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France : l'état de l'école primaire devient alarmant

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Publié le 28 août 2007
Le Haut conseil de l'éducation vient de remettre un rapport de 39 pages au Président de la République, Nicolas Sarkozy, conformément à la loi du 23 avril 2005.
Ce document tire la sonnette d'alarme sur l'état de l'école primaire en France avec des chiffres éloquents : « Chaque année, quatre écoliers sur dix, soit environ 300 000 élèves sortent du CM2 avec de graves lacunes. Près de 200 000 d'entre ont des acquis fragiles et insuffisants en lecture, écriture et calcul. Plus de 100 000 n'ont pas la maîtrise des compétences de base dans ces domaines ». Sur une classe d'âge, il y aurait donc : 60 % des élèves qui obtiendrait des résultats « acceptables ou satisfaisants », 25 % qui auraient des « acquis fragiles » et 15 % qui connaitraient des difficultés « sévères ou très sévères ». Toujours selon le rapport, « l'école n'aide pas à gommer les inégalités de départ entre les enfants ». Le constat est identique pour l'école maternelle où elle « ne met pas tous les enfants dans les conditions de réussir l'école élémentaire ».

Des réformes sont nécessaires selon le HCE
Le HCE ajoute : « La question de la responsabilité de l'école maternelle dans l'échec scolaire à long terme ne peut pas être éludée », et pour tenter d'y répondre, propose quelques pistes, présentes dans le rapport. On y trouve la meilleure répartition des moyens humains et matériel, qui pourrait pallier au manque de coordination souvent constaté des équipes enseignantes, et qui pourrait se voir affectée « à l'amélioration du soutien collectif et individualisé des élèves », une des promesses de campagne de l'actuel Président de la République, et qui avait été reprise par le Premier ministre François Fillon lors de son discours de politique générale de juillet dernier, durant lequel il avait annoncé la mise en place sans délais des études dirigées (à la rentrée 2008 pour les collèges, en 2011 pour toute la scolarité pré-baccalauréat). Le HCE suggère aussi une meilleure formation des professeurs aux difficultés de l'apprentissage que peuvent rencontrer les élèves et en particulier la détection précoce de celles-ci, relevant que : « le niveau à l'entrée du CP pèse très fortement sur les chances d'un cursus scolaire régulier », et que les outils pédagogiques sont très souvent inadaptés[1], entre autres réponses comprenant aussi la redéfinition du rôle des inspecteurs de l'Éducation nationale, une réforme de la formation continue des enseignants, etc.

Les réactions
Nicolas Sarkozy a immédiatement fait part de son souhait que « le débat s'ouvre sur les conclusions » du rapport, et cependant a tenu à affirmer « sa très grande confiance dans le monde enseignant ». Les syndicats d'enseignants ont, quant à eux, accueilli plutôt fraîchement le document, le jugeant alarmiste[2]. Ainsi, le SNUIPP a déclaré dans un communiqué que ce rapport « noircit le tableau de l'école primaire ». Cependant, le syndicat qui constitue la principale organisation pour l'enseignement primaire a tenu à affirmer que « pour autant, la situation des élèves en difficulté scolaire est insupportable ».


Notes

Voir aussi

Sources