Aller au contenu

Artaxias Ier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Artaxias Ier
Illustration.
Artaxias Ier.
Titre
Roi d'Arménie
190/189
Prédécesseur Aucun
Successeur Artavazde Ier
Biographie
Dynastie Artaxiades
Date de décès c.159 av. J.-C.
Conjoint Satenik, fille d'un roi des Alains
Enfants Artavazde Ier, Vruyr, Mazhan, Zariadrès, Tiran, Tigrane (?)

Artaxias ou Artašēs Ier (en arménien Արտաշես Ա) est un roi d'Arménie ayant régné de 190/189 à Il est traditionnellement considéré comme le fondateur de la dynastie artaxiade, bien que des inscriptions en araméen découvertes dans le marz de Syunik le disent fils d'un Zariadrès[1] de la dynastie orontide[2] ; il est d'ailleurs parfois rattaché directement à cette dynastie[3],[4]. Selon Moïse de Khorène, il aurait épousé une fille d'un roi des Alains, Satenik, qui lui aurait donné six fils : Artavazde Ier, Vruyr, Mazhan, Zariadrès, Tiran et Tigrane[5].

Général d'Antiochos le Grand, il se rend maître de l'Arménie, dont il est gouverneur (stratēgós), et en fait un État indépendant en 189 av. J.-C. après la défaite du Séleucide à Magnésie ; un autre gouverneur séleucide et peut-être un proche parent[6], également nommé Zariadrès, en fait de même en Sophène[7],[8]. Les deux nouveaux monarques s'allient afin de reconquérir les régions périphériques peuplées d'Arméniens[9] ; dans le cas d'Artaxias, les conquêtes à partir de la vallée de l'Araxe se font principalement aux dépens de l'Ibérie et de la Médie-Atropatène[6].

Marquant ainsi son indépendance par rapport à Rome[9], il donne asile à Hannibal, lorsque celui-ci, réfugié à la cour séleucide après la bataille de Zama, n'y est plus en sécurité. Sur ses conseils, Artaxias bâtit sa nouvelle capitale, Artaxate (« joie d'Artaxias »), sur les rives de l'Araxe[10],[11]. Au niveau du royaume, il fait procéder au bornage de propriétés[12], et mène une politique d'intégration linguistique[10].

Vers 165 av. J.-C., Artaxias est défait par le roi séleucide Antiochos IV ; fait prisonnier, il ne recouvre sa liberté qu'en reconnaissant la suzeraineté du Séleucide[9]. Il règne jusqu'environ , non sans avoir tenté, en sollicitant l'aide d'Ariarathe V de Cappadoce, de mettre la main sur la Sophène, après la mort de Zariadrès, et encouragé la rébellion du satrape Timarque en Médie[13]. Selon Moïse de Khorène, les obsèques d'Artaxias s'accompagnent de la mort volontaire de ses femmes, concubines et serviteurs[14].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. H. Dupont-Sommer. « Deux inscriptions araméennes trouvées près du lac de Sevan (Arménie) ». Dans: Syria. Tome 25 fascicule 1, 1946. p. 53-66.
  2. Dédéyan 2007, p. 114.
  3. (en) Edmund Herzig et Marina Kurkchiyan, The Armenians — Past and present in the making of national identity, Londres, Routledge, coll. « Caucasus World: Peoples of the Caucasus », (ISBN 978-0-7007-0639-6), p. 35.
  4. (en) Mack Chahin, The Kingdom of Armenia — A History, Londres, Routledge, (réimpr. 2001) (ISBN 978-0-7007-1452-0), p. 207.
  5. Moïse de Khorène (trad. Annie et Jean-Pierre Mahé), Histoire de l'Arménie, Gallimard, coll. « L'aube des peuples », Paris, 1993 (ISBN 2-07-072904-4), Livre II, 49-51, 53, 55, 66. Tiran peut assez probablement être identifié à Tigrane Ier. Moïse de Khorène identifie par erreur Tigrane à Tigrane II.
  6. a et b (en) « Armenia and Iran », dans Encyclopædia Iranica (lire en ligne).
  7. Strabon, Géographie, XI, 14, 15 [lire en ligne (page consultée le 13 juin 2008)].
  8. Une autre hypothèse est celle d'une prise de pouvoir à la suite d'une rébellion de la noblesse arménienne. cf. (en) Anne Elizabeth Redgate, The Armenians, Oxford, Blackwell Publishing, coll. « The Peoples of Europe », (ISBN 0-631-22037-2), p. 65.
  9. a b et c Dédéyan 2007, p. 115.
  10. a et b Dédéyan 2007, p. 116.
  11. Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres, « Lucullus », XLVI [lire en ligne (page consultée le 13 juin 2008)].
  12. Cette entreprise est confirmée par la découverte de bornes portant des inscriptions en araméen. Cf. (en) « Armenia and Iran », dans Encyclopædia Iranica (lire en ligne).
  13. Dédéyan 2007, p. 115-116.
  14. Moïse de Khorène, op. cit., livre II, 60.

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]