoute plus récemment un éboulement du parement du donjon rond du XIIe siècle dont l'étanchéité est à refaire, ainsi que celle du chemin de ronde et de la partie sommitale en plomb[3].

Le château abrite également le musée des mines d'argent du canton de Pontgibaud.

Château-Dauphin est classé au titre des monuments historiques sur liste de 1889, puis déclassé le , inscrit le , puis les et et, ces arrêtés étant annulées, a été reclassé le . Ce classement concerne le château et ses six tours d'enceinte, ses communs, ainsi que le sol, le puits et la fontaine et le jardin potager[4].

Intérieurs

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  • la grande salle du château sert maintenant de salon : les peintures ont été refaites au XIXe siècle par le peintre italien Maioli et un peintre de Pontgibaud. Boiseries en chêne du menuisier Martin. Ferronneries réalisées par Larchevêque ;
  • la salle à manger avec son décor mural de boiseries en chêne ;
  • la bibliothèque : les voûtes sont conservées et le plafond est repeint à l'identique du salon ;
  • la chambre d'honneur : chambre de César III de Pontgibaud et son épouse. Boiseries et tissus muraux provenant de Riom ;
  • la chapelle a été décorée par le peintre Maioli ;
  • au cours de la restauration effectuée au XIXe siècle le château et la commune sont dotés de l'électricité grâce à une turbine hydraulique installée sur la Sioule. La distribution de l'eau courante et de l'eau chaude est assurée dans un deuxième temps.

Le domaine du château comprend également un jardin potager du XVIe siècle, lui aussi classé au titre des monuments historiques. Il aurait été réaménagé au XVIIIe siècle. Lors de son retour de voyage en Italie en 1581, Michel de Montaigne étant venu rendre visite à Madame de La Fayette, comtesse de Pontgibaud, le mentionne dans un récit relatant cette visite.

La superficie du jardin est de 96 ares, en haut du terrain le jardin d'agrément est en belvédère au-dessus du potager, le terrain est en pente douce orientée vers la vallée de la Sioule. Les jets d'eaux datent du XVIIIe siècle, ils sont alimentés à partir d'une source située à Chaucelles (village à quelques kilomètres de Pontgibaud) . Leur trop plein se déverse dans des petits bacs en pierre dans les carrés en creux afin de disposer d'eau à température ambiante pour l'arrosage.

Le jardin potager est composé de carreaux et de terrasses sur trois niveaux, séparés par des allées de circulation orthogonales. Les terrasses sont appuyées sur des murs de lave (trachyandésite) couronnés de dalles de même nature et parfaitement jointoyées. Les murs, outre leur fonction première de soutènement, jouent de part leur couleur assez sombre en font des accumulateurs thermiques. Le dessin en perspective a été particulièrement étudié pour être vu du château, qui est décalé par rapport à l'axe du jardin.

Le jardin est inscrit à l'Inventaire général du patrimoine culturel[5].

Le jardin est labellisé jardin remarquable (label attribué par la Direction régionale des Affaires culturelles ). Il est en cours de restauration, avec la participation de l'État, du conseil régional d'Auvergne et du conseil général du Puy-de-Dôme et aux efforts des propriétaires et jardiniers.

Musée et histoire des mines d'argent

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Le musée est installé dans les communs du château par l'association La route des mines Dômes et Combrailles, il relate l'histoire des mineurs-paysans qui exploitèrent la galène le long de la vallée de la Sioule.

Le musée est une initiation à l'histoire des techniques d'exploitation, depuis l'extraction de la galène jusqu'à la fonte du lingot d'argent, en particulier au XIXe siècle. De 1853 à 1897, 68 kilomètres de galeries et 2 900 mètres de puits furent creusés et les fonderies produisirent 50 000 tonnes de plomb et 100 tonnes d'argent.

La zone des mines s'étend sur environ 10 km nord-sud parallèlement au cours de la Sioule de part et d'autre de Pontgibaud[6]. Les veines de galène d'argent sont enchâssées dans la roche gneissique[7]. Les minerais sont enfermés dans des migmatites de la base des Combrailles.[8]

Les mines auraient été exploités par les Romains.[9]. Le plomb extrait à cette époque aurait pu être utilisé pour recouvrir le toit du temple de Mercure au sommet du puy de Dôme.

Des documents dès le VIIIe siècle attestent de l'exploitation des mines.

En 1554 le seigneur de Pontgibaud agrandit la zone minière pour s'étendre jusqu'au Roure, les Rosiers, Barbecot et les Combres[10].

Un membre de la famille Moré, mousquetaire du Roi, achète le domaine de Pontgibaud en 1756, comprenant un ancien donjon et un château plus moderne construit à l'époque de Louis XIII (1601-1643). Il fut nommé comte de Pontgibaud, prenant le nom de « Moré de Pontgibaud ».[11]. Entre 1828 et 1830, le comte Moré de Pontgibaud obtient des concessions pour ouvrir des mines à proximité de son château. Les mines ont connu du succès et ont rapidement employé 200 mineurs sous terre et 600 travailleurs en surface.[9]

  • le bâtiment qui abrite le musée des mines d'argent ;
  • la remise à voitures ;
  • la ferme ;
  • le pigeonnier construit en pierre de lave , édifice classé datant du XIXe siècle, il est situé à proximité de la tour de la ferme.

Visites et animations

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Le château, le jardin et le musée des mines d'argent sont ouverts à la visite, visites guidées. Des animations s'y déroulent régulièrement : marchés artisanaux, Journée du livre, spectacles de son et lumière, expositions d’artistes locaux, les estivales des volcans, etc…

Dauphiné d'Auvergne au XIIe siècle.
  • 1566 :pendant les guerres de Religion, château Dauphin tombe aux mains du capitaine huguenot Matthieu Merle.
  • au XVIIe siècle : abandon de la forteresse au profit d'un bâtiment construit dans la basse-cour. Une lente dégradation du château fort commence.
  • à la fin du XVIIIe siècle: durant la Révolution château Dauphin est confisqué et vendu comme bien national et de nombreuses archives du château et de la commune sont détruites.
  • 1886-1891 : retour du château entre les mains du comte César III de Pontgibaud.

La forteresse doit son nom aux armes de celui qui le fit construire à la fin du XIIe siècle : Robert Ier, dauphin d'Auvergne, ce château se voulant être une des principales forteresses du dauphiné d'Auvergne, dont la ville de Pontgibaud est au centre et où cette dernière tient un rôle stratégique.

La construction initiale est modifiée au XVe siècle par Gilbert III Motier de La Fayette, qui renforce les défenses et agrandit le donjon. Le , le château, comme l'église et la ville de Pontgibaud, sont fortement touchés par un important séisme dont l'épicentre se situait à proximité[12].

Abandonné au XVIIe siècle pour un bâtiment plus confortable, le château sera finalement restauré à la fin du XIXe siècle par Jean-Bélisaire Moreau (architecte), disciple d'Eugène Viollet-le-Duc, pour César de Moré, comte de Pontgibaud (1821-1892) époux de Noémie de Blangy (1826-1889) qui lui apporte le château de Fontenay dans le département de la Manche. En 1944, château-Dauphin est la possession d'Édouard de Germiny (1890-1961), également en possession de Fontenay, et époux de Renée de Pontgibaud[13].

Le château est habité depuis 1756 par la même famille issue d'un mousquetaire du Roi, César Ier de Moré. Les actuels propriétaires, le comte et la comtesse Gabriel de Germiny en sont les descendants.

Notes et références

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Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page « Immeubles protégés au titre des Monuments historiques » , publié par le Ministère de la Culture et la Médiathèque du patrimoine et de la photographie sur le site Base Mérimée, le texte ayant été placé par l’auteur ou le responsable de publication sous la Licence Ouverte v2.0 (Etalab)
  1. Coordonnées trouvées sur Géoportail et Google Maps.
  2. « Restes de l'enceinte de la ville », notice no PA00092250, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, consultée le 20 janvier 2014.
  3. « Château Dauphin à Pontgibaud : préserver d'urgence le donjon et les remparts », sur fondation-patrimoine.org (consulté le )
  4. « Château-Dauphin », notice no PA00092249, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. « jardin potager de château-Dauphin », notice no IA63000890, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. AUV0098 : District minier de Pontgibaud..., p. 2.
  7. Sabourault et al. 2016, p. 1.
  8. La Mine des Rosiers ... Club Minéralogique, p. 1.
  9. a et b Kiernan 2016, p. 1.
  10. Voilhes 2012, p. 3.
  11. Château-Dauphin Pontgibaud – La Passion.
  12. Séismes du et du en Auvergne.
  13. Michel Pinel (photogr. Patrick Courault), Châteaux et Manoirs de la Manche, t. 5, Rivages de France, coll. « Lumières et histoire », , 256 p. (ISBN 978-2-9561209-6-4), p. 47.

Articles connexes

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Bibliographie

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  • Notice historique Château Dauphin Pontgibaud par Simone Stoffels d'Hautefort, 24 pages, 1998, imprimerie Cavanat à Billom.

Liens externes

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