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Léna Lazare

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Léna Lazare
Léna Lazare en 2022.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (26 ans)
CalaisVoir et modifier les données sur Wikidata
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Léna Lazare, née le à Calais, est une activiste écologiste française, dont l'action s'inscrit dans la mouvance de désobéissance civile face à l'urgence climatique.

Léna Lazare naît en avril 1998 à Calais. Son père est directeur d'un cinéma indépendant ; sa mère, travaille dans la communication cinématographique[1]. Dans son enfance, sa famille déménage fréquemment dans différents villages[2].

Sa prise de conscience sur les questions climatiques débute en 2011, lors de l'accident nucléaire de Fukushima. Elle a alors 13 ans et étudie au collège. Sa famille ayant des amis japonais très proches et elle-même apprenant la langue, elle est très touchée par cette catastrophe[2],[1]. À l'âge de quinze ans, elle prend conscience de l'urgence climatique. Convaincue d'un manque d'action politique en la matière, elle co-fonde à Paris le mouvement Désobéissance écolo en 2018[3]. C'est le début de son engagement dans la désobéissance civile écologiste[2]. Constater la victoire de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes lui fait prendre conscience que manifester ne suffit pas, elle crée alors le mouvement Désobéissance Écolo Paris qui réfléchit à des actions stratégiques de rupture, et commence par taguer des banques, puis aboutit à discuter d'actions allant bien plus à l'encontre de la loi[1]. Des manifestations pacifistes de jeunes éclosent un peu partout dans le monde cette même année pour signifier leur refus de laisser une planète morte après leur passage[1]. L'année suivante, elle fait partie des jeunes [4] qui lancent les grèves pour le climat à Paris et en France au sein du collectif Youth For Climate France[3].

Elle lie la lutte pour la justice climatique au combat féministe, estimant que l'écologie politique doit lutter aussi contre les inégalités sociales et de genre[4]. Elle est présentée dans de nombreux médias comme l'une des porte-parole de Youth for Climate[1], mouvement initié par Greta Thunberg[5], bien que cette fonction n'existe pas dans ce mouvement largement horizontal[6]. Elle participe à la marche pour le climat du [5].

Léna Lazare étudie les mathématiques et la physique à Sorbonne-Université[1] et milite au sein de la LUPA (Les Universitaires Planteurs d'Alternatives)[7]. En , constatant que « ça ne bouge pas assez vite », elle quitte l'université[1] pour suivre une formation de responsable d’exploitation agricole, spécialisée en agroécologie, à l'école du Breuil[8]. Après avoir considéré que le mouvement pour le climat n'y était pas prêt, elle appelle à mener des actions de désobéissance civile et de sabotage matériel[1].

Durant la pandémie, en voyage au Japon, elle ne peut revenir en France durant 6 mois. À peine revenue, elle tombe sur le livre How to Blow Up a Pipeline de l'activiste et journaliste suédois Andreas Malm qui affirme qu'il faut aller au delà de la désobéissance civile pacifique et commencer à « expérimenter ». Bien qu'en désaccord avec les idées politiques de léninisme écologique qu'il développe, ce livre a un impact profond sur elle[1].

Durant le printemps , elle participe à l'opposition aux méga-bassines à Cram-Chaban, Épannes, et Sainte-Soline, qui inspire des mouvements similaire dans l'ouest de la France, expliquant que cela contribue à augmenter le coût de ces méga-bassines par le besoin de gardiennage et l'installation de détecteurs de mouvements. En , elle aide à l'organisation d'une seconde manifestation à Sainte-Soline, où elle indique avoir aidé à localiser les blessés derrière l'affrontement[1].

Depuis , elle est membre des Soulèvements de la Terre, collectif créé en à Notre-Dame-des-Landes, qui s'oppose entre autres au projet de méga-bassines de Sainte-Soline[9]. Elle en devient porte-parole alors que le mouvement est dissout par le gouvernement, décision annulée par le Conseil d'État en , après plusieurs années d'apparition comme le nouveau visage de l'éco-activisme radical dans les médias[1]. À travers ses prises de position médiatiques, elle dénonce le capitalisme et le productivisme[2].

En , elle comparait avec un autre porte-parole des Soulèvement des la Terre devant un tribunal pour avoir refusé de participer à une enquête parlementaire sur les manifestations et la bataille qui s'est déroulée à Sainte-Soline en 2023, ce pour quoi elle risque jusqu'à 2 années de prison. Elle évoque le besoin de soutien par les gens en bord de route de campagne pour débarrasser le mouvement d'une image d'activité criminelle sordide ; et si elle reconnaît que certains sabotages nocturnes anonymes sont nécessaires, elle affirme que les Soulèvement des la Terre assument leur action en pleine journée, collectivement plutôt qu'anonymement, et dans la joie et la musique[1].

Notoriété

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Elle fait partie du « palmarès des jeunes de moins de 30 ans » qui ont marqué l'année de Vanity Fair France en 2022[10]. Fin 2023, elle est présentée comme l'une des « 100 personnalités qui peuvent sauver 2024 » par le magazine Technikart[11].

Publication

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  • Basculons ! Dans un monde vi(v)able: Cahier militant, livre collectif paru aux éditions Actes Sud, publié le 13 avril 2022, ISBN 9782330163631
  • On ne dissout pas un soulèvement. 40 voix pour les Soulèvements de la Terre, livre collectif paru aux Editions du Seuil, collection Anthropocène, publié le 9 juillet 2023, ISBN 2021547264.
  • Les Utopiennes - Bienvenue en 2044, livre collectif aux éditions La Mer Salée, à paraître le 18 octobre 2024, ISBN 9791092636604

Vidéographie

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Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j k et l (en) Morgan Meaker, « She’s the New Face of Climate Activism—and She’s Carrying a Pickax », Wired,‎ (lire en ligne)
  2. a b c et d « Soulèvements de la Terre : qui est Léna Lazare, l’un des rares visages identifiés du collectif d’écologie politique menacé de dissolution ? », France Info,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b Claudia Lacave, « Léna Lazare, la jeune pousse écolo », sur Libération, (consulté le ).
  4. a et b Marie-Noëlle Bertrand, « Léna Lazare. Femmes et climat, même combat », sur L'Humanité, (consulté le ).
  5. a et b Pia de Quatrebarbes, « Climat. Léna Lazare : dans la rue coûte que coûte », sur L'Humanité, (consulté le ).
  6. « Youth for Climate tient son congrès à Grenoble : qui sont les figures françaises du mouvement ? », sur tf1info.fr, (consulté le ).
  7. « Léna Lazare | Rencontres annuelles des Lanceurs d'alerte », sur lanceurs-alerte.fr, (consulté le ).
  8. Audrey Garric, « Léna Lazare, 23 ans, nouveau visage de l’écologie radicale », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Méga-bassines : Darmanin lance la dissolution du collectif écologiste "Les Soulèvements de la terre" », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  10. Célia LABORIE, Hugo WINTREBERT, « Le palmarès 2022 des 30 nouvelles têtes », sur Vanity Fair France, (consulté le )
  11. « POWERLIST 2024 », sur E presse, (consulté le )
  12. Antonin Blanc, « Qui sont (vraiment) les Soulèvements de la Terre? », (consulté le )
  • Quentin Girard, « Léna Lazare, elle est déterre », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • Audrey Garric, « Léna Lazare, 23 ans, nouveau visage de l’écologie radicale », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

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Liens externes

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