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Césaire de Terracina

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Césaire de Terracina
Image illustrative de l’article Césaire de Terracina
saint, diacre et martyr
Naissance Ier siècle
Afrique du Nord
Décès IIe siècle 
Terracine
Vénéré à cathédrale de Terracina, basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem.
Fête 1er novembre et 27 août
Attributs palme, Évangile et sac
Saint patron Saint patron des empereurs romains: à cause de son nom, a remplacé et christianisé le culte païen de Jules César; invoqué pour la bonne exécution des césariennes, contre les inondations des rivières et les noyades

Césaire de Terracina ou Cézaire (en corse : Cesariu) (Afrique du Nord, Ier siècle - Terracine, IIe siècle), est un diacre et martyr de l’Église. Sa fête est célébrée le 1er novembre et le 27 août ainsi que le 18 août à Grosseto-Prugna en Corse-du-Sud (afin de ne pas coïncider avec la fête de Tous les Saints). L'église San Cesareo de Appia à Rome et la Cathédrale de Terracina lui sont dédiées.

Césaire était un diacre africain, martyrisé à Terracine en Italie. Parce qu'il a dénoncé une coutume païenne du culte d'Apollon ayant lieu chaque 1er janvier et consistant à sacrifier un jeune cavalier qui doit sauter dans la mer à partir d'une falaise et se noyer. Cette année-là le jeune destiné au sacrifice s’appelait Lucien, un nom qui fait référence à Apollon, la divinité de la lumière, Firmin, prêtre du dieu, le fait arrêter pour le déférer devant le consul Léonce[1]. Le consul décide alors de le faire conduire par Césaire au temple d’Apollon pour le sacrifier, mais tandis qu'il y arrive, le temple s’écroule et Firmin meurt sous les ruines[2]. Après un an et un mois, Léonce décide alors de mener le jeune diacre dans le Trou (Foro Emiliano) de Terracina ; alors une lumière rayonnante apparaît et illumine le corps du saint : voyant cela, le consul, prie Césaire de le baptiser devant le peuple. Après avoir reçu les sacrements, il expire[2]. Le jour même, Luxurius (premier citoyen du lieu) ordonne que Césaire et Julien (un prêtre chrétien) soient mis dans un sac lesté de pierres et jetés dans la mer, du haut de la falaise du « Pisco Montano ». Cela a lieu le 1er novembre de l’an 107.

La mort de Césaire est généralement située entre les années 60 et 110[3], mais il est plus probable qu'il ait, en fait, vécu au IIIe siècle et qu'il soit mort sous le règne de Dioclétien[4].

Culte : le nouveau « César chrétien »

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Sa fête est tenue le . Au IVe siècle la fille de l'empereur Valentinien Ier, Galla Placidia, fut guérie au sanctuaire de Césaire à Terracina. L'empereur décida alors de déplacer ses reliques à Rome, d'abord emmenées dans une église sur le Mont Palatin, puis dans une nouvelle église sur la via Appia qui lui est dédiée.

Saint Césaire diacre, à cause de son nom, a remplacé et christianisé le culte païen de Jules César et des empereurs romains[5]. Saint Julian, associé à Saint Césaire (son compagnon de martyre), en Italie, montre que le nom de l'église au palais impérial sur le Palatin à Rome, a été interprété dans le titre impérial qui a pris naissance avec Jules César[6].

Selon Grisar Hartmann (historien allemand), le nom de l'Oratoire de Saint Césaire sur le Mont Palatin semble avoir été choisi, selon le goût du temps, pour l'écho qui contenait du nom de César et de la résidence des Césars; donc le titre de Saint Césaire annoncé le nouveau caractère chrétien du pouvoir des Césars[7].

La cathédrale de Terracina (Cattedrale dei Santi Pietro e Cesareo) lui est dédiée simultanément à saint Pierre.

Le saint diacre est très vénéré en Italie, en France, en Corse, aux États-Unis d'Amérique, en Espagne, en Portugal, aux Philippines, en Grèce, en Slovaquie, en Russie, en Croatie, en Pologne et en Slovaquie[8].

Le 13 janvier 1964, Jean-Paul II fut nommé Archevêque de Cracovie par Paul VI qui, le 26 juin 1967, le nomma cardinal, avec le titre de San Cesareo in Palatio, une diaconie élevée au rang presbytéral pro illa vice[9].

Art : manuscrits précieux

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Les premières illustrations de l'histoire de St. Césaire de Terracina se trouvent dans de précieux manuscrits enluminés. La plupart de ces manuscrits datent du Moyen Âge

Dans la Bibliothèque nationale de France (BnF), à Paris, au département des manuscrits, est conservé le "Speculum Historiale" de Vincent de Beauvais (traduction de Jean de Vignay), réalisé en 1463; il y est décrit la Passion de St. Césaire; au bord du texte, sur un carré, se trouve la miniature "Martyre de Saints Césaire et Julien de Terracina"[10]. Cette scène est divisée en deux parties, à gauche il y a un environnement interne, à droite un environnement externe; il y a donc unité de temps mais pas de lieu. Dans la salle du trône est montré le moment où l'empereur Néron ordonne à un soldat de tuer sa mère, Agrippine la Jeune, avec une épée. Sur le côté opposé, cependant, dans un bateau, quatre soldats jettent Césaire et Julien à la mer. À l'extrême droite, sur un cheval richement caparaçonné, le premier citoyen de Terracina est représenté, Luxurius, dont le corps est emmêlé par un long serpent venimeux. Les personnages sont habillés dans des vêtements médiévaux[1].

Autres miniatures de la Passion de St. Césaire de Terracina sont conservés dans la British Library[11] à Londres et la Morgan Library and Museum[12] à New York.

Jean Foisselon, conservateur du Musée de la Visitation (Moulins - France), tient une relique de St. Césaire diacre de Terracina dans un calendrier reliquaire du XIXe siècle, à côté de la petite icône du saint Caesarius Diaconus.
Urne-reliquaire avec six os de Saint Césaire diacre et martyr, Basilique Saint Frediano en Lucques, Toscane.

Les reliques du Saint Césaire diacre et martyr sont conservées dans la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem à Rome (urne en basalte du maître-autel), dans la basilique Saint Frediano de Lucques,Toscane (urne avec six os), trouvée par Monseigneur Michelangelo Giannotti, Vicaire général du diocèse de Lucques, en 2009, et dans la Cathédrale de Terracina (urne avec deux tibias et un bras-reliquaire).

Du 30 mars au , le bras reliquaire de Saint Césaire conservé dans la Cathédrale de Terracina a été exposé à l'exposition intitulée "Sculptures précieuses: orfèvrerie sacrée dans le Latium" installée dans le Braccio di Carlo Magno, sur la Place Saint-Pierre, au Vatican, par le directeur des Musées du Vatican Antonio Paolucci[13].

Une relique de Saint Césaire diacre (avec le cartouche en latin November/ 1 S. Cæsarei D.M. est conservée au Musée de la Visitation (Moulins - France), dans un calendrier reliquaire du XIXe siècle, provenant de la Visitation de Rouen, d'origine anglaise.

Une dent de Saint Césaire a été préservée dans l'abbaye de Clairvaux, porté par Bernard de Clairvaux en 1138[14].

L'Abbaye Saint-Michel de Cuxa possédait une mèche de cheveux de Saint Césaire diacre et martyr[15].

En 972, le pape Jean XIII a donné à l'évêque Wigfrid de Verdun des reliques de Saints Césaire, diacre et martyr, Fabien et Sébastien, martyrs, pour la fondation de l'abbaye Saint-Paul de Verdun[16].

Un petit fragment d'os du Saint Césaire de Terracina a été conservé dans l'Église Saint-Pantaléon de Commercy, dans un reliquaire d'argent doré, en forme de tour, acheté par la fabrique en 1651. Une image de saint Sébastien le surmontait, et à ses pieds étaient renfermées des reliques de saint César et saint Sebastien[17].

Fragments osseux du Saint Césaire diacre sont conservés dans les musées, basiliques et cathédrales suivants : Musée des arts décoratifs de Berlin ; Musée Frederic Marès de Barcelone ; Collégiale Saint-Pierre-et-Saint-Alexandre (Aschaffenbourg) ; Musée Historique de Bratislava; Musée de São Roque en Lisbonne; Cathédrale d'Essen ; Église Sainte-Marie-du-Capitole de Cologne ; St. Antony Chapel en Pittsburgh ; Cathédrale de Manille ; Cathédrale Saint-Joseph de Buffalo ; Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Naples ; Église Santa Brigida (Naples) ; Sancta Sanctorum en Roma ; Chiesa Nuova en Roma ; Cathédrale de Monreale ; Cathédrale d'Udine ; Cesa (Italie) ; San Cesario di Lecce ; San Cesario sul Panaro ; San Cesareo[8].

En 2016, une nouvelle icône de Saint Césaire, œuvre de l'artiste Giovanni Guida, a été exposée dans des musées, cathédrales et basiliques du monde, où ses reliques sont conservées[18].

Patronage : France et Corse

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Abbé Christophe Boccheciampe, François Valentini, diacre, et Antoine Peretti, père, avec l'icône de Saint Césaire;  Église paroissiale de Saint Césaire martyr, Grosseto-Prugna (Corse).

Saint Césaire diacre est invoqué pour la bonne exécution des césariennes, contre les inondations (en particulier celles du Tibre et du Lunain), les noyades, l'éclair, les calamités telluriques et météorologiques[réf. nécessaire].

Césaire diacre et martyr est le saint patron entre-autres de:

Le culte en Corse

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Chapelle San Cesariu, Cateri (Corse).

En 852, de nombreux habitants de la Corse, pour échapper aux Sarrasins, vinrent à Rome ; le pape Léon IV les reçut et leur donna le monastère de San Cesareo pour leur culte. Le pape leur a assigné des terres et des biens à condition qu'ils se déclarent fidèles au pape et au peuple romain. Au Moyen Âge, ce monastère est connu sous le nom de « Saint Césaire des Corses » (S. Caesarii in Monasterio Corsarum). Le Monastère de San Cesareo dei Corsi est situé près la Basilique Saint-Sixte de Rome où résident un groupe de religieuses corses[19]. Selon certains historiens, le monastère a été associé à un autre dédié à saint Simmetrio, qui a donc pris le nom de « Saints Simmetrio et Cesario »[20].

La diffusion du culte de saint Césaire de Terracina en Corse, surtout en Haute-Corse, est due aux religieuses de ce monastère romain et aux moines bénédictins.

Saint Bernard et la dent de Saint Césaire : culte en France

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Le culte de Saint Césaire diacre en France fut porté par Saint Bernard de Clairvaux, après avoir obtenu une dent du martyr à Rome en 1138[21]. Saint Bernard revenant de Rome à Clairvaux, après avoir refusé tous les présents que le pape Innocent II lui offrait, voulut seulement emporter avec lui une dent de saint Césaire Martyr, qu'il reçût de sa Sainteté[22].

Chapelle et lieux dédiés au saint Césaire diacre

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Statue Saint Cèsaire diacre et martyr, Eglise Saint Césaire de Nanteau-sur-Lunain (France).

Il y a encore des ruines d'églises, de chapelles anciennes, ou simplement des lieux, dédiés au saint Césaire diacre et martyr en: Rapale (vestiges de la Chapelle de San Cesaro ou Cesaru) ; Rutali (vestiges de la Chapelle romane de San Sari ou Sariu. La Chapelle en 1619, grâce à Mgr Castagnola, remplacera l'église romane de Saint Vitus, sous le double vocable San Vitu et San Cesareo. Le 4 novembre 2017, à Rutali a été béni l'oratoire dédié à San Sari de Terracina[23], près des ruines de la chapelle du Xe siècle); Cozzano (vestiges de l'ancienne église de San Cesario; l'agglomération principale dite Capella San Cesario étant située à mi-pente à proximité de cette l'église. Actuellement, cet endroit s'appelle Saint Césaire) ; Arbori (vestiges de la Chapelle de San Cesariu) ; Zonza (en ruines à 800 mètres du village) ; Piedicorte di Gaggio (puisqu'il existait une ancienne église romane de San Césario de Porra, non loin du village, qui a été qualifiée de "principalis" par Mgr Mascardi en 1589); Lozzi ; Manso ; Olmi-Cappella ; Vico ; Letia ; Sari d'Orcino ; Valle di Rostino (la Chapelle de San Cesariu n’est malheureusement plus debout, il reste quelques pierres au sol) ; Alata ; Calcatoggio ; Arro ; Lopigna ; Afa ; Cardo-Torgia (la chapelle est actuellement abandonnée)[24].

Aubert, bâtard de Lorraine, en 1393 y fonda une chapelle dédiée à saint Césaire diacre et martyr dans l'église Saint Georges en Essey-lès-Nancy[25].

Dans la Sixtine de la Seille (l'église Saint-Martin de Sillegny) Saint César, diacre et martyr, revêtu de la dalmatique et portant la palme du martyr, est représenté dans une fresque du second quart du XVIe siècle[26]. Dans l'église Saint-Nicolas de l'Hôpital de Metz il y avait quatre statues d'argent massif représentant saint César, sainte Barbe, saint Georges et saint Michel[27].

En Italie, il y avait de nombreuses villas de Jules César et des empereurs romains ; avec l'avènement du christianisme, elles étaient dédiées au diacre Césaire, et pour cette raison sont devenues des églises chrétiennes[5].

Illustrations vie de Saint Césaire diacre et martyr

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Notes et références

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  1. a et b Caesarius Diaconus, illustration de Giovanni Guida, 2015
  2. a et b Cesaire diacre et martyr de Terracina, Texte et illustrations de Giovanni Guida - Traduction D. Guerrini, 2016
  3. (de) « Césaire de Terracina »
  4. (de) « Césaire de Terracina »
  5. a et b Lugli Giuseppe, Forma Italiae, Regio I, Latium et Campania, I, Ager Pomptinus, Pars I, Anxur-Terracina, Rome, 1926.
  6. Michael Perham, The communion of saints, Alcuin Club, 1980.
  7. Grisar Hartmann, Roma alla fine del mondo antico: secondo le fonti scritte e i monumenti, II, Desclée, 1943
  8. a et b Ex ossibus S. Caesarii: Ricomposizione delle reliquie di San Cesario diacono e martire di Terracina, testi ed illustrazioni di Giovanni Guida, [s.l.: s.n.], 2017.
  9. « Sa Sainteté Jean-Paul II: Biographie en bref »
  10. (Paris, BnF, Français 51 f.34)
  11. (Arundel MS 91, f. 188r.)
  12. (MS G.55 fol. 132v.)
  13. Anna Imponente, Sculture preziose oreficeria sacra nel Lazio dal XIII al XVIII secolo, Edizioni Musei Vaticani, 2015
  14. Charles Lalore, Le trésor de Clairvaux du XIIe au XVIIIe siècle, Imprimerie de J. Brunard, 1875.
  15. Les Cahiers de Saint-Michel de Cuxa, Abbaye de Saint-Michel de Cuxa, 2009.
  16. Revue d'histoire de l'Église de France, Vol. 83, Société d'histoire ecclésiastique de la France, 1997.
  17. Journal de la Société d'archéologie et du Comité du Musée Lorrain, Lepage, 1853
  18. (it) Sergio Luciano, « Il viaggio nel mondo dell'icona di San Cesario di Terracina », Economy Mag,‎ (lire en ligne).
  19. Archivio storico di Corsica, Vol.18, Istituto per gli studi di politica internazionale, 1942.
  20. Spiazzi Raimondo, La chiesa e il monastero di San Sisto all'Appia: raccolta di studi storici,Edizioni Studio Domenicano, 1992.
  21. Le-Nain Pierre, Essai de l'histoire de l'ordre de Citeaux, IV, Muguet, Paris 1696
  22. La Vie Du Reverend Pere Dom Armand Jean Le Boutillier de Rancé, Volume 1, 1715.
  23. « Inauguration de l'oratoire de San Sari, le 4 novembre 2017 »
  24. Geneviève Moracchini-Mazel, Corsica sacra: IVème-Xème siècles, A. Stamperia, 2004
  25. Bulletins de la societe d'archeologie Lorraine, Lepage, 1868
  26. Bulletin de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Metz
  27. Lorédan Larchey, Mémoire historique sur l'Hôpital Saint-Nicolas de Metz au moyen-âge, Typographie S. Lamort, 1854

Lien externe

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