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Antoine Watrinelle

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Antoine Watrinelle
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Antoine Gustave Watrinelle
Nationalité
Formation
Activité
Parentèle
Émile Massard (gendre)
Armand Massard (petit-fils)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Maître
Distinction
Second grand prix de Rome

Antoine-Gustave Watrinelle né le à Verdun et mort le à Ouistreham est un sculpteur français.

Sphinge d'après Nicolas Coustou, Chantilly.

Antoine Watrinelle est le fils du sculpteur verdunois Jean-François Watrinelle[1].

Subventionné dès 1847 par le conseil général de la Meuse sur la recommandation de David d'Angers et de Nanteuil[2], Antoine Watrinelle étudie la sculpture à l'École des beaux-arts de Paris. Élève d'Armand Toussaint, il remporte le second grand prix de Rome en 1858[3] avec un Achille saisissant ses armes[4]. En 1859, il expose au Salon une allégorie de La Légende fort remarquée par la critique[5],[6],[7],[8]. À cette époque, il habite au 6, rue Carnot avec un compatriote verdunois, le peintre Louis Hector Leroux[9],[10].

Pendant la dernière décennie du Second Empire, l’État commande et acquiert fréquemment les œuvres du sculpteur qui travaille sur les chantiers de l'opéra Garnier, de Notre-Dame de Paris et de la bourse de Marseille[11]. Avant 1862, il prend part au concours organisé pour élever le Monument à Jeanne d'Arc à Vaucouleurs[12]. Son projet est retenu mais ne sera finalement pas réalisé[13].

Le , Antoine Watrinelle épouse Marie Laroche (1832-1917)[1], avec laquelle il a déjà une fille âgée de six ans[14], Françoise-Antoinette (1860-1938). En 1880[15], celle-ci épouse civilement le journaliste socialiste Émile Massard[16]. Ce dernier est le fils de l'ingénieur Nicolas Massard, ami de longue date du sculpteur[14] et lui aussi originaire de Verdun. Antoine Watrinelle est donc le grand-père maternel d'Armand Massard, champion d'escrime et président du comité olympique français.

Pendant le siège de Paris (1870), Antoine Watrinelle sert comme garde national dans la 3e compagnie de marche du 6e arrondissement dirigée par son propre frère, le capitaine Watrinelle[17].

De 1869 à 1881[18], il est associé au sculpteur ornemaniste Gustave Germain (1848-1909) au sein de la société « Watrinelle et Germain, entreprise de sculpture industrielle, décorative et artistique », dont le siège est situé au 13, rue Boissonade à Paris[19]. L'entreprise collabore notamment avec l'architecte Jean-Louis Pascal[20],[21] puis travaille pour le duc d'Aumale au château de Chantilly[22].

Watrinelle aurait eu pour élève l'auteur d'une œuvre cubiste exposée au Salon d'automne. Invité par son jeune confrère à donner son avis sur cette sculpture avant-gardiste, le vieux maître aurait répondu : « Mon petit, j'ai bien envie de te ficher mon pied dans le cube »[23].

Retiré en Normandie depuis de nombreuses années, Antoine Watrinelle meurt le [24] dans sa maison d'Ouistreham, construite selon ses plans à l'embouchure de l'Orne[11].

Antoine Watrinelle ne doit pas être confondu[25] avec le médailleur Ursin-Jules Vatinelle (1798-1881), élève de Jacques-Édouard Gatteaux[26].

Notes et références

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  1. a et b État civil de Paris, registre des mariages du 14e arrondissement, acte no 502 du .
  2. Rapports et délibérations du Conseil général de la Meuse, Bar-le-Duc, 1847, p. XLVIII et 30.
  3. Le premier grand prix n'ayant pas été décerné.
  4. Le Monde dramatique, , p. 4.
  5. Auguste-Philibert Chalons d'Argé, Notice sur les tableaux des artistes étrangers et les principaux ouvrages de sculpture, gravure, architecture… de l'exposition de 1859, Paris, Plon, 1859, p. 59.
  6. Henri Dumesnil, Le Salon de 1859, Paris, 1859, p. 220.
  7. Maurice Aubert, Souvenirs du Salon de 1859, Paris, Tardieu, 1859, p. 302.
  8. Jean Rousseau, « Salon de 1859 », Le Figaro, , p. 6.
  9. Annuaire général du commerce et de l'industrie, Paris, Firmin Didot, 1855, p. 431.
  10. Annuaire-almanach du commerce et de l'industrie, Paris, Firmin Didot, 1862, p. 547.
  11. a et b La Presse, , p. 1.
  12. a et b Petit-Jean, « Courrier du palais », Le Monde illustré, no 270,‎ , p. 382 [lire en ligne], et no 272, 28 juin 1862, p. 414 [lire en ligne].
  13. a b et c Armand Massard, « Une Jeanne d'Arc ignorée », La Presse,‎ , p. 1–2 (lire en ligne).
  14. a et b État civil de Paris, registre des naissances du 14e arrondissement, acte no 2609 du .
  15. État civil de Paris, registre des mariages du 6e arrondissement, acte no 787 du .
  16. La Justice, , p. 2.
  17. Le XIXe siècle, , p. 1.
  18. Michel Gasse, « Le sculpteur ornemaniste Gustave Germain et la cour Letarouilly du Collège de France », La Lettre du Collège de France, no 17, 2006, p. 45-46.
  19. Journal des sociétés civiles et commerciales, , p. 121.
  20. a et b Catalogue spécial de la section portugaise à l'exposition universelle de Paris en 1878, Paris, 1878, p. 14.
  21. a et b Anne Richard-Bazire, Jean-Louis Pascal ou le respect du patrimoine, 2010, p. 3.
  22. a et b Gustave Macon, Les Arts dans la Maison de Condé, Paris, Librairie de l'art ancien et moderne, 1903, p. 53.
  23. Le Rappel, , p. 1.
  24. Le Vétéran, , p. 23.
  25. a et b Charles Garnier (Le nouvel Opéra de Paris, vol. I, Paris, Ducher, 1878, p. 430) semble avoir confondu Watrinelle avec Vatinelle en attribuant à « Vatrinelle » (sic) l'exécution du Chant du perron de l'Opéra.
  26. Émile Bellier de La Chavignerie et Louis Auvray, Dictionnaire général des artistes de l'École française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'à nos jours : architectes, peintres, sculpteurs, graveurs et lithographes, t. II, Paris, Renouard, 1885, p. 638.
  27. Rapports et délibérations du Conseil général de la Meuse, Bar-le-Duc, 1864, p. 113.
  28. a et b A. Jacob, Musée de Bar-le-Duc : catalogue sommaire ou guide du visiteur dans les différentes salles de cet établissement et dans la galerie des illustrations de la Meuse, Bar-le-Duc, 1880, pp. 71-72.
  29. P. Na., « Les statues de Bar-le-Duc : Dom Calmet par Watrinelle », L'Est républicain, .
  30. a et b Inventaire général des richesses d'art de la France. Paris : monuments religieux, t. 2, Paris, Plon, 1876, pp. 282 et 381.
  31. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture…, Paris, Charles de Mourgues frères, 1868, p. 503.
  32. Félix Voulot, Catalogue des collections du Musée départemental des Vosges, 1re partie, Épinal, 1880, p. 52.
  33. a b et c Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture…, Paris, Charles de Mourgues frères, 1869, pp. 528 et 628.
  34. Charles Garnier, op. cit., p. 334.
  35. Le Ménestrel, , p. 300.
  36. Recueil des actes administratifs de la Préfecture du département de la Seine, Paris, 1874, p. 344.
  37. Inventaire général des richesses d'art de la France. Paris : monuments religieux, t. 2, Paris, Plon, 1888, p. 138.
  38. Charles Souhaut, Les Richier et leurs œuvres, Bar-le-Duc, 1883, p. 124.
  39. Marie Lecasseur, « La Sainte Élisabeth : redécouverte d’une œuvre attribuée à Ligier Richier », sur musees-meuse.fr, musée d’Art sacré de Saint-Mihiel, ([PDF] en ligne).
  40. Bulletin municipal officiel de Paris, , p. 3139.

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Bibliographie

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  • Émile Bellier de La Chavignerie et Louis Auvray, Dictionnaire général des artistes de l'École française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'à nos jours : architectes, peintres, sculpteurs, graveurs et lithographes, t. II, Paris, Renouard, 1885, p. 714.
  • Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au dix-neuvième siècle. t. IV (N-Z), Paris, H. Champion, 1914-1921 (lire en ligne), p. 374-375.

Liens externes

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