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Hazel Carby

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Hazel Carby
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Université de Portsmouth (licence) (jusqu'en )
Institut d'éducation de de l'University College de Londres (en) ()
Université de Birmingham (doctorat) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Université Yale (depuis )
Université Wesleyenne (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction

Hazel Vivian Carby, () est une universitaire britannique, professeure émérite en études afro-américaines à l'université Yale, titulaire de la chaire Charles C. & Dorathea S. Dilley. Elle est considérée comme une pionnière du Black feminism.

Jeunesse et formation

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Hazel Carby naît le à Okehampton, dans le Devon, d'un couple mixte. Sa mère, Iris Muriel Carby, vient d'une famille galloise défavorisée, et son père, Carlin Colin Carby, Jamaïcain, est arrivé en 1943 pour travailler pour l'armée de l'air britannique[1],[2],[3]. Elle indique qu'elle a été confrontée au racisme durant sa scolarité : « J'ai fréquenté des écoles entièrement blanches et j'ai été confrontée à beaucoup de racisme. Le succès était une stratégie pour y faire face »[1].

Elle étudie la littérature anglaise et l’histoire à l’Institut polytechnique de Portsmouth, où elle obtient son diplôme en 1970. En 1972, elle passe son certificat d’enseignement à l'University College de Londres et devient enseignante jusqu'en 1979[1].

Elle travaille dans un établissement d'enseignement secondaire de Newham, une zone économiquement défavorisée du nord-est de Londres pendant sept ans, jusqu'en 1979. Mais l'arrivée au gouvernement de Margaret Thatcher mène au démantèlement des programmes éducatifs progressistes que Hazel Carby soutient[1]. En 1982, elle épouse Michael Denning. Ils ont un enfant, Nicholas Carby-Denning[4].

Découragée, elle abandonne l'enseignement et retourne à l'université où elle obtient un master en 1979 au Centre for Contemporary Cultural Studies (en), de l’université de Birmingham puis un doctorat en 1984 avec une thèse basée sur des récits d'esclaves écrits par des femmes. Elle est nommée assistante à l'université Yale en 1981, puis enseigne à l'université Wesleyenne (1982-1989). En 1989, elle est nommée professeure à Yale. En 1996, elle y devient professeure dans le département des African-American studies[1]. Elle est, depuis, professeure émérite[5].

Hazel Carby est membre du comité éditorial du Yale Journal of Criticism et de Diaspora: A Journal of Transnational Studies[1]. Elle est membre du comité consultatif de revues universitaires féministes comme Differences (journal) (en), New Formations (en) et Signs (journal) (en).

Elle est spécialiste des questions du Black feminism[6]. Ses cours portent sur les questions de race, de genre et de sexualité à travers la culture et la littérature des Caraïbes et de la Diaspora africaine[7].

Elle passe en revue l'histoire d'un point de vue féministe noire et conclut que les féministes blanches bénéficient du racisme et de l'oppression des femmes noires. Elle dénonce la triple oppression du genre, de la classe et de la race et préconise une approche décoloniale du féminisme[4].

Elle développe également sa propre vision du marxisme féministe. C'est en 1987, avec son premier ouvrage Reconstructing Womanhood: The Emergence of the Afro-American Woman Novelist qu'elle apporte une importante contribution à l'étude de la Diaspora africaine. Elle propose une lecture historique du rapport du Royaume-Uni à la notion de race et du moment où cette notion est devenue, selon elle, un instrument politique et un outil de division culturelle[8]. Elle s'efforce de rendre son travail académique accessible au grand public et faire des études afro-américaines un domaine interdisciplinaire dans un contexte et une portée globales[4].

Hazel Carby donne des conférences à l'université de Notre-Dame-du-Lac, à l'université Stanford, à l'université de Paris et à l'Université de Toronto[9],[10]. Durant l'année universitaire 2018-2019, elle est professeure invitée, Distinguished Visiting Humanist, de l'université de Rochester[11].

Publications

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  • (en) « “On the Threshold of Woman's Era”: Lynching, Empire, and Sexuality in Black Feminist Theory », Critical Inquiry, vol. 12, no 1,‎ , p. 262-277 (lire en ligne),
  • (en) « Policing the Black Woman's Body in an Urban Context », Critical Inquiry, vol. 18, no 4,‎ , p. 738-755 (lire en ligne),
  • (en) « African American Intellectuals Symposium », The Journal of African American History, vol. 88, no 1,‎ , p. 78-81 (lire en ligne),
  • (fr) « À l’orée de l’ère de la femme : lynchage, empire et sexualité dans la théorie du féminisme Noir » [« On the Threshold of Woman’s Era : Lynching, Empire and Sexuality in Black Feminist Theory »] (trad. Christine Laugier), Les Cahiers du CEDREF, no 17,‎ , p. 147-169 (lire en ligne)
  • (en) « Peine forte et dure », London review of Books, vol. 42, no 15,‎ (lire en ligne),
  • (en) « My Jamaican dad was an RAF hero. Why did no one believe me? », The Guardian,‎ (lire en ligne),
  • (en) « Safe? at Home? », Feminist Review,‎ (lire en ligne)

Distinctions

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  • 2016 : médaille Jay B.Hubbell pour l'ensemble de ses réalisations en littérature américaine, décernée par la Modern Language Association[5].
  • 2019 :
  • 2020 : Son livre Imperial Intimacies: A Tale of Two Islands obtient le prix Nayef Al-Rodhan pour la compréhension culturelle globale de la British Academy en 2020[19].

Références

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  1. a b c d e et f (en-US) « Carby, Hazel 1948– | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  2. (en-US) Caroline Tsakanias, « Hazel V. Carby (1948- ) • », sur Black Past, (consulté le )
  3. (en) Hazel Carby, « My Jamaican dad was an RAF hero. Why did no one believe me? », sur the Guardian, (consulté le )
  4. a b et c (en-US) Caroline Tsakanias, « Hazel V. Carby (1948- ) • », (consulté le )
  5. a b et c (en) « Hazel Carby », sur African American Studies (consulté le )
  6. Wallace, Michele et Dorlin Elsa (trad. de l'anglais), Black feminism : anthologie du féminisme africain-américain, 1975-2000, Paris, L'Harmattan, , 260 p. (ISBN 978-2-296-05104-1, lire en ligne)
  7. (en) « Hazel Carby is recognized with prestigious award for her scholarship in American literary studies », YaleNews,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en-US) « When does racism begin? », Harvard Gazette,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Tanu Wakefield, « Presidential Lectures », sur Stanford Humanities, (consulté le ), p. 2003-2004
  10. (en) admin, « Hazel Carby: Child of Empire: Racializing Subjects in Post World War II Britain », sur Stanford Humanities, (consulté le )
  11. (en-US) « Knowing Yourself, Historically: An Interview with Hazel Carby – InVisible Culture », sur ivc.lib.rochester.edu (consulté le )
  12. [compte rendu] (en-US) Larry R. Andrews, « Review: Reconstructing Womanhood: Early African-American Women Novelists », Contemporary Literature, vol. 32, no 3,‎ , p. 439-446 (lire en ligne)
  13. [compte rendu] (en) Daniel Boamah-Wiafe, « Reviewed Work: Race Men: The W. E. B. Du Bois Lectures by Hazel V. Carby », Biography, vol. 23, no 2,‎ , p. 403-407 (lire en ligne)
  14. (en) Jill Nelson, « Review: The Gender of Race », The Women's Review of Books, vol. 16, no 9,‎ , p. 16-17 (lire en ligne)
  15. (en-US) « Race Men », New York Times (consulté le )
  16. (en) William M Morgan, « Race Men (review) », American Literature, vol. 71, no 4,‎ , p. 820–821 (ISSN 1527-2117, lire en ligne, consulté le )
  17. [compte rendu] (en) Maya Binyam, « An Intimate History of the British Empire », The New Yorker,‎ (lire en ligne)
  18. [compte rendu] (en) Ajamu Amiri Dillahunt, « A Family History of British Empire », sur AAIHS, (consulté le )
  19. (en) « ‘Imperial Intimacies: A Tale of Two Islands’ by Hazel V. Carby wins the British Academy’s Nayef Al-Rodhan Prize for Global Cultural Understanding », sur The British Academy (consulté le )

Bibliographie

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  • (en-US) Cynthia Young & Hazel Carby, « The Making of a Black Feministe Culture Critic : an Interview with Hazel Carby », Dispositio, Vol. 21, No. 48,‎ , p. 69-86 (18 pages) (lire en ligne),
  • (en-US) Annette Keogh, « Presidential Lectures: Hazel Carby », Stanford Presidential Lectures in the Humanities and Art, 2003.
  • (en-US) Jeffrey J. Williams, « Reconstructing Culture: An Interview with Hazel Carby », The Minnesota Review,‎ , p. 87–104 (17 pages) (lire en ligne Accès limité),
  • (en-US) Tao Leigh Goffe, « Who Inherits : A Conversation Between Tao Leigh Goffe and Hazel V. Carby », Public Books,‎ (lire en ligne),
  • (en-US) Priyamvada Gopal, « Hazel Carby and Priyamvada Gopal in Conversation », Paris. LA,‎ (lire en ligne),
  • (en-US) Mary Hicks, « A Family History of British Empire », Black Perspectives,‎ (lire en ligne),

Articles connexes

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Liens externes

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